❖ Tout ce que nous sommes censés croire
Gaza, Ukraine, Assange, politique, élections, "diplomatie", médias... Même si les super-riches ne sont pas visibles, les ficelles qu'ils tirent ne le sont que trop. Il est grand temps de nous libérer
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SOMMAIRE :
1 - Dans notre politique fictive, les ficelles tirées par les super-riches (ndr : et donc les puissants) ne sont que trop visibles - Jonathan Cook
2 - Tant que les puissants contrôlent l'opinion publique, les élections ne seront qu'imposture - Caitlin Johnstone
3 - Lire entre les lignes du New York Times au service de l'impérialisme - Deux exemples - Paul Street
À lire ou relire, cet article publié sur ce blog le 3 novembre 2023
4 - La fabrique du consentement : La guerre c'est la paix ...
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1- ➤ Dans notre politique fictive, les ficelles tirées par les super-riches (ndr : et donc les puissants) ne sont que trop visibles
Biden s'éloigne de la scène ou marche tel un robot sénile. Pourtant, nous sommes censés croire qu'il nous guide précautionneusement à travers les pièges nucléaires des guerres en série de l'Occident.
Par Jonathan Cook, le 15 juin 2024, Blog de l'auteur
Dans notre politique de l'illusion, les ficelles tirées par les super-riches ne sont que trop visibles
Nous vivons dans un monde où l'on fait semblant de faire de la politique, un monde où les ficelles tirées dans l'intérêt des super-riches deviennent chaque jour plus évidentes. Et pourtant, on attend de nous de faire comme si nous ne voyions pas ces fils. Plus étonnant encore, nombreux sont ceux qui semblent réellement aveugles à ce spectacle de marionnettes.
1- ➤ Le "leader du monde libre", le président Joe Biden, peut à peine maintenir son attention plus de quelques minutes sans s'éloigner du sujet ou sortir de la scène. Lorsqu'il doit se présenter devant les caméras, il le fait comme s'il auditionnait pour le rôle d'un robot sénile. Tout son corps est accaparé par la concentration dont il a besoin pour marcher droit.
Vidéo de 30’ : Énième absence de Joe Biden
Et pourtant, nous sommes censés croire qu'il actionne soigneusement les leviers de l'empire occidental, qu'il procède à des analyses extrêmement difficiles pour maintenir l'Occident libre et prospère, tout en contrôlant ses ennemis - la Russie, la Chine, l'Iran - sans provoquer de guerre nucléaire. Est-il vraiment capable de faire tout cela alors qu'il peine à mettre un pied devant l'autre ?
2- ➤ Une partie de ce délicat exercice d'équilibre diplomatique que Biden est censé mener, avec d'autres dirigeants occidentaux, est liée à l'opération militaire d'Israël à Gaza. La "diplomatie" occidentale, soutenue par des transferts d'armes, a permis le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens - pour la plupart des femmes et des enfants -, la famine progressive de 2,3 millions de Palestiniens pendant de nombreux mois et la destruction de 70 % du parc immobilier de l'enclave ainsi que de la quasi-totalité de ses principales infrastructures et institutions, y compris les écoles, les universités et les hôpitaux.
Vidéo de 30’ : Israël "a le droit" de priver Gaza d'eau, déclare Keir Starmer à la chaîne LBC
Et pourtant, nous sommes censés croire que Biden n'a aucune influence sur Israël, alors que ce dernier dépend entièrement des États-Unis pour les armes qu'il utilise pour détruire Gaza.
Nous sommes censés croire qu'Israël agit uniquement en "légitime défense" - même si la plupart des personnes tuées sont des civils non armés - et "élimine" le Hamas - même si le Hamas ne semble pas avoir été affaibli et même si les politiques israéliennes de famine feront des victimes parmi les jeunes, les personnes âgées et les personnes vulnérables bien avant qu'elles ne tuent un seul combattant du Hamas.
