❖ L'Occident régente l'histoire & les polices de la pensée se déchaînent
Les ministères du mensonge contre la vérité des peuples. La guerre, c'est la paix ; la liberté, l'esclavage ; l'ignorance, la force ... Les moyens déployés pour taire toute critique sont terrifiants
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Oh, bien évidemment, tout cet appareil de contrôle ne date pas d'hier, mais les faits exposés depuis le 7 octobre et le prix incommensurable payé par les Palestiniens devraient réveiller TOUS les esprits endoctrinés.
Si cet essai rapporte des faits centrés sur Israël, j'invite ceux qui me liront à transposer la plupart de ces notes à un degré beaucoup plus large, à faire la corrélation avec entre autres la guerre provoquée en Ukraine, la diabolisation de la Russie et de la Chine, les mesures prises pendant la pandémie etc ; bref à envisager une vision géopolitique globale, car pour la plupart des articles, vous pouvez remplacer le pays cité par celui d'une autre nation occidentale puisque tous font partie de ce monde unipolaire imposé par l'Empire.
Petit tour d'horizons de ces derniers jours …
"Il est tellement plus facile de se laisser guider que de penser par soi-même. Cette abdication est le noyau du malheur."
- Romain Rolland
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SOMMAIRE :
1 - Guerre des mots
2 - Guerre de l'information
3 - Guerre de propagande, peur & fake news
4 - Guerre contre les témoins dont le public peut vraiment difficilement douter : les médecins de renom
5 - Guerre contre les plus hautes autorités internationales
6 - Guerre contre les étudiants & les diplômés
7 - Guerre contre les humoristes
8 - Guerre contre les voix juives qui dénoncent ces horreurs
9 - Une guerre planifiée depuis le départ
10 - Guerre psychologique
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1- ➤ GUERRE DES MOTS
Les mots pour l'innommable existent bel et bien, ils sont désormais prononcés a profusion tant les preuves abondent et tant les funestes chiffres parlent, faisant ainsi exploser aux yeux du monde le caractère abjecte d'Israël et du sionisme. Tout est donc mis en oeuvre par tous ceux (donc majoritairement l'occident) qui cautionnent ce massacre initié depuis plus de 3/4 de siècle pour atténuer le crime, engraisser le complexe militaro-industriel, perpétuer les guerre éternelles.
Ces mots, il nous faut les pronocer et les répéter, les écrire, les crier, oser nommer la réalité effroyable à laquelle nous assistons car comme disait Camus,"mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde", dire les mots justes et ne pas se laisser proposer un lexique ambivalent et ne plus se laisser imposer l'holocauste comme excuse contre un peuple qui n'en est en rien responsable :
GÉNOCIDE - GUERRE COLONIALE - TERRORRISME - SIONISME - CAMPS DE CONCENTRATION - TORTURE - HÉRITAGE COLONIAL
Le sionisme est littéralement un cancer. Jouer sur les mots pour tenter d'attenuer l'innommable, appelez ça massacre, génocide, extermination, assassinat de masse de sang froid, horreur absolue … Les corps, parfois mutilés, brûlés, nus, démembrés, torturés, en décomposition, de civils - hommes, femmmes, enfants - sont bien là, devant nos yeux tout simplement et RIEN ne peut justifier cela.
Joss Dray et Denis Sieffert avaient fort bien soulever dans leur ouvrage Guerre israélienne de l'information. Désinformation et fausses symétries dans le conflit israélo-palestinien, que "la guerre, avant d'être une affaire militaire, est une affaire de mots".
La guerre, avant d'être une affaire militaire, est une affaire de mots. Ils ont joué un rôle majeur dans l'offensive déclenchée, le 28 février 2002, par l'armée israélienne contre les villes palestiniennes. On sait à quel point, à cette occasion, elle a placé l'information sous contrôle. Mais on sait moins que l'offensive a été préparée par un long travail de délégitimation de l'Autorité palestinienne. Cette entreprise de désinformation commence dès le lendemain de la négociation de Camp David II, en juillet 2000 : le "refus" de Yasser Arafat d'accepter la "généreuse" proposition israélienne de restitution de "97 %" des territoires occupés va devenir une vérité acceptée par l'ensemble de l'opinion internationale.
Or, comme le démontrent les auteurs de ce livre, il s'agit d'un pur mensonge, suivis de bien d'autres. Pourquoi ont-ils pu être aussi largement repris par la presse mondiale, et française en particulier ?
Pour répondre à cette question, les auteurs ont décrypté la presse écrite et audiovisuelle, révélant comment, au même moment, les mêmes réécritures de l'histoire ou de l'actualité immédiate apparaissent dans la plupart des médias. Et en les confrontant aux témoignages de Palestiniens qu'ils ont recueillis, ils montrent à quel point le souci d'une prétendue objectivité peut devenir un obstacle à la vérité. Loin de tout parti pris militant, ce livre salutaire est aussi un appel à la responsabilité de ceux qui manient la parole publique, pour leur rappeler que les mots et les images peuvent tuer.
2- ➤ GUERRE DE L'INFORMATION
◾️ Après RT et Sputnik entre autres, c'est désormais Al Jazeera qui se voit officiellement interdire officiellement.
Effacer tout ce qui pourrait documenter ces crimes devenus trop criants, trop effroyables, trop choquants, même si les plus de 110 journalistes palestiniens auraient dû faire comprendre le but d’Israël depuis le début, à savoir là encore, cacher l'innommable.
Aussi je reposte le travail d’investigation (sous titré en français) de cette chaîne d'information grâce à laquelle nous sommes en capacité de savoir, et donc de ne pas rester inactif, nier ou détourner le regard.
Analyse médico-légale des événements du 7 octobre, en examinant sept heures d'images de vidéosurveillance, de caméras de surveillance, de téléphones personnels et de caméras frontales de combattants du Hamas décédés, et en dressant une liste complète des personnes tuées.
Dans le numéro du 7 octobre, l'I-Unit révèle les nombreuses violations des droits de l'homme commises par les combattants du Hamas et par d'autres personnes qui les ont suivis pour franchir la barrière de Gaza et entrer en Israël.
Mais l'enquête a également révélé que bon nombre des pires histoires publiées dans les jours qui ont suivi l'attaque étaient fausses. C'est notamment le cas des atrocités utilisées à maintes reprises par les responsables politiques israéliens et occidentaux pour justifier la férocité du bombardement de la bande de Gaza, telles que le massacre de bébés et les allégations de viols généralisés et systématiques.
L'Unité I révèle notamment que les affirmations des forces de défense israéliennes selon lesquelles elles auraient trouvé huit bébés brûlés dans une maison du kibboutz Be'eri étaient totalement fausses. Il n'y avait aucun bébé dans la maison et les 12 civils qui s'y trouvaient ont été tués par les forces israéliennes lorsqu'elles ont pris d'assaut la maison.
Il s'agit de l'un des nombreux incidents au cours desquels la police et l'armée semblent avoir tué des citoyens israéliens.
Le 7 octobre est une plongée profonde dans les événements qui ont conduit à la mort de dizaines de milliers de personnes et dont l'importance se répercutera pendant des décennies.
◾️ TikTok : L'ombre d'Israël sur la liberté d'expression : La vérité derrière le projet de loi d'interdiction de TikTok
Dans un article du 28 mars 2024 Kit Klarenberg révèle comment la mainmise d'Israël sur la politique américaine menace l'expression en ligne avec le projet de loi d'interdiction de TikTok, remettant en cause le récit du contrôle chinois et mettant en lumière le véritable danger pour la liberté d'expression.
Le 13 mars, les législateurs américains ont voté à une écrasante majorité en faveur d'un projet de loi obligeant le propriétaire étranger de TikTok, ByteDance, à vendre sous peine d'interdiction aux États-Unis. Ses partisans affirment que la populaire application de partage de vidéos constitue une menace à la sécurité nationale contrôlée par le Parti communiste chinois et qui pourrait être transformée en arme de surveillance et de manipulation si ce n'est déjà fait. Pourtant, malgré l’hystérie anti-Pékin qui se déchaîne , nombreux sont ceux qui n’ont pas mordu à l’hameçon, même certains médias grand public généralement dociles alléguant une justification bien plus sombre. Pour commencer, la vision inquiétante de TikTok comme cheval de Troie du CPC est manifestement absurde. Alors que la société mère ByteDance a son siège à Pékin et a été fondée par des entrepreneurs Internet locaux, les dossiers judiciaires, les rapports financiers, les soumissions officielles au Congrès et même les documents du gouvernement chinois montrent que la société est détenue à 60 % par des investisseurs étrangers, dont beaucoup aux États-Unis, tandis que un cinquième est entre les mains de ses propres employés, dont des milliers d’Américains. Malgré cela, le récit monolithique d’une application d’espionnage gérée par le PCC s’emparant de manière malveillante des téléphones de jeunes citoyens occidentaux abondait depuis longtemps. En janvier, lors d’une audience du Comité judiciaire du Sénat, le PDG de TikTok, Chew Shou Zi Chew, a fait l’objet d’incessantes critiques maccarthystes de la part du républicain Tom Cotton sur sa loyauté et ses relations avec le Parti communiste chinois. Zi Chew, visiblement perplexe, a expliqué à plusieurs reprises qu'il était un Singapourien patriote, marié à une citoyenne américaine. Ces faits gênants n’ont pas dissuadé le sénateur de procéder à un interrogatoire intimidant et xénophobe.
Ndr : Tom Cotton est l’un des 12 sénateurs républicains influents ayant envoyé une lettre menaçante au procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan et qui reçoit des millions de dollars du lobby israélien (cf chapitre plus loin Guerre contre les plus hautes autorités).
TikTok est depuis longtemps dans le collimateur des puissantes organisations de lobbying pro-israéliennes en raison de la rapidité et de la facilité avec lesquelles les contenus critiques à l'égard des atrocités et de l'apartheid israéliens se répandent sur sa plateforme. Le risque que de jeunes utilisateurs remettent en question l'horrible réalité de l'occupation israélienne, dissimulée de manière concertée, est devenu d'autant plus grave depuis le génocide de Gaza. Aujourd'hui, ces mêmes groupes ont persuadé les législateurs américains de lancer une attaque fatale contre la liberté d'expression en ligne.
"Une mainmise sur le Congrès"
Malgré son adoption rapide à la quasi-unanimité par le Congrès, la loi sur la protection des Américains contre les applications contrôlées par des adversaires étrangers pourrait rencontrer des difficultés au Sénat. Le républicain Rand Paul s'est engagé à bloquer la loi pour des raisons de liberté d'expression. Les citoyens américains "choisissent d'utiliser TikTok pour s'exprimer", affirme Rand Paul, qui estime que la loi "priverait 170 millions d'utilisateurs de leurs droits au titre du premier amendement". Le Washington Post a cité l'architecte de la loi au Congrès, Mike Gallagher, qui a répliqué :
"[La loi porte sur le contrôle d'une application de média social par un adversaire étranger... et non sur la suppression de la liberté d'expression. Tant que la structure de propriété a changé, TikTok peut continuer, et les Américains peuvent dire tout ce qu'ils veulent sur la plateforme".
Le journal n'a pas mentionné que le 13 mars, Gallagher a laissé échapper la véritable motivation de sa campagne anti-TikTok. En effet, ce dernier est en train de "devenir la plateforme d'information dominante pour les Américains de moins de 30 ans". Cela correspond tout à fait aux préoccupations du chef de l'ADL, Jonathan Greenblatt.
Il n'a pas non plus été mentionné que le plus grand donateur politique de Gallagher est le tristement célèbre American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), décrit avec précision par le politologue américain John Mearsheimer comme "un agent de facto d'un gouvernement étranger, [avec] une mainmise sur le Congrès".
