❖ Qui peut encore oser parler de "démocratie" !?
Faire taire les diseurs de vérités dérangeantes, nous empêcher de combattre la machine infernale. La soi-disant liberté d'expression chérie de nos "démocraties" occidentales & leur police de la pensée
SOMMAIRE :
1 - Introduction : Démocratie : définition & principes - Rappels
2 - Pourquoi les autorités fédérales m'ont-elles interrogé ? - Max Blumenthal
3 - Le département d'État m'a infligé une commotion cérébrale - Sam Husseini
4a - Columbia complice de l'arrestation par l'administration Trump du leader étudiant Mahmoud Khalil - Ali Abunimah
4b - Dernière minute : Mahmoud Khalil s'entretient avec ses avocats pour la première fois depuis son arrestation - Jason Paladino
4c - Le professeur au coeur du scandale de l'expulsion de l'Université de Columbia est un ancien espion israélien - Alan MacLeod
5 - Ces moutons sans cervelle qui défendent les assauts de Trump contre la liberté d'expression - Caitlin Johnstone
6 - Fuites sur l'ICE : Les fonctionnaires de Trump poussent à des accusations criminelles contre les lanceurs d'alerte et la presse - Sam Carliner
Pour aller plus loin …
7 - Le FBI recrute des journalistes & des avocats comme informateurs - Ken Klippenstein
Pour conclure ce multi-post, une évidence malgré tout nécessaire à rappeler sous la plume de Caitlin Johnstone et sous celle de Laura K, le sarcasme concernant la liberté d'expression selon Trump …
8 - Les projets de Donald Trump en matière de liberté d'expression se déroulent extrêmement bien... pour les partisans du génocide - Laura K
9 - Si vous voulez combattre la machine, ce n'est certainement pas vers la droite qu'il faut vous déplacer - Caitlin Johnstone
1- Introduction : Démocratie : définition, principes & critères - Rappels
Démocratie : définitions et étymologie
Définition simple
La démocratie désigne un système politique dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple directement ou indirectement.
On présente souvent la démocratie en utilisant la citation d’Abraham Lincoln : "La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".
Étymologie
Le terme démocratie vient du grec ancien "demos" qui signifie "peuple" et "kratos" qui signifie "pouvoir" et est dérivé du verbe kratein, "commander".
Définition détaillée
De manière plus précise, le concept de démocratie désigne l’ensemble des systèmes politiques dans lesquels le peuple est la source du pouvoir politique. Ces systèmes politiques sont divers, et la démocratie peut être mise en œuvre de différentes manières selon les pays, les cultures et les périodes historiques. Il existe donc plusieurs types de démocraties, directes, indirectes, représentatives, participatives …
Les 5 critères de la démocratie : comment définir une démocratie
Pour définir une démocratie, on utilise généralement cinq critères principaux qui caractérisent l’organisation du pouvoir et de la loi. Ces critères sont la garantie que le peuple est bien la source du pouvoir et qu’il dispose des moyens pour l’exercer et/ou le contrôler.
Souveraineté du peuple : Ce critère est le plus fondamental des organisations et des sociétés démocratiques. Le peuple est le détenteur de la souveraineté, et il doit donc pouvoir exercer sa volonté par le biais de processus démocratiques tels que les élections libres, les votations, les consultations, les référendums. Les décisions politiques doivent être prises avec la participation active des citoyens, qui ont le droit de voter et d’être représentés dans les institutions politiques.
Séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire : la séparation des pouvoirs garantit que chaque pouvoir a une fonction spécifique et distincte et que ces pouvoirs s’équilibrent au sein de l’organisation politique et sociale. Le pouvoir exécutif est chargé de mettre en œuvre les politiques, le pouvoir législatif de faire des lois, et le pouvoir judiciaire de faire respecter la loi. Cette séparation des pouvoirs est essentielle pour prévenir les abus de pouvoir et garantir une gouvernance équitable.
Égalité devant la loi ou règne de la loi : Ce critère implique que toutes les personnes sont égales devant la loi, sans distinction de race, de genre, de religion ou de statut social. La loi doit être appliquée de manière impartiale et juste, sans préférence pour les riches ou les puissants. Les citoyens doivent être soumis aux mêmes règles judiciaires que les dirigeants politiques et les responsables gouvernementaux.
Garantie des libertés fondamentales de conscience, d’opinion, de la presse, de réunion : Ce critère repose sur la protection des droits fondamentaux des citoyens, tels que la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté de réunion et la liberté de conscience. Les citoyens doivent avoir le droit de critiquer le gouvernement et de participer librement au débat public sans crainte de représailles. Les médias doivent être indépendants et avoir la liberté de rapporter les faits de manière juste et équilibrée.
Alternance du pouvoir : Ce critère repose sur l’alternance régulière des dirigeants politiques, ce qui permet aux citoyens de choisir librement leur gouvernement et de remplacer les dirigeants qui ne répondent pas à leurs attentes. L’alternance du pouvoir est un indicateur clé de la santé démocratique d’un pays, car elle garantit que le gouvernement est responsable devant le peuple et qu’il peut être remplacé si les citoyens ne sont pas satisfaits de sa performance.
Les principes démocratiques
Outre ces grands critères, une démocratie fonctionnelle repose sur un certain nombre de principes fondateurs, qui doivent permettre de garantir la capacité des citoyens à exprimer leurs opinions politiques, à participer aux élections, à disposer de conditions de vies dignes et de droits fondamentaux. Parmi ces principes, on peut citer :
Le principe de l’État de droit : il implique que tous les citoyens, y compris les dirigeants, sont soumis à la loi. L’État de droit implique également que les institutions étatiques et judiciaires sont indépendantes les unes des autres et qu’elles doivent toutes respecter les droits fondamentaux de l’individu.
Le respect des résultats électoraux : les dirigeants élus doivent respecter la volonté de la population. Les élections doivent être libres et équitables, et les résultats doivent être acceptés par tous les candidats et partis politiques.
Le pluralisme politique : les citoyens doivent avoir le droit de choisir entre différentes options politiques. Les partis politiques doivent être libres de se constituer et de se présenter aux élections sans entraves ni discriminations.
Le principe de la responsabilité : les dirigeants sont tenus responsables de leurs actions et de leurs décisions. Les citoyens doivent être en mesure de tenir les dirigeants responsables de leurs actes par des mécanismes tels que les élections et les procédures judiciaires.
La protection des droits de l’homme : les droits fondamentaux de l’individu doivent être protégés par la loi. Les droits de l’homme incluent le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à la propriété, à l’égalité devant la loi, à la liberté d’expression et d’association, à la liberté de religion et de conscience, et à la protection contre la discrimination.
Le principe de la transparence : le gouvernement doit être transparent dans ses actions et décisions. Les citoyens doivent avoir accès à l’information et aux documents publics pour être en mesure de surveiller les actions du gouvernement.
Le principe de la participation citoyenne : Ce principe implique que tous les citoyens ont le droit de participer activement à la vie politique de leur pays. Les élections, les référendums et les consultations populaires sont des exemples de mécanismes de participation citoyenne.
Le principe de l’égalité : Ce principe implique que tous les citoyens doivent être traités de manière égale devant la loi, sans discrimination fondée sur la race, la religion, le sexe, l’orientation sexuelle ou tout autre critère. La démocratie vise aussi à garantir l’égalité des chances pour tous les citoyens. Cela signifie que les politiques publiques doivent viser à réduire les inégalités et à favoriser l’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi pour tous, qui sont autant de garanties d’une démocratie fonctionnelle.
Le principe de la tolérance : Ce principe implique que toutes les opinions et croyances doivent être respectées, même si elles sont différentes des nôtres. La tolérance est essentielle pour garantir une société démocratique pacifique et respectueuse des différences.
Pour respecter ces principes, les démocraties se dotent en général de lois ou d’institutions qui garantissent notamment la liberté de la presse, la liberté syndicale, la liberté de réunion, la liberté d’expression, ou le respect de principes juridiques et politiques qui sont inscrits dans ce que l’on appelle une "Constitution". Voir par exemple le site de la Constitution française.
Ceci est un extrait. Article complet via le lien ci-dessous.
📰 https://youmatter.world/fr/definition/democratie-definition-histoire-principes-enjeux/
◾️ ◾️ ◾️
2- Pourquoi les autorités fédérales m'ont-elles interrogé ?
L'interpellation du rédacteur en chef de The Grayzone à l'aéroport international de Dulles semble signaler une escalade inquiétante dans l'attaque contre le journalisme anti-guerre.
Par Max Blumenthal, le 1er mars 2025, The Grayzone
Alors que je m'approchais de la ligne de douane à l'aéroport international de Dulles, tôt dans la matinée du 24 février, un homme m'a interpellé : « Mr Blumenthal ? ». Il s'est présenté comme un agent des douanes et de la protection des frontières et m'a conduit dans une salle de contrôle secondaire caverneuse, où il m'a soumis à un interrogatoire étrange et déconcertant. Je venais de rentrer d'un voyage tranquille au Nicaragua avec ma famille, au cours duquel je n'avais participé à aucune activité politique. Mais les questions de l'agent laissaient entendre que les autorités fédérales ne s'intéressaient guère à ma visite au Nicaragua, un pays qui se trouve être contrôlé par un gouvernement d'orientation socialiste figurant sur la liste des cibles de Washington.
Alors que ma famille et moi suivions l'agent dans un long couloir, celui-ci s'est tourné vers moi et m'a dit : "J'ai vu votre dernière apparition dans l'émission du Juge Napolito [sic]". Il faisait référence à Andrew Napolitano, ancien animateur de Fox News et juriste qui anime une émission quotidienne en direct à laquelle participent d'anciens responsables de l'armée et des services de renseignement ainsi que des journalistes comme moi qui s'opposent aux récits officiels sur la sécurité nationale. Presque toutes mes apparitions dans l'émission de Napolitano, Judging Freedom, ont porté sur les guerres sanglantes menées par Israël à Gaza, au Liban et ailleurs au cours des 16 derniers mois. Lorsque j'ai demandé à l'agent s'il avait apprécié mon entretien avec le juge, il a haussé les épaules et refusé de donner son avis. Essayait-il simplement de m'échauffer pour la séance de questions-réponses, ou me signalait-il obscurément que Big Brother nous surveillait ? "C'est juste un échange amical", a-t-il insisté alors que nous entrions dans la salle de filtrage secondaire caverneuse. "Vous n'êtes pas une cible ou quoi que ce soit d'autre".
Debout face à moi, devant un bureau métallique, l'agent m'a prié de remplir un questionnaire avec mes informations personnelles et les détails de mon voyage. Dès le formulaire rempli, il l'a retourné et a présenté une liste manuscrite d'une poignée de noms. "Connaissez-vous l'une ou l'autre de ces personnes ?".
Deux des noms inscrits étaient anglophones : Nicole Smith et Susan Benjamin. Les trois autres étaient des noms musulmans extrêmement courants. Comme l'agent ne m'a pas autorisé à photographier la liste, je n'ai pu en retenir qu'un seul : Muhammad Khan. Je n'ai pu me souvenir d'aucune personne que je connaissais portant ces noms. Et la seule Nicole Smith qui me venait à l'esprit était la mannequin décédée dans des circonstances étranges à l'âge de 39 ans. J'ai donc dit à l'agent que ces noms ne m'étaient pas familiers.
