♟ L'argent du sang : Les dix politiciens américains les mieux rétribués par le lobby israélien
Sur le plan mondial Israël a perdu la quasi-totalité de son soutien mais jouit toujours du soutien majeur du gouvernement US grâce aux efforts extraordinaires déployés par le lobby israélien & l'AIPAC
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L'argent du sang : Les dix politiciens américains les mieux rétribués par le lobby israélien
Par Alan MacLeod, le 18 décembre 2023, MintPress News
Alors que l'attaque israélienne contre Gaza, le Liban et la Syrie s'intensifie, l'opinion publique américaine observe la situation avec effroi. Un nouveau sondage révèle que les Américains sont en faveur d'un cessez-le-feu permanent dans une proportion de plus de 2 pour 1 (y compris la grande majorité des démocrates et une pluralité de républicains).
Pourtant, malgré cela, seuls 4 % des élus de la Chambre des représentants sont favorables à un cessez-le-feu, même temporaire, et les États-Unis continuent d'opposer leur veto aux résolutions de l'ONU visant à mettre fin à la violence. Walter Hixson, historien spécialisé dans les relations extérieures des États-Unis, a déclaré à MintPress News :
"Le soutien inconditionnel à Israël et au lobby met constamment les États-Unis en porte-à-faux avec les organisations internationales de défense des droits de l'homme et la vaste majorité des nations en ce qui concerne les crimes de guerre d'Israël et les violations flagrantes du droit international. Le vote actuel de l'ONU sur un cessez-le-feu à Gaza [auquel les États-Unis ont opposé leur veto] n'en est que le dernier exemple."
Hixson fait ici référence au lobby pro-israélien, un ensemble de groupes influents qui dépensent des millions pour des campagnes de pression, des programmes de sensibilisation et des dons aux politiciens américains, le tout dans un seul but : s'assurer que les États-Unis soutiennent sans réserve les politiques du gouvernement israélien, notamment en soutenant l'expansion israélienne, en bloquant la création d'un État palestinien et en s'opposant au mouvement croissant de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) à l'intérieur de leur pays.
Sur le plan international, Israël a perdu la quasi-totalité de son soutien. Mais il bénéficie toujours d'un soutien majeur : le gouvernement des États-Unis. Cela s'explique sans doute en partie par les efforts extraordinaires déployés par le lobby pour s'assurer son soutien, notamment en arrosant les politiciens américains de millions de dollars de contributions. Dans cette enquête, MintPress News dresse la liste des dix hommes politiques en exercice qui ont reçu le plus d'argent pro-israélien depuis 1990.
N°1 JOE BIDEN, 4 346 264 $
Le plus grand bénéficiaire de l'argent du lobby israélien est le président Joe Biden. Dès le début de sa carrière politique, Joe Biden, selon son biographe Branko Marcetic, "s'est imposé comme un ami indéfectible d'Israël", passant sa carrière au Sénat "à apporter à Israël un soutien inconditionnel, même lorsque son comportement suscitait l'indignation des deux partis". Le futur président a joué un rôle clé dans l'obtention de sommes record d'aide américaine à l'État juif et a contribué à bloquer une proposition de paix avec la Palestine en 1998.
Le soutien aux politiques israéliennes s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui, son administration insistant sur le fait qu'il n'y a "aucune ligne rouge" à franchir qui pourrait lui faire perdre le soutien des États-Unis. En substance, Biden a donné carte blanche au Premier ministre Benjamin Netanyahou pour enfreindre toute règle, norme ou loi à sa guise.
Il s'agit notamment de nettoyage ethnique et de crimes de guerre tels que le bombardement d'écoles, d'hôpitaux et de lieux de culte par des armes interdites comme les munitions au phosphore blanc. En novembre, l'administration Biden a approuvé sans discussion un nouveau programme d'aide militaire de 14,5 milliards de dollars à Israël, garantissant ainsi la poursuite du carnage.
Pour son soutien indéfectible, Joe Biden a reçu plus de 4,3 millions de dollars de la part de groupes pro-israéliens depuis 1990.
N°2 ROBERT MENÉNDEZ, 2 483 205 $
Le sénateur du New Jersey a reçu près de 2,5 millions de dollars de contributions et, au lendemain de l'attaque du Hamas du 7 octobre, il a joué un rôle clé dans la mobilisation en faveur d'Israël. Décrivant l'opération Al-Aqsa Flood comme des "atrocités barbares" qui constituaient un "affront à l'humanité elle-même", Menéndez a prononcé un discours passionné au Sénat, dans lequel il s'est adressé directement à Biden, déclarant :
"Monsieur le Président, face à un mal innommable, nous ne devons pas mâcher nos mots. Nous ne devons pas faiblir dans notre détermination. Chacun d'entre nous au sein de cette chambre a la responsabilité morale de s'exprimer - sans équivoque et sans réserve - en se tenant aux côtés d'Israël et de son peuple. Cela fait 31 ans que je suis dévoué à cette cause au sein du Congrès".
Il a ensuite affirmé qu'Israël et les États-Unis étaient intrinsèquement liés et avaient été fondés sur les mêmes principes.
Menéndez a également suscité la controverse après avoir demandé que les États-Unis aident Israël à "éliminer le Hamas de la surface de la Terre", alors même qu'Israël rasait Gaza par des bombardements massifs.
En octobre, il a coparrainé une résolution du Sénat "aux côtés d'Israël contre le terrorisme" qui a été adoptée à l'unanimité, sans aucun désaccord.
N°3 MITCH MCCONNELL, 1 953 160 $
Le chef de la minorité du Sénat est l'un des hommes politiques les plus puissants des États-Unis et a usé de son influence pour tenter de faire adopter une législation criminalisant le BDS. Il a décrit cette tactique pacifique comme "une forme économique d'antisémitisme qui vise Israël".
McConnell est connu pour être très proche du Premier ministre Netanyahou et a soutenu un projet de loi condamnant les Nations unies et appelant les États-Unis à continuer d'opposer leur veto à toute résolution de l'ONU critiquant Israël. Le mois dernier, il s'est fermement opposé aux mesures prises en vue d'appliquer les lois américaines et internationales fondamentales sur les livraisons d'armes à Israël.