L'architecte en chef du projet de loi TikTok est le républicain Mike Gallagher, dont le plus grand donateur est l'AIPAC[/caption] Depuis le 7 octobre 2023, l'AIPAC n'a pas caché sa mission de débarrasser Washington, DC, de tout législateur, même légèrement opposé à ou critique la guerre incessante d'Israël contre Gaza, désignant ouvertement Rashida Tlaib et Ilhan Omar, entre autres, pour la défenestration. Fait effrayant, le rapport 2022 de l'organisation sur "la politique et les réalisations politiques" se vante d'avoir fourni 17,5 millions de dollars – le montant le plus élevé de tous les PAC américains – aux "candidats pro-israéliens", dont 98 % ont remporté leurs élections.
L'adoption sans entrave de la loi anti-TikTok est un témoignage épique de l'"influence sioniste" aux États-Unis. Le fait qu'une législation d'une telle portée et aussi inquiétante ait été approuvée sans pratiquement aucun débat ou examen public, politique ou médiatique, malgré l'opposition intense de la société civile et de la communauté juive américaine, crée un précédent terrifiant pour les futures mesures agressives qui seront prises contre les plateformes numériques permettant à des vérités gênantes et brutales sur Israël de s'échapper dans le domaine public.
Si la loi est adoptée, elle sera sans aucun doute utilisée pour cibler d'autres réseaux sociaux, applications et sites web pour des motifs tout aussi fallacieux. En effet, la loi n'est explicitement pas destinée à se limiter à TikTok. Son libellé indique ouvertement que toute entreprise technologique "considérée par le président comme présentant une menace significative pour la sécurité nationale des États-Unis" peut être dans la ligne de mire de la Maison-Blanche. Joe Biden a déjà fait savoir très clairement qu'il signerait la loi dès qu'elle arriverait sur son bureau.
En décembre 2023, MintPress a enquêté sur le Projet 10/7, une nouvelle entité de lobbying sioniste fondée par l'AIPAC, l'ADL, l'AJC, la JFNA et la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines. Le projet était initialement destiné à être une affaire très publique, promouvant les histoires d'intérêt humain et la propagande d'atrocité générée par l'opération Al-Aqsa Flood dans les médias tout en élevant sa date éponyme au niveau des attentats du 11 septembre dans l'esprit du public américain.
Le projet 10/7 a, pour le moins, échoué dans cette mission, notamment parce que des citoyens activistes et journalistes ont contesté la propagande israélienne et exposé les réalités du génocide de Gaza, avec un effet dévastateur, sur des plateformes telles que TikTok. Il est donc normal que les organisations de lobbying à l'origine de cet effort aient redoublé d'efforts pour contrôler la narration. Si la guerre de l'information ne peut être gagnée équitablement, la seule option est de museler toute opposition par la censure pure et simple.
Du point de vue d'Israël, les enjeux ne pourraient être plus élevés. Depuis le 7 octobre 2023, comme Jonathan Grimblatt l'a déploré dans l'enregistrement qui a fait l'objet d'une fuite, les sondages successifs ont montré que le soutien de l'opinion publique américaine à Israël est presque exclusivement réservé aux générations plus âgées d'Américains. Par exemple, le 21 mars, Pew Research a publié une enquête montrant que 46 % des 18-29 ans considéraient les actions de Tel-Aviv à Gaza comme "inacceptables", tandis que 35 % des 30-49 ans - une majorité - partageaient ce point de vue.
Étant donné que l'ensemble du projet sioniste - et le génocide interminable et au ralenti qu'il exécute nécessairement - dépend entièrement du soutien des États-Unis pour perdurer, face à la condamnation quasi-universelle des citoyens du monde et des gouvernements de l'ensemble du Sud, un tel changement d'attitude pourrait signifier la fin d'Israël tel que nous le connaissons, hélas. Il s'agit là d'un véritable "problème générationnel" qui doit être résolu de toute urgence.
Extraits sur le sujet de l'article de Mickey Huff & Nolan Higdon pour Project Censored à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
De nombreux Américains se tournent de plus en plus vers les plateformes de réseaux sociaux pour s'informer, ce qui, à première vue, n'est pas une pratique que nous considérons comme du journalisme ou une bonne connaissance des médias. Cependant, les réseaux sociaux deviennent de plus en plus un espace où le public peut se voir proposer des perspectives différentes sur ce qui se passe dans des endroits que la presse officielle déforme, oriente, déforme ou ignore complètement.
Les jeunes s'informent surtout grâce aux réseaux sociaux et, si Facebook reste le plus populaire, TikTok est la plateforme préférée de la génération Z et celle qui connaît la croissance la plus rapide. Ironiquement, dans certains cas, les plateformes des grandes entreprises technologiques qui ne sont pas des organes de presse font preuve de plus de principes de "liberté de la presse" que le New York Times et d'autres piliers de la presse officielle. Pour reprendre les mots de George Seldes, grand dénonciateur et critique des médias, les utilisateurs de TikTok relayent au public "ce qui se passe vraiment", de l'université de Columbia à Gaza et au-delà.
Il n'est donc pas surprenant que le gouvernement américain s'en prenne à une plateforme "étrangère" qui sape le contrôle et les récits officiels et qui est plus difficile à censurer par procuration. C'est ainsi que RT America a vu sa mémoire effacée par YouTube et les entreprises de télécommunications en mars 2022. C'est également la raison pour laquelle le gouvernement américain a impitoyablement persécuté Julian Assange, un journaliste et éditeur primé qui a osé exposer les crimes de guerre des États-Unis dans la soi-disant "guerre contre le terrorisme", et pourquoi ils attaquent et qualifient les manifestants d'aujourd'hui d'"antisémites" et de "partisans du Hamas" lorsqu'ils appellent à un cessez-le-feu au Moyen-Orient.
Il ne s'agit pas plus de TikTok que de RT en 2022. L'objectif final est de faire taire les points de vue alternatifs (en particulier les voix anti-guerre), de supprimer la dissidence (y compris par la force physique) et de censurer les sources indépendantes.
◾️ Et bien évidemment le nombre considérable de journalistes tués a Gaza. Reportez-vous aux nombreux articles consacrés a ce sujet sur cette plateforme.
Empêcher l'information de circuler, par TOUS les moyens.
3- ➤ GUERRE DE PROPAGANDE, PEUR & FAKE NEWS
John W.Whitehead, avocat constitutionnel, auteur, fondateur et président du Rutherford Institute, la décrit parfaitement dans un récent article intitulé La propagande gouvernementale basée sur la peur et les "fake news".
La fonction de l'agitation de masse est d'exploiter tous les griefs, espoirs, aspirations, préjugés, peurs et idéaux de tous les groupes spéciaux composant notre société, qu'ils soient sociaux, religieux, économiques, raciaux ou politiques. Les attiser. Les monter les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner. C'est ainsi que l'on amadoue une démocratie. - J. Edgar Hoover, Les maîtres de la tromperie
"Rien n'est réel", disait John Lennon, et c'est particulièrement vrai pour la politique.
À l'instar de l'univers fabriqué dans le film de Peter Weir, The Truman Show (1998), dans lequel la vie d'un homme sert de base à une émission de télévision minutieusement mise en scène pour vendre des produits et faire de l'audience, la scène politique des États-Unis s'est transformée au fil des ans en un exercice soigneusement calibré de manipulation, de polarisation, de propagande et de contrôle d'une population.
Prenons par exemple le cirque médiatique autour du procès pour corruption de Donald Trump, qui répond à l'appétit vorace du public pour les drames émoustillants et les feuilletons, en distrayant, détournant et divisant les citoyens.
C'est la magie de la télé-réalité qui fait office de politique aujourd'hui.
Tout devient matière à divertissement.
Tant que nous serons distraits, divertis, parfois indignés, toujours polarisés mais largement non impliqués et satisfaits de rester dans le fauteuil du téléspectateur, nous ne parviendrons jamais à présenter un front uni contre la tyrannie (ou la corruption et l'inaptitude du gouvernement) sous quelque forme que ce soit.
Des études suggèrent que plus le public regarde la télé-réalité - et je dirais que c'est la totalité de la télé-réalité, y compris les informations de divertissement - plus il devient difficile de faire la distinction entre le réel et la farce soigneusement élaborée.
"Nous, le peuple", regardons beaucoup la télévision.
Les Américains passent en moyenne cinq heures par jour devant la télévision. Lorsque nous atteignons l'âge de 65 ans, c'est plus de 50 heures de télévision par semaine que nous regardons, et ce chiffre augmente avec l'âge. Et les émissions de télé-réalité captent systématiquement le plus grand pourcentage de téléspectateurs chaque saison, dans un ratio de près du double.
Cela n'augure rien de bon pour un citoyen capable de passer au crible une propagande magistralement produite afin de réfléchir de manière critique aux questions d'actualité.
Pourtant, si l'on cherche derrière les spectacles, la télé-réalité, les tours de passe-passe, les distractions et les diversions, le drame à faire frémir l'estomac, la politique d'aujourd'hui, on perçoit qu'il y a une méthode dans cette folie.
Nous sommes devenus les cobayes d'une expérience impitoyablement calculée, soigneusement orchestrée et froidement sanglante sur la manière de contrôler une population et de faire avancer un programme politique sans trop d'opposition de la part des citoyens.
C'est ainsi que l'on persuade une population de marcher volontairement au pas avec un État policier et de se fliquer elle-même (et les uns les autres) : en augmentant le facteur de peur, par le biais d'une crise soigneusement calibrée à la fois, et en lui apprenant à se méfier de toute personne s'écartant de la norme, à travers des campagnes de propagande très élaborées.
Sans surprise, l'un des plus grands propagandistes aujourd'hui est le gouvernement américain.
Ajoutez à cela la tendance du gouvernement à contrôler les activités en ligne et à lutter contre la "désinformation", et vous obtenez les éléments d'une restructuration de la réalité tout droit sortie du 1984 d'Orwell, où le ministère de la Vérité contrôle les discours et veille à ce que les faits soient conformes à la version de la réalité décidée par les propagandistes du gouvernement.
Ce contrôle de l'esprit est exactement le danger dont l'auteur Jim Keith a mis en garde lorsqu'il a prédit que "les sources d'information et de communication sont progressivement reliées entre elles en un seul réseau informatisé, ce qui offre la possibilité d'un contrôle qui passe inaperçu et sans précédent de ce qui sera diffusé, de ce qui sera dit et, en fin de compte, de ce qui sera pensé".
Vous n'entendez peut-être pas beaucoup parler du rôle du gouvernement dans la production, la mise en place et la diffusion de fake news axées sur la propagande - souvent avec le concours des médias d'entreprise - parce que le pouvoir en place tient à ce que nous ne soyons pas sceptiques à l'égard du message du gouvernement ou de ses complices dans les médias grand public.
Cependant, lorsque les géants des réseaux sociaux sont de connivence avec le gouvernement pour censurer la soi-disant désinformation, alors que les grands médias d'information, censés agir comme un rempart contre la propagande gouvernementale, sont devenus les porte-parole de la plus grande entreprise du monde (le gouvernement américain), l'État profond est devenu dangereusement incontrôlable.
Cette évolution est programmée depuis longtemps.
Le journaliste chevronné Carl Bernstein, dans son important article "The CIA and the Media" paru dans Rolling Stone en 1977, a fait état de l'opération Mockingbird, une campagne de la CIA lancée dans les années 1950 pour dissimuler des rapports de renseignement aux journalistes de plus de 25 grands journaux et agences de presse, les régurgitant ensuite à un public inconscient du fait qu'ils étaient alimentés par de la propagande gouvernementale.
Dans certains cas, comme l'a montré Bernstein, les membres des médias ont également servi de prolongement à l'État de surveillance, les journalistes effectuant en fait des missions pour la CIA. Des cadres de CBS, du New York Times et du magazine Time ont également travaillé en étroite collaboration avec la CIA pour contrôler les informations.
Si cela s'est produit à l'époque, nul doute que cela se produit encore aujourd'hui, à ceci près que cette collusion a été reclassée, renommée et dissimulée derrière des strates de secret gouvernemental, d'obscurcissement et de propagande.