Il est certain que je n'aurais pas répondu à des questions approfondies même si j'avais su que j'avais un lien personnel avec l'un des noms de la liste. Des militants et des journalistes qui ont subi des interrogatoires similaires m'ont appris que les agents fédéraux posent souvent des questions ineptes ou fallacieuses pour faire parler leur interlocuteur, puis tentent de le manipuler ou de le piéger afin de l'impliquer dans un délit. En fait, la Cour suprême des États-Unis a statué que la police était autorisée à mentir pour obtenir des aveux de la part des suspects. Si des agents du gouvernement veulent soumettre des citoyens américains comme moi à un interrogatoire prolongé, ils doivent respecter les procédures constitutionnelles et nous permettre d'être assistés d'un avocat.
Après avoir passé plusieurs minutes dans un petit bureau, l'agent est revenu pour nous informer que nous pouvions partir. Alors que nous sortions de la salle de contrôle et que nous nous dirigions vers la zone de récupération des bagages, un employé de l'aéroport originaire d'Afrique de l'Ouest s'est approché de moi à bord d'une balayeuse autoportée, m'a serré la main et m'a demandé de prendre un selfie. Comme l'agent fédéral, il semblait connaître mon travail journalistique, mais le voyait d'un œil beaucoup plus favorable.
Alors que nous attendions nos bagages, ma femme, Anya Parampil, a pris conscience d'un fait troublant. Elle avait cherché sur Google les noms figurant sur la liste que l'agent m'avait présentée et découvert que Susan Benjamin était le nom de naissance de notre amie Medea Benjamin, cofondatrice de Code Pink et l'une des militantes anti-guerre les plus reconnues de la planète.
Le lendemain, j'ai informé Medea de mon expérience à Dulles et lui ai demandé si elle avait vécu quelque chose de similaire. Elle m'a répondu qu'à une époque, elle était harcelée par les autorités fédérales chaque fois qu'elle sortait du pays. Le FBI a envoyé un agent pour l'accueillir à l'aéroport à son retour d'un voyage à l'étranger et l'a appelée à plusieurs reprises pour tenter, en vain, de solliciter une "rencontre". Elle a dit que le harcèlement avait cessé après qu'elle eut déposé une série de plaintes, mais mon expérience l'a amenée à penser que cela allait recommencer.
Bien qu'ayant été autorisé à retourner dans mon pays après une brève séance de questions-réponses avec un fonctionnaire fédéral poli, j'ai ressenti cet épisode comme un acte de harcèlement politique et comme le signe d'une escalade à l'encontre des journalistes et des militants exprimant des points de vue anti-guerre et antisionistes. Je ne peux que spéculer sur l'objectif ultime des fédéraux, mais je connais plusieurs militants anti-guerre qui ont vu des agents du FBI se présenter à leur porte au cours des derniers mois pour les questionner sur l'Iran et sur des personnes portant des noms musulmans ou arabes. Tout près de Dulles, le FBI a perquisitionné le domicile d'une famille américaine d'origine palestinienne dont la fille est une militante de la solidarité avec la Palestine à l'université George Mason.
Dans le cadre plus large des Five Eyes, au sein des États européens vassaux ne bénéficiant pas des mêmes protections que les Américains en matière de liberté d'expression, des journalistes comme Ali Abunimah (publié en français sur ce blog ici) , Asa Winstanley (publié en français sur ce blog ici) et Richard Medhurst (publié en français sur ce blog ici) ont fait l'objet de descentes de police, d'emprisonnements et même de poursuites pénales pour leurs opinions sur la question israélo-palestinienne. Mon collègue de The Grayzone, Kit Klarenberg (publié en français sur ce blog ici), a été arrêté par des policiers britanniques chargés de la lutte contre le terrorisme et interrogé pendant des heures au sujet de son journalisme sur les machinations de Londres en Ukraine et au-delà. Un autre de nos collaborateurs, Jeremy Loffredo (publié en français sur ce blog ici), a passé plusieurs jours dans une prison israélienne et a reçu l'ordre de quitter de lui-même le pays après que les autorités l'eurent faussement accusé d'"assistance à un ennemi en temps de guerre" pour son journalisme à l'intérieur des frontières occupées du pays. Au Canada, le militant Yves Engler vient d'être libéré après avoir passé cinq jours en cellule après qu'une militante sioniste fanatique, Dahlia Kurtz, l'a accusé de "discours haineux" pour l'avoir qualifiée de "fasciste". Pendant ce temps, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou voyage librement de Berlin à Washington DC malgré un mandat d'arrêt de la CPI pour avoir autorisé des crimes de guerre effroyables dans la bande de Gaza assiégée.
Mon expérience à l'aéroport international de Dulles n'a rien à voir avec ce qu'un nombre croissant de journalistes et de militants ont enduré dans les États de l'OTAN sous gestion sioniste. Il est néanmoins important et indispensable de documenter des expériences comme celles-ci et de se préparer à de futures interactions qui pourraient ne pas s'avérer aussi "amicales".
Rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal est un journaliste primé et l'auteur de plusieurs livres, dont les best-sellers républicains Gomorrah, Goliath, The Fifty One Day War et The Management of Savagery. Il a produit des articles pour un grand nombre de publications, de nombreux reportages vidéo et plusieurs documentaires, dont Killing Gaza. Blumenthal a fondé The Grayzone en 2015 pour mettre en lumière l'état de guerre perpétuelle des États-Unis et ses dangereuses répercussions intérieures. (ndr : il est étiqueté en premier lieu "propagantiste" sur Wikipedia)
📰 https://thegrayzone.com/2025/03/01/max-blumenthal-questioned-feds/
◾️ ◾️ ◾️
3- Le département d'État m'a infligé une commotion cérébrale
Blinken n'a pas voulu répondre à mes questions, mais il m'a menti.... Mon "hard pass" (laissez-passer, accréditation) a été confisqué, mais il vient d'être réédité.
Par Sam Husseini, le 3 mars 2025, Blog Personnel
Je n'ai guère écrit ces derniers temps, principalement parce que les médecins m'ont dit de me ménager et de passer le moins de temps possible devant les écrans d'ordinateur.
Une semaine après avoir tenté d'interroger Blinken lors de sa dernière conférence de presse, je me suis rendu, à la demande de mon médecin traitant, aux urgences de l'hôpital universitaire George Washington, où l'on m'a diagnostiqué une commotion cérébrale due à l'incident.
Le lendemain, je suis allé au département d'État pour voir si ma carte "hard pass" fonctionnait encore pour me permettre d'entrer. Ce n'était pas le cas et elle m'a été confisquée.
Je discute actuellement avec des avocats et d'autres personnes pour savoir comment réagir aux actions odieuses du département d'État. Mais un aspect semble avoir été abordé : la semaine dernière, le département d'État a réédité mon "hard pass". Je peux certainement spéculer, mais je n'ai aucune information sur les raisons de cette décision.
Il y a encore beaucoup à dire sur cet incident. La plupart des dommages que j'ai subis n'ont pas été infligés dans la salle de conférence, mais à l'extérieur, dans les couloirs du département d'État. L'agent responsable à la fin du processusagressif a refusé de donner son nom, voir la vidéo ci-dessous. Et même si Blinken n'a pas répondu à mes questions, il m'a quand même menti. Je donne plus de détails ci-dessous, dans la mesure de mes possibilités actuelles.
J'ai appris que les symptômes d'une commotion cérébrale - notamment les maux de tête et les nausées (qui s'aggravent lorsque je suis assis devant un écran d'ordinateur), la fatigue extrême, les troubles cognitifs, les éruptions cutanées et autres - peuvent mettre du temps à se manifester et, bien sûr, à être surmontés.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont défendu le premier amendement lors de cette attaque, que je considère comme faisant partie d'une attaque plus large visant à permettre au gouvernement américain de soutenir le génocide impérial d'Israël et d'autres politiques néfastes.
Les gens de conscience devraient, me semble-t-il, exploiter autant que possible ce qui est à leur disposition. Ce faisant, ils risquent d'obtenir une réponse violente de la part du système. L'État impérial d'Israël n'a cessé d'intensifier ses offensives contre Gaza, tandis que l'Afrique du Sud saisissait la CIJ de l'affaire de la Convention sur le génocide. Une dynamique aussi démente ne peut nous dissuader de poursuivre nos actions. Au contraire, cela permettra à un plus grand nombre de personnes de voir plus clairement cette oppression et cette criminalité israëliennes et obligera un nombre croissant de personnes à comprendre plus profondément - et à agir avec plus de force.
Mon cas ressemble un peu à celui d'AP en ce qui concerne la discrimination de point de vue. Mais les objections aux actions de l'administration Trump n'ont aucun sens si elles ne sont qu'un sujet de discussion partisan et n'abordent pas le mal beaucoup plus profond auquel est confrontée une presse libre de la part de structures impériales bipartisanes.
En repartant du département d'État après avoir été transporté, j'ai parlé au téléphone avec un militant expérimenté de la région de Washington qui m'a conseillé de consulter immédiatement un médecin. J'ai répondu par un "OK, j'essaierai de le faire bientôt".
Cette nuit-là, j'ai commencé à ressentir une douleur aux épaules. Mais le lendemain, une douleur a envahi mon bras et mon côté gauches. Je me suis rendu dans une clinique de soins d'urgence voisine. Alors que je lui expliquais pourquoi j'étais là, le médecin m'a dit "vous êtes ce type", a enlevé son masque et m'a serré la main.
Il m'a prescrit des médicaments et m'a recommandé d'y aller doucement. J'ai pris le traitement, mais j'ai eu du mal à me calmer. J'ai également envoyé un message à mon médecin traitant à l'université George Washington. La semaine suivante, il m'a posé d'autres questions et, après avoir pris connaissance de mes réponses, il m'a enjoint de me rendre immédiatement aux urgences, car il lui semblait que je souffrais d'une commotion cérébrale. Je m'y suis rendu exactement une semaine après avoir été agressé au département d'État et on m'a diagnostiqué une commotion cérébrale et un syndrome de stress post-traumatique.
Les médecins m'ont recommandé de me ménager et de rester à distance des écrans. Ils m'ont dit que je pouvais voyager, et je suis donc allé à Cuba pendant deux semaines, car j'y avais été invité pour parler de Gaza lors d'une conférence. J'espère pouvoir écrire un article sur Cuba et sur mon voyage d'ici peu.
Juste avant de partir pour Cuba, j'ai essayé d'aller au département d'État, d'utiliser mon "hard pass" pour entrer dans le bâtiment comme je l'avais fait ces deux dernières années. Cela n'a pas fonctionné et la sécurité diplomatique a confisqué ma carte.