En vertu de la législation américaine en vigueur, Washington a le devoir de cesser de fournir des armes aux pays commettant de graves violations des droits de l'homme. McConnell a toutefois déclaré qu'il serait "ridicule" d'appliquer ces normes à Israël, expliquant que :
"Notre relation avec Israël est la relation de sécurité nationale la plus intime que nous ayons avec n'importe quel pays du monde, et conditionner, en fait, notre assistance à Israël au respect de nos normes me semble totalement inutile... Il s'agit d'une démocratie, d'un de nos grands alliés, et je ne pense pas que nous ayons besoin de conditionner le soutien que, j'ose l'espérer, nous apporterons très bientôt à Israël."
McConnell a reçu près de 2 millions de dollars de la part de groupes pro-israéliens.
N°4 CHUCK SCHUMER, 1 725 324 $
Le prochain sur la liste est l'adversaire démocrate de McConnell, le leader de la majorité au Sénat Chuck Schumer, lequel a reçu plus de 1,7 million de dollars de la part de groupes de lobbying israéliens. Ces dernières semaines, Schumer a pris l'initiative de détourner la conversation publique des crimes israéliens pour l'orienter vers une prétendue montée de l'antisémitisme aux États-Unis. "Pour nous, le peuple juif, la montée de l'antisémitisme est une véritable crise. Un incendie déclenché par cinq alarmes qui doit être éteint", a déclaré le sénateur de New York, ajoutant que "les juifs américains se sentent pointés du doigt, ciblés et isolés. À bien des égards, nous nous sentons seuls".
L'idée que la haine antisémite explose aux États-Unis provient en grande partie d'un rapport publié par l'Anti-Defamation League (ADL), qui affirme que les incidents antisémites ont augmenté de 337 % depuis le 7 octobre. Toutefois, le fait que 45 % de ces incidents "antisémites" recensés par l'ADL sont des marches pro-palestiniennes et pro-paix appelant à un cessez-le-feu, y compris celles menées par des groupes juifs tels que If Not Now ou Jewish Voice for Peace, est caché dans les petits caractères. (MintPress a récemment publié une enquête sur les chiffres truqués de l'ADL et sur ses antécédents de travail pour Israël et d'espionnage des groupes progressistes américains).
Schumer, cependant, a délibérément tenté de confondre l'opposition au bombardement par Israël de ses voisins avec le racisme antijuif, en écrivant :
"Aujourd'hui, trop d'Américains exploitent les arguments contre Israël et se dirigent vers un antisémitisme virulent. La normalisation et l'intensification de cette montée de haine est le danger que beaucoup de Juifs redoutent le plus".
Il est même allé jusqu'à qualifier d'antisémite Dave Zirin, un journaliste juif soutenant la justice pour les Palestiniens.
En tant que chef de la majorité au Sénat, Schumer a usé de son influence pour faire adopter des programmes d'aide militaire à Israël, alors même que ce pays mène des actions que beaucoup qualifient de crimes de guerre, écrivant ceci :
"L'une des tâches les plus importantes que nous devons accomplir est de présenter et d'adopter un projet de loi de financement afin de garantir que nous, ainsi que nos amis et partenaires en Ukraine, en Israël et dans la région indo-pacifique, disposions des capacités militaires nécessaires pour affronter et dissuader nos adversaires et nos concurrents".
Il a ajouté que "les sénateurs doivent être prêts à rester à Washington jusqu'à ce que nous ayons terminé notre tâche" et qu'ils doivent s'attendre à travailler "de longues journées et nuits, voire des week-ends en décembre", jusqu'à ce que l'accord soit conclu.
N°5 STENY HOYER, 1 620 294 $
L'ancien leader de la majorité à la Chambre des représentants est l'un des plus fervents partisans d'Israël au sein de la Chambre des représentants. Hoyer a exigé que "le Congrès finance Israël immédiatement et sans condition", donnant ainsi à l'administration Netanyahou le feu vert pour agir à sa guise.
Ce natif du Maryland, ardent sioniste, a expliqué qu'il pensait que :
"...[L]e devoir de la communauté mondiale est de réserver une terre, une terre qu'Israël occupe depuis des millénaires, et de dire : ceci est votre lieu sûr, ceci est votre lieu de souveraineté, ceci est votre lieu de sécurité...".
Au début du mois, Hoyer a également voté en faveur d'un projet de loi stipulant que l'antisionisme est intrinsèquement antisémite, déclarant ainsi que toute critique d'Israël est invalide et raciste.
Hoyer a reçu plus de 1,6 million de dollars de dons de la part de groupes de pression pro-israéliens.
6 TED CRUZ, 1 29 ,194 $
Au cours de sa carrière, le républicain texan a reçu 1,3 million de dollars du lobby israélien. Après le 7 octobre, Cruz est passé à l'action en annonçant qu'il était "essentiel" que chaque Américain soutienne Israël "à 100 %".
"Israël va être diabolisé par les démocrates dans les médias corrompus actuels. Nous devons dire clairement que le Hamas utilise des boucliers humains et qu'Israël a le droit de se défendre", a-t-il déclaré, reprenant de nombreux points de discussion classiques des pro-israéliens.
Cruz est également allé plus loin dans sa défense des crimes israéliens lors dune interview étrange avec Ryan Grim de Breaking Points. Lorsqu'on lui a demandé s'il s'opposait aux responsables israéliens qui suggéraient une attaque nucléaire contre Gaza, Cruz a répondu :
"Je ne condamne aucune des actions du gouvernement israélien. Le gouvernement israélien ne vise pas les civils ; il vise des cibles militaires... Il n'y a aucune armée sur la planète, y compris l'armée américaine, qui se donne autant de mal que l'armée israélienne pour éviter les pertes civiles".
Lorsqu'il a été confronté à des déclarations de l'IDF réfutant directement son point de vue, notant que leur objectif est de causer des dommages et non de faire preuve de précision, Cruz a retourné sa réponse en disant : "Oui, causer des dommages au Hamas, aux terroristes". Et lorsque Grim lui a présenté d'autres déclarations de hauts fonctionnaires de l'IDF contredisant explicitement sa déclaration précédente, Cruz a rétorqué : "Ce n'est tout simplement pas vrai. Ils ciblent les terroristes", défendant ainsi les FDI contre elles-mêmes.