Dans son article intitulé "How the American government is trying to control what you think" (Comment le gouvernement américain tente de contrôler ce que vous pensez), le Washington Post souligne que les agences gouvernementales ont historiquement pris l'habitude de franchir la ligne floue qui sépare l'information destinée au public de la propagande.
Il s'agit d'un contrôle de l'esprit sous sa forme la plus sinistre.
L'objectif final de ces campagnes de contrôle de l'esprit - présentées sous l'apparence du bien commun - est de voir jusqu'où le peuple américain permettra au gouvernement d'aller pour remodeler le pays à l'image d'un État policier totalitaire.
Le discours alarmiste du gouvernement est un élément clé de son programme de contrôle de l'esprit.
La formule est assez simple. Les crises nationales, les pandémies mondiales, les attentats terroristes et les fusillades sporadiques nous plongent dans un état de peur permanent. La panique émotionnelle qui accompagne la peur éteint en fait le cortex préfrontal, c'est-à-dire la partie de notre cerveau consacrée à la pensée rationnelle. En d'autres termes, lorsque nous sommes consumés par la peur, nous cessons de réfléchir.
Une population incapable de penser par elle-même est une population facile à diriger, à manipuler et à contrôler, que ce soit par la propagande, le lavage de cerveau, le contrôle de l'esprit ou tout simplement l'incitation à la peur.
Non seulement la peur décuple le pouvoir du gouvernement, mais elle divise le peuple en factions, le persuade de considérer l'autre comme l'ennemi et l'incite à vociférer pour étouffer tous les autres bruits. De cette manière, ils ne parviendront jamais à un consensus sur quoi que ce soit et seront trop distraits pour remarquer que l'État policier se rapproche d'eux jusqu'à ce que le rideau final tombe.
Ce plan machiavélique a tellement piégé la nation que peu d'Américains se rendent compte du lavage de cerveau et de la manipulation qu'ils subissent pour adopter un état d'esprit du "nous" contre "eux". Pendant ce temps, les détenteurs du pouvoir - achetés et payés par les lobbyistes et les entreprises - font avancer leurs programmes dispendieux.
Ce mécanisme invisible de la société qui nous manipule par la peur pour nous amener à nous conformer est ce que le théoricien américain Edward L. Bernays a appelé "un gouvernement invisible qui est la véritable puissance dirigeante de notre pays".
Il y a près de 100 ans, Bernays écrivait son ouvrage phare, Propaganda :
"Nous sommes gouvernés, nos esprits sont façonnés, nos goûts formés, nos idées suggérées, en grande partie par des hommes dont nous n'avons jamais entendu parler... Dans presque tous les actes de notre vie quotidienne, que ce soit dans le domaine de la politique ou des affaires, dans notre comportement social ou notre réflexion éthique, nous sommes dominés par le nombre relativement restreint de personnes... qui saisissent les processus mentaux et les schémas sociaux des masses. Ce sont ceux qui tirent les ficelles qui contrôlent l'esprit du public."
Pour ce gouvernement invisible de dirigeants qui agissent dans l'ombre - les architectes de l'État profond - nous ne sommes que des marionnettes suspendues à leurs fils, à qui l'on fait subir un lavage de cerveau, que l'on manipule et contrôle.
Toutes les nouvelles distrayantes, démoralisantes et désorientantes dont vous êtes quotidiennement bombardés sont le fruit de la propagande d'une machine corporative (le gouvernement contrôlé par les entreprises) et transmises au peuple américain par le biais d'une autre machine corporative (les médias contrôlés par les entreprises).
"Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, il existe une stratégie concertée pour manipuler la perception globale. Et les médias agissent comme des exécutants serviles, échouant à la fois à y résister et à l'exposer", écrit le journaliste d'investigation Nick Davies.
Où cela nous mène-t-il ?
Les Américains devraient se garder de laisser les autres - qu'il s'agisse de présentateurs de journaux télévisés, de commentateurs politiques ou de sociétés de médias - penser à leur place.
Une population incapable de penser par elle-même est une population qui a le dos au mur : muette face aux élus qui refusent de nous représenter, impuissante face aux brutalités policières, face aux tactiques et technologies militarisées qui nous traitent comme des combattants ennemis sur un champ de bataille, et nue face à la surveillance gouvernementale qui voit et entend tout.
Comme je l'explique clairement dans mon livre Battlefield America : The War on the American People et dans son pendant fictif The Erik Blair Diaries, il est temps de changer de chaîne, de faire l'impasse sur les émissions de télé-réalité et de s'opposer à la véritable menace que représente l'État policier.
Faute de quoi, si nous continuons à nous reposer sur nos lauriers et à nous perdre dans les programmes politiques, nous resterons les spectateurs captifs d'une farce dont l'absurdité croît de minute en minute.
4- ➤ GUERRE CONTRE LES TÉMOINS DONT LE PUBLIC PEUT VRAIMENT DIFFICILEMENT DOUTER : LES MÉDECINS DE RENOM
Les empêcher de pouvoir s'exprimer publiquement, reduire au silence par TOUS les moyens, y compris par la mort.
Pour empêcher la tenue d'une conférence contre le génocide perpétré à Gaza, le gouvernement allemand a décrété une interdiction d'entrée en Europe à l'échelle de l'espace Schengen à l'encontre Pr Ghassan Abu Sitta, célèbre chirurgien plasticien et reconstructeur britannique, élu recteur de l’Université de Glasgow, interdisant aussi son entrée en France alors qu'il avait été invité à s'exprimer au Sénat. Le Pr Ghassan Abu Sitta a passé sept semaines en octobre et novembre 2023 à opérer depuis les hôpitaux baptistes Al-Shifa et Al-Ahli de Gaza, alors qu'il est invité à venir s'exprimer dans de nombreux pays d’Europe, son témoignage constitue une base précieuse pour témoigner de la situation insoutenable et inacceptable dans les hôpitaux de Gaza.
"Je me trouve aujourd'hui à des milliers de kilomètres de là, mais mon esprit reste figé à Gaza. Je ne cesse de penser à mes patients. Je revois leurs visages, je me souviens de leurs noms et des conversations que nous avons eues. Ils occupent constamment mes pensées et je m'interroge : Sont-ils encore en vie, ont-ils succombé à leurs blessures, ou à la famine ? Je reste bloqué sur le jour où j'ai dû amputer six enfants. Je reste marqué par les jours où j'ai dû travailler après avoir appris que des collègues, que j'avais vus ou avec qui j'avais travaillé quelques heures auparavant, avaient été tués. Après plus de 200 jours de ce génocide, je continue à me dire que nous avons sûrement déjà tout vu, et voilà qu'une nouvelle atrocité est révélée. […] Je ne parviens pas comprendre l'horreur du moment que nous vivons. Un génocide est en train de se dérouler en direct à la télévision - un génocide dont de nombreux États, hommes politiques et institutions respectées sont complices. […] Israël a démantelé tous les aspects de la vie à Gaza : il a détruit des boulangeries, des écoles, des mosquées et des églises, bloqué l'aide humanitaire et restreint l'accès à l'électricité. Il a agi de la sorte pour s'assurer que Gaza devienne inhabitable même après un cessez-le-feu. Lorsque les soldats israéliens ont pénétré pour la première fois dans l'hôpital al-Shifa, ils ont sacagé l'équipement médical et les machines pour s'assurer que l'hôpital ne puisse pas fonctionner. Aujourd'hui, il ne reste plus grand-chose de l'hôpital lui-même.
Bien que je sois à des milliers de kilomètres de là, mon cœur et mon esprit restent à Gaza et, au grand dam des partisans du génocide, je ne cesserai jamais de plaider en faveur de la justice et de l'obligation de rendre des comptes."Source : Al Jazeera.
Il assure que les autorités allemandes veulent l'empêcher de témoigner devant la CPI. RFI a pu joindre par téléphone le médecin Ghassan Abu Sitta, rentré à Londres la veille après son interdiction d'entrée sur le territoire français pour l'interviewer, en français ici. Pour lui, politiquement, l'Europe est complice du génocide
Le Pr Adnan Al Bursh, chirurgien renommé de Gaza, a quant à lui connu un funeste sort, torturé à mort dans une prison israélienne, un assassinat délibéré (492 personnes travaillant dans le secteur de la santé sont mortes depuis le 7 octobre, au moins 1 500 autres ont été blessés et 309 ont été arrêtés).
Le Pr Adnan Al-Bursh, qui a étudié au Royaume-Uni, travaillait dans l'unité de reconstruction des membres de l'hôpital Al-Shifa. Il a été kidnappé par les forces israéliennes à l’hôpital Al-Amal de Gaza en décembre, alors qu'il prodiguait des soins aux Palestiniens blessés lors de l'assaut aveugle d'Israël sur l'enclave assiégée. Des témoins oculaires ont rapporté qu'il avait été battu par les gardes de la prison et qu'il avait des marques de blessures à la tête quand ils l'ont vu dans la cellule. Les Israéliens refusent toujours de rendre son corps pour permettre une autopsie appropriée. Ils refusent d'autoriser la famille à récupérer le corps. Les Palestiniens pensent qu'Israël attend que le corps se décompose pour effacer les preuves, aucun recours juridique possible aujourd’hui.
Muhammad Shehada, responsable de la communication de l'organisation Euro Med Human Rights Monitor, basée à Genève, a déclaré au New Arab qu’Israël avait procédé à "l'enlèvement criminel, à la détention illégale et indéfinie et à la torture incessante" du Pr. Al-Bursh. Ajoutant que son assassinat s'inscrivait dans le cadre d'une campagne systématique et délibérée visant à faire s'effondrer le secteur de la santé à Gaza et qu'en ciblant les travailleurs de la santé, Israël avait créé une situation de panique et de pression parmi le personnel médical susceptible, en conséquence, de se sentir obligé de partir pour survivre.
Après la terrible nouvelle, le Pr Ghassan Abu Sitta, qui a travaillé avec Adnan al-Bursh durant la guerre de 2021, puis collaboré sur des programmes de formation à Gaza et à nouveau durant cette guerre, a twitté :
"Le meurtre du docteur Adan Al-Bursh dans les prisons israéliennes était une ligne rouge, au même titre que le massacre de l’hôpital Al-Ahli. Une fois cette ligne franchie, l’ensemble du projet peut être mis en œuvre. La vie de plus de cent travailleurs de la santé dans les prisons est en danger".
Une photo du Pr Adnan Al-Bursh est devenue virale après qu'il a effectué 28 opérations chirurgicales en une journée lors de la Grande Marche du Retour en 2018-2019, lorsque les tireurs d'élite israéliens ont abattu plus de 6106 Palestiniens.
5- ➤ GUERRE CONTRE LES PLUS HAUTES AUTORITÉS INTERNATIONALES
◾️ Alors que des informations circulent selon lesquelles des mandats d'arrêt pourraient être délivrés à l'encontre de hauts responsables israéliens, une réunion d'urgence a été déclenché du Bureau du Premier ministre le 16 avril.
Israël fait pression sur les aux États-Unis, les avertissant qu'il punira l'Autorité palestinienne si la CPI délivre des mandats. Et Washington s'est impliqué dans des tractations diplomatiques pour éviter que la Cour pénale internationale (CPI) n'émette un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon les médias israéliens.
Le Premier ministre serait dans un état de profonde anxiété à ce sujet.
Washington et Tel-Aviv ne font pas partie des 124 États signataires du statut de Rome de la CPI de 1998, qui fait du génocide l'un des quatre grands crimes internationaux, avec les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les crimes d'agression.
Si les États-Unis ont eu une relation méprisante avec la CPI, comme en témoigne la loi sur l'invasion de La Haye de l'ère George W. Bush, ils se sont rapprochés du tribunal ces dernières années en soutenant son enquête sur les crimes de guerre présumés de la Russie en Ukraine.