La plupart des dommages physiques qui m'ont été infligés le 16 janvier l'ont été après mon extraction de la salle de briefing et n'ont, pour autant que je sache, pas été filmés. J'ai été brutalement menotté et fouillé, leurs mains saisissant tout ce qui se trouvait dans mes poches. Je me suis opposé à l'agent des services secrets qui supervisait cette opération, voulant simplement sortir du bâtiment à ce moment-là et il était ridicule qu'ils prétendent que je représentais une menace. On m'a alors emmené par le chemin le plus long pour sortir du bâtiment, donnant ainsi aux agents de "sécurité" l'occasion de me pousser les épaules à plusieurs reprises, me forçant à balancer la tête d'avant en arrière, et c'est probablement à ce moment-là que j'ai subi le plus de dommages physiques.
Je n'ai pas essayé de résister. Alors que nous approchions de la sortie du bâtiment, j'ai regardé le badge de l'agent des services secrets en charge. Il avait caché son badge. Une fois dehors, lorsqu'on m'a remis mes affaires, je lui ai demandé son nom et il a refusé de me le communiquer. Je l'ai pris en photo et un autre journaliste était sorti à ce moment-là et avait filmé l'incident.
Notez que Blinken a dit à Max Blumenthal : "Je serai heureux de répondre à vos questions lorsque nous en serons aux questions". C'était un mensonge évident, car Blinken n'avait nullement l'intention de répondre aux questions de Max. Miller évitait Max comme il m'évitait, il était donc hors de question que Blinken le sollicite. Plus tard, en réponse à ma tentative de questions, Blinken a déclaré : "Tout le monde aura l'occasion de poser des questions dans une minute". Un mensonge encore plus ridicule. J'ai immédiatement répliqué : "Matt Miller m'a explicitement dit qu'il ne répondrait pas à mes questions".
Il y a une tendance à cela, voir mon article "On ne m'a pas demandé de répondre à la réunion d'information du département d'État aujourd'hui. Mais on m'a quand même menti...", qui relate une interaction avec Miller, et une autre avec Patel.
Des personnes - certaines par naïveté, d'autres par malveillance - m'ont demandé pourquoi je n'avais pas attendu que Blinken ait terminé ses remarques préliminaires pour dire quoi que ce soit. Le fait est que je n'ai fait que poser de brèves questions au cours de cette période afin de mettre sur la table la substance de ces questions. L'événement était présenté comme une conférence de presse et non comme une allocution. Il s'agissait en fait d'un autre discours agrémenté de quelques questions gérées. Si j'avais attendu, tout ce que j'aurais dit aurait été à peine audible pendant qu'ils appelaient certains interlocuteurs. Cela a pris de l'ampleur à cause des mensonges de Blinken et parce que le département d'État a créé une nouvelle structure, une femme ( dont j'ignore le nom) qui est venue me réprimander pour avoir parlé à tort et à travers, comme si Blinken était un professeur et non un propagandiste. Comme si j'étais un étudiant aveugle et non un journaliste indépendant.
Lors de l'événement organisé par Blinken, ils n'ont même pas répondu à une question de Said Arikat, un journaliste palestinien qui respecte toujours le décorum du département d'État et pose presque toujours une question lors des réunions d'information organisées par Miller.
En fait, Said Arikat m'a dit lors d'un entretien que le jour de la dernière réunion d'information de Miller ( la veille de l'intervention de Blinken, et alors que j'essayais de poser une question à la fin), il est tombé sur Miller et l'a pressé de répondre à mes questions. Miller lui a répondu ne pas avoir l'intention de le faire. Voir mon entretien avec Said Arikat et Bassam Haddad en janvier. (C'était avant le diagnostic de commotion cérébrale, tout comme mon entretien avec Glenn Greenwald et d'autres. Il est possible que le fait que Miller n'ait pas fait appel à Said Arikat lors de l'apparition de Blinken soit en partie une mesure de rétorsion pour avoir incité Miller à répondre à mes questions, je ne sas pas si c'est le cas).
La semaine dernière, je me suis rendu au département d'État après avoir reçu un appel d'Adrien Diaz me disant qu'ils voulaient me remettre un nouveau laissez-passer. Je n'ai aucune information sur les raisons de cet appel. À mon arrivée, ils m'ont envoyé une lettre de trois pages exigeant que je me conforme à leurs attentes et présentant une version remarquablement biaisée de mes interactions avec le département d'État. Comme je m'opposais à la présentation de cette lettre, ils ont prétendu me l'avoir déjà envoyée par courrier recommandé. J'ai répondu que cela semblait peu plausible puisque je n'avais rien signé pour une telle lettre. Ils ont alors prétendu qu'elle n'avait pas été envoyée par courrier recommandé ; je n'ai toujours rien reçu par la poste. J'ai pris ladite lettre en notant, dans les grandes lignes, mes objections quant à son contenu. Il se peut que je donne une réponse détaillée à cette lettre, et je prévois d'écrire davantage sur ce sujet et sur d'autres questions, du mieux possible compte tenu des circonstances actuelles, dans les semaines et les mois à venir, alors que je fais face aux dommages qui m'ont été infligés, non seulement par les violations du premier amendement par le département d'État, mais aussi aux conséquences physiques que cela a eues pour moi.
L'idée que le département d'État puisse infliger une commotion cérébrale à un journaliste pour avoir tenté de poser des questions délicates à un secrétaire d'État impliqué dans la perpétration d'un génocide impose une poigne de fer sur l'épaule de tout journaliste qui tente d'élever la voix ou de lever la main.
Sam Husseini est journaliste indépendant.
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️
4a- Columbia complice de l'arrestation par l'administration Trump du leader étudiant Mahmoud Khalil

Par Ali Abunimah, le 10 mars 2025, The Electronic Intifada
Mise à jour
Un juge fédéral de New York a rendu lundi après-midi une décision selon laquelle le gouvernement ne peut expulser Mahmoud Khalil "à moins et jusqu'à ce que la Cour en décide autrement".
Le juge du district des États-Unis Jesse M. Furman a fixé une audience pour le mercredi 12 mars sur la requête en habeas corpus de Khalil - une contestation juridique de la légalité de sa détention. Khalil est toujours détenu par les autorités fédérales.
Article original
Depuis lundi matin, Mahmoud Khalil est détenu dans un centre fédéral de l'immigration en Louisiane.
Ce jeune diplômé de Columbia se trouvait dans l'appartement appartenant à l'université samedi soir à New York lorsque des agents de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) sont entrés et l'ont arrêté, a déclaré son avocate Amy Greer à l'Associated Press.
Alors qu'il croupit dans une cellule loin de son domicile et de sa famille, ses camarades étudiants dénoncent le silence et l'apparente complicité de Columbia dans son arrestation.
Dimanche, le ministère américain de la Sécurité intérieure a confirmé son arrestation, affirmant qu'il s'agissait d'"activités alignées sur le Hamas".
La détention de Khalil est la dernière escalade dans la répression de l'administration Trump contre les partisans des droits des Palestiniens sous le prétexte de lutter contre l'"antisémitisme" et le soutien au "terrorisme".
Bien connu et respecté sur le campus, Khalil a mené des négociations entre les responsables de l'université et les étudiants lors du campement de l'année dernière pour protester contre le génocide israélien en Palestine et dans le cadre de la répression actuelle.
Citoyen algérien d'origine palestinienne et résident permanent légal des États-Unis, la carte verte de Khalil est censée lui offrir toutes les protections constitutionnelles dont jouissent les citoyens américains en matière de liberté d'expression .
Arrestation arbitraire
Selon Greer, son avocate, les agents de l'ICE ont également menacé d'arrêter la femme de Khalil, une citoyenne américaine enceinte de huit mois.
"Greer a déclaré avoir parlé au téléphone avec l'un des agents de l'ICE lors de l'arrestation, qui a dit qu'ils agissaient sur ordre du département d'État pour révoquer le visa d'étudiant de Khalil".
"Informé par l'avocate que Khalil se trouvait aux États-Unis en tant que résident permanent titulaire d'une carte verte, l'agent lui a dit qu'il révoquait cette carte", a rapporté l'Associated Press.
Le secrétaire d'État Marco Rubio a partagé un article de l'AP sur l'arrestation de Khalil sur Twitter/X dimanche, promettant :
"Nous révoquerons les visas et/ou les cartes vertes des partisans du Hamas en Amérique afin qu'ils puissent être expulsés".
Si les détenteurs d'une carte verte comme Khalil peuvent perdre leur droit de séjour sous certaines conditions, leur statut ne peut être arbitrairement annulé par le gouvernement.
La résidence permanente ne peut être révoquée que par un juge de l'immigration, sur la base de critères spécifiques définis par la loi, dans le respect d'une procédure régulière apparemment absente dans le cas de Khalil.
Lors de l'arrestation, l'un des agents a "montré à Khalil ce qu'il prétendait être un mandat sur son téléphone", selon un communiqué de presse du groupe de solidarité Writers Against the War on Gaza (Écrivains contre la guerre à Gaza).
La femme de Khalil est alors allée chercher sa carte verte pendant que les agents attendaient avec Khalil.
Lorsqu'elle est revenue, les informant du statut juridique de Khalil et leur présentant la carte verte de son mari, l'un des agents était visiblement confus et a dit au téléphone : "Il a une carte verte", précise le communiqué de presse.
Sa femme a alors appelé l'avocat qui avait parlé aux agents, mais lorsque ce dernier a demandé une copie du mandat, l'agent lui a raccroché au nez.
Greer a déposé une requête en habeas corpus - une contestation juridique d'urgence de la validité de la détention de Khalil.
L'avocate a déclaré au Washington Post :
"L'arrestation de Khalil fait suite à la répression ouvertement exercée par le gouvernement américain à l'encontre de l'activisme étudiant et de l'expression politique, ciblant en particulier les étudiants de l'université de Columbia pour leurs critiques de l'assaut israélien contre Gaza".
Au cours du week-end, des agents fédéraux ont également tenté d'arrêter un autre étudiant étranger à l'université de Columbia.
"Selon le Student Workers of Columbia, un syndicat d'étudiants diplômés représentant cette femme, trois agents de l'ICE ont visité sa résidence universitaire vendredi soir et ont tenté d'y pénétrer sans mandat", a rapporté l'Associated Press.
"Les agents ont été refoulés à juste titre à la porte", a indiqué le syndicat.
Indignation & solidarité
Lundi matin, une pétition en ligne réclamant la libération de Khalil avait recueilli plus d'un million de signatures.
La communauté palestinienne et les groupes de solidarité ont appelé à un rassemblement d'urgence devant le bâtiment fédéral de New York.
Le Comité américano-arabe contre la discrimination a condamné l'arrestation de Khalil en la qualifiant d'"acte extrême et flagrant de représailles politiques pour son action protégée par le premier amendement", tandis que FIRE, un groupe de défense juridique de la liberté d'expression sur les campus, a averti que "tout comme les étudiants et les autres manifestants sont tenus de respecter les règles de conduite légales, notre gouvernement doit se conformer au premier amendement".
Pramila Jayapal et Rashida Tlaib, membres du Congrès du Parti démocrate, et Zohran Mamdani, candidat à la mairie de New York, ont également dénoncé l'arrestation de Khalil comme une atteinte à la liberté d'expression et aux droits fondamentaux.