Nous sommes censés croire qu'Israël a un plan pour le "jour d'après" à Gaza qui ne ressemblera en rien au résultat que ces politiques semblent vouloir atteindre : rendre Gaza inhabitable afin que la population palestinienne soit contrainte de partir.
Et pour couronner le tout, nous sommes censés croire que les juges de la plus haute juridiction du monde, la Cour internationale de justice, ont montré qu'ils ne comprenaient pas la définition juridique du crime de génocide en déclarant qu'un cas "plausible" avait été présenté pour prouver qu'Israël commettait un génocide. Ou peut-être sont-ils animés par l'antisémitisme.
3- ➤ Pendant ce temps, les mêmes dirigeants occidentaux qui soutiennent le massacre par Israël de dizaines de milliers de civils palestiniens à Gaza, dont plus de 15 000 enfants, envoient des centaines de milliards de dollars d'armements à l'Ukraine pour aider ses forces armées. L'Ukraine doit être aidée, nous dit-on, parce qu'elle est victime d'une puissance voisine agressive, la Russie, déterminée à s'étendre et à voler des terres.
Et pourtant, nous sommes censés ignorer les deux décennies d'expansion militaire occidentale vers l'est, via l'OTAN, qui ont débouché sur l'Ukraine, aux portes de la Russie - et le fait que les meilleurs experts occidentaux sur la Russie n'ont cessé de nous avertir que nous jouions avec le feu en agissant de la sorte et que l'Ukraine s'avérerait être une ligne rouge pour Moscou.
Nous sommes censés ne pas faire de comparaison entre l'agression russe contre l'Ukraine et l'agression israélienne contre les Palestiniens. Dans ce dernier cas, Israël est censé être la victime, alors qu'il occupe avec une incroyable violence le territoire de ses voisins palestiniens depuis trois quarts de siècle et qu'il construit, en violation flagrante du droit international, des colonies juives sur le territoire censé constituer la base d'un État palestinien.
Vidéo de 17’ : Antony Blinken condamnant la Russie
Nous sommes censés croire que les Palestiniens de Gaza ne disposent pas d'un droit à la défense comparable à celui de l'Ukraine, qu'ils n'ont pas le droit de se défendre contre des décennies de belligérance israélienne, qu'il s'agisse des opérations de nettoyage ethnique de 1948 et 1967, du régime d'apartheid imposé par la suite à la population palestinienne qui subsiste, du blocus de Gaza imposé depuis 17 ans, qui prive ses habitants des éléments essentiels de la vie, ou du "génocide plausible" que l'Occident arme aujourd'hui et pour lequel il déploie une couverture diplomatique.
En fait, si les Palestiniens tentent de se défendre, l'Occident non seulement refuse de les aider, comme il l'a fait pour l'Ukraine, mais les considère comme des terroristes - y compris les enfants, semble-t-il.
4- ➤ Julian Assange, le journaliste et éditeur dont le travail a le plus contribué à révéler les rouages des institutions occidentales et leurs projets criminels dans des pays comme l'Irak et l'Afghanistan, croupit derrière les barreaux depuis plus de cinq ans, dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Auparavant, il avait passé sept ans en détention arbitraire - selon les experts juridiques des Nations unies - à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il avait été contraint de demander l'asile en raison des persécutions politiques dont il faisait l'objet. Dans le cadre d'une procédure juridique interminable, les États-Unis veulent son extradition afin de pouvoir l'enfermer en quasi-isolation pendant une période pouvant aller jusqu'à 175 ans.
Et pourtant, nous sommes censés croire que ses 12 années de détention effective - alors qu'il n'a été reconnu coupable d'aucun crime - n'ont rien à voir avec le fait que, en publiant des câbles secrets, Julian Assange a révélé que, derrière des portes closes, l'Occident et ses dirigeants pensent et agissent tels des gangsters et des psychopathes, en particulier dans le domaine des affaires étrangères, et non comme les gardiens d'un ordre mondial bienveillant qu'ils prétendent superviser et défendre.