Ce faisant, Biden a effectivement reconnu la compétence territoriale de la CPI en Ukraine - ni la Russie ni l'Ukraine ne sont des États parties au Statut de Rome - et il existe un soutien bipartisan en faveur de l'enquête de la Cour sur les responsables russes à la suite de l'invasion de ce pays en février 2022.
Le Pentagone s'est opposé à l'ordre donné par Biden au gouvernement américain de fournir des renseignements à la Cour dans le cadre de son enquête sur l'Ukraine, maintenant la position antérieure des États-Unis selon laquelle la CPI ne devrait pas exercer sa compétence sur les ressortissants de parties non étatiques.
Tout en acceptant l'autorité de la Cour pour enquêter sur les responsables russes, l'administration Biden rejette sa compétence dans le cas de la Palestine, comme l'a déclaré lundi à la presse Karine Jean-Pierre, secrétaire de presse de la Maison Blanche.
Les États-Unis continueront certainement à saper l'enquête de la CPI sur la Palestine de diverses manières. Mais compte tenu de leurs relations de travail avec la Cour, il pourrait s'avérer difficile d'imposer des sanctions économiques au procureur général et à d'autres hauts responsables en cas de mandats d'arrêt contre des fonctionnaires israéliens, comme l'a fait l'administration Trump à l'égard du prédécesseur de Khan.
Quoi qu'il en soit, la position américaine de double standard qui en résultera sera certainement si énorme qu'elle sera visible depuis l'espace, alors que l'administration Biden continue de couvrir les atrocités commises par Israël à Gaza.
Des fonctionnaires de quatre bureaux américains ont dit à Antony Blinken, le secrétaire d'État, que les assurances d'Israël selon lesquelles il utilise les armes américaines dans le respect du droit international ne sont pas "crédibles ou fiables", selon une note interne du département d'État examinée par l'agence Reuters.
Un mémorandum sur la sécurité nationale publié par Joe Biden en février demande à Antony Blinken de faire rapport au Congrès d'ici le 8 mai sur la crédibilité des assurances d'Israël.
La législation américaine interdit toute assistance militaire à un État qui entrave l'acheminement de l'aide humanitaire fournie par Washington.
Des fonctionnaires de l'USAID, l'agence de développement du département d'État, ont déclaré dans un document confidentiel qu'Israël avait enfreint cette directive américaine.
Une note interne distincte envoyée à Biden par des experts du département d'État indique que "les difficultés administratives imposées par Israël empêchent l'acheminement" de l'aide humanitaire à Gaza. L'objet de cette note est le suivant : "La famine est inévitable, des changements pourraient réduire mais pas arrêter les décès civils généralisés", selon la publication de développement Devex.
En outre, une étude réalisée par un groupe de travail indépendant sur l'application du mémorandum sur la sécurité nationale a révélé "un schéma clair de violations du droit international" par Israël à Gaza.
Ce groupe d'experts non partisans, dont d'anciens fonctionnaires du département d'État et de l'armée, souligne le mépris systématique des principes fondamentaux du droit de la guerre, comme le fait de lancer des attaques "en dépit de dommages prévisibles et disproportionnés causés aux civils et aux biens de caractère civil".
Ils décrivent également "des attaques de grande envergure sans avertissement préalable dans certains des quartiers résidentiels les plus densément peuplés au monde" et des attaques directes contre des civils et des biens civils, "y compris ceux qui sont indispensables à la survie de la population civile".
DAWN, un organisme de surveillance des droits de l'homme basé à Washington, a déclaré que ces rapports récents "confirment de manière concluante que le comportement d'Israël qui entrave et bloque l'aide humanitaire a déclenché l'obligation légale d'interrompre l'aide militaire", indépendamment du prochain rapport de Blinken au Congrès.
Blinken, qui vient de revenir sur la mise à l'index d'une unité militaire israélienne dont l'administration Biden a établi qu'elle avait commis des "violations flagrantes des droits de l'homme" à l'encontre de civils palestiniens, ne tiendra pas compte non plus des recommandations de DAWN.
Mais toute nouvelle action de la CPI et de la Cour mondiale de l'ONU, également basée à La Haye, déclenchera des sanctions mondiales contre Israël, dont les jours d'impunité sont comptés.
Source Electronic Intifada.
◾️ Un groupe de sénateurs républicains influents a envoyé une lettre au procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, l'avertissant de ne pas délivrer de mandats d'arrêt internationaux contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens, et le menaçant de "sanctions sévères" s'il le faisait.
Dans une lettre laconique d'une page obtenue en exclusivité par Zeteo et signée par 12 sénateurs du GOP, dont Tom Cotton de l'Arkansas, Marco Rubio de Floride et Ted Cruz du Texas, Khan est informé que toute tentative de la CPI de demander des comptes à Netanyahou et à ses collègues pour leurs actions à Gaza sera interprétée "non seulement comme une menace pour la souveraineté d'Israël, mais aussi pour la souveraineté des États-Unis".
"Ciblez Israël et nous vous ciblerons", disent les sénateurs à Khan, ajoutant qu'ils "sanctionneront vos employés et associés, et vous interdiront, ainsi qu'à vos familles, l'accès aux États-Unis".
La lettre conclut de manière plutôt inquiétante : "Vous avez été prévenu".
Vendredi, le bureau du procureur général, basé à La Haye, a publié une déclaration sans précédent sur Twitter, appelant à mettre fin aux menaces de représailles contre la CPI et aux tentatives d'"entrave" et d'"intimidation" de ses fonctionnaires. La déclaration ajoute que de telles menaces pourraient "constituer une infraction contre l'administration de la justice" en vertu du Statut de Rome.
La sénatrice Katie Britt de l'Alabama, l'une des signataires républicains de la lettre, a déclaré à Zeteo qu'il ne s'agissait "pas d'une menace, mais d'une promesse". Les 11 autres sénateurs républicains qui ont signé la lettre n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de Zeteo au moment de la publication de cet article.
Les sénateurs américains qui ont signé cette lettre mafieuse ont reçu plus de 6 millions de dollars du lobby israélien.
Je vous renvoie à cet article intitulé L'argent du sang : Les dix politiciens américains les mieux rétribués par le lobby israélien publié sur ce blog le 21 decembre 2023.
◾️ Francesca Albanese, rapporteure de l'ONU alerte depuis le début de son mandat et reçoit elle aussi des menaces.
"J’ai toujours été attaquée depuis le début de mon mandat en 2022", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
L’experte, qui est mandatée par le Conseil des droits de l’homme, mais ne s’exprime pas au nom de l’organisation, a affirmé être sous "pression" mais a assuré que cela ne changeait rien à son travail : "Cela m’exaspère, cela me saoule bien sûr, mais cela me pousse encore plus à ne pas céder".
Vraiment, ordre fondé sur les règles ou mafia ? …
6- ➤ GUERRE CONTRE LES ÉTUDIANTS & LES DIPLÔMÉS
◾️ Sinon pourquoi Israël se serait-il concentré, dès les premières semaines de bombardements, sur la destruction des écoles, universités et bibliothèques ? Le savoir, la connaissance et leur transmission représentent le danger. Le taux d'alphabétisation et d'instruction des jeunes Palestiniens est l'un des plus élevé.
Extraits de l'aticle de Katherine Hearst
Des organisations de défense des droits de l’homme ont condamné le ciblage par Israël de la communauté et des infrastructures universitaires de Gaza, qu’ils considèrent comme délibéré et assimilable à un crime de guerre.
Neve Gordon, vice-président de la BRISMES et professeur de droit international et de droits de l’homme à l’Université Queen Mary de Londres, a qualifié la destruction du système éducatif de Gaza d’"éducide", "les effets à long terme sur la productivité de la société, sur sa culture, sur tous ses aspects, sont dévastateurs".
Dans une déclaration publiée le 20 janvier, l’organisation de défense des droits de l’homme Euro-Med Human Rights Monitor a déclaré que les forces israéliennes avaient délibérément "pris pour cible des universitaires, des scientifiques et des intellectuels dans la bande de Gaza".
Selon le ministère palestinien de l’Éducation, l’assaut israélien sur Gaza a tué 4 327 étudiants et en a mutilé 7 819 autres, tandis que 231 enseignants et personnels administratifs ont été tués et 756 blessés, selon des chiffres datant du 24 janvier.
Les forces israéliennes ont également tué 94 professeurs d’université, selon Euro-Med Monitor.
Nombre d’entre eux étaient des universitaires de renommée internationale, dont l’un des intellectuels les plus éminents de Gaza, le poète et professeur de littérature Refaat Alareer, tué le 7 décembre.
Le bilan des décès d’étudiants et de personnels éducatifs dans la région est "sans précédent", selon la BRISMES.
"Quand on tue les intellectuels d’une société, qui va transmettre [...] la mémoire de cette communauté ?", s’interroge Samia al-Botmeh, professeure adjointe d’économie à l’Université de Birzeit, lors d’un entretien accordé à MEE.
La décimation de la communauté académique de Gaza s’est accompagnée de la destruction physique de son infrastructure éducative.
"La plupart des universités de Gaza sont soit complètement détruites, soit partiellement touchées", indique Wesam Amer.
L’Université islamique de Gaza et la Faculté des sciences appliquées ont été bombardées les 11 et 19 octobre. L’Université al-Azhar, la deuxième plus grande université de Gaza, a été prise pour cible le 4 novembre, avant la destruction totale de l’Université al-Qods le 15 novembre.
Le 17 janvier, des vidéos de la démolition programmée de l’Université al-Israa, la dernière grande université de la bande de Gaza, ont circulé sur les réseaux sociaux.
Le bâtiment avait été occupé et utilisé comme caserne militaire par les forces israéliennes, qui l’avaient pillé de 3 000 rares artéfacts avant sa destruction, selon la BRISMES.
Le ciblage par Israël des institutions universitaires palestiniennes n’est pas un fait nouveau.
"Cela a toujours été une stratégie d’Israël", déclare Samia al-Botmeh à MEE. "Pour les Palestiniens, [l’éducation] est un mécanisme de survie. Nous survivons à la colonisation en devenant de plus en plus éduqués".
Le blocus de Gaza, qui dure depuis seize ans, a paralysé les universités en restreignant les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de la bande côtière.
Les étudiants de Gaza ont des difficultés à se rendre à l’étranger pour leurs études, tandis que les universitaires internationaux ne peuvent pas se rendre dans les universités de la bande côtière.
"L’enseignement, c’est l’élargissement des horizons, c’est l’interaction, c’est le travail en collaboration et, bien sûr, Israël essaie de freiner tout cela", explique la professeure de l’Université de Birzeit.
Le 8 novembre, des soldats israéliens ont pris d’assaut l’Université de Birzeit, abattant un jeune Palestinien.
Le 15 janvier, neuf étudiants de l’Université nationale An-Najah de Naplouse ont été arrêtés en raison de leur soutien présumé au Hamas.
Bien avant le 7 octobre, les raids militaires visant les bibliothèques, les associations étudiantes et les laboratoires sur les campus universitaires de Cisjordanie étaient déjà fréquents.
"Les campus sont censés être un sanctuaire. Les raids sont éprouvants pour le personnel et les étudiants", déplore Samia al-Botmeh.
Selon la professeure adjointe d’économie, plus de 100 étudiants de l’Université de Birzeit sont en prison, tandis que le personnel enseignant est régulièrement arrêté aux check-points.
Source Katherine Hearst pour Middle East Eye, 2 février 2024.
Lire aussi cet article du Monde rédigé par Ghazal Golshiri, Les douze universités de Gaza détruites ou endommagées par l’armée israélienne : C’est une guerre contre l’éducation.
◾️ Alors que les protestations sur les campus font boule de neige sur tous les continents, la distorsion des manifestations fait rage.
Ainsi, en France, les autorités et certaines personnalités et profs racs n'ont aucune honte à diaboliser ces jeunes et à clamer, avec un mélange de dédain et d’irresponsabilité, que les étudiants de Sciences Po nont aucune conscience politique, sont "paresseux", incapables "de lire un livre d'histoire", "humanistes à géométrie variable".