La complicité de Columbia
Si la censure et la répression gouvernementales suscitent une inquiétude croissante, le silence et l'apparente complicité de l'université de Columbia, qui a mené une répression sévère contre les défenseurs des droits des Palestiniens dans le but d'apaiser les donateurs et les hommes politiques pro-israéliens, suscitent également une grande colère.
Un effort totalement vain, puisque l'administration Trump a annulé la semaine dernière 400 millions de dollars de subventions fédérales à l'université de Columbia, en représailles à son incapacité à réprimer suffisamment les manifestations contre le génocide israélien.
"Malgré la brutalité de sa détention et la menace imminente pour sa vie et sa liberté, l'Université Columbia - une institution qui s'enorgueillit de la liberté académique et de la quête de justice - a gardé un silence troublant", a déclaré lundi la Columbia Palestine Solidarity Coalition.
"Ce silence n'est pas seulement un manquement à défendre l'un des siens, mais une approbation d'une détention injuste, anti-palestinienne et politiquement motivée".
Columbia n'a pas répondu aux questions d'un journaliste qui souhaitait savoir si l'université avait connaissance à l'avance des activités de l'ICE autour du campus ou de l'arrestation de Khalil, renvoyant plutôt le journaliste à une déclaration générale.
Mais selon le Columbia Spectator, un journal de l'université, des étudiants ont remarqué des activités de l'ICE autour du campus samedi.
"Trois agents de sécurité du campus ont confirmé au Spectator avoir été informés par leurs supérieurs de la présence de l'ICE autour du campus samedi", rapporte la publication - ce qui indique que les responsables pourraient bien avoir été prévenus à l'avance.
"L'université de Columbia a publié des directives sur la meilleure façon de collaborer avec les autorités fédérales, notamment en conseillant aux enseignants et au personnel de ne pas interférer avec les agents de l'ICE, même si ces derniers ne sont pas en mesure de présenter un mandat", selon le site Writers Against the War on Gaza (Écrivains contre la guerre à Gaza).
La politique de l'université confirme que "des circonstances exceptionnelles peuvent permettre l'accès aux bâtiments de l'université ou à des personnes sans mandat".
Cette politique contraste avec celle d'autres institutions telles que l'université de New York, dont les propres directives stipulent :
"Si les forces de l'ordre souhaitent pénétrer dans les locaux de l'université de New York à des fins d'application des lois sur l'immigration, elles doivent disposer d'un mandat judiciaire ou d'une citation à comparaître pour pouvoir le faire".
Le groupe Writers Against the War on Gaza (Écrivains contre la guerre à Gaza) a déclaré :
"L'acquiescement continu de Columbia aux agences fédérales et aux institutions partisanes extérieures a rendu cette situation possible . Un étudiant palestinien et membre de la communauté a été enlevé et détenu sans qu'un mandat d'arrêt n'ait été délivré ou qu'aucune accusation n'ait été officiellement portée contre lui."
Poursuivant,
"Comme beaucoup d'autres étudiants arabes et musulmans, Khalil a été la cible de diverses campagnes de harcèlement sionistes, alimentées par des sites web de doxxing tels que Canary Mission".
Khalil fait également partie des étudiants qui font l'objet d'une enquête de la part de l'université elle-même, dans le cadre de la répression permanente des discours en faveur des droits des Palestiniens.
"Environ 13 allégations pèsent sur moi, la plupart d'entre elles sont des publications sur les réseaux sociaux avec lesquelles je n'ai rien à voir", déclarait Khalil la semaine dernière à l'Associated Press.
Ajoutant,
"Ils veulent juste montrer au Congrès et aux politiciens de droite qu'ils font quelque chose, quels que soient les enjeux pour les étudiants".
Les lobbyistes israéliens se sont, sans surprise aucune, félicités de l'arrestation de Khalil et ont appelé à une répression encore plus large.
La Ligue anti-diffamation, un groupe de lobbying israélien qui se fait passer pour une organisation de défense des droits civiques, a posté un message sur Twitter/X à propos de l'arrestation de Khalil, appelant à
des "conséquences rapides et sévères pour ceux qui apportent un soutien matériel à des organisations terroristes étrangères, incitent à la violence pour soutenir des activités terroristes, ou dissimulent leur identité afin de harceler et d'intimider des individus juifs".
Il s'agit là d'une litanie classique d'accusations générales fausses et non fondées du lobby israélien à l'encontre des militants de la solidarité avec la Palestine, afin de les diaboliser et d'inciter le gouvernement à la répression.
Des appels ont été lancés aux étudiants et aux enseignants de Columbia pour annuler les cours afin de protester contre la complicité de l'université dans l'arrestation de Khalil et la répression anti-palestinienne de l'administration Trump.
Dans une tentative apparente d'empêcher de telles actions de solidarité, les administrateurs ont envoyé un courriel lundi matin affirmant :
"Les cours et les examens se poursuivront comme d'habitude, en personne".
Et avertissant :
"Il s'agit également d'un rappel que le corps professoral doit assurer tous les cours prévus".
Ali Abunimah est co-fondateur de The Electronic Intifada et auteur de "The Battle for Justice in Palestine", désormais disponible chez Haymarket Books. Il a également écrit "Un pays : une proposition audacieuse pour mettre fin à l'impasse israélo-palestinienne" . "Mes opinions sont uniquement les miennes", précise-t-il.
◾️ ◾️ ◾️
4b- Dernière minute : Mahmoud Khalil s'entretient avec ses avocats pour la première fois depuis son arrestation

Par Jason Paladino, le 13 mars 2025, Drop Site News
Mahmoud Khalil a enfin pu s'entretenir avec son équipe juridique après qu'un juge du district sud de New York a ordonné au ministère de la sécurité intérieure d'autoriser un appel d'une durée d'au moins une heure. Auparavant, ce diplômé de l'université de Columbia et organisateur pro-palestinien n'avait pu avoir aucun contact significatif avec ses avocats depuis son arrestation par des agents du ministère de la sécurité intérieure lui ayant annoncé que sa carte verte avait été révoquée dans la nuit de samedi à dimanche. Les avocats représentant Khalil ont refusé de donner des détails sur l'appel de mercredi soir, un autre étant prévu pour jeudi.
Après son arrestation samedi, Khalil - principal négociateur des campements d'April 2024 à l'université de Columbia - a été menotté et contraint de monter dans un véhicule banalisé. Après avoir été conduit au bureau local de l'ICE à New York, il a été emmené dans un centre de détention de l'ICE à Elizabeth, dans le New Jersey avant de se voir placé au Central Louisiana Detention Facility (centre de détention de Louisiane) où il se trouve toujours aujourd'hui. Avant l'appel téléphonique de ce soir, Khalil n'avait pu appeler ses avocats, à l'exception d'un bref appel interrompu le 10 mars, au cours duquel il avait appelé son avocat et confirmé se trouver en Louisiane.
La politique de l'ICE stipule que les détenus "doivent toujours avoir accès dans les 24 heures" à leur requête d'appeler un représentant légal, et que le nombre et la durée de ces appels "ne doivent pas être limités". Mais l'équipe juridique de Khalil, composée de 19 avocats de plusieurs groupes importants de défense des droits civils et des droits des immigrés, a déclaré que leur prochain appel téléphonique avec Khalil n'avait été programmé que pour le 20 mars, soit 12 jours après son arrestation.
La restriction imposée à Khalil pour s'entretenir avec son équipe juridique s'explique en partie par la décision de le transférer d'un centre de l'immigration et des douanes du New Jersey vers un centre de détention tristement célèbre en Louisiane. Selon la "Notice to Appear" du DHS, datée du 9 mars, le lendemain de sa détention, il devait être expulsé sur la base d'une disposition rarement utilisée de la loi fédérale sur l'immigration permettant au secrétaire d'État d'expulser les personnes dont il estime que la présence "a des conséquences potentiellement graves pour la politique étrangère des États-Unis".
À la suite du tollé suscité par sa détention - qui est largement considérée comme une atteinte aux droits du premier amendement et aux droits des résidents permanents légaux - le secrétaire d'État Marco Rubio a déclaré que l'administration Trump prévoyait de révoquer les cartes vertes, et pas seulement les visas, des soi-disant "sympathisants du Hamas" "afin qu'ils puissent être expulsés". Un porte-parole du ministère de la sécurité intérieure a ajouté que Khalil avait été détenu en vertu d'un mandat administratif pour de prétendues "activités liées au Hamas".
Un fonctionnaire anonyme de la Maison Blanche a déclaré à The Free Press que "l'allégation ici n'est pas qu'il enfreignait la loi", et Axios a rapporté que selon le Département d'État, l'arrestation de Khalil était la première d'une longue série à venir dans le cadre du lancement de son initiative "Catch and Revoke" (attraper et révoquer) assistée par l'intelligence artificielle.
"Ce n'est pas une question de liberté d'expression ici", a déclaré Rubio aux journalistes mercredi, "c'est une question de personnes n'ayant pas le droit ou pas de se trouver aux États-Unis pour commencer".
Lundi soir, un juge fédéral, Jesse Furman, a temporairement bloqué la tentative d'expulsion. La priorité de l'équipe de Khalil est désormais de le ramener à New York ou dans le New Jersey, des circonscriptions plus favorables où il aura plus facilement accès à ses avocats et à sa famille, notamment à sa femme Noor Abdalla, enceinte de huit mois. Dans une ordonnance rendue mercredi, le juge Furman a fixé un calendrier pour que les deux parties déposent leurs arguments juridiques concernant le lieu où la requête devrait être entendue et le lieu où il devrait être détenu. En attendant, selon les documents déposés au tribunal, il semble qu'il restera au centre ICE de Louisiane au moins jusqu'au 17 mars, à moins d'un autre développement.
Selon son équipe juridique, le gouvernement a fait valoir qu'étant donné que Khalil était détenu dans le centre ICE du New Jersey au moment où une requête en habeas corpus contestant sa détention a été déposée, New York n'est pas le lieu approprié pour entendre l'affaire. Ses avocats soutiennent avoir déposé une plainte à New York parce qu'à l'époque, le localisateur de détenus de l'ICE, un site web affichant la localisation des détenus de l'ICE, indiquait à tort que Khalil se trouvait dans un centre de détention de New York. Les deux parties s'opposeront sur la question de la juridiction compétente dans les dossiers déposés au cours des prochains jours.
Voici une chronologie des contacts de Khalil avec son équipe juridique. L'article sera mis à jour dès que nous aurons plus d'informations sur l'appel téléphonique de l'équipe juridique avec Khalil.
7 mars, 6h46 : Mahmoud Khalil écrit un courriel au président de l'université de Columbia décrivant la campagne de dénigrement et sa crainte d'être pris pour cible par l'ICE.
8 mars, 20h26 : Khalil appelle son avocate Amy Greer pour l'informer qu'il est entouré d'agents du DHS. Greer demande à l'agent, Elvin Hernandez, s'il a un mandat, et celui-ci finit par raccrocher.
8 mars, 20h34 : Noor, la femme de Khalil, appelle un avocat et dit que le DHS l'a menotté. Elle demande si les agents ont un mandat, sans réponse. Elle demande où ils l'emmènent et finit par dire qu'ils l'emmènent au 26 Federal Plaza, le bureau de district de l'USCIS.