N°7 RON WYDEN, 1 279 376 $
Le sénateur Ron Wyden (D-OR) est depuis longtemps l'un des plus fervents défenseurs d'Israël à Washington, soutenant la décision du président Trump de déplacer l'ambassade des États-Unis à Jérusalem et s'opposant au BDS sous toutes ses formes.
En 2017, il a coparrainé un projet de loi qui a fait des Américains un crime fédéral, passible d'une peine de prison maximale de 20 ans, pour toute participation ou même encouragement à des boycotts contre Israël et les colonies israéliennes illégales.
En ce qui concerne les colonies, il a été l'un des plus fervents opposants à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui les qualifie de "violation flagrante" du droit international.
Pour ses efforts, Wyden a reçu 1 279 376 dollars de la part de groupes pro-israéliens.
N°8 DICK DURBIN, 1 126 020 $
D'une certaine manière, Dick Durbin doit sa carrière politique au lobby israélien. En 1982, cet obscur professeur d'université a bénéficié de l'argent de l'AIPAC pour battre le candidat sortant Paul Findley, fervent défenseur du peuple palestinien.
Le démocrate de l'Illinois a appelé à une aide militaire immédiate à Israël et a cosigné une résolution du Sénat réaffirmant le soutien de Washington au "droit à l'autodéfense" d'Israël au lendemain du 7 octobre.
Malgré cela, il a irrité une partie du public pro-israélien en soutenant les initiatives du président Obama visant à réduire les tensions avec l'Iran et s'est à présent prononcé en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
N°9 JOSH GOTTHEIMER, 1 109 370 $
Bien qu'il ne soit en poste que depuis 2017, Gottheimer a déjà reçu plus de 1,1 million de dollars de la part de groupes de lobbying pro-israéliens. Le membre du Congrès du New Jersey a servi de chien d'attaque pro-israélien à Washington, en coparrainant le projet de loi assimilant toute opposition à la politique du gouvernement israélien à de l'antisémitisme et en introduisant une législation visant à bloquer et à criminaliser le boycott de l'État d'Israël.
Dans le sillage du 7 octobre, Gottheimer a tenté d'annuler un certain nombre de personnalités publiques. Ainsi, au début du mois, il a tenté de faire pression sur l'université Rutgers pour qu'elle annule un événement sur la Palestine auquel participaient l'ancien présentateur de CNN Marc Lamont Hill et l'organisateur et journaliste Nick Estes, tous deux soutenant les droits des Palestiniens et la création d'un État palestinien.
Gottheimer a même provoqué des dissensions au sein de son propre parti, en s'attaquant à la petite aile progressiste des démocrates qui n'ont pas respecté la ligne de conduite à l'égard d'Israël et du Hamas.
"La nuit dernière, 15 de mes collègues démocrates ont voté CONTRE le fait de soutenir notre allié Israël et de condamner les terroristes du Hamas qui ont brutalement assassiné, violé et kidnappé des bébés, des enfants, des hommes, des femmes et des personnes âgées, y compris des Américains. Ils sont méprisables et ne parlent pas au nom de notre parti", a-t-il écrit, faisant un certain nombre d'affirmations hautement incendiaires et pour le moins contestables.
N°10 SHONTEL BROWN, 1 028 686 $
Aucune autre affaire politique ne révèle peut-être autant le pouvoir du lobby israélien que celle de Shontel Brown. En 2021, Nina Turner, socialiste démocrate, coprésidente nationale de la campagne électorale de Bernie Sanders en 2020 et avocate déclarée de la justice en Palestine, s'est présentée aux élections dans la 11ème circonscription du Congrès de l'Ohio. Son adversaire était le peu connu mais résolument pro-israélien Brown.
Brown a reçu plus d'argent pro-israélien que n'importe quel autre politicien au niveau national au cours de ce cycle électoral de deux ans, ce qui l'a aidée à surmonter un déficit à deux chiffres dans les sondages pour battre Turner. Plus d'un million de dollars ont été dépensés pour couvrir Cleveland de publicités d'attaque contre Turner. Dans son discours d'acceptation, Brown a fait l’éloge d'Israël et a ensuite remercié la communauté juive de l'avoir "aidée à franchir la ligne d'arrivée".
Depuis, elle a soutenu les actions israéliennes à Gaza et rejeté l'idée qu'Israël était un État apartheid, écrivant :
"Soyons clairs : Israël n'est pas un État d'apartheid. Toute autre interprétation erronée vise à délégitimer Israël, une démocratie robuste, et ne fera qu'alimenter la montée de l'antisémitisme. Je plaiderai toujours en faveur d'une relation forte entre les États-Unis et Israël, fondée sur nos valeurs communes".
UNE FORCE OBSCURE DANS LA POLITIQUE AMÉRICAINE
Le groupe le plus connu et probablement le plus influent de la coalition informelle appelée lobby israélien est l'AIPAC. Avec un personnel d'environ 400 personnes et des revenus annuels qui dépassent souvent les 100 millions de dollars, l'organisation est une force conservatrice gigantesque dans la politique américaine, qui inonde le système de sommes d'argent colossales. Pire encore, le groupe ne divulgue pas les sources de son financement.
L'objectif déclaré de l'AIPAC est le suivant :
"Rendre l'amitié de l'Amérique avec Israël si solide, si garantie, si largement fondée et si fiable que même les profondes divisions de la politique américaine ne pourront jamais mettre en péril cette relation et la capacité de l'État juif à se défendre".
Pourtant, Israël est largement reconnu par des organismes internationaux tels que les Nations Unies et des groupes de défense des droits de l'homme tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch comme un État d'apartheid. Il exerce un contrôle quasi total sur la bande de Gaza qui, même avant l'attaque du 7 octobre, était une "prison à ciel ouvert" "invivable". C'est cet État et ces injustices que l'AIPAC et d'autres cherchent à soutenir aux États-Unis.
L'intransigeance américaine à l'égard d'Israël a contribué à en faire une nation paria, qui doit constamment opposer son veto aux résolutions de l'ONU et qui a perdu son droit de vote à l'UNESCO.
Non seulement l'AIPAC donne plus d'argent aux républicains qu'aux démocrates, mais il inonde également les caisses des démocrates conservateurs de fonds, en particulier lorsqu'ils sont confrontés à des candidats progressistes et pro-palestiniens.