Lire l'article de Blast ici.
◾️ Patrick Lawrence a, comme toujours, redigé un article percutant intitulé Journalistes, étudiants et pouvoir dans lequel il écrit :
"En passant en revue la semaine écoulée dans nos médias, j'ai pensé à un livre qui m'a beaucoup impressionné lorsqu'il a été publié au milieu des années 1990. Dans "The Unconscious Civilization" (House of Anansi, 1995 ; Free Press, 1997), John Ralston Saul, universitaire et écrivain canadien, a très tôt identifié la déconnexion entre le langage, tel qu'il est utilisé dans notre discours public, et la réalité. L'expansion des connaissances n'a pas produit une expansion de la conscience, a observé Saul. Au contraire, elle nous a poussés à nous réfugier dans un univers d'illusions où le langage clair devient une sorte de transgression. Nous nous rendons inconscients. Les idéologies se substituent à la pensée.
Et puis j'ai pensé à tout autre chose. J'ai pensé à tous ces étudiants aux principes clairs qui plantaient des tentes, occupaient des bâtiments et brandissaient des pancartes à travers les États-Unis pour soutenir la cause palestinienne, c'est-à-dire la cause humaine. J'en suis venu à me demander quelle est la différence entre les étudiants qui manifestent et les journalistes qui écrivent sur les détergents à lessive et la malbouffe du petit-déjeuner ou qui dissimulent du mieux qu'ils peuvent les atrocités quotidiennes commises à Gaza ?
Si nous comprenons que ceux qui peuplent les médias d'entreprise sont douloureusement représentatifs de l'inconscience de notre civilisation - et je ne vois pas comment on pourrait contester cela - nous pouvons rester dans les termes de Saul et faire pivoter notre regard pour reconnaître que ceux qui manifestent dans de nombreux collèges et universités américains sont, avant tout, des êtres humains hautement conscients. Puisse l'avenir leur appartenir. Ils sont rivés à la réalité, alors que la classe médiatique s'en détourne. Alors que les journalistes d'entreprise se cachent dans des forêts de frivolité, les étudiants dont nous parlons tous les jours ne se réfugient dans rien, à moins que nous ne comptions toutes les tentes qu'ils ont dressées sur les terrains vagues et les espaces verts des campus.
Écoutez le langage des manifestants, non seulement pour ce qu'ils disent, mais aussi pour la manière dont ils le disent. La diction, la simplicité et la clarté de leurs pancartes et de leurs déclarations publiques ont la force d'une véritable conviction. Reconnecter le langage à la réalité est au cœur de notre retour à la conscience, affirme Saul. Il y a aussi la variation de Hannah Arendt sur cette idée : "Nous humanisons ce qui se passe dans le monde et en nous-mêmes uniquement en en parlant, et c'est en en parlant que nous apprenons à être humains. Donc : En parlant, les manifestants s'humanisent eux-mêmes.
Mettez cela en parallèle avec la couverture des manifestations par les médias dominants. Elle est truffée de termes flous, d'articles volontairement obscurs qui présentent la distinction parfaitement évidente entre antisionisme et antisémitisme comme une sorte d'énigme insoluble. C'est absurde. J'ai entendu de nombreux Juifs se plaindre que le sionisme leur arrachait leur religion, leurs croyances et leur identité, et qu'ils considéraient ainsi le sionisme comme le véritable antisémite parmi nous.
Cette affaire d'antisémitisme partout, ou d'antisémitisme "dans l'ombre des manifestations" - une phrase du New York Times pleine de suggestions mal intentionnées mais sans signification discernable - est un cas d'abus de langage pour les raisons les plus cyniques et les plus corrompues qui soient.
Ceux qui contribuent à remplir les journaux de déchets distrayants pour évincer les informations dignes d'intérêt, en particulier en période de crise comme la nôtre, sont également complices de la distraction et de la désinformation du public au service du pouvoir. C'est à cela que ressemble le soma, cette drogue perversement calmante imaginée par Huxley dans "Le meilleur des mondes". Ces personnes en administrent des doses quotidiennes.
S'il existe un point commun entre les manifestants qui font trembler leurs administrations, leurs services de police et nombre de personnes à Washington, c'est leur détermination sans faille et sans détour à affronter le pouvoir. Ce qui les a amenés dans les rues et sur les campus de leurs universités, c'est l'utilisation dépravée du pouvoir dans l'histoire mondiale pour exterminer un peuple. Ils sont exactement là où ils devraient être. Mais j'espère qu'ils comprendront que le génocide israélo-américain n'est qu'une manifestation d'une question bien plus vaste, celle du pouvoir impérial tardif.
Et j'espère qu'ils ne lâcheront pas l'affaire lorsqu'ils reconnaîtront, comme ils devront le faire un jour, que c'est cette question plus vaste qu'il faut aborder si l'on veut servir l'humanité qu'ils défendent. Cubains, Syriens, Vénézuéliens, Irakiens, Nigériens, Nicaraguayens et autres - reprenons la célèbre phrase de l'après-11 septembre et transformons-la : Ils sont tous Palestiniens désormais."
◾️ Un étudiante palestinienne en droit de l'université de Toledo a prononcé un puissant discours lors de la remise des diplômes, remettant en question le statu quo aux États-Unis et expliquant pourquoi les États-Unis envoient des milliards de dollars à Israël, un État reconnu coupable de crimes de guerre et jugé pour génocide.
J'encourage les anglophones à écouter cette intervention de 6' sous titrée en anglais. Transcription ci-dessous.
"Salam aleykoum, c'est-à-dire que la paix soit avec vous tous. Je suis né dans une belle ville de Palestine. C'est pour ce moment et cet accomplissement que mes parents ont décidé de venir ici et d'y construire leur vie. Je voudrais donc commencer par exprimer à ma mère et à mon père ma plus profonde gratitude pour leur dévouement, leurs sacrifices et leur amour, qui ont été la pierre angulaire de ma réussite, ainsi qu'à mes frères et sœurs, qui ont toujours été là pour moi. Je ne suis pas le seul à éprouver cette gratitude. Chacun d'entre vous dans l'assistance s'est sacrifié pour un diplômé ici ou a contribué à sa réussite d'une manière que nous n'oublierons jamais. Je tiens donc à remercier chacun d'entre vous.
Il est maintenant essentiel de comprendre et de reconnaître le parcours unique qui nous a tous amenés à ce moment de notre existence. Au cours de cette période, nous avons été témoins de profonds défis et injustices qui ont ébranlé notre monde comme jamais auparavant. Nous avons été et sommes encore témoins d'un nombre sans précédent de pertes de vies humaines innocentes en Palestine. Au cours des sept derniers mois, au moins 40 000 personnes ont été tuées par l'État d'Israël. Ces personnes n'étaient pas seulement des musulmans innocents, mais aussi des chrétiens et des juifs innocents. Ces personnes étaient des civils, dont une majorité d'enfants. Nous avons assisté à la destruction de l'une des plus anciennes églises du monde, de mosquées, d'universités et même de zones désignées comme sûres par les Nations unies.
Bien qu'aujourd'hui soit un jour d'accomplissement et de joie, il s'agit d'une réalité difficile que nous devons reconnaître alors que nous entamons le prochain chapitre de notre vie. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que c'est nous, le peuple, qui finançons ces horreurs avec l'argent de nos impôts. Chacun d'entre vous poursuivra sa vie professionnelle et en subira les conséquences. Réfléchissez à ce qui suit. Le fait que les enseignants, qui façonnent littéralement notre avenir, soient moins bien payés qu'un employé à temps plein ou que 1,2 million d'anciens combattants, qui ont risqué leur vie pour ce pays, vivent en dessous du seuil de pauvreté, ou que nos principales compagnies d'assurance maladie aient réalisé près de 69 milliards de dollars de bénéfices, l'année même où 68 000 Américains sont morts par manque d'accès aux soins de santé.
Nous sommes la génération qui doit s'attaquer à ces questions au niveau national. Nous devons nous demander pourquoi nous avons envoyé environ 320 milliards de dollars d'aide étrangère à un État reconnu coupable de crimes de guerre, d'innombrables violations du droit international et qui est jugé pour génocide, alors que des Américains meurent faute d'accès aux soins de santé. C'est sur ce message que je veux vous faire passer aujourd'hui : nous sommes cette génération.
En témoignent les milliers d'étudiants, de professeurs et d'administrateurs courageux qui campent devant les universités pour réclamer une meilleure utilisation de nos fonds.
Si vous êtes nombreux ici à penser que ce que j'ai dit jusqu'à présent ne vous concerne pas ou ne vous intéresse pas, je vous invite à réfléchir à ce qui suit.
En grandissant, nous avons appris les atrocités de l'Holocauste, les horreurs de l'esclavage, et nous nous sommes demandé comment diable ces choses ont pu se produire ?
Il existe une expression populaire selon laquelle la seule chose nécessaire au triomphe du mal est que les hommes de bonne volonté ne fassent rien. Si vous vous demandez ce que vous auriez fait pendant ces périodes horribles, je vous implore de regarder ce que vous faites en ce moment même. Nous sommes la génération qui n'acceptera pas d'être divisée par la religion ou l'origine. Nous n'accepterons pas les étiquettes injustifiées, incultes et haineuses alors que nous exigeons un meilleur avenir pour nous-mêmes et pour la justice. Je m'excuse que ce discours de remise des diplômes ne soit pas un discours ordinaire, mais l'époque dans laquelle nous vivons n'a rien d'ordinaire. Il n'y a rien de typique dans le fait de voir 15 000 enfants mourir en direct, et il n'y a rien d'acceptable dans notre complicité institutionnelle, notre silence ou l'abus flagrant de la force policière dans tout le pays. Le monde a désespérément besoin de changement et c'est à nous de le faire.
Je m'adresse donc à tous ceux qui sont ici aujourd'hui, à mes amis et à ma famille, aux professeurs, aux doyens et à mes camarades de classe : nous devons saisir toutes les occasions qui se présentent à nous pour faire changer les choses, même si cela fait peur.
En tant que diplômés d'aujourd'hui, nous avons la possibilité d'être les héros de demain. Si nous regardons l'histoire, nous verrons que les étudiants ont toujours été du bon côté de l'histoire. La clé de cette solidarité est d'accepter les désagréments du prix de la vérité, d'avoir des conversations difficiles pour trouver des terrains d'entente et de travailler ensemble vers le salam, qui, si vous vous en souvenez, signifie paix. Souvenez-vous, lorsque je quitterai cette scène, que mon appel était un appel à la paix. Ne pas soutenir cela ne serait donc pas une réflexion sur les valeurs ou sur notre humanité. Je terminerai en envoyant mon salam aux enseignants et aux vétérans qui luttent, à mes compatriotes américains, à ma famille en Palestine, à la population de Gaza et à tous ceux qui luttent pour la paix. Félicitations à tous et Salam."
◾️ Heureusement, des artistes mettent leur notoriété et visibilité au service de cette cause pour crier haut et fort l'ignominie qui se déroule sous nos yeux.
Le musicien et rappeur américain Macklemore, lauréat d'un Grammy Award, a sorti un nouveau titre cinglant intitulé 'Hind's Hall' - Ode à la Palestine (en hommage à la petite Hind Rajab, six ans) qui dénonce sans fard le rôle de Joe Biden dans la guerre "génocidaire" menée par Israël contre les Palestiniens et fait l'éloge des étudiants américains protestant contre les atrocités commises à l'encontre des Palestiniens qu'il nomme le "Printemps étudiant".
Macklemore admoneste le gouvernement américain en disant au président Joe Biden que "vous avez du sang sur les mains" et qu'il ne votera pas pour lui lors des élections de novembre.
Israël est "un État qui doit s'appuyer sur un système d'apartheid pour maintenir une histoire violente d'occupation, qui se répète depuis 75 ans", déclare Macklemore dans sa chanson.