9 mars, 3h20 : L'ICE transfère Khalil de New York au centre de détention d'Elizabeth, dans le New Jersey.
9 mars, 4h40 : L'avocat de Khalil dépose une requête en habeas corpus auprès du tribunal de New York, ignorant que son client a été transféré de New York au New Jersey.
9 mars, 8h30 : La base de données de l'ICE indique toujours que Khalil se trouve à New York, bien qu'il ait été transféré quelques heures plus tôt. Peu après 9 heures du matin, le localisateur change, indiquant alors Elizabeth, dans le New Jersey.
9 mars, 11h20 : Son épouse, Noor, se rend au centre Elizabeth, mais on lui dit qu'il n'apparaît pas dans le système.
9 mars, 11h30 : Khalil quitte le centre d'Elizabeth pour se rendre à l'aéroport.
9 mars, 13h47 : L'ICE envoie un courriel à l'avocate de Khalil pour l'informer du transfert de son client à la Nouvelle-Orléans.
9 mars, 17h18 : L'assistant du procureur des États-Unis envoie un courriel à l'avocat de Khalil l'informant que, d'après ses informations et ses convictions, Khalil est expulsable.
Dans la nuit du 9 au 10 mars : Khalil arrive en Louisiane "tard dans la soirée du dimanche, tôt le lundi matin", selon l'AUSA dans la transcription, et est enregistré au Central Louisiana ICE Processing Center.
10 mars, 00h33 : Khalil est placé dans le centre de traitement ICE de Louisiane.
10 mars, 9h36 : Khalil appelle sa femme et lui dit qu'il se trouve en Louisiane. C'est la première fois qu'ils le laissent appeler depuis son arrestation.
10 mars, 10h17 : Khalil appelle son avocate et confirme être à Jena, en Louisiane. L'appel est interrompu prématurément.
12 mars, 20h30 : Khalil a un long appel avec son équipe juridique. Un autre est prévu pour jeudi.
Si vous avez des informations sur la détention de Khalil par l'ICE, contactez Jason Paladino en toute sécurité sur Signal à l'adresse jpal.01.
Jason Paladino est un journaliste d'investigation indépendant.
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️
4c- Le professeur au coeur du scandale de l'expulsion de l'Université de Columbia est un ancien espion israélien

Par Alan MacLeod, le 11 mars 2025, MintPress News
Le professeur au centre du scandale de l'expulsion de l'Université de Columbia est un ancien agent du renseignement israélien, a révélé MintPress News.
Mahmoud Khalil, récemment diplômé de la School of International and Public Affairs (SIPA) de l'université, a été enlevé par l'Immigration Customs Enforcement (ICE) samedi pour son rôle dans l'organisation de manifestations l'année dernière dénonçant l'attaque d'Israël sur la bande de Gaza. Keren Yarhi-Milo, directrice de l'École des affaires internationales et publiques, est un ancien officier du renseignement militaire israélien et un fonctionnaire de la mission israélienne auprès des Nations unies. Yarhi-Milo a joué un rôle important en suscitant l'inquiétude du public à propos d'une prétendue vague d'antisémitisme intolérable qui déferlerait sur le campus, jetant ainsi les bases de la vaste répression des libertés civiles qui a suivi les manifestations.
Des fantômes parmi nous
Avant d'entrer dans le monde universitaire, Yarhi-Milo a été officier et analyste du renseignement au sein des forces de défense israéliennes. Étant donné son recrutement au sein des services de renseignement en raison de sa capacité à parler couramment l'arabe, son travail consistait probablement à surveiller la population arabe.
Après avoir quitté le monde du renseignement, elle a travaillé pour la mission permanente d'Israël auprès des Nations unies à New York. C'est là qu'elle a rencontré et épousé son mari, porte-parole officiel d'Israël auprès des Nations unies.
Bien qu'aujourd'hui universitaire, elle n'a jamais quitté la sphère de la sécurité internationale, dont elle a fait son domaine d'expertise et s'est efforcée d'y faire entendre la voix des femmes. L'une d'entre elles était Avril Haines, alors directrice de la sécurité nationale des États-Unis, avec laquelle elle s'est entretenue en 2023. Mais bien que Khalil ait été un élève de son école, elle n'a rien trouvé à redire sur son arrestation. En effet, plutôt que de s'exprimer sur la question (comme le demandaient les activistes), elle a choisi cette semaine d'inviter Naftali Bennett, premier ministre d'Israël de 2021 à 2022, à s'exprimer à Columbia. Les étudiants qui protestaient contre l'événement de mardi se sont vus condamner par les autorités universitaires pour avoir "harcelé" Yarhi-Milo.
Des manifestations sans précédent, une répression sans précédent
L'année dernière, Columbia a été l'épicentre d'un mouvement de protestation massif sur les campus universitaires du pays. On estime qu'au moins 8 % des étudiants américains ont pris part à des manifestations dénonçant l'attaque génocidaire contre Gaza et appelant les établissements d'enseignement à se désinvestir d'Israël. La réponse a été d'une ampleur tout aussi considérable. Plus de 3 000 manifestants ont été arrêtés, y compris des membres du corps enseignant.
Le mouvement national a débuté à Columbia le 17 avril, lorsqu'un modeste campement de solidarité avec Gaza a été établi. Les manifestants ont été choqués lorsque le président de l'université, Minouche Shafik, a immédiatement fait appel à la police de New York. C'était la première fois que l'université autorisait la police à réprimer la dissidence sur le campus depuis les célèbres manifestations de 1968 contre la guerre du Viêt Nam.
Mahmoud Khalil était l'un des leaders du mouvement. Ce réfugié palestinien d'origine syrienne était prêt à s'exprimer calmement et de manière convaincante devant la presse sur les objectifs de la manifestation.
Résident permanent des États-Unis, il a été enlevé par l'ICE samedi : "L'ICE a fièrement appréhendé et détenu Mahmoud Khalil, un étudiant étranger radical pro-Hamas sur le campus de l'université de Columbia. C'est la première arrestation d'une longue série à venir", a déclaré le président américain. Le secrétaire d'État Marco Rubio s'est fait l'écho de la menace sinistre de Trump, annonçant : "Nous allons révoquer les visas et/ou les cartes vertes des partisans du Hamas en Amérique afin qu'ils puissent être expulsés". Autre menace claire, l'administration Trump a décidé d'annuler un financement de 400 millions de dollars à l'université de Columbia, invoquant le fait que l'institution n'a pas suffisamment réprimé les incidents "antisémites" sur le campus.
L'épouse de Khalil, enceinte de huit mois, a d'abord appris son placement dans un centre à Elizabeth, dans le New Jersey. En réalité, il avait été transféré à l'autre bout du pays, dans un centre situé à Jena, en Louisiane. Le journaliste Pablo Manríquez, de Migrant Insider, a expliqué :
L'ICE se met souvent "en quête d'un juge de l'immigration en plaçant les détenus dans des centres de détention sous juridiction de tribunaux ne statuant que très rarement en faveur des migrants".
L'effort très médiatisé d'expulser le détenteur d'une carte verte en raison d'un discours politique critiquant un gouvernement étranger a profondément inquiété de nombreux avocats spécialisés dans les droits civiques. Ainsi, Alec Karakatsanis, a déclaré :
"Je n'ai jamais vu de violation plus évidente du premier amendement, ni de déclaration gouvernementale plus flagrante de l'intention de violer le droit écrit".
"Le gouvernement ne prétend pas qu'il a commis un crime, mais simplement qu'il a exprimé des opinions que le gouvernement n'aime pas au sujet d'Israël. Cela fait froid dans le dos".
Les milliardaires de Colombia pro-israéliens
Une large part du financement de Columbia provient de "bienfaiteurs" milliardaires. Mais ces dons sont assortis de conditions. C'est ce qui est apparu au lendemain du mouvement de protestation, lorsque de nombreux mécènes pro-israéliens ont exigé de l'université qu'elle prenne des mesures. Ainsi, le magnat de l'industrie manufacturière Robert Kraft a annoncé publiquement priver son alma mater de son financement somptueux pour ne pas avoir su réprimer efficacement les manifestations.
Le gestionnaire de fonds spéculatifs Leon Cooperman a fait de même, exigeant que les "gamins fous" de Columbia "soient contrôlés". Parmi ces "jeunes" figurait évidemment le professeur jordanien Joseph Massad, âgé de 61 ans, dont Cooperman jugeait les opinions sur le Moyen-Orient intolérables et appelait à son licenciement. L'oligarque d'origine soviétique Len Blavatnik, quant à lui, a exhorté la police à demander des comptes aux manifestants.
À eux trois, Kraft, Cooperman et Blavatnik auraient fait don de près de 100 millions de dollars à Columbia, ce qui leur confère une influence considérable sur l'orientation politique de l'université.
Des voix se sont également élevées au sein de l'université pour réclamer la répression violente du mouvement étudiant. Shai Davidai, professeur adjoint de gestion des entreprises, a par exemple dénoncé les manifestants comme étant des "nazis" et des "terroristes" et a appelé la Garde nationale à investir le campement, faisant ainsi indirectement référence au massacre de l'université d'État de Kent. Davidai, un Israélo-Américain, a servi dans les forces de défense israéliennes et a publiquement exprimé sa fierté à cet égard.
Compte tenu de son dernier ajout, il semble peu probable que la School of International and Public Affairs modère ses positions pro-israéliennes, en janvier, l'école ayant annoncé que Jacob Lew rejoindrait la faculté. Ce dernier venait de quitter son poste d'ambassadeur des États-Unis en Israël sous l'administration Biden, poste dans lequel il a facilité la complicité américaine dans un génocide, en fournissant à Israël des armes et en lui apportant un soutien diplomatique dans ses efforts.
Défendre Israël, anéantir la liberté d'expression
Les lecteurs de longue date de MintPress News seront moins surpris que beaucoup d'autres d'apprendre que des responsables du renseignement militaire israélien occupent des postes aussi importants dans la vie publique américaine. Nos enquêtes précédentes ont mis au jour d'immenses réseaux d'anciens espions israéliens occupant des postes de haut niveau dans les grandes entreprises de technologie et de réseaux sociaux, notamment Microsoft, Google, Meta et Amazon. Même TikTok, souvent qualifiée d'application d'espionnage chinoise, a embauché d'anciens espions israéliens pour gérer ses affaires. En octobre, nous avons révélé que d'anciens espions israéliens écrivent l'actualité américaine, plusieurs anciens agents travaillant dans les principaux médias américains, dont CNN, Axios et le New York Times.
Si le fait que le doyen de l'établissement au centre d'une tempête médiatique mondiale soit un ancien officier du renseignement militaire israélien ne devrait pas être si choquant, il n'en reste pas moins un rappel brutal de l'extraordinaire partialité institutionnelle en faveur d'Israël affichée à travers les États-Unis.
Alan MacLeod est rédacteur principal pour MintPress News. Après avoir obtenu son doctorat en 2017, il a publié deux ouvrages : Bad News From Venezuela : Twenty Years of Fake News et Misreporting et Propaganda in the Information Age : Still Manufacturing Consent, ainsi que plusieurs articles universitaires. Il a également contribué à FAIR.org, The Guardian, Salon, The Grayzone, Jacobin Magazine et Common Dreams.