En 2022, l'AIPAC a dépensé 2,3 millions de dollars pour tenter (en vain) d'empêcher la candidate de gauche Summer Lee d'être élue au Congrès. En revanche, il s'en est mieux sorti en Caroline du Nord, où 2 millions de dollars ont été versés à Valeria Foushee plutôt qu'à Nida Allam, la directrice de la campagne de Sanders en 2016. Par ailleurs, 1,2 million de dollars de dons à Henry Cuellar pourraient avoir été le facteur décisif d'une victoire extrêmement serrée sur l'activiste progressiste Jessica Cisneros dans la 28ème circonscription congressionnelle du Texas. Et un certain nombre d'éminents démocrates du Michigan ont affirmé que l’AIPAC leur avait offert 20 millions de dollars chacun pour faire la différence avec Rashida Tlaib, la seule Américaine d'origine palestinienne au Congrès.
"Il est certain que le lobby peut influencer les élections, mais il ne les gagne pas toutes", a déclaré Hixson, l'auteur de Architects of Repression : How Israel and Its Lobby Put Racism, Violence and Injustice at the Center of US Middle East Policy (Architectes de la répression : comment Israël et son lobby ont placé le racisme, la violence et l'injustice au centre de la politique américaine au Moyen-Orient) :
"Il cible tous les deux ans les progressistes de la Chambre des représentants susmentionnés, mais ne peut pas toujours dicter le résultat des élections locales. Ils obtiennent de meilleurs résultats lors de scrutins plus larges ; c'est pourquoi personne au Sénat, à l'exception de Bernie, ne s'attaque à eux. Lorsqu'il s'agit d'Israël, la plupart des hommes politiques américains sont des hypocrites crapuleux".
Pourtant, le récent refus de Bernie Sanders d'approuver un cessez-le-feu permanent (position défendue par la quasi-totalité du monde) lui a valu les louanges de l'AIPAC.
LA QUEUE EST-ELLE EN TRAIN DE MENAGER LE CHIEN ?
En tant que tel, l'AIPAC agit comme un rempart contre les changements politiques progressistes. Dans un environnement politique aussi divisé, peu de sujets politiques unissent les démocrates et les républicains, aussi bien qu'Israël et l'exclusion des personnalités anti-establishment. Comme l'a expliqué Hixson à MintPress :
"Excepté une poignée de progressistes (Bernie Sanders, Rashida Tlaib, Ilhan Omar, etc.), le Congrès américain donne invariablement au lobby tout ce qu'il veut, à savoir un financement massif et régulier du militarisme israélien et une série interminable de résolutions condamnant les ennemis internationaux d'Israël et ses détracteurs internes."
La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi ? Pourquoi Israël semble-t-il toujours bénéficier du soutien inconditionnel de Washington ? Le lobby est-il vraiment si performant ? Pourquoi tant de politiciens américains l'approuvent-ils ? Mazin Qumsiyeh, professeur à l'université de Bethléem, a déclaré à MintPress que Washington était rempli de carriéristes amoraux :
"Ils [les sénateurs et les membres du Congrès] ne croient pas à l'argument sioniste. Il s'agit d'intérêts strictement personnels : l'argent, une bonne couverture médiatique et l'absence de chantage, car les sionistes ont leurs sales secrets qu'ils pourraient dévoiler s'ils sortaient du rang".
Pourtant, Israël remplit également une fonction vitale pour l'empire américain. La région est non seulement géographiquement stratégique, mais elle abrite aussi les plus grandes ressources en hydrocarbures du monde. Washington a toujours fait du contrôle des flux de pétrole dans le monde une priorité absolue, et Israël l'aide à y parvenir. Sur le plan militaire, Israël sert d'intermédiaire aux États-Unis, qui confient leurs sales besognes à Tel-Aviv. Il représente donc un "51ème État" officieux et avantageux. Comme l’a dit Joe Biden en 1986 et comme il l'a régulièrement répété, Israël est le meilleur investissement des États-Unis. "S'il n'y avait pas d'Israël, les États-Unis d'Amérique devraient inventer un Israël pour protéger leurs intérêts dans la région", a-t-il ajouté.
De nombreuses autres nations ou industries ont fait du lobbying à Washington, D.C., mais peu se sont avérées aussi organisées ou aussi efficaces que le lobby pro-israélien. Néanmoins, l'opinion publique, en particulier parmi les jeunes, a commencé à s'en détourner. La fenêtre d'Overton se déplace ; le professeur Qumsiyeh a déclaré à MintPress.
"Lorsque je suis allé aux États-Unis pour la première fois en 1979, le citoyen moyen ne savait rien de la Palestine ou n'en connaissait qu'une image négative et déformée par Hollywood et des médias partiaux. Les choses ont changé", a-t-il ajouté.
Les choses ont en effet changé. Les rues des États-Unis ont été envahies par des manifestations contre l'agression israélienne. Des millions d'Américains ont participé à des manifestations de solidarité avec la Palestine, dont des centaines de milliers rien qu'à Washington, DC. Des célébrités se sont exprimées contre l'injustice. Les réseaux sociaux sont remplis de messages de sympathie à l'égard des habitants de Gaza. Là aussi, Israël et les groupes pro-israéliens ont tenté d'utiliser leur poids financier pour influencer le débat, mais avec un effet limité.
Heureusement pour Israël, du moins pour l'instant, il peut encore compter sur le soutien inébranlable de hauts responsables politiques américains, dont les poches sont remplies d'argent de l'AIPAC, et qui détournent leur regard tandis qu'Israël perpètre un nouveau génocide contre la Palestine.
Alan MacLeod est rédacteur principal pour MintPress News. Après avoir terminé son doctorat en 2017, il a publié deux livres, Bad News From Venezuela : Twenty Years of Fake News and Misreporting and Propaganda in the Information Age: Still Manufacturing Consent, ainsi qu'un certain nombre d'articles universitaires. Il a également contribué à FAIR.org, The Guardian, Salon, The Grayzone, Jacobin Magazine et Common Dreams.
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Pour aller plus loin …
L’argent du sang: découvrez les 20 plus grandes entreprises qui profitent des guerres perpétuelles
Les dépenses militaires augmentent dans le monde entier et, en 2017, elles ont augmenté de 1,1 %, selon l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm.