Les documents divulgués par Assange révèlent des dirigeants occidentaux prêts à détruire des sociétés entières pour favoriser la domination des ressources occidentales ainsi que leur propre enrichissement - et désireux d'utiliser les mensonges les plus scandaleux pour atteindre leurs objectifs. Ils n'ont aucun intérêt à défendre la valeur prétendument chérie de la liberté de la presse, à moins que celle-ci ne soit utilisée comme arme contre leurs ennemis.
Vidéo de 1’17’’ : Joe Biden "Le journalisme n'est clairement pas un crime, que ce soit ici dzns notre pays ou partout ailleurs dans la monde"
Nous sommes censés croire que les dirigeants occidentaux souhaitent sincèrement que les journalistes jouent le rôle de chien de garde, de frein à leur pouvoir, alors même qu'ils traquent à mort le journaliste qui a créé une plateforme de signalement, Wikileaks, pour faire précisément cela. (Assange a déjà été victime d'une attaque cérébrale à la suite de la lutte pour sa liberté, engagée depuis plus de dix ans).
Nous sommes censés croire que l'Occident accordera à Assange un procès équitable, alors que les États complices son incarcération - et, dans le cas de la CIA, à son assassinat programmé - sont ceux qu'il a exposés pour s'être livrés à des crimes de guerre et à des actes de terrorisme d'État. Nous sommes censés croire qu'ils poursuivent une procédure juridique régulière, et non une persécution, en redéfinissant comme un crime d'"espionnage" les efforts entrepris pour assurer la transparence et la responsabilité dans les affaires internationales.
5- ➤ Les médias prétendent représenter les intérêts des publics occidentaux dans toute leur diversité et agir comme une véritable fenêtre sur le monde.
Nous sommes censés croire que ces mêmes médias sont libres et pluralistes, même lorsqu'ils appartiennent aux super-riches ainsi qu'aux États occidentaux depuis longtemps vidés de leur substance pour servir les intérêts des super-riches.
Nous sommes censés croire qu'un média dont la survie dépend entièrement des revenus des grandes entreprises annonceuses peut nous apporter des informations et des analyses sans crainte ni faveur. Nous sommes censés croire qu'un média dont le rôle principal est de vendre de l'audience aux entreprises annonceuses peut se demander si, ce faisant, il joue un rôle bénéfique ou néfaste.
Nous sommes censés croire qu'un média solidement ancré dans le système financier capitaliste ayant mis l'économie mondiale à genoux en 2008 et nous précipitant vers une catastrophe écologique, est en mesure d'évaluer et de critiquer ce modèle capitaliste sans parti pris, que les médias pourraient d'une manière ou d'une autre se retourner contre les milliardaires qui les détiennent ou renoncer aux revenus des entreprises propriété des milliardaires assurant le financement des médias par le biais de la publicité.
Vidéo de 4’45’’ : Noam Chomsky - Les 5 filtres de la machine médiatique (sous titres disponibles)
Nous sommes censés croire que les médias peuvent évaluer objectivement les mérites d'une guerre. C'est-à-dire les guerres menées en série par l'Occident - de l'Afghanistan à l'Irak, de la Libye à la Syrie, de l'Ukraine à Gaza - lorsque les entreprises médiatiques sont intégrées dans des conglomérats d'entreprises dont les autres grands intérêts comprennent la fabrication d'armes et l'extraction de combustibles fossiles.
Nous sommes censés croire que les médias promeuvent sans critique la croissance sans fin pour des raisons de nécessité économique et de bon sens, même si les contradictions sont flagrantes : le modèle de croissance sans fin est impossible à maintenir sur une planète limitée où les ressources s'épuisent.
6- ➤ Dans les systèmes politiques occidentaux, contrairement à ceux de ses ennemis, un choix démocratique significatif est censé être offert entre des candidats représentant des visions du monde et des valeurs opposées.