📰 https://www.mintpressnews.com/professor-columbia-university-scandal-former-israeli-spy/289231/
◾️ ◾️ ◾️
5- Ces moutons sans cervelle qui défendent les assauts de Trump contre la liberté d'expression
Par Caitlin Johnstone, le 11 mars 2025, Blog Personnel
Le président Trump s'est vanté sur les réseaux sociaux de l'arrestation par son administration de l'activiste palestinien Mahmoud Khalil pour avoir mené des manifestations sur le campus de l'université de Columbia contre les atrocités génocidaires perpétrées par Israël à Gaza, proclamant :
"C'est la première arrestation d'une longue série à venir".
Et poursuivant,
"Nous savons que d'autres étudiants à Columbia et dans d'autres universités à travers le pays se sont livrés à des activités pro-terroristes, antisémites et anti-américaines, et l'administration Trump ne le tolérera pas".
Et à en juger par ce que je vois en ligne et les réponses que je reçois à mes critiques de ces abus, la plupart des partisans de Trump semblent parfaitement d'accord avec ces mesures. Beaucoup les défendent activement.
Les mots ne suffisent pas à exprimer à quel point je suis écœurée par les partisans de Trump défendant leur président qui a bafoué les droits à la liberté d'expression concernant les actes d'Israël, après avoir passé des années à se lamenter sur la perte de la liberté d'expression en Amérique. Cela va au-delà de simples différences politiques. Je ne les respecte pas en tant que personnes.
De toutes les positions pathétiques, pleutres et lèche-bottes que l'on peut adopter, il est difficile d'en imaginer une plus flagrante que de se tordre dans des nœuds cognitifs en cherchant des moyens d'excuser un président qui écrabouille la liberté d'expression dans votre pays afin de promouvoir les intérêts d'un État étranger, après avoir passé des années à crier "l'Amérique d'abord" et à geindre sur la liberté d'expression inexistante, simplement parce que ce président se trouve être un Républicain.
En agissant ainsi, vous admettez que vous ne défendez rien et que vous vous contentez de suivre le troupeau et de soutenir tout ce que l'homme aux commandes vous dit de soutenir. Vous êtes du bétail humain irréfléchi. Un PNJ sans esprit, inutile et sans intérêt (ndr : PNJ, personnage non-jouable, ou NPC en anglais est une insulte faisant référence aux personnes ne parvenant pas à penser par elles-mêmes, influençables ou incapables de prendre de décision). Vous avez perdu tout votre temps sur cette planète, parce que vous ne vous en êtes pas servi pour mûrir et devenir un adulte souverain, doté d'une capacité intellectuelle et d'une intégrité élémentaires.
Les Républicains ont cette adorable histoire à leur sujet où ils sont persuadés d'avoir changé depuis l'administration de George W. Bush, mais ce n'est pourtant pas ce que je constate sur les réseaux sociaux aujourd'hui. Je vois les mêmes moutons de merde, adorateurs du pouvoir, qui ont acclamé tous les abus autoritaires de l'administration Bush. C'est tout ce que ce mouvement soi-disant "populiste" qui s'appelle "MAGA" s'est avéré être : le même léchage de bottes autoritaire, mais assorti de plus de cadeaux pour Israël.
Dernièrement, j'ai vu un tweet de Michael Tracey : "La liberté d'expression du gouvernement philippin : Vous pouvez à nouveau dire ''attardé'', mais vous n'avez pas le droit de protester contre Israël".
Voilà qui résume bien les choses ici. Lorsque les partisans de Trump ont passé toutes ces années à vociférer à propos du premier amendement, il s'avère qu'ils ne faisaient pas allusion à la nécessité d'empêcher les puissants de réduire au silence les discours politiques gênants - ils entendaient simplement être autorisés à employer les termes "attardé" et "transsexuel" sur les réseaux sociaux. Tant qu'ils obtiennent ces concessions totalement hors de propos de la part des puissants, ils laisseront volontiers leur gouvernement établir toutes sortes de précédents juridiques supprimant la liberté d'expression, parce qu'ils n'ont en réalité aucune valeur ou position susceptible de poser un quelconque défi aux puissants. Ce sont des républicains à la George W Bush se faisant passer pour des révolutionnaires populistes.
Quiconque soutient réellement la liberté d'expression affirmera haut et fort : "Je ne suis peut-être pas d'accord avec ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire". Quant aux partisans de Trump, ils disent : "Je ne suis peut-être pas d'accord avec ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort le droit de mon gouvernement de vous réduire au silence tant qu'un républicain sera au pouvoir".
Des couilles molles sans valeur. Quelle façon indigne de vivre.
Le travail de Caitlin Johnstone est entièrement financé par ses lecteurs, aussi, si vous avez aimé cet article, n'hésitez pas à le partager, à la suivre sur Facebook, Twitter, Soundcloud, YouTube, ou à jeter un peu d'argent dans son pot à pourboires sur Ko-fi, Patreon ou Paypal. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez acheter ses livres. Le meilleur moyen d'être sûr de voir ce qu'elle publie est de s'inscrire à la liste de diffusion sur son site Web ou sur Substack, ce qui vous permettra d'être averti par courriel de tout ce qu'elle publie.Pour plus d'informations sur qui elle est, sa position et ce qu'elle essaie de faire avec sa plateforme, cliquez ici. Tous les ouvrages sont coécrits avec son mari américain Tim Foley.
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️
6- Fuites sur l'ICE : Les fonctionnaires de Trump poussent à des accusations criminelles contre les lanceurs d'alerte et la presse
Si l'administration Trump poursuit de telles accusations, cela constituera une attaque concertée contre les lanceurs d'alerte potentiels et les sources de la presse.

Par Sam Carliner, le 11 mars 2025, The Dissenter
Depuis un mois, les responsables de la sécurité nationale de l'administration du président Donald Trump expriment leur colère face à des fuites présumées concernant des descentes de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) dans tout le pays, notamment en Californie, à Chicago, dans la grande région de Denver au Colorado ou encore dans le nord de la Virginie.
Tout en ne révélant que peu d'informations sur les divulgations elles-mêmes, les représentants de Trump ont fait part de leur intention de punir toute personne partageant avec la presse des informations sur les descentes de l'ICE, affirmant que la diffusion de ces informations mettait la vie des agents en danger.
Le 7 mars, la secrétaire à la sécurité intérieure Kristi Noem a annoncé que le ministère de la sécurité intérieure (DHS) avait identifié "deux auteurs de fuites d'informations". Noem a fait savoir qu'elle était prête à déférer les auteurs présumés de ces fuites au ministère de la justice en vue de "poursuites pour crime", et que ces personnes risquaient jusqu'à dix ans de prison fédérale. [Note : Au moment de la publication, aucune information publique n'était disponible sur ces sources médiatiques potentielles].
Jusqu'à présent, il n'a pas été fait mention de la loi sur l'espionnage (Espionage Act), utilisée par Trump pour punir de nombreuses sources médiatiques au cours de son premier mandat. Cependant, Lora Ries, directrice du Border Security and Immigration Center à la Heritage Foundation, a déclaré au Washington Stand que les sources médiatiques faisaient "obstruction à la justice, ce qui constitue une violation de l'article 18 U.S.C. sec. 1512(c)(2) et (k), et entravent une procédure fédérale en violation des articles 2 et 1505 du 18 U.S.C.".
L'entrave à la justice est passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 10 ans, et celle à une procédure fédérale d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans.
La Heritage Foundation est le think tank de droite qui a rédigé le projet 2025, une proposition d'initiative visant à concentrer davantage de pouvoirs au sein de l'exécutif du gouvernement américain. Trump a nommé un certain nombre des auteurs à des postes de direction. Le Washington Stand est publié par le Family Research Council, une importante organisation de droite religieuse.
"Les auteurs de fuites et de doxers n'ont pas été sanctionnés au cours des dernières années, si bien qu'ils considèrent leur obstruction comme un risque limité et une récompense élevée", a déclaré Ries. "Nous avons besoin d'exemples très publics pour mettre fin à ce comportement. Le licenciement ne suffit pas, car ils seront rapidement réengagés par des organisations de gauche".
En fait, l'ancien directeur intérimaire de l'ICE, Jonathan Fahey, est apparu sur Fox News le 3 mars et a mentionné : "Les gens pourraient être accusés d'obstruction à la justice, ce qui constitue un crime fédéral, passible de 10 ans de prison, et c'est vraiment justifié ici".
Si l'administration Trump porte de telles accusations, il s'agira d'une attaque concertée contre les lanceurs d'alerte potentiels ou les sources médiatiques partageant des informations sur les opérations de l'ICE.
Le 5 mars, lors d'une apparition dans l'émission Fox News de Sean Hannity, Noem a affirmé que les fuites étaient un problème généralisé dans les initiatives de l'administration en matière d'expulsions.
"Juste en venant ici, j'ai reçu une autre notification de fuite, et je ne peux rien faire sans qu'il y en ait une", a-t-elle déclaré à Hannity. "C'est pourquoi nous devons mener tant d'opérations dans tout le pays, en permanence, afin que cela ne nous ralentisse pas".
Insistant :
"Je vais les poursuivre avec toute la rigueur de la loi et je vais faire d'eux un exemple".
Noem a même enjoint au DHS d'utiliser des tests polygraphiques pour identifier les sources médiatiques.
D'autres responsables de Trump, comme la procureure générale des États-Unis Pam Bondi et le "tsar des frontières" Tom Homan, ont fait part à Fox News des fuites présumées. D'anciens fonctionnaires du DHS et de l'ICE ont également demandé à la chaîne de poursuivre les auteurs de fuites.
Dans l'émission de Laura Ingraham, Chad Wolf, ancien fonctionnaire du DHS, a déclaré :
"Que vous soyez un interne du DHS, du FBI ou de n'importe qui d'autre et que vous fassiez fuir ces informations, ou que vous soyez un agitateur de gauche essayant d'empêcher l'ICE de le faire, je pense que le ministère de la Justice et d'autres doivent se pencher sérieusement sur la question et tenir certains de ces individus pour responsables, et en faire des exemples".
Le 9 février, Bondi est intervenue sur Fox News :
"Si vous êtes à l'origine d'une fuite, nous trouverons qui vous êtes et nous nous en prendrons à vous".
Le présentateur de Fox News, Kevin Corke, a alors demandé ce qui pourrait être fait pour punir les militants qui informent leurs communautés des raids de l'ICE.
Faisant référence aux activistes de la région de Denver qui ont averti leurs voisins des raids de l'ICE, Corke a ajouté :
"Je ne suis pas sûr que cela s'élève au niveau de l'obstruction, [mais] que peut-on faire à ce sujet ?"
Ce à quoi Bondi a répondu :
"Cela pourrait très bien relever de l'obstruction, et nous examinerons chaque cas où quelqu'un met en danger la vie des hommes et des femmes qui font respecter la loi, et vous serez tenus pour responsables si vous divulguez, si vous faites quoi que ce soit [...] qui pourrait mettre leur vie en danger. Nous vous poursuivrons".