Par Samuel Stebbins & Evan Comen, le 21 février 2019, USA Today
Les dépenses d’armement des États-Unis ont augmenté de 9,6 milliards de dollars, ce qui a entraîné la hausse mondiale et consolidé de loin le statut des États-Unis en tant que premier pourvoyeur de dépenses militaires dans le monde.
Les dépenses de guerre des États-Unis sont enracinées dans le "nouveau capitalisme du Pentagon" de l’après-guerre qui a fini par être connu sous le nom de complexe militaro-industriel.
Ce modèle, révolutionné par le chef d’état-major de l’armée de l’époque, puis par le président Dwight D. Eisenhower, a fait en sorte que la capacité de recherche scientifique, technologique et industrielle des États-Unis devienne une «composante organique de notre structure militaire» dans des conditions d’urgence nationale, donnant ainsi un double usage à l’économie civile. Le modèle a finalement donné naissance à la base économique civilo-militaire tentaculaire, ou "complexe militaro-industriel", que Eisenhower a critiqué dans son discours d’adieu à la nation en 1961.
L’industrie civile, la science et le monde universitaire ont été utilisés aux côtés d’un budget de guerre exorbitant et en perpétuelle expansion pour garantir l’état de conflit sans fin du ministère de la Défense avec les ennemis de la guerre froide, rendant le monde sûr pour le règne incontesté des États-Unis tout en vampirisant l’économie américaine chaque fois que des dépenses militaires «keynésiennes» supplémentaires par Washington étaient nécessaires.
Le principal bénéficiaire du modèle a été l’industrie de la défense américaine. Les États-Unis abritent aujourd’hui cinq des dix plus grands entrepreneurs militaires du monde, les entreprises basées aux États-Unis représentant 57 % des ventes totales d’armes des 100 plus grands entrepreneurs de défense du monde, selon les données SIPRI analysées par USA Today.
Des entreprises comme Lockheed Martin, qui a réalisé 44,9 milliards de dollars en ventes d’armes en 2017, tirent des revenus du seul gouvernement américain, ce qui représente plus que les budgets annuels combinés de l’Internal Revenue Service (IRS) et de l’Environmental Protection Agency (EPA).
Pendant ce temps, un certain nombre d’autres entreprises à travers le monde ont tiré de beaux profits du commerce mondial des armes, dont beaucoup sont utilisées pour commettre d’horribles atrocités et crimes contre l’humanité sur des champs de bataille comme celui du Yémen.
Selon une nouvelle analyse des données du SIPRI par 24/7 Wall St, les entreprises suivantes ont tiré le plus d’argent de la dépendance des gouvernements aux dépenses de guerre et de la demande d’armes dans les zones de conflit partout dans le monde
20. Textron :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 4,1 milliards de dollars
Ventes totales : 14,2 milliards de dollars
Profit : 1,2 milliard de dollars
Employés : 35 000
Textron, basée à Providence, Rhode Island, est l’une des 11 sociétés américaines à figurer parmi les plus grands sous-traitants mondiaux de la défense. L’entreprise se classe au 20e rang des entreprises qui profitent le plus de la guerre en 2017 avec 4 milliards de dollars en ventes d’armes par l’entremise de ses filiales, dont Bell Helicopter et Textron Systems, et bien que la majorité des revenus de Textron proviennent de transactions aux États-Unis et au Canada, l’entreprise fait également affaire au Moyen-Orient, en Asie et en Europe. Les produits de défense de Textron comprennent les véhicules blindés, les avions sans pilote et les hélicoptères d’attaque.
Bien qu’elle soit l’une des plus grandes entreprises de défense au monde, Textron tire plus de 70 % de ses revenus de transactions commerciales. Les marques d’aéronefs des filiales non militaires de la société comprennent Cessna et Beechcraft.
19. Groupe naval :
Pays : France
Ventes d’armes : 4,1 milliards de dollars
Ventes totales : 4,2 milliards de dollars
Profit : 36,5 millions de dollars
Employés : 13 429
Le conglomérat industriel français Naval Group a vendu pour 4,1 milliards de dollars d’armes en 2017, soit l’une des entreprises les plus importantes au monde. L’une des plus anciennes entreprises de cette liste, les activités du Groupe Naval remontent au début du XVIIe siècle, lorsque le groupe a construit les flottes méditerranéenne et atlantique de la Marine nationale. Aujourd’hui, le Groupe Naval est le premier fournisseur de systèmes de défense navale en Europe.
Parmi les réalisations majeures de l’histoire de l’entreprise, mentionnons le lancement de La Gloire, la première frégate à vapeur à armature métallique, en 1858, et le lancement du Redoutable, le premier sous-marin nucléaire balistique, en 1967. Au cours des dernières années, certains des contrats les plus lucratifs de l’entreprise comprennent la livraison de la frégate FREMM Tahya Misr à la marine égyptienne, achevée en 2015, et l’engagement de construire 12 sous-marins pour la Royal Australian Navy, attribuée en 2016.
18. Leidos :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 4,4 milliards de dollars
Ventes totales : 10,2 milliards de dollars
Profit : 242,0 millions de dollars
Employés : 31 000
Près de la moitié des 10,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires de Leidos, société technologique basée en Virginie, en 2017, provenait de sa division défense et renseignement. Les services de l’entreprise comprennent l’infrastructure informatique, l’analyse de données, la cybersécurité, la logistique, le développement et la maintenance de véhicules et d’équipements de surveillance, ainsi que la consultation. Ses clients dans le domaine de la défense comprennent l’U.S. Air Force, l’armée de terre, la marine et l’OTAN.
Bien que la majorité des revenus de l’entreprise proviennent de contrats à l’extérieur de l’industrie de la défense, l’histoire de l’entreprise avec le gouvernement fédéral remonte presque à sa fondation en 1969. L’année suivante, Leidos a remporté un contrat avec l’Agence nucléaire de défense, maintenant connue sous le nom de «Defense Threat Reduction Agency».