"Nous voyons les mensonges proférés, prétendant qu'il est antisémite d'être antisioniste / J'ai vu des frères et des sœurs juifs aller là-bas et scander 'Free Palestine' en solidarité avec eux".
Source TRT World.
7- ➤ GUERRE CONTRE LES HUMORISTES
Ces derniers, fort appréciés par le public désireux de rire en ces temps si sombres, sont fort suscptibles de participer au réveil des consciences. Aussi faut-il les faire taire eux aussi, même si la justice a statuer autrement, le Fashow défend Netanyahou.
◾️ Guillaume Meurice en a fait les frais et a été suspendu par Radio France et convoqué pour faute grave.
◾️ Djamil le Shlag, reprenant la blague de Guillaume Meurice, en guise de soutien, a démissionné en direct de France Inter.
Ce qui m'a valu sur Facebook pour avoir posté cette chronique :
◾️ Quant à GiedRé (Giedrė Barauskaitė), auteure-compositrice-interprète et humoriste d'expression française d'origine lituanienne, elle a choisi de réagir en chanson : "Parfois quand on défend les droits de l’homme, ça finit aux prud’hommes".
◾️ La cartooniste Eli Valley se fait elle aussi menacer sur Twitter. Voici une de ses caricatures.
8- ➤ GUERRE CONTRE LES VOIX JUIVES QUI DÉNONCENT CES HORREURS
L'auteur et journaliste australo-allemand Antony Loewenstein a exprimé son indignation au cours de ces six derniers mois devant des millions de personnes, apparaissant comme commentateur sur des réseaux médiatiques comme CNN, MSNBC, Al Jazeera anglais ou encore la radio et la télévision turques.
Vivant désormais à Sydney, Loewenstein est l'une des principales voix parmi les Juifs australiens qui s'élèvent contre la campagne militaire israélienne à Gaza.
Son dernier livre, The Palestine Laboratory, qui enquête sur les tests et l'utilisation par Israël d'armes de haute technologie contre les Palestiniens occupés, est devenu un best-seller international et lui a valu le prix de journalisme le plus prestigieux d'Australie, le Walkley Award.
Si des milliers de personnes l'ont contacté pour le remercier de s'être exprimé, il a aussi reçu des courriers haineux, des menaces de mort anonymes et a été qualifié de traître et de juif qui se déteste, certains juifs australiens ne le considérant guère mieux que le Hamas.
Né en 1974, Antony Loewenstein a grandi dans une famille juive libérale qui observait les fêtes juives comme la Pâque, célébrait le sabbat et considérait Israël comme un refuge sûr en cas de menace pour les Juifs à l'étranger. Ses grands-parents des deux côtés ont fui l'Allemagne nazie et l'Autriche en 1939, mais de nombreux autres membres de la famille ont été assassinés.
"En ce qui concerne la judéité d'Antony, il était important pour nous qu'il connaisse son héritage.
Personne ne parlait des Palestiniens autrement que comme des terroristes. Et ils avaient fait des choses horribles. Le massacre de Munich, par exemple. Il faut aussi replacer les choses dans leur contexte, celui de la communauté juive de Melbourne, qui est la plus grande communauté de survivants de l'Holocauste en dehors d'Israël", dit son père, Jeffrey Loewenstein.
Antony Loewenstein a toutefois remis en question ce qu'il considère comme un sionisme "irréfléchi". Après s'être rendu en Israël pour la première fois au début de la vingtaine, il a écrit son premier livre, My Israel Question, critiquant à la fois l'occupation des territoires palestiniens et l'influence du lobby pro-israélien en Australie et dans le monde. Ce livre est devenu un best-seller mais a fait de lui un paria dans la communauté juive d'Australie. Le seul député juif d'Australie à l'époque, Michael Danby, a demandé que le livre soit mis au pilon. Et même les parents d'Antoine ont été ostracisés par la communauté juive, y compris par amis très proches, les conduisant à s'interroger sur leurs propres sentiments à l'égard d'Israël.
Lorsqu'Antony a suivi sa compagne Alison pour vivre à Jérusalem-Est (où travaillait pour une organisation humanitaire internationale), ses parents sont venus chez lui. Ils se sont rendus dans les territoires palestiniens occupés, visitant des villages où les maisons palestiniennes étaient démolies pour faire place à des colons juifs.
"Je suis allé partout en Cisjordanie, j'ai visité des villages qui ont été détruits à maintes reprises par les Israéliens. J'ai donc vu les choses de mes propres yeux, et ce que j'ai vu m'a consterné", explique Jeffrey.
Antony Loewenstein estime que le pouvoir du lobby sioniste est en train de s'affaiblir.
"Les récentes manifestations d'étudiants aux États-Unis, en Australie et ailleurs, auxquelles ont participé un grand nombre de Juifs pour s'opposer au massacre de Gaza et à la collaboration des universités avec les fabricants d'armes, montrent ce qu'il est possible de faire", dit-il.
Mais il ajoute qu'il y a bien plus de Juifs critiques que beaucoup de membres de l'establishment juif ne veulent le reconnaître mais que la fausse accusation d'antisémitisme portée contre quiconque conteste le racisme et l'occupation israéliens est de plus en plus rejetée par les jeunes juifs, les Palestiniens et les personnes de conscience.
Larges extraits de l'interview publiée par l'Australian Broadcasting Corporation (ABC)
L'institut australien des affaires internationales a invité Antony Loewenstein à parler de son livre The Palestine Laboratory et témoigner
Vidéo de 1h avec sous titres disponibles
Depuis plus de 50 ans, l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza a permis à l'État israélien d'acquérir une expérience inestimable en matière de contrôle d'une population "ennemie", les Palestiniens. C'est là qu'ils ont perfectionné l'architecture du contrôle, en utilisant les territoires palestiniens occupés comme terrain d'essai pour les armes et les technologies de surveillance qu'ils exportent ensuite dans le monde entier.
The Palestine Laboratory montre en profondeur et pour la première fois comment Israël est devenu un leader dans le développement de technologies d'espionnage et de matériel de défense qui alimentent certains des conflits les plus brutaux de la planète - du logiciel Pegasus qui a piraté les téléphones de Jeff Bezos et de Jamal Khashoggi, aux armes vendues à l'armée du Myanmar qui a assassiné des milliers de Rohingyas, en passant par les drones utilisés par l'Union européenne pour surveiller les réfugiés en Méditerranée qui sont laissés à la merci des noyades.
Dans le cadre d'une enquête mondiale qui met au jour des documents secrets, sur la base d'entretiens révélateurs et de reportages sur le terrain, Antony Loewenstein montre comment, alors que l'ethno-nationalisme se développe au 21ème siècle, Israël a construit les outils ultimes pour les despotes et les démocraties.
Timeline
0'00'' : Introduction
1'42'' : Qui suis-je
3'00'' : Mon parcours
5'38'' : Pourquoi j'ai écrit ce livre
7'08'' : Qu'est-ce que Pegasus ?
12'14'' : Le régime le plus répressif
13'31'' : La ligne idéologique
14'49'' : Israël et l'Inde
18'45'' : Autres exemples
23'25'' : Célébrer
23'30'' : L'extrême droite mondialisée
31'34 : L'Australie au sujet de la Palestine
36'18'' : Israël au sujet de la Palestine
44'10'' : Est-ce que cela fonctionne maintenant ?
45'03'' : Et si
49'23'' : Lignes dans le sable
54'12'' : Le lobby israélien
9- ➤ UNE GUERRE PLANIFIÉE DEPUIS LE DÉPART
◾️ Héritage colonial
La déclaration Balfour, le début de tout. Je vous renvoie à cet article publié sur ce blog le 7 avril 2024. De nombreuses étapes principalement depuis 3/4 de siècle ont également fait l'objet de publications.
D'ailleurs la brutalité actuelle d'Israël dans la guerre sauvage menée à l'encontre des Palestiniens s'inspire du "mandat" britannique sur la Palestine de 1920 à 1948 qui a laissé un appareil de répression dont Israël a hérité et dont il use encore aujourd'hui .
Le recours actuel d'Israël à la punition collective contre les Palestiniens trouve en grande partie son origine dans la domination britannique en Palestine.
Il en va de même pour les bombardements aériens, les raids militaires, l'utilisation de civils palestiniens comme boucliers humains et l'infrastructure du droit militaire déployée contre une population occupée et majoritairement civile.
La Grande-Bretagne a gouverné la Palestine pendant son "mandat" entre 1920 et 1948, et son infrastructure répressive est entrée en vigueur lors de la Grande Révolte Arabe de 1936-1939.
En 1936, la Palestine a connu un soulèvement national après deux décennies de résistance pacifique contre la domination britannique et plusieurs soulèvements ratés dans les années 1920, alors que la situation politique et économique devenait désastreuse pour la majorité arabe.
Le soulèvement réclamait la fin du soutien britannique à la colonisation sioniste et la garantie de l'autodétermination palestinienne. La Grande-Bretagne y a vu une menace pour son pouvoir et a réagi par une répression brutale.
À la fin de la révolte, 10 % de la population arabe mâle adulte avait été tuée, blessée, emprisonnée ou exilée par les Britanniques.
Cela a mis fin à la révolte, mais a également dévasté la société palestinienne et l'a laissée sans défense face aux milices sionistes lors de la Nakba (catastrophe) de 1948. Plus des deux tiers du peuple palestinien ont alors fait l'objet d'un nettoyage ethnique pour créer l'État d'Israël.
L'historien palestinien Rashid Khalidi a affirmé que la répression armée de la résistance arabe pendant la révolte a été l'un des services les plus précieux rendus par la Grande-Bretagne au mouvement sioniste.
Loi martiale
Pour écraser la révolte, la Grande-Bretagne soumet la Palestine à la loi martiale, en s'inspirant des tactiques anti-insurrectionnelles qu'elle a mises au point dans d'autres colonies comme l'Irlande et l'Inde.
Comme l'explique l'historien Matthew Hughes, en réponse au soulèvement de 1936, les autorités britanniques ont renouvelé les lois locales promulguées dans les années 1920, les qualifiant de "lois d'urgence", afin d'imposer des punitions collectives aux Palestiniens.
Cela a permis au gouvernement mandaté d'imposer des couvre-feux, de censurer des documents écrits, d'occuper des bâtiments, ainsi que d'arrêter, d'emprisonner et d'expulser des personnes sans procès tout en suspendant le droit à l'assistance d'un avocat, des politiques qu'Israël applique encore aujourd'hui à l'encontre des Palestiniens.
Loin de faire la distinction entre les rebelles armés et les civils, la Grande-Bretagne a appliqué la punition collective à l'ensemble de la population. En exploitant les dossiers déclassifiés, David Cronin décrit comment "l'élite britannique a décidé très tôt que les Palestiniens devaient être ciblés en masse".
En 1937, la Palestine était sous un régime militaire effectif. Pendant la période du mandat, la Grande-Bretagne avait mis en place un système juridique conçu pour empêcher les Palestiniens de s'organiser politiquement, tout en se donnant de larges pouvoirs.
Camps et prisons
Le régime militaire britannique a transformé de grandes parties du pays en prisons. La loi militaire a permis de prononcer des peines rapides, ce qui a entraîné la détention à grande échelle de paysans et d'ouvriers urbains.
Les détenus étaient enfermés, souvent sans procès, dans des camps extrêmement surpeuplés et dépourvus d'installations sanitaires adéquates. En mai 1939, répondant à une question parlementaire, le secrétaire aux colonies Malcolm MacDonald confirme l'existence de 13 camps de détention en Palestine, abritant 4 816 personnes.
Parmi eux, plusieurs camps de concentration (comme la Grande-Bretagne les appelait elle-même) comme Sarafand al-Amar, situé sur la plus grande base militaire de Palestine, qui accueillait des milliers de prisonniers.
Parmi les autres camps, citons Nur Shams, près de Tulkarem, et la prison d'Acre, sur la côte méditerranéenne, qui abritait également la plus grande prison de Palestine.