Une vérification des faits publiée par Sentinel, un hebdomadaire d'Aurora, au Colorado, a souligné comment les responsables de Trump n'ont fourni aucune preuve indiquant que les reportages des médias et l'activisme local dans la région de Denver ont entravé les opérations de l'ICE.
En outre, bien que l'administration Trump ait parlé de fuites mettant en danger la vie des agents de l'ICE, une enquête menée par Business Insider, The Trace et Type Investigations a révélé que les agents de l'ICE étaient responsables de 23 fusillades mortelles entre 2015 et 2021. Le rapport démontre en outre que les agents de l'ICE ont l'habitude de tirer de manière imprudente pendant les opérations, mettant ainsi la vie de personnes en danger. Cela n'inclut même pas les dizaines de décès évitables de personnes dans les centres de détention de l'ICE.
Quelle que soit l'ampleur réelle des fuites, il est évident que les responsables de Trump sont à l'offensive pour décourager les fuites, et qu'ils pourraient exercer des représailles contre quiconque exerce sa liberté d'expression et évoque avec la presse les opérations de l'ICE. Il est inquiétant de constater que Fox News semble jouer un rôle dans cette offensive.
Pour finir, les animateurs de "Fox and Friends", ainsi que Ingraham et le correspondant de Fox News Bill Melugin, ont suggéré que la police s'en prenne au journaliste Pablo Manríquez pour son reportage sur les raids prévus de l'ICE dans le nord de la Virginie. Manríquez, qu'ils ont qualifié de façon péjorative d'activiste et de "fraudeur", est accrédité pour couvrir la Maison Blanche pour sa publication connue sous le nom de Migrant Insider.
Les immigrés et la presse ont été des cibles constantes de Trump et du mouvement MAGA. Dans le cadre de cette campagne de répression juridique des divulgations relatives aux raids de l'ICE, les responsables de Trump et les médias de droite ont trouvé un moyen de rallier l'opposition à ces deux groupes en même temps.
Si vous avez pu lire cet article, c'est grâce aux abonnés payants de The Dissenter. Abonnez-vous et soutenez le journalisme indépendant sur les lanceurs d'alerte et la liberté de la presse.
◾️ ◾️ ◾️
Pour aller plus loin
7- Le FBI recrute des journalistes & des avocats comme informateurs
Les guerriers anti-État profond de Trump ne semblent pas s'en préoccuper.
Par Ken Klippenstein, le 4 mars 2025, Blog Personnel
Le directeur du FBI, Kash Patel, est en train de mettre en place sa propre orgie de licenciements au sein du Bureau, une purge axée sur les personnes impliquées dans les enquêtes du 6 janvier et du Russiagate. Mais lorsqu'il s'agit de changements politiques réels susceptibles d'affaiblir l'emprise de ce qu'il appelle l'"État profond", le principal enquêteur américain est resté silencieux.
Cela n'est nulle part plus évident que dans la manière dont le FBI utilise ses informateurs, ou sources humaines confidentielles, dans le jargon des fédérations. Le Bureau continue de s'appuyer sur son vaste réseau d'informateurs, y compris des avocats dénonçant leurs propres clients et des membres des médias de connivence avec le FBI. Aujourd'hui, selon certaines sources, ces pratiques vont se poursuivre, renforçant les "fake news" que Trump dénonce, ainsi que les menaces pesant sur le secret professionnel, que le président a également déplorées.
Le nombre de membres des médias et d'avocats qui sont des informateurs du FBI n'est pas connu du public, mais une source m'a dit qu'il s'agissait de quelques centaines de personnes chaque année. Alors que les détails concernant les informateurs traditionnels, comme les trafiquants de drogue, se retrouvent parfois dans les dossiers des tribunaux, les sources des médias et des avocats ne témoignent pas, comme me l'a expliqué une autre source, un ancien informateur du FBI.
Voici comment le ministère de la justice définit une source humaine confidentielle (SHC) :
"Toute personne dont on pense qu'elle fournit des informations utiles et crédibles au FBI dans le cadre d'une activité de collecte d'informations autorisée, et dont le FBI s'attend ou a l'intention d'obtenir d'autres informations utiles et crédibles à l'avenir, et dont l'identité, les informations ou les relations avec le FBI justifient un traitement confidentiel".
Le recrutement des SHC est soumis à approbation, mais les membres des médias et les avocats doivent obtenir une autorisation spéciale, qui peut parfois aller jusqu'à celle du procureur général. La définition d'une "source privilégiée ou médiatique", selon les directives du procureur général concernant l'utilisation des sources humaines confidentielles du FBI, est une SHC "qui est soumise à l'obligation d'un privilège légal de confidentialité ou qui est affiliée aux médias". Le FBI lui-même ne mentionne que très rarement cette pratique publiquement. Une copie lourdement expurgée de son manuel de politique relatif aux SHC indique seulement qu'une consultation juridique spéciale est nécessaire pour "le fonctionnement d'une SHC privilégiée...".
Une copie divulguée du même manuel du FBI, dans une section classée "SECRET", mentionne "l'utilisation d'un avocat, d'un ecclésiastique, d'un médecin ou d'un membre des médias licencié aux États-Unis dans le cadre de sa profession" comme l'une des "circonstances sensibles". Dans le cas des médecins, des avocats et même des membres du clergé, la confidentialité dont ils bénéficient souvent en vertu de la loi (par exemple, le secret professionnel) comporte une faille pour les situations dans lesquelles les informations de l'informateur "contribueraient" à la résolution d'un "crime grave" - quelle que soit la signification de ce terme.
Si tout cela semble hypothétique, ce n'est pas le cas. L'un des avocats de Donald Trump en 2020 a été un informateur clé dans l'affaire qui l'a opposé pour la conservation de documents classifiés à son domicile de Mar-A-Lago, comme l'a rapporté mon rédacteur en chef à l'époque. Le fait que Trump n'ait soudain rien à dire sur le renforcement des restrictions ou de la surveillance de ces pratiques est une ironie qu'il est impossible de manquer.
Il est extrêmement rare de voir des détails sur ce type d'informateurs. Comme me l'a expliqué le responsable des informateurs du FBI, les journalistes ou les avocats ont de bonnes raisons de ne jamais admettre la collusion. Les informateurs criminels, en revanche, s'exposent fréquemment en se vantant de leurs crimes. Ils peuvent aussi être contraints de témoigner publiquement pour obtenir des avantages particuliers.
"Le recours à des sources privilégiées est une dynamique différente, car ces sources ont un intérêt personnel à garder la relation secrète pour toujours", m'a dit le responsable des informateurs.
L'un des seuls cas connus du public concerne le journaliste primé Chris Isham, spécialiste de la sécurité nationale, qui, dans les années 1990, a divulgué des informations - y compris sur l'une de ses propres sources - au FBI. En 2011, alors qu'Isham était chef du bureau de CBS à Washington, l'avocat de l'Utah Jesse Trentadue, en examinant les dossiers judiciaires relatifs à l'attentat d'Oklahoma City, est tombé sur une note classifiée du FBI identifiant Isham comme un SHC.
La note du FBI, datée de 1996, raconte comment l'informateur numéro "NY 29000-SI-DT", identifié comme "un haut fonctionnaire employé par ABC News" (et plus tard par la presse sous le nom d'Isham) a déclaré au FBI qu'"une source au sein des services de renseignement d'Arabie Saoudite a indiqué que l'attentat à la bombe d'Oklahoma City avait été commandité par les services spéciaux irakiens...".
Après de multiples entretiens avec le FBI, Isham a déclaré au Bureau que sa source était l'ancien chef de la lutte antiterroriste de la CIA, Vincent Cannistraro, qui avait lui-même entendu la rumeur de la part d'un général des services de renseignements saoudiens. Isham n'avait pas demandé l'autorisation de Cannistraro pour divulguer l'information au Bureau, et Cannistraro s'est par la suite déclaré surpris qu'il l'ait fait.
Selon la note du FBI, Isham "avait fourni des informations précises et fiables par le passé", sans plus de détails.
Les grands médias ont rapidement fait cercle autour du journaliste vedette, publiant des titres comme ceux-ci :
"Le chef du bureau de CBS News nie avoir été un informateur du FBI" (Reuters),
"Un cadre de CBS nie avoir été un informateur du FBI" (New York Times),
"Isham de CBS : "Je n'étais pas un informateur du FBI"" (Politico).
La tentative de ces médias d'étouffer le scandale a été étonnamment musclée. "La vérité, c'est qu'Isham travaille dans le domaine de la collecte et du commerce d'informations", a déclaré Business Insider à propos de l'incident. "Pour obtenir, il faut donner. C'est comme ça que ça marche dans le monde réel".
L'histoire a rapidement disparu après que les grands médias ont fait preuve de solidarité en fustigeant tous ceux qui trouvaient effrayant qu'un journaliste spécialisé dans la sécurité nationale dévoile des sources au FBI. Aujourd'hui, on aurait pu parler de "désinformation".
Un autre cas dont Trentadue, l'avocat de l'Utah, a eu connaissance est, à certains égards, encore plus effrayant. Une note distincte du FBI datée de 1996 décrit comment le Bureau "a été contacté par une source confidentielle qui travaille pour une agence de presse et a été informée que la chaîne ABC allait diffuser dans les prochains jours un reportage sur l'attentat à la bombe d'OKC [Oklahoma City]". Alors que le tuyau d'Isham aurait pu au moins intéresser le FBI pour des raisons de sécurité publique, ce tuyau ne visait qu'à tenir le Bureau informé d'un reportage embarrassant sur le point d'être diffusé. D'après le mémo :
"ABC interrogera un secouriste qui déclarera que l'ATF [Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms] avait stocké une grande quantité d'explosifs dans le MURRAH BUILDING, ce qui a contribué à l'explosion. Il va également indiquer que des preuves de la présence de ces explosifs ont été trouvées par les secouristes et que ce secouriste a contacté le FBI pour lui faire part de cette information, mais que le FBI lui a demandé de se taire. Ce secouriste est actuellement contrarié parce que rien n'a été fait avec cette information et il pense que le FBI a tenté de la dissimuler".
Selon moi, le FBI ne devrait pas être autorisé à utiliser des informateurs pour devancer des faits divers embarrassants. Mais peut-être que c'est simplement la façon dont cela fonctionne dans le monde réel, comme le disent nos amis de Business Insider.
Étant donné que le camp Trump se plaint de la politisation du FBI et affirme (sans fondement) que les informateurs et les agents du FBI sont responsables du 6 janvier, l'utilisation de ces sources "privilégiées" semble être la pratique même que Patel devrait au moins essayer de restreindre. En tout cas, s'il est sérieux dans sa lutte contre le soi-disant "État profond". Patel n'a donné aucune indication à ce sujet.
Les informateurs du FBI étaient ce que Trump et les républicains du Congrès aimaient détester pendant l'administration Biden. Une épreuve de force de plusieurs mois entre les républicains du Congrès et le FBI a abouti à une citation à comparaître qui a contraint le Bureau à fournir des informations sur une SHC ayant allégué un système de corruption impliquant le vice-président de l'époque, Joe Biden. Il s'est avéré par la suite que l'allégation était fausse et que la SHC a été inculpé pour avoir menti à ce sujet. (Si vous remarquez un thème ici, à savoir que les tuyaux de la SHC sont douteux, c'est une autre raison pour laquelle les pratiques en matière d'informateurs devraient être réformées).