17. Rolls-Royce :
Pays : Royaume-Uni
Ventes d’armes : 4,4 milliards de dollars
Ventes totales : 19,3 milliards de dollars
Profit : 5,3 milliards de dollars
Employés : 50 000
Rolls-Royce Holdings est distincte de Rolls-Royce Motor Cars, le constructeur automobile de luxe, qui a vendu la marque et le logo Rolls-Royce au groupe allemand BMW en 1998. Alors que Rolls-Royce Holdings a vendu pour 4,4 milliards de dollars de produits et services militaires en 2017 – ce qui en fait le 17e plus grand entrepreneur de défense au monde – la fabrication d’armes représente une part relativement faible des revenus totaux de l’entreprise. Aujourd’hui, la plus grande partie des revenus de Rolls-Royce Holdings provient de l’aérospatiale civile, suivie des systèmes électriques, de l’aérospatiale de défense, de la marine et de la technologie nucléaire.
Parmi les principaux contrats de Rolls-Royce dans le domaine de la défense en 2017, mentionnons les renouvellements avec le département de la Défense des États-Unis pour le soutien d’environ 3 000 moteurs d’avions comme le C-130 Hercules et le T-45 Goshawk, et les commandes de moteurs de la Force d’autodéfense du Japon pour sa nouvelle flotte de V-22 Osprey.
16. Honeywell International :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 4,5 milliards de dollars
Ventes totales : 40,5 milliards de dollars
Profit : 1,7 milliard de dollars
Employés : 114 000
La société Honeywell International, basée au New Jersey, vend ses logiciels et ses services de conseil dans un large éventail d’industries, notamment les soins de santé, le pétrole et le gaz, la fabrication et l’industrie. En outre, les contrats de défense ont représenté environ 11 % du chiffre d’affaires de l’entreprise en 2017. Depuis des décennies, Honeywell a passé un contrat avec l’armée américaine pour développer des systèmes d’armes à plus longue portée, des systèmes d’exploitation pour véhicules aériens sans pilote et des systèmes de navigation de missiles. L’entreprise a également fabriqué plus de 6 000 moteurs T55 que l’Armée de terre utilise dans son célèbre hélicoptère Chinook de transport lourd. L’entreprise entretient un partenariat permanent avec l’Armée de terre pour l’entretien et la révision des moteurs.
Honeywell a également des contrats de défense avec des gouvernements étrangers, signant un accord avec le Royaume-Uni en 2016 pour l’installation de systèmes de navigation dans les véhicules blindés de combat AJAX de l’armée britannique.
15. United Shipbuilding Corp.
Pays : Russie
Ventes d’armes : 5,0 milliards de dollars
Ventes totales : 5,6 milliards de dollars
Profit : 101,0 millions de dollars
Employés : 80 000
La United Shipbuilding Corporation a été créée en mars 2007 conformément à un décret du président russe Vladimir Poutine. En 2017, l’entrepreneur public de la défense a vendu pour 5 milliards de dollars d’armes, ce qui le place au troisième rang de toutes les entreprises russes et parmi les plus importantes au monde. Les ventes d’armes ont représenté 89 % du chiffre d’affaires total d’USC pour l’année.
En juillet 2014, l’USC a été ajoutée à une liste de sociétés interdites d’activité aux États-Unis par le département du Trésor américain. Les sanctions ont été imposées en réponse au soi disant soutien continu de la Russie aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine.
14. United Aircraft Corp :
Pays : Russie
Ventes d’armes : 6,4 milliards de dollars
Chiffre d’affaires total : 7,7 milliards de dollars
Bénéfice : 325,3 millions de dollars
Employés : 98 000
Depuis l’éclatement de l’Union soviétique en 1991, la Russie est en transition vers une économie privatisée. L’industrie de la défense, cependant, demeure presque entièrement la propriété de l’État. La United Aircraft Corporation a été créée par décret du président russe Vladimir Poutine au début de 2006. Bien que l’entreprise fabrique des avions civils et spéciaux, plus de 80 % de ses revenus de 7,7 milliards de dollars en 2017 proviennent de la vente d’armes. Les avions militaires de l’UAC comprennent des avions de combat MiG, Sukhoi et Yak. Bien que basée en Russie, UAC a des partenaires en Inde et en Italie.
13. Huntington Ingalls Industries :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 6,5 milliards de dollars
Chiffre d’affaires total : 7,4 milliards de dollars
Bénéfice : 479,0 millions de dollars
Employés : 38 000
Le constructeur naval Huntington Ingalls Industries de Newport News, en Virginie, est le seul fabricant de porte-avions à propulsion nucléaire aux États-Unis et est responsable de 70 % de la flotte maritime actuelle de la Marine américaine. Selon le SIPRI, HII a rapporté 6,5 milliards de dollars en revenus de la défense en 2017, soit le huitième plus grand nombre d’entreprises américaines et le treizième dans le monde. Parmi les principaux contrats attribués à HII en 2017, mentionnons la modernisation du destroyer de missiles guidés de classe Arleigh Burke, Jack H. Lucas, le développement de nouveaux sous-marins de classe Columbia de la marine américaine et la prestation de services de nettoyage des déchets nucléaires au Los Alamos National Laboratory au Nouveau Mexique.
En plus de fabriquer des porte-avions et des sous-marins à propulsion nucléaire, des véhicules de combat de surface, des véhicules d’assaut et de transport amphibies et des garde-côtes, HII offre des services de solutions techniques dans des domaines tels que les technologies de l’information et le génie pétrolier et gazier. Les activités non liées à la défense ont représenté 13 % du chiffre d’affaires de HII en 2017.
12. L-3 Technologies :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 7,8 milliards de dollars
Ventes totales : 9,8 milliards de dollars
Profit : 693,0 millions de dollars
Employés : 31 000
L-3 Communications a changé son nom pour L-3 Technologies le 31 décembre 2016. Selon les estimations du SIPRI, les ventes d’armes de 7,8 milliards de dollars réalisées par l’entreprise en 2017 sont restées pratiquement inchangées par rapport à l’année précédente. Les activités de la société comprennent des produits et services de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Australie. La technologie de communication de l’entreprise est intégrée aux drones Predator et Global Hawk et est utilisée dans l’infrastructure de communication de l’armée américaine. L-3 conçoit également des systèmes de distribution d’énergie et des technologies de communication utilisés par les sous-marins de classe Virginia de la marine américaine.