Nous sommes censés croire en un modèle politique occidental d'ouverture, de pluralisme et de responsabilité, alors même qu'aux États-Unis et au Royaume-Uni, le public se voit proposer un choix électoral entre deux candidats et deux partis qui, pour avoir une chance de gagner, doivent s'attirer les faveurs des médias d'entreprise représentant les intérêts de leurs propriétaires milliardaires, doivent contenter les mécènes milliardaires finançant leurs campagnes et doivent séduire les grandes entreprises en démontrant leur engagement inébranlable en faveur d'un modèle de croissance sans fin qui n'est absolument pas viable.
Nous sommes censés croire que ces dirigeants sont au service des électeurs - qu'ils offrent un choix entre la droite et la gauche, entre le capital et le travail - alors qu'en réalité, le public ne dispose jamais que d'un choix entre deux partis prosternés devant le grand capital, alors que les programmes politiques des partis ne sont rien d'autre que des concours visant à déterminer qui peut le mieux rassurer les élites fortunées.
Nous sommes censés croire que l'Occident "démocratique" représente le summum de la santé politique, même s'il ne cesse de draguer les pires personnes imaginables pour le diriger.
Aux États-Unis, le "choix" imposé à l'électorat se résume à deux candidats, Joe Biden, qui devrait être en train de flâner dans son jardin ou peut-être de préparer ses dernières années difficiles dans une maison de retraite, et son concurrent Donald Trump, dont la quête incessante de gloire et d'enrichissement personnel n'aurait jamais dû aller au-delà de l'animation d'une émission de télé-réalité.
Au Royaume-Uni, le "choix" ne vaut pas mieux : entre un candidat, Rishi Sunak, plus riche que le roi des Britanniques et tout aussi choyé, et son adversaire, Sir Keir Starmer, dont l'idéologie est si creuse que son parcours public s'apparente à un exercice de métamorphose sur plusieurs décennies.
Tous, soulignons-le, souscrivent pleinement à la poursuite du génocide à Gaza, tous sont indifférents aux nombreux mois de massacre et de famine des enfants palestiniens, tous ne sont que trop prêts à traiter d'antisémites quiconque fait preuve d'une once de principes et d'humanité dont ils sont trop manifestement dépourvus.
Même si les super-riches (ndr : et donc les puissants) ne sont pas visibles, les ficelles qu'ils manipulent ne le sont que trop. Il est grand temps de nous libérer.
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2- ➤ Tant que les puissants contrôlent l'opinion publique, les élections ne seront qu'imposture
Si vous pouvez saisir toutes les occasions de faire connaître la vérité et d'ouvrir d'autres yeux sur la réalité de notre situation, vous utiliserez votre énergie pour combattre l'empire en son point le plus faible et de la manière la plus efficace possible.
Que vous gagniez ou perdiez, si vous consacrez votre vie à ce combat, vous pourrez certainement dire à la fin que vous avez tout donné.
Par Caitlin Johnstone, le 12 juin 2024, Blog de l'auteur
J'ai ignoré la course à la présidence des États-Unis parce que les élections sont pipées.
Lorsque quelqu'un affirme que les élections présidentielles américaines sont truquées, il peut vouloir dire par là plusieurs choses. Il peut s'agir d'affirmer que les votes sont activement trafiqués pour garantir un résultat particulier, comme l'ont souvent affirmé les républicains lors de l'élection de 2020. Mais ce n'est pas ce que je prétends ici, même si les États-Unis ont les élections les plus dysfonctionnelles de toutes les démocraties libérales de la planète.
Ils pourraient également parler de la façon dont la corruption légalisée aux États-Unis permet aux riches de manipuler les résultats des élections et d'obtenir des allégeances politiques par le biais de dons de campagne. Bien qu'il s'agisse d'un fait bien établi, ce n'est pas non plus ce dont je parle ici.