Malgré les fréquentes références du Congrès à l'expression "informateur humain confidentiel" l'année dernière, jusqu'en décembre, le Congrès n'a pas mentionné une seule fois l'expression au cours d'une audition depuis l'investiture de Trump, selon un examen des transcriptions du Congrès.
Ainsi, lorsque Trump fulmine contre les "fake news media", il ne parle pas de ceux qui fournissent des informations à son FBI.
Ken Klippenstein est journaliste indépendant, il couvre la sécurité nationale et la politique américaine.
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️
Pour conclure ce multi-post, une évidence malgré tout nécessaire à rappeler sous la plume de Caitlin Johnstone et sous celle de Laura K, le sarcasme concernant la liberté d'expression selon Trump …
8- Les projets de Donald Trump en matière de liberté d'expression se déroulent extrêmement bien ...
pour les partisans du génocide...
Par Laura K, le 13 mars 2025, Blog Personnel
Les projets du président américain en matière de liberté d'expression se déroulent si bien qu'il a kidnappé un homme à son domicile, sous les yeux de sa femme enceinte. Les agents de l'ICE ont fait disparaître Mahmoud Khalil avec une telle efficacité que même ses avocats n'ont pas été en mesure de le retrouver, tout cela pour avoir exprimé des opinions erronées. Le message terrifiant de cet homme était : "De grâce, arrêtez d'exterminer mon peuple".
Mahmoud Khalil est un terroriste palestinien partisan du Hamas, coupable d'avoir parlé et d'être basané. Parmi ses crimes monstrueux, il a distribué des tracts à l'université de Columbia. C'est évidemment impardonnable. Si votre peuple est massacré par l'empire, la seule chose acceptable à faire est de fermer poliment votre gueule.
L'enlèvement de Khalil a été justifié par la légalité, mais techniquement, il n'y a pas de base légale pour l'expulsion, le résident américain légal n'ayant commis aucun crime. De toute évidence, c'est la loi qui est mauvaise, et nous n'avons donc plus rien à foutre de la légalité.
En toute logique, l'avocate de Khalil n'a pas été autorisée à parler à son client parce qu'il n'a pas été inculpé d'un crime. Par conséquent, la procédure régulière ne s'applique pas à ce dernier. Il en va de même pour ses partisans, ce qui signifie que tout étudiant étranger exprimant son soutien à Khalil sera enlevé par l'ICE. Seuls les sionistes sont autorisés à étudier aux États-Unis d'Israël.
Khalil ne peut en aucun cas rester à l'USI parce qu'il est un terroriste radical partisan du Hamas, mais ne mentionnez surtout pas qu'il disposait d'une habilitation de sécurité au Royaume-Uni et a travaillé à l'ambassade britannique en Syrie, où ses anciens collègues ne tarissent pas d'éloges à son sujet.
La Maison Blanche a refusé de faire des commentaires sur le lieu où se trouve son otage, mais a expliqué que la "liberté d'expression sans limites" avait ses limites. Par exemple, elle ne s'étend pas à toute opposition à un génocide.
On nous a d'abord dit que Khalil avait participé à une "manifestation illégale", mais lorsqu'il s'est avéré que les manifestations n'étaient pas illégales en raison du premier amendement, la Maison Blanche a expliqué que Khalil avait porté atteinte à la politique étrangère des États-Unis. Il est évident qu'aucun gouvernement qui se respecte ne tolère que des personnes basanées soient en désaccord avec ses décisions. Saper la politique étrangère des États-Unis est l'une de ces lois officieuses susceptibles de vous faire tuer et qui le feront.
Si Khalil se trouvait dans un pays étranger, l'empire ferait exploser tout son quartier, ce qui explique pourquoi Trump veut l'envoyer en Syrie. Soit Al-Qaïda fera son sale boulot, soit le patron d'Al-Qaïda, Israël, le fera. Quoi qu'il en soit, Khalil doit payer le prix ultime pour avoir imploré la clémence pour son peuple.
Je suppose que nous ne saurons jamais pourquoi Khalil se montre si haineux. Il a pourtant grandi dans un camp de réfugiés palestiniens en Syrie, sans doute parce qu'Israël a fait exploser la maison de sa famille. Trump voulait le renvoyer en Palestine, mais malheureusement, Israël ne laisse pas les Palestiniens retourner chez eux. Cela met à mal l'argument "retournez d'où vous venez", non ?
Khalil n'est pas autorisé à rentrer chez lui parce que l'histoire de sa famille en Palestine remonte aussi loin que ses grands-parents ont pu la retracer, ce qui suscite la jalousie des colonisateurs. Seules les personnes d'origine européenne sont aujourd'hui autorisées à pénétrer sur les terres palestiniennes, conformément à la Bible.
Il est inquiétant de constater que des manifestations antisémites ont éclaté en soutien à Khalil, dont une organisée par des étudiants juifs. On ne sait pas si Trump expulsera ces étudiants juifs vers la Syrie, car Israël n'en veut certainement pas. Tout ce que nous savons, c'est que quiconque s'oppose au génocide doit être expulsé de l'empire pour s'assurer que tous les sujets ont ou adoptent les mêmes opinions, celles attendues, cela va de soi.
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️
9- Si vous voulez combattre la machine, ce n'est certainement pas vers la droite qu'il faut vous déplacer
Par Caitlin Johnstone, le 7 mars 2025, Blog Personnel
Les personnalités politiques et médiatiques qui s'opposent au statu quo dérivent souvent vers la droite, en particulier aux États-Unis. Tulsi Gabbard et RFK Jr en sont des exemples récents et éloquents, mais ce phénomène est récurrent.
Cela s'explique par le fait que l'aile politique de Trump offre pouvoir et influence à ceux qui ont une tendance "anti-establishment", alors que la politique progressiste traditionnelle n'offre rien de tel. Si vous êtes un "populiste" de droite, vous pouvez être élu président, tandis que tous ceux qui se situent à gauche de Kamala Harris voient leur campagne sabotée par des calomnies et des primaires truquées.
On observe une dynamique similaire dans les médias indépendants : pas mal de commentateurs solidement ancrés à gauche glissent vers la droite car ils trouvent plus d'intérêt à attaquer les institutions libérales qu'à s'en prendre à la faction Trumpienne, le sentiment anti-establishment étant beaucoup plus répandu à droite. L'hostilité à l'égard des institutions de l'establishment a pu y trouver un public beaucoup plus large - parce que la droite ne représente pas une menace pour le pouvoir réel.
Et c'est là que réside le point essentiel. Les personnalités anti-establishment de la politique et de la presse ne dérivent pas vers la droite parce que la droite a de meilleurs arguments ou est plus solidement ancrée dans la vérité et la morale, elles s'y déplacent parce que la soi-disant "droite populiste" a été autorisée à prospérer, alors que son pendant de gauche ne l'a pas été. Et le "populisme" de droite a été autorisé à prospérer par les structures de pouvoir auxquelles ses partisans prétendent s'opposer, tandis que la gauche authentique est systématiquement démantelée par des générations d'opérations impériales agressives (voir COINTELPRO, par exemple). C'est pourquoi Trump est soutenu par des oligarques, des gestionnaires d'empire et des monstres du marais de Washington, et que le trumpisme est promu par la presse Murdoch, tandis que le socialisme anti-impérialiste peut à peine être considéré comme existant où que ce soit dans le monde aligné sur les États-Unis.
Ainsi, si le pouvoir et l'influence offerts par les factions "populistes" de droite peuvent être tentants, ce pouvoir et cette influence n'existent que parce que ces factions sont soutenues et défendues par l'empire lui-même. Le mécontentement du public est canalisé vers des structures politiques favorables à l'establishment afin que celui-ci ne se dirige nulle part où il serait susceptible de menacer les mécanismes de l'empire, tandis que l'opposition authentique au capitalisme, au militarisme et à l'édification de l'empire est vicieusement subvertie par tous les moyens nécessaires. Bernie Sanders et AOC (ndr : Alexandria Ocasio-Cortez) jouent le même rôle de l'autre côté de l'allée, tout comme les médias ostensiblement de gauche tels que TYT, qui ramènent le public à soutenir le Parti démocrate.
L'opposition réelle au pouvoir réel ne saurait être autorisée à accéder à la présidence du gouvernement le plus puissant du monde. Elle est marginalisée, dénigrée, subvertie et réduite au minimum. C'est pourquoi certains de ceux qui commencent par s'opposer sincèrement au pouvoir réel se retrouvent attirés par la droite : elle est plus large et offre plus d'opportunités, parce qu'elle est davantage alignée sur les structures de pouvoir dominantes de notre époque.
C'est de l'or en barre. Elle vous vend du pouvoir et de l'influence pour que vous puissiez combattre le pouvoir, mais après avoir accepté ce deal, vous vous retrouvez du même côté que le pouvoir. Vous avez vendu pour que tchi. Vous auriez tout aussi bien pu sauter la partie intermédiaire et passer directement à la collecte de gros sous en vous prostituant à la politique et aux médias mainstream pour défendre l'empire sans faire semblant d'être autre chose.
Rester vrai et authentique peut s'avérer difficile. Il y a un prix à payer. Vous ne verrez pas vos politiciens préférés remporter des élections et occuper des postes importants au sein du gouvernement. Vous ne pouvez pas accumuler des dizaines de millions d'adeptes fidèles qui vous suivent à la trace. Vous perdez des amis et vous vous aliénez des membres de votre famille par vos positions sur la guerre, le capitalisme, l'impérialisme et le sionisme. Vous ne pouvez même pas regarder un film ou une émission sans être fréquemment écœuré par la propagande de l'empire que vous verrez. Ce n'est pas rose. Mais au moins, c'est réel.
C'est une autre de ces histoires de pilule rouge contre pilule bleue. Voulez-vous des vérités déconcertantes ou des mensonges réconfortants ? Si vous voulez être fidèle à ce qui est vrai, vous ne compromettez pas vos valeurs pour soutenir des factions politiques qui contribuent à soutenir les structures de pouvoir auxquelles vous vous opposez. Vous restez concentré sur l'ennemi. Vous continuez à jeter du sable dans les engrenages de la machine, en espérant que si suffisamment de personnes en jettent assez, elle finira par s'écrouler, mais en vous assurant de continuer à jeter du sable quoi qu'il en soit, que vous gagniez ou que vous perdiez.
Bien sûr, c'est difficile. Bien sûr, cela implique nombre de déceptions et de revers. Mais au moins, c'est réel. Au moins, on a une chance de battre ces salauds, même si elle s'avère minime. Aussi faible et pathétique que l'on puisse se sentir en lançant des fléchettes contre un empire planétaire certains jours, c'est assurément mieux que de collaborer avec lui. Et c'est exactement ce que vous feriez si vous vous joigniez à des factions politiques frauduleuses affirmant s'opposer à l'empire.
"
📰 Lien de l'article original :
◾️ ◾️ ◾️