En 2017, les contrats avec les gouvernements étrangers ont totalisé 1,4 milliard de dollars en ventes, une fraction des 6,3 milliards de dollars en contrats L-3 avec le Département de la Défense.
11. United Technologies Corp :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 7,8 milliards de dollars
Ventes totales : 59,8 milliards de dollars
Bénéfice : 4,9 milliards de dollars
Employés : 240 000
En grande partie par l’intermédiaire de ses filiales Collins Aerospace et Pratt & Whitney, United Technologies est l’un des plus importants entrepreneurs de défense au monde. Collins Aerospace conçoit et vend des systèmes avancés pour les hélicoptères militaires, y compris des treuils de sauvetage, des systèmes de pilotage automatique et des systèmes d’alerte d’armes à guidage laser. Pratt & Whitney conçoit et fabrique des moteurs actuellement utilisés par 34 armées dans le monde. Dans l’armée américaine, les chasseurs à réaction F-22 Raptor, F-16 et F-15, ainsi que le C-17 Globemaster III, ne sont que quelques exemples d’avions militaires équipés de moteurs Pratt & Whitney.
Fin 2018, United Technologies a annoncé son intention de se scinder en trois sociétés indépendantes. La division de défense de l’entreprise restera sous le nom de United Technologies, tandis que la société Otis Elevator Company et la société Carrier HVAC se sépareront en entités indépendantes.
10. Almaz-Antey :
Pays : Russie
Ventes d’armes : 8,6 milliards de dollars
Ventes totales : 9,1 milliards de dollars
Profit : 422,6 millions de dollars
Employés : 129 000
Fondé en 2002 sous la direction du président russe Vladimir Poutine, Almaz-Antey est le plus grand entrepreneur public connu dans le monde en matière de défense, en termes de revenus. Almaz-Antey fabrique principalement des systèmes de missiles sol-air destinés à l’armée russe. En raison de l’augmentation de la demande intérieure et étrangère, les ventes de bras d’Almaz-Antey ont augmenté de 17 % entre 2016 et 2017, l’une des plus fortes augmentations de toutes les entreprises de défense. Selon le SIPRI, l’entrepreneur basé à Moscou a vendu 8,6 milliards de dollars d’armes en 2017. Il s’agissait de la plus grande entreprise russe et de la dixième plus importante au monde – la position la plus élevée occupée par une entreprise russe depuis que le SIPRI a commencé à suivre les ventes internationales d’armes.
En juillet 2014, Almaz-Antey a été ajoutée à la liste des entreprises interdites de faire affaire avec les États-Unis par le département du Trésor américain. Les sanctions ont été imposées contre la société pour son implication dans le soi disant soutien de la Russie aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine.
9. Leonardo :
Pays : Italie
Ventes d’armes : 8,9 milliards de dollars
Chiffre d’affaires total : 13,0 milliards de dollars
Bénéfice : 310,3 millions de dollars
Employés : 45 134
Du nom de l’homme de la Renaissance né en Toscane, Leonardo est la seule entreprise italienne à figurer parmi les plus grands entrepreneurs de la défense du monde. L’entreprise offre des produits et services dans de nombreux secteurs de la défense, notamment l’électronique terrestre et navale, les systèmes d’information, les hélicoptères, les avions à réaction et les véhicules aériens télépilotés. Leonardo fabrique également des systèmes d’armes, des torpilles et des munitions pour l’artillerie navale et terrestre. Les produits et services Leonardo sont utilisés dans 150 pays. Après l’Italie, les principaux clients de l’entreprise sont le Royaume-Uni, les États-Unis et la Pologne.
8. Thales :
Pays : France
Ventes d’armes : 9,0 milliards de dollars
Ventes totales : 17,8 milliards de dollars
Bénéfice : 931,1 millions de dollars
Employés : 65 000
Cet entrepreneur basé à Paris, qui offre des produits et services dans les domaines de la défense terrestre, aérienne, maritime et cyberdéfense, est passé du neuvième plus grand entrepreneur de défense du monde en 2016 au huitième en 2017 après que ses ventes totales d’armes aient bondi de 7 %, passant de 8,4 milliards à 9,0 milliards. A la fin de l’année dernière, la société a annoncé un accord avec la Marine nationale pour l’installation de sept nouveaux systèmes radar sur les frégates pour le contrôle des tirs de missiles. Lorsqu’ils seront publiés, les chiffres de 2018 pourraient montrer une croissance encore plus forte pour l’entreprise. Au premier trimestre de 2018, la valeur de toutes les commandes a augmenté de 34 % par rapport au premier trimestre de 2017.
7. Groupe Airbus :
Pays : Transeuropéen
Ventes d’armes : 11,3 milliards de dollars
Ventes totales : 75,2 milliards de dollars
Bénéfice : 3,3 milliards de dollars
Employés : 133 671
Bien que l’activité principale de l’entreprise se concentre sur les avions commerciaux et privés, Airbus est le deuxième plus grand entrepreneur de défense en Europe. Airbus a reçu des commandes pour plus de 600 de ses avions de combat Eurofighter Typhoon de plusieurs pays, dont l’Autriche, l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar. La société a également pris des centaines de commandes pour ses avions de transport A400M et C295. Airbus fabrique des dispositifs de communication sécurisée pour une liste de clients incluant l’OTAN et la Marine nationale française. Comme de nombreuses autres entreprises figurant sur cette liste, Airbus est impliquée dans la cybersécurité et a travaillé avec les ministères de la défense de plusieurs pays européens pour protéger les systèmes vulnérables des cybermenaces.
6. General Dynamics Corp :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 19,5 milliards de dollars
Ventes totales : 31,0 milliards de dollars
Profit : 2,9 milliards de dollars
Employés : 105 600
Incorporée en 1952, General Dynamics a vendu un large éventail d’armements, y compris des missiles, des navires de guerre, des sous-marins et des fusées à toutes les branches de l’armée américaine depuis ses débuts. En 2017, l’entrepreneur Falls Church, en Virginie, a vendu pour 19,5 milliards de dollars d’armes, ce qui en fait la cinquième entreprise américaine en importance et la sixième entreprise mondiale en importance. En 2017, la société a obtenu un contrat de 5,1 milliards de dollars pour la conception et le développement d’un prototype du sous-marin de la classe Columbia et a livré la dernière itération du char Abrams à l’armée américaine. GD est également à l’origine des nouveaux destroyers à missiles guidés de classe Arleigh Burke et Zumwalt, développés et construits dans son usine de Bath, Maine. Comme un certain nombre d’autres entreprises figurant sur cette liste, GD fournit également des produits et services de communication, d’informatique et de cybersécurité.