Ils pourraient également parler du fait que le vainqueur des élections importe peu puisque le président américain n'est qu'une figure de proue prétendant diriger un pays en réalité gouverné par des ploutocrates non élus et des gestionnaires de l'empire au sein d'agences gouvernementales secrètes. Encore une fois, c'est tout à fait vrai, mais ce n'est pas ce dont je parlerai dans cet essai.
En fait, on pourrait régler tous les problèmes du système électoral américain, les élections présidentielles américaines resteraient toujours truquées. Vous pourriez modifier les lois sur le financement des campagnes électorales de manière à ce que les riches ne puissent plus utiliser les dons de campagne pour obtenir les résultats politiques souhaités, et les élections présidentielles américaines seraient toujours truquées. Vous pourriez donner au président américain tous les pouvoirs de direction du gouvernement que l'on vous a incité à croire dans votre enfance, et les élections présidentielles américaines seraient toujours truquées.
Les élections présidentielles américaines seraient toujours truquées parce que l'opinion politique dominante serait toujours façonnée par les riches et les puissants qui contrôlent les sources d'information auxquelles les Américains ont été formés. Tant que les riches et les puissants peuvent manipuler l'opinion publique à grande échelle grâce aux médias d'entreprise, d'Hollywood et de la manipulation des algorithmes de la Silicon Valley, ils peuvent piper les élections comme ils l'entendent.
Une citation attribuée à Albert Einstein circule depuis des années sur les réseaux sociaux. Elle dit à peu près ceci : "Il viendra un temps où les riches posséderont tous les médias et où il sera impossible pour le public de se faire une opinion en connaissance de cause". Contrairement à la plupart des citations sympathiques attribuées à Einstein sur le net, celle-ci est basée sur quelque chose que le célèbre physicien théoricien a réellement dit - à ceci près qu'il ne prévoyait pas ce qui se passerait dans le futur, mais évoquait quelque chose qui s'était déjà produit lorsqu'il a écrit à ce sujet en 1949.
Dans son essai intitulé Pourquoi le socialisme ?, Einstein a écrit ce qui suit pour la revue Monthly Review (c'est moi qui souligne) :
"Le résultat de ces développements est une oligarchie de capitaux privés dont le pouvoir colossal ne peut être contrôlé efficacement, même par une société politique organisée démocratiquement. En effet, les membres des organes législatifs sont sélectionnés par des partis politiques, largement financés ou influencés par le capital privé qui, dans la pratique, sépare l'électorat du pouvoir législatif. Il en résulte que les représentants du peuple ne protègent pas suffisamment les intérêts des catégories défavorisées de la population. En outre, dans les conditions actuelles, le capital privé contrôle inévitablement, directement ou indirectement, les principales sources d'information (presse, radio, éducation). Il est donc extrêmement difficile, voire impossible dans la plupart des cas, pour le citoyen lambda de parvenir à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques".
C'était vrai quand Einstein l'a écrit il y a 75 ans, et cela reste vrai aujourd'hui. Cette vérité demeure aujourd'hui parce qu'Einstein ne critiquait pas les individus et les événements de son époque, mais les systèmes sociétaux globaux toujours en place aujourd'hui.
Dans un système capitaliste, ceux qui contrôlent le capital contrôlent les idées et les informations qui seront ingérées par la plupart des citoyens. Dans un système de gouvernement démocratique - même doté d'un système de vote solide comme le roc et où l'argent n'est pas autorisé en politique - les riches auront toujours la possibilité de truquer les élections en manipulant l'opinion publique par la propagande.
Et c'est ce qu'ils font. En plus de racheter des médias entiers et d'en prendre le contrôle, les riches investissent de l'argent dans le renforcement du contrôle narratif par d'autres biais, comme les think thanks (groupes de réflexion), les opérations d'information en ligne telles que NewsGuard et Wikipedia, et la manipulation des algorithmes par des mégacorporations en ligne telles que Google. Ces moyens leur permettent de façonner la vision du monde d'une majorité du public, garantissant ainsi que les élections aboutiront à des résultats qui soutiendront le statu quo sur lequel les riches ont bâti leur fortune.