À un moment donné, la surpopulation était telle qu'il devenait nécessaire de libérer les anciens détenus à chaque fois que de nouveaux étaient arrêtés. En 1939, le nombre de détenus s'élève à plus de 9 000, soit dix fois plus que deux ans auparavant.
Selon Addameer, un groupe de défense des droits des prisonniers palestiniens, au moins six des principales prisons et centres de détention israéliens actuels ont été construits à l'époque du mandat. Il s'agit de Kishon, Damon, Ramleh, Ashkelon, Megiddo et Al-Moscobiyeh (le complexe russe), qui sont toujours utilisés par Israël pour emprisonner des Palestiniens.
Détention administrative
En novembre 2023, à la suite d'une "pause" humanitaire de quatre jours entre Israël et le Hamas, le gouvernement israélien a libéré des centaines de prisonniers palestiniens, mettant en lumière, pour le public occidental, le fait que des milliers de Palestiniens sont aujourd'hui régulièrement emprisonnés dans les prisons israéliennes.
Ce qui a le plus attiré l'attention, c'est qu'un grand nombre d'entre eux, y compris des enfants, étaient détenus dans le cadre de la politique de détention administrative, une procédure illégale qui permet à Israël de détenir des personnes sans inculpation ni jugement.
Cependant, Israël semble avoir hérité cette pratique des Britanniques, qui détenaient régulièrement des milliers de Palestiniens sans procès. Depuis sa création en 1948, Israël a pratiqué la détention sans procès comme un élément essentiel du régime militaire.
Après la fin de la révolte en 1939, la Grande-Bretagne a renforcé les pouvoirs de l'administration du mandat et a introduit en 1945 les Defence (Emergency) Regulations. Ironiquement, cette mesure a été prise en réponse aux violences perpétrées par les groupes paramilitaires sionistes à l'époque.
Israël a incorporé ces règlements et la plupart des autres lois du mandat britannique dans l'Ordonnance israélienne sur le droit et l'administration de 1948. Il les a utilisés contre les Palestiniens à l'intérieur d'Israël entre 1948 et 1966, puis les a étendus aux Palestiniens des territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza en 1967.
Ces lois ont été utilisées à plusieurs reprises en réponse à des soulèvements populaires par la suite, cette fois contre le régime israélien.
Un rapport publié en 1989 par l'organisation palestinienne de défense des droits de l'homme Al-Haq décrit comment les commandants israéliens ont publié une proclamation en 1967 affirmant que les règlements de défense (d'urgence) devaient rester en vigueur.
Bien qu'ils aient été abrogés par la Grande-Bretagne à la fin de son mandat, les dirigeants israéliens les ont conservés et ont continué à les utiliser contre les Palestiniens.
En 2019, Human Rights Watch a mis en évidence huit cas où les autorités israéliennes ont utilisé des ordres militaires pour "poursuivre des Palestiniens devant des tribunaux militaires pour leur expression pacifique ou leur participation à des groupes ou des manifestations non violentes" en utilisant, entre autres mesures, les règlements de défense (d'urgence) de 1945 hérités de la Grande-Bretagne.
Clôture de Charles Tegart
Pour lutter contre la révolte des années 1930, la Grande-Bretagne a envoyé Sir Charles Tegart, qui avait auparavant dirigé les forces de police dans l'Inde coloniale, en Palestine où il a construit une grande partie de l'infrastructure utilisée pour interner les suspects. Tegart a construit ce que l'on appelle les centres d'enquête arabes, qui étaient utilisés comme chambres de torture.
Il a créé un centre spécial à Jérusalem pour former les interrogateurs à la torture, où les suspects subissaient des interrogatoires brutaux, impliquant des humiliations, des coups et des mauvais traitements physiques.
L'administrateur colonial Edward Keith-Roach a raconté dans ses mémoires que l'objectif de ces centres était de former les officiers de police "à l'art délicat du 'troisième degré'" pour qu'ils l'utilisent sur les Arabes jusqu'à ce qu'ils "crachent le morceau".
L'historien israélien Tom Segev décrit comment Tegart "a construit des douzaines de forteresses de police dans tout le pays et a installé des postes de garde en béton, que les Britanniques appelaient des casemates, le long des routes".
La recommandation la plus connue de Tegart était d'ériger une immense clôture le long de la frontière nord de la Palestine, connue sous le nom de "clôture de Tegart".
Pour la construire, il sollicite l'aide de l'Agence juive, la principale organisation encourageant l'installation des Juifs en Palestine. Le contrat de construction a été attribué à la société de construction Solel Boneh, un projet du Histadrout, le principal syndicat sioniste de Palestine et le syndicat national d'Israël aujourd'hui.
Solel Boneh a également construit les nouveaux bâtiments de la police, connus sous le nom de "forteresses de Tegart". Un portrait de la BBC de 2012 sur Tegart décrit comment beaucoup d'entre eux sont encore utilisés aujourd'hui.
Situées principalement dans le nord du pays, elles se trouvent aujourd'hui près de la frontière israélienne avec le Liban, mais ce sont des soldats israéliens qui les gardent au lieu de troupes britanniques.
La Grande-Bretagne a utilisé à la fois des troupes terrestres et la puissance aérienne de la Royal Air Forpalestiniens entre 1936 et 1939. À la suite de la résiliation des accords de Munich conclus par les Britanniques avec l'Allemagne nazie en 1938, le pays a envoyé plus de 100 000 soldats en Palestine, inondant le pays de soldats.
Le 7 mai 1936, le haut-commissaire pour la Palestine, Arthur Wauchope, a demandé au ministère des colonies une "autorisation générale" pour imposer des punitions collectives aux villes et villages où des actes de désobéissance avaient été commis.
Il a rapidement reçu le feu vert et a choisit Nazareth, Safed et Bisan pour être pénalisés.
En juin 1936, les forces britanniques ont détruit une grande partie de la vieille ville de Jaffa. L'armée a fait sauter entre 220 et 240 bâtiments à usage multiple, laissant jusqu'à 6 000 Palestiniens sans abri.
Si le niveau de destruction de l'époque semble faible par rapport aux bombardements israéliens massifs à Gaza aujourd'hui, l'utilisation d'une force disproportionnée et d'une punition collective au cours d'une opération militaire ressentie principalement par les civils n'est pas nouvelle en Palestine.
Après l'écrasement de la grève générale décrétée par le nouveau Comité supérieur arabe, dont de nombreuses personnalités ont été emprisonnées ou exilées, la deuxième phase de la révolte, à partir de 1937, a vu un vaste soulèvement armé balayer la majeure partie du pays, atteignant son apogée en 1938.
Pour lutter contre ce phénomène, les forces britanniques ont étendu leur répression à la campagne palestinienne, où se trouvent la plupart des groupes armés.
Raids dans les villages
Pour traquer et éliminer les personnes impliquées dans le soulèvement, les Britanniques ont régulièrement bouclé des villages entiers, donnant lieu à des raids meurtriers. Les troupes britanniques ont mis à sac les maisons, détruisant souvent les biens, à la recherche de combattants rebelles ou d'armes.
Les Palestiniens trouvés en possession d'armes ou même de balles étaient abattus. Nombre d'entre eux ont été tués sans aucune preuve d'implication dans des activités militaires.
Lors des raids, les soldats britanniques rassemblaient souvent les habitants et les emprisonnaient, parqués dans des enclos en plein air encerclés par des barbelés. Les villages reçoivaient une amende collective pour les attaques contre les soldats britanniques si l'on pensait que l'attaquant était originaire du village en question ou vivait à proximité.
En outre, les maisons des attaquants présumés et de leurs proches étaient démolies, une politique qu'Israël utilise aujourd'hui contre les militants palestiniens condamnés ou présumés.
Les villages d'al-Bassa et de Halhul ont fait l'objet d'un reportage de la BBC en 2022, à la suite d'une pétition de survivants réclamant une reconnaissance officielle et des excuses de la part du gouvernement britannique.
Ce rapport a constaté que "les preuves historiques impliquées comprennent des détails sur les exécutions arbitraires, la torture, l'utilisation de boucliers humains et l'introduction de démolitions de maisons en tant que punition collective".
Il ajoute : "La plupart de ces actes ont été commis dans le cadre des directives officielles des forces britanniques de l'époque ou avec le consentement d'officiers supérieurs."
Les raids militaires israéliens dans les villages palestiniens de Cisjordanie font partie de la vie quotidienne et se sont intensifiés depuis le 7 octobre 2023.
Boucliers humains
Une autre tactique utilisée par les forces britanniques consistait à forcer les civils palestiniens à les accompagner lors des patrouilles. Ils devaient s'asseoir, sans protection, à l'avant des convois militaires traversant des zones où les rebelles étaient très actifs, et même rouler sur des mines pour les faire sauter avant que les troupes britanniques n'avancent.
Cette tactique, connue sous le nom de "minesweeping", est issue de la domination britannique en Inde. De nombreux Palestiniens ont été tués ou gravement mutilés de cette manière.
La Grande-Bretagne a effectivement utilisé des civils palestiniens comme boucliers humains, ce que les forces israéliennes ont filmé à maintes reprises en Cisjordanie et à Gaza pendant des années.
En décembre 2023, deux Palestiniens, un garçon de 15 ans et un homme de 30 ans à Gaza, ont affirmé avoir été utilisés comme boucliers humains par des soldats israéliens, le garçon déclarant qu'ils l'ont attaché avec des bombes avant de le forcer à entrer dans un tunnel. Lors de l'assaut israélien de 2014 contre Gaza, des allégations similaires ont été formulées.
En Cisjordanie, de nombreuses vidéos ont montré des soldats israéliens emmenant des civils palestiniens et les forçant à s'asseoir ou à rester debout, les yeux bandés, devant des véhicules israéliens pendant qu'ils menaient des opérations.
Dans certains cas, ils ont même placé des civils à l'avant de ces véhicules pour dissuader d'autres Palestiniens de jeter des pierres sur les forces d'invasion israéliennes, comme l'a fait la Grande-Bretagne pendant la révolte.
Ce contexte historique est particulièrement important à comprendre aujourd'hui, alors qu'Israël accuse depuis des années des groupes palestiniens comme le Hamas d'utiliser des civils comme boucliers humains.
Bien qu'il y ait peu de preuves à l'appui de cette affirmation (et que les preuves disponibles montrent en fait que les forces israéliennes le font elles-mêmes), le contexte historique clé est que les troupes britanniques l'ont utilisé contre les civils palestiniens pendant la Grande Révolte.
Orde Wingate et les escadrons nocturnes spéciaux
Le cas le plus explicite de collaboration britannico-sioniste dans la répression de la révolte est l'entrée en Palestine du général britannique Orde Charles Wingate et sa création des Special Night Squads (SNS).
Wingate, officier de renseignement et sioniste chrétien convaincu, était chargé par l'armée britannique de former des combattants juifs pour patrouiller le pipeline de l'Iraq Petroleum Company.
Avec les SNS, il a créé sa propre milice privée, composée de recrues de la Haganah, l'organisation militaire sioniste, qu'il a formée aux tactiques d'embuscade et d'assassinat.
Se décrivant comme un fervent défenseur du sionisme, Wingate aurait dit à ses hommes que "les Arabes pensent que la nuit leur appartient. Les Britanniques s'enferment dans leurs casernes la nuit. Mais nous, les Juifs, leur apprendrons à craindre la nuit plus que le jour".
Avec Yitzhak Sadeh, commandant du Palmach, la principale force de frappe de la Haganah, et futur fondateur de la Force de défense israélienne (FDI), Wingate emmène le SNS dans des raids nocturnes contre des villages palestiniens.
Après les attaques contre l'oléoduc, ses escouades nocturnes envahissaient les villages voisins à l'aube, rassemblant tous les habitants de sexe masculin. Les forçant à se tenir debout contre le mur, les escouades fouettaient ensuite le dos nu des hommes.