5. Northrop Grumman Corp :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 22,4 milliards de dollars
Chiffre d’affaires total : 25,8 milliards de dollars
Profit : 2,0 milliards de dollars
Employés : 85 000
L’entreprise maintenant connue sous le nom de Northrop Grumman a été fondée à Hawthorne, en Californie, en 1939. L’entreprise a construit son premier avion, le bombardier de patrouille N-3PB, pour l’armée de l’air norvégienne en 1940, et s’est depuis développée dans quatre secteurs d’activité principaux : systèmes aérospatiaux, systèmes d’innovation, systèmes de mission et services technologiques. Northrop Grumman a été le pionnier du concept Flying Wing – un avion sans queue ni fuselage définitif dans lequel la majeure partie de l’équipage, de la charge utile et de l’équipement se trouve dans la structure de l’aile principale – et a intégré cette technologie à sa ligne de bombardiers furtifs B-2.
Selon le SIPRI, Northrop Grumman a réalisé 22,4 milliards de dollars de ventes d’armes en 2017, ce qui en fait la quatrième entreprise en importance aux États-Unis et la cinquième dans le monde. Parmi les principaux contrats remportés par Northrop Grumman en 2017, mentionnons un contrat de 750 millions de dollars pour fournir des services d’entretien à la flotte d’avions de mission électronique spéciale de l’armée américaine et un contrat de 265 millions de dollars pour assurer l’entretien et le soutien logistique du système Battlefield Airborne Communications Node de l’armée américaine.
4. BAE Systems :
Pays : Royaume-Uni
Ventes d’armes : 22,9 milliards de dollars
Ventes totales : 23,5 milliards de dollars
Profit : 1,1 milliard de dollars
Employés : 83 200
BAE Systems est le plus grand entrepreneur de défense basé au Royaume-Uni, et le quatrième au monde. La société construit des véhicules de combat terrestre – dont le Challenger 2, le char de combat principal de l’armée britannique et de l’armée royale d’Oman – pour différentes situations et clients. La société en est également aux premières années d’un contrat de dix ans avec la Royal Air Force du Royaume-Uni pour le soutien de sa flotte d’avions de chasse Typhoon, et elle participe au développement continu de l’avion de chasse F-35 en partenariat avec les sociétés américaines Northrop Grumman et Lockheed Martin.
Alors que de nombreuses autres entreprises figurant sur cette liste ont également des accords lucratifs avec des clients privés et commerciaux, 98 pour cent du chiffre d’affaires de BAE Systems en 2017 provenait des ventes d’armes.
3. Raytheon :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 23,9 milliards de dollars
Chiffre d’affaires total : 25,3 milliards de dollars
Profit : 2,0 milliards de dollars
Employés : 67 000
Troisième plus grand entrepreneur de défense au monde, Raytheon est un fabricant d’armes de précision à longue portée et de défense antimissile dont le siège social se trouve à Waltham, Massachusetts. Avec des clients dans plus de 80 pays, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 25,3 milliards de dollars en 2017, dont 94 pour cent provenaient de la vente d’armes et de contrats de défense. Les États-Unis et bon nombre de leurs alliés comptent sur les radars et les intercepteurs de missiles balistiques de la compagnie dans le cadre de leur stratégie de défense. Raytheon fabrique également une large gamme de missiles guidés de précision air-sol, sol-air, air-air et sol-sol, ainsi que des bombes, torpilles et viseurs tactiques pour armes légères.
2. Boeing :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 26,9 milliards de dollars
Ventes totales : 93,4 milliards de dollars
Bénéfice : 8,2 milliards de dollars
Employés : 153 000
Boeing a réalisé 26,9 milliards de dollars de ventes d’armes en 2017, selon le SIPRI, la deuxième plus grande entreprise au monde. Les contrats de défense représentaient 29 % du chiffre d’affaires de Boeing, soit une part bien inférieure à celle de la plupart des entreprises parmi les 10 plus grands sous-traitants militaires du monde. Une grande partie des revenus de Boeing provient des avions commerciaux tels que les 737, 747, 767, 777 et 787. En 2017, Boeing a effectué 763 livraisons d’avions commerciaux – un record de l’industrie – et a remporté plus de 900 commandes pour faire passer son carnet de commandes à 5 864 avions.
Boeing a remporté en 2017 la première commande internationale, en provenance du Japon, d’un avion ravitailleur KC-46, dont la conception est basée sur l’avion commercial 767. Parmi les autres contrats majeurs dans le domaine de la défense et la poursuite de contrats antérieurs remportés par Boeing en 2017, citons la fabrication de 27 avions P-8 Poseidon, 36 chasseurs F-15 de pointe et 268 hélicoptères Apache.
1. Lockheed Martin Corp :
Pays : États-Unis
Ventes d’armes : 44,9 milliards de dollars
Ventes totales : 51,0 milliards de dollars
Profit : 2,0 milliards de dollars
Employés : 105 000
Lockheed Martin est de loin le plus grand entrepreneur de défense au monde. En 2017, la société Bethesda (Maryland) a conclu des contrats d’armement et de défense d’une valeur de 44,9 milliards de dollars, soit près du double des ventes d’armes de Boeing, le deuxième plus important entrepreneur de défense. La société fabrique une large gamme d’avions militaires, y compris les chasseurs F-16, F-22 et F-35, ainsi que des technologies sonar, des navires, des systèmes de défense antimissile et des missiles utilisés par la Marine. Plus de 35 milliards de dollars des ventes d’armes de Lockheed Martin en 2017 provenaient du gouvernement américain, soit plus que le budget total de l’Internal Revenue Service et de l’Environmental Protection Agency réunis.
On s’attend à ce que le chiffre d’affaires net ait augmenté encore plus au cours de l’exercice 2018. À la fin de 2018, l’entreprise a obtenu un contrat de 22,7 milliards de dollars pour 106 avions de chasse F-35 pour l’armée américaine et 89 autres pour les pays alliés.
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