C'est le cas pour toutes les élections américaines importantes, et pas seulement pour les élections présidentielles, et c'est le cas dans l'ensemble du monde occidental, et pas seulement aux États-Unis. Dès l'enfance, nous sommes manipulés psychologiquement à grande échelle, nos esprits étant continuellement façonnés par ceux qui utilisent leur fortune pour dominer nos récits communs sur la façon dont les choses se passent, sur ce qui se produit dans le monde et sur ce qu'il convient de faire à ce sujet. Notre monde nous est enseigné par des parents et des enseignants profondément endoctrinés qui ont grandi dans le même environnement d'information renforçant le statu quo que nous, et notre endoctrinement se poursuit à travers tous les écrans de notre vie jusqu'à notre dernier souffle.
Vous aurez beau réparer tout ce qui ne va pas dans votre système politique, si vous ne supprimez pas la faculté de la classe capitaliste de manipuler psychologiquement le public pour qu'il soutienne un statu quo politique artificiellement façonné par les puissants à leur profit, rien de significatif ne changera. Les guerres, l'oligarchie, l'inégalité et l'injustice, l'exploitation et l'extraction, l'écocide se poursuivront.
C'est pourquoi j'insiste toujours sur l'importance du contrôle narratif et sur la manière dont il s'exerce - parce que de là découlent tous nos autres problèmes, et parce que tant que nous n'aurons pas réglé ce problème, nous ne pourrons régler les autres.
Heureusement, il est possible de s'attaquer à ce problème. Nous, les gens ordinaires, sommes désavantagés dans la mesure où nous ne pouvons nous permettre d'acheter tous les médias et toutes les plateformes les plus influents de notre société pour imposer nos préférences politiques, comme peuvent le faire les ploutocrates, mais nous avons l'avantage d'être bien plus nombreux qu'eux, et d'avoir la vérité et l'authenticité de notre côté.
Aucun d'entre nous ne peut s'opposer seul à la machine de propagande impériale, mais tous ensemble, nous pouvons mener une guerre de l'information afin de démystifier les récits impériaux et discréditer la propagande impériale aux yeux du public. Nous pouvons le faire en mettant à profit toutes les plateformes et tous les moyens de communication dont nous disposons pour éveiller les gens à la vérité à chaque occasion, afin qu'ils puissent participer à ce combat. Plus les gens comprendront qu'ils ont été trompés toute leur vie sur la réalité de leur société, plus ils seront nombreux à contribuer à affaiblir l'emprise du contrôle narratif impérial.
Toute évolution positive du comportement humain est toujours précédée d'une expansion de la conscience, qu'il s'agisse des humains en tant qu'individus ou en tant que collectivité. La situation actuelle n'est pas différente. Si vous pouvez saisir toutes les occasions de faire connaître la vérité et d'ouvrir d'autres yeux sur la réalité de notre situation, vous utiliserez votre énergie pour combattre l'empire en son point le plus faible et de la manière la plus efficace possible.
Que vous gagniez ou perdiez, si vous consacrez votre vie à ce combat, vous pourrez certainement dire à la fin que vous avez tout donné.
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3- ➤ Lire entre les lignes du New York Times au service de l'impérialisme - Deux exemples
Par Paul Street, le 13 juin 2024, blog de l'auteur
Suivant les conseils et l'exemple de Lénine, nous ne devons pas refuser d'étudier la presse bourgeoise-impérialiste "dominante". Nous devons au contraire prêter attention aux contenus qu'elle nous livre en lisant entre les lignes, en observant ses contradictions et en recherchant les significations cachées, les aveux voilés ou encore les silences révélateurs.
C'est ce que nous allons faire à propos de deux reportages récents (présentés en italique ci-dessous) du New York Times, le "journal de référence" national de l'empire américano-américain.