Tantôt Wingate humiliait les villageois, tantôt il les abattait. Selon Segev, les hommes sous son commandement disaient derrière son dos qu'ils pensaient qu'il était fou.
L'historien militaire israélien Ze'ev Schiff a affirmé que Wingate "a laissé sa marque comme l'influence la plus importante sur la pensée militaire de la Haganah".
Un lexique publié par le ministère israélien de la défense de nombreuses années après sa mort indique : "L'enseignement d'Orde Charles Wingate, son caractère et son leadership ont été une pierre angulaire pour de nombreux commandants de la Haganah, et son influence est perceptible dans la doctrine de combat de l'armée israélienne".
Deux des futurs commandants israéliens les plus importants ont servi sous les ordres de Wingate dans le SNS : Moshe Dayan, qui est devenu le chef d'état-major des FDI, et Yigal Allon, futur général des FDI et ministre des affaires étrangères.
Dayan a déclaré que Wingate "nous a enseigné tout ce que nous savons" et que "même lorsque rien ne s'est passé, nous avons beaucoup appris des instructions de Wingate".
Allon a décrit comment "en attachant des combattants juifs à ses unités, il [Wingate] a également contribué à fournir des installations pour l'entraînement pratique... Il se considérait, en pratique, comme un membre de la Haganah et c'est ainsi que nous le voyions tous - comme le camarade et, comme nous l'appelions, 'l'Ami'".
Le général de division Bernard Montgomery
Après Wingate, Bernard Montgomery est le militaire britannique le plus tristement connu en Palestine pendant la révolte. "Monty", comme on le surnommait, était un soldat coléreux et vieux jeu qui rejetait toute idée de soulèvement national, qualifiant plutôt les rebelles de "bandits".
Il a introduit le fusil Bren en Palestine, en remplacement de la vieille mitraillette Lewis que les Britanniques utilisaient, et a donné à ses hommes des instructions simples sur la manière de traiter les rebelles : les abattre.
Ayant déjà servi en Irlande, où il a lancé des opérations contre les rebelles irlandais en 1921, il a souvent fait des comparaisons entre les deux colonies.
Montgomery était préoccupé par le fait que la Grande-Bretagne ait perdu le contrôle de la majeure partie de l'Irlande. Il estimait que trop de concessions avaient été faites au Sinn Fein. Par conséquent, ses conclusions pour la Palestine étaient que son pays devait supprimer toute expression de l'identité nationale.
Il a ordonné que tout Arabe surpris à porter le foulard à damier (le Keffiyeh) soit "mis en cage" et émis également l'idée d'enchaîner les jambes des individus en guise de punition.
Depuis le début de l'occupation militaire israélienne en 1967, les autorités israéliennes ont mené des campagnes répétées contre les symboles nationaux palestiniens. Le drapeau palestinien a été pris pour cible en Cisjordanie, à Jérusalem et à l'intérieur même d'Israël ; il est régulièrement retiré de la vue du public et confisqué.
À l'instar des Britanniques pendant la révolte, les autorités israéliennes considèrent l'identité nationale palestinienne comme une menace et s'efforcent de l'éradiquer.
Article de A. Bustos pour Declassified - Bustos est un universitaire titulaire d'un master en études du Proche et du Moyen-Orient de l'université SOAS de Londres et a étudié auparavant l'histoire et la politique. Il est directeur adjoint de Palestine Deep Dive.
◾️ Mais je souhaiterais soulever certaines questions qui pourraient sembler quelque peu complotistes mais qui, au vu de ces années d'atrocités et plus particulièrement de ce qui se déroule depuis 7 mois, me turlupinent et méritent selon moi réflexion.
Il est fort étrange, étant donné les sevices de renseignement, les dispositifs de surveillance et d'espionnage israeliens, que l'attaque perpétrée le 7 octobre par le Hamas n'ait pas même été envisagée. Ce point a d'ailleurs été soulevé par quelques journalistes indépendants pertinents.
Aujourd'hui, avec l'attaque sur Rafah, une des zones dites de sécurité vers laquelle les autorités israéliennes demandaient aux Palestiniens de se rendre et où se trouvent plus de 1,6 millions de personnes est devenue la nouvelle ville de Gaza, prenant au piège des milliers de civils palestiniens, bien plus facilement éliminables car regroupés.
Visualisez l'animation proposée dans ce tweet du Dr. Anastasia Maria Loupis qui le dit elle aussi :
RAFAH N'A JAMAIS ÉTÉ UNE "ZONE DE SÉCURITÉ"
C'ÉTAIT UN PLAN DE NETTOYAGE ETHNIQUE !
DE VRAIS PSYCHOPATHES !
◾️ Des cessez-le-feu sans cesse avortés
Prenez le temps de visionner cette vidéo déjà sous titrée en français de 4’56’’
Israël refuse un cessez-le-feu dont on annonçait la signature imminente, sous la plume caustique de Laura K
Israël rejette le cessez-le-feu, craignant que le Hamas ne libère des otages
La dernière chose dont Israël a besoin, serait que ces otages se confient à la presse.
Israël avait initialement proposé un cessez-le-feu de 40 jours au cours duquel tous les otages seraient libérés et les FDI extermineraient alors tous les habitants de Rafah. On peut supposer qu'il savait que cet accord serait rejeté par le Hamas.
Satan lui-même, Anthony Blinken, s'est rendu au Caire avec un point de vue étonnamment modéré sur la situation. Il s'est joint aux négociations et a suggéré à Israël d'instaurer un cessez-le-feu permanent, les États-Unis souhaitant envoyer leurs bombes à Taïwan dès maintenant. Israël a expliqué qu'il souhaitait toujours poursuivre l'opération Amalek et qu'un cessez-le-feu signifierait la fin du génocide avant qu'il n'atteigne l'étape préférée de Netanyahou. De plus, les otages pourraient se montrer très furieux et donner une mauvaise image du gouvernement israélien.
Ce serait évidemment inacceptable, car la guerre pour la libération des otages n'a jamais eu pour objet les otages. Quoi qu'il en soit, si vous entendez l'un de ces anti-guerre réclamer un cessez-le-feu, ne manquez pas de crier : LIBEREZ LES OTAGES ! et crachez-lui au visage pour montrer que vous êtes le contributeur raisonnable dans l'échange.
Lors des négociations sur le cessez-le-feu, un porte-parole israélien a déclaré à Haaretz : "Israël n'acceptera en aucun cas de mettre fin à la guerre dans le cadre d'un accord".
Et de poursuivre : "Si les otages étaient libérés maintenant, ils pourraient révéler au public que nos bombardements incessants les ont terrorisés à vie. Nous n'avons jamais imaginé une seconde que les otages tiendraient aussi longtemps malgré toutes les destructions que nous avons infligées. Le plan était de blâmer le Hamas afin d'avoir une excuse pour réduire à néant tous les habitants de Gaza. À présent, nous ne savons plus quoi faire ! Si un cessez-le-feu intervient, nous n'aurons plus aucune raison d'empêcher les journalistes de se rendre à Gaza et ils pourront constater que nous avons tout anéanti ! Ils pourraient même commencer à compter les personnes que nous avons ensevelies à l'aide de bulldozers, et il y en a eu un sacré nombre".
Peu après avoir torturé un médecin palestinien, Benjamin Netanyahu est sorti avec une scie à os sanguinolente pour expliquer que même si un cessez-le-feu était conclu, le massacre de Rafah aurait lieu. Quelqu'un lui a tapé sur l'épaule et expliqué qu'il serait préférable de formuler la situation comme suit : le Hamas a rejeté une série d'exigences parfaitement raisonnables formulées par Israël. De cette façon, le monde verrait les Palestiniens comme des sauvages assoiffés de sang et Israël comme un gardien de la paix réticent. Netanyahou a léché le sang sur sa scie à os et approuvé d'un signe de tête.
Il est rassurant de constater que les États-Unis ne sont pas les seuls à avoir contribué aux négociations sur le cessez-le-feu. L'Europe voulait s'impliquer, mais le mieux qu'elle pouvait apporter était, hum, le concours Eurovision de la chanson.
Suite aux appels à bannir Israël du concours comme la Russie, l'Eurovision a répondu en interdisant les drapeaux palestiniens mais pas les drapeaux israéliens. Cette mesure antiraciste devrait permettre d'apaiser les jeunes se sentant mal à l'aise à l'idée de voir des bébés avec une moitié de visage, surtout si nous leur rappelons qu'Israël peint des arcs-en-ciel sur les bombes.
Le premier ministre israélien a reçu le soutien du représentant Tom Cotton, qui a qualifié les universités américaines de petites Gaza, ce qui est plutôt inquiétant étant donné que toutes les universités de la grande Gaza ont été bombardées par Israël. Tom Cotton a présenté un projet de loi qui interdirait aux manifestants de bénéficier d'un allègement de leur dette étudiante, ce qui est un peu plus indulgent que l'approche adoptée à l'égard de la grande bande de Gaza.
Les Nations unies, dirigées par le Hamas, indiquent qu'il faudra 80 ans pour reconstruire Gaza, mais les destructions sont loin d'être aussi importantes que les dégâts causés aux fenêtres des universités américaines. Le gouvernement américain a tenu à souligner que près de la moitié des Américains souhaitent que les manifestations universitaires soient interdites et, étant donné que l'Amérique est une démocratie, la majorité de ceux qui ne le souhaitent pas sera ignorée. C'est pourquoi le Congrès a pris la décision raisonnable d'interdire toute critique d'Israël. Les membres du Congrès ont expliqué que les 100 millions de dollars qu'ils ont reçus de l'AIPAC n'ont en rien influencé cette décision. Le Congrès a également interdit au public de mentionner l'AIPAC.
L'administration Biden est persuadée de pouvoir récupérer le vote des jeunes en interdisant TikTok et en brisant le crâne des étudiants qui prononcent des slogans génocidaires tels que "Libérez la Palestine". Les jeunes Américains n'ont peut-être pas droit à des soins de santé ou à des logements abordables, mais ils peuvent certainement compter sur des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il s'agit d'un compromis équitable.
10- ➤ GUERRE PSYCHOLOGIQUE
Le 16 avril 2024, Euro-Med Human Rights Monitor publiait un article intitulé L'armée israélienne diffuse des sons inquiétants pour attirer, déplacer et tuer des civils dans le camp de Nuseirat.
Des cris de femmes et des pleurs de bébés diffusés dans la nuit ont tiré de leur sommeil certains résidents qui sortis pour vérifier et essayer d'aider. Ils ont alors été visés par des drones quadcoptères israéliens. Les sons perçus étaient en fait des enregistrements diffusés par ces drones israéliens, dans le but de faire sortir les résidents du camp dans les rues, où ils pourraient être facilement pris pour cible par des tireurs d'élite ou autres armes.
Selon les témoignages, cette tactique consiste également à diffuser des coups de feu, des explosions, des passages de véhicules militaires et parfois des chansons en hébreu et en arabe afin de provoquer un climat de terreur chez les civils plongés dans une obscurité totale la nuit, et complètement déconnectés du monde extérieur.
Cette intimidation psychologique a coïncidé avec les assauts militaires brutaux de l'armée israélienne, avec des tirs de mitrailleuses depuis des hélicoptères, des chars et des quadcoptères, ainsi que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes. Les attaques se sont produites de manière aléatoire, intense et continue dans différentes parties du camp de Nuseirat, faisant de nombreuses victimes civiles, dont des femmes et des enfants.
Aujourd'hui, le journaliste palestinien Motasem A Dalloul a twitté :
La guerre psychologique de l'armée d'occupation israélienne :
À Rafah, les drones israéliens diffusent des sons d'enfants en pleurs, de femmes appelant à l'aide, de personnes faisant la fête et de chiens aboyant.
Parallèlement, dans le camp de réfugiés d'Al-Maghazi, ils diffusent des bruits d'eau qui coule et de bulldozers qui excavent et rasent.
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