Un massacre, et non une opération de libération d'otages
Un article du Times du 8 juin 2024 fait état d'une "opération militaire israélienne" qui a permis de libérer quatre otages israéliens détenus dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de Gaza. En voici le résumé :
Les services de renseignement américains ont aidé Israël à sauver quatre otages à Gaza : Des équipes de collecte et d'analyse de renseignements des États-Unis et du Royaume-Uni se sont rendues en Israël tout au long de la guerre.
Les États-Unis ont fourni des renseignements sur les otages avant l'opération de sauvetage menée avec succès par Israël samedi, selon des responsables américains et israéliens informés de cette assistance.
Une équipe de responsables américains de la récupération des otages stationnés en Israël a assisté l'armée israélienne dans ses efforts pour sauver les quatre captifs en fournissant des renseignements et d'autres formes de soutien logistique, a déclaré un responsable américain, s'exprimant sans attribution pour discuter de l'opération sensible.
Des équipes de collecte et d'analyse de renseignements des États-Unis et du Royaume-Uni ont été présentes en Israël tout au long de la guerre, aidant les services de renseignements israéliens à collecter et à analyser les informations relatives aux otages, dont certains sont des citoyens des deux pays, selon un haut responsable de la défense israélienne au fait des efforts déployés pour localiser et secourir les otages.
Deux responsables des services de renseignement israéliens ont déclaré que les responsables militaires américains en Israël avaient fourni certains des renseignements sur les otages secourus samedi.
Le Pentagone et la CIA ont fourni des informations recueillies par des vols de drones au-dessus de Gaza, des interceptions de communications et d'autres sources sur la localisation potentielle des otages. Alors qu'Israël dispose de ses propres services de renseignement, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont été en mesure de fournir des informations aériennes et du cyberespace qu'Israël ne peut collecter seul, a déclaré le responsable israélien...
Les responsables américains ont déclaré que leur soutien en matière de renseignement à Israël se concentrait sur la localisation des otages et sur les informations concernant les principaux dirigeants du Hamas. Cela s'explique en grande partie par le fait que les responsables américains pensent que le meilleur moyen de persuader Israël de mettre fin à la guerre est de récupérer ses otages et de capturer ou de tuer les principaux dirigeants du Hamas.
Le responsable israélien a déclaré que ni les équipes américaines ni les équipes britanniques n'avaient participé à la planification ou à l'exécution des opérations militaires de sauvetage des otages. Les Israéliens, experts en sauvetage d'otages, n'auraient eu besoin que de peu de soutien dans la planification tactique. Mais les responsables américains et israéliens ont déclaré que les renseignements extérieurs avaient apporté une valeur ajoutée.
D'accord, alors réfléchissons à ce rapport avec un œil sceptique, conscient de la longue histoire du Times en matière de "fabrication de consentement" (en anglais ici) au service de l'impérialisme américain.
Remarquez ce qui est reconnu ici avec une certaine franchise : les États-Unis et leur pitbull impérialiste, l'Angleterre, ont mis en place des équipes de renseignement militaire et de "logistique" pour aider Israël sur le terrain et dans les airs depuis le début du massacre génocidaire des Palestiniens de Gaza par Israël judéo-fasciste en octobre dernier.
Mais notez qu'une chose importante n'a pas été mentionnée : le nombre considérable et ô combien criminel de victimes civiles résultant du "sauvetage" d'Israël avec l'assistance des États-Unis. Comme l'a rapporté quatre jours plus tard le non impérialiste Middle East Eye, l'"opération de sauvetage" a coûté la vie à 274 habitants de Gaza et en a blessé au moins 600, dont beaucoup très gravement. Plus loin :
"L'euphorie collective d'Israël après le sauvetage de quatre captifs à Gaza samedi contraste fortement avec la colère, la douleur et l'angoisse ressenties par les Palestiniens après que la mort et la destruction ont frappé le camp de réfugiés de Nuseirat [par l'"opération de sauvetage" américano-britannico-israélienne]... Les Palestiniens de Gaza ont passé les cinq derniers jours à pleurer leurs morts ou à soigner les blessés dans l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, surchargé. Les survivants ont qualifié l'attaque de "cauchemar" et ont déclaré à Middle East Eye que du sang avait été versé inutilement......Les commandants israéliens ont appelé à des frappes aériennes, ont déclaré des responsables au journal, alors que des explosions secouaient les rues étroites où vivaient des familles déplacées par l'offensive israélienne dans le sud de la bande de Gaza. ...Sharifa Hassan, 35 ans, et son mari, Yehia, préparaient le déjeuner devant une maison bondée de Nuseirat où ils avaient trouvé refuge lorsque le raid a commencé. "Des dizaines d'hélicoptères et de quadcoptères sont soudainement apparus dans le ciel. Je pensais qu'il s'agissait d'une aide aérienne, mais ils ont commencé à tirer et bombarder au hasard ", a expliqué Sharifa à MEE. Sharifa et sa famille avaient déjà fui la ville de Gaza pour se rendre à Rafah, puis à Nuseirat après que l'armée israélienne l'a déclarée "zone de sécurité". "Nous nous sommes précipités pour nous abriter derrière un mur, tout en pensant à notre fille de huit ans partie acheter des collations à l'épicerie voisine", a déclaré Sharifa.
"Les quadcoptères tiraient sur tout ce qui bougeait dans la zone. Beaucoup de nos voisins ont été tués ou se sont vidés de leur sang au sol. Au bout de quelques minutes, nous avons entendu des bruits de camions. Nous pensions qu'il s'agissait de la défense civile ou d'ambulances, mais c'était des chars... Les chars ont envahi la rue et bombardé toutes les maisons au moindre mouvement. Un char s'est déplacé et a écrasé un homme blessé à la jambe. C'est la chose la plus douloureuse que j'ai vue de ma vie", a-t-elle ajouté.
Abdulfattah Aouda a expliqué à MEE que son père, âgé de 73 ans, et lui-même rentraient chez eux après avoir fait quelques emplettes au marché principal de Nuseirat lorsque le raid a commencé....J'ai essayé d'arrêter le saignement de mon père pendant que les gens se précipitaient dans toutes les directions, à la recherche de leurs proches ou pour se mettre à l'abri des bombardements incessants. C'était comme un cauchemar", a témoigné Aouda. "Il ne s'agissait pas d'une opération visant à libérer des captifs, mais d'un massacre, qui a tué encore plus d'enfants et de femmes innocents".
D'autres témoins oculaires ont décrit l'attaque comme un "véritable enfer". Nidal Abdo, un habitant, a rapporté à MEE qu'il avait vu "des enfants morts et des fragments de corps éparpillés partout alors que nous nous enfuyions". Personne n'a pu les aider. J'ai vu un vieil homme tué sur une charrette tirée par un animal ", a-t-il ajouté.
Les médecins et le personnel de l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah ont expliqué à MEE qu'ils ne pouvaient pas faire face à l'afflux massif de blessés, tandis que Samuel Johann, de l'organisation caritative Médecins sans frontières (MSF), a décrit cette journée comme un "cauchemar". Les bombardements de zones densément peuplées se succèdent et font des victimes en masse", a-t-il dit ...
L'attaque du 7 octobre a fait 1 171 morts et des centaines d'Israéliens ont été emmenés à Gaza. La guerre contre Gaza, qui en est à son neuvième mois, a transformé une grande partie de l'enclave, où vivent plus de deux millions de Palestiniens, en un enfer invivable. Des quartiers entiers ont été détruits. Des maisons, des écoles et des hôpitaux ont été dévastés par les frappes aériennes et réduits en cendres par les tirs de chars. La quasi-totalité de la population aurait fui son domicile et ceux qui sont restés dans le nord de Gaza sont au bord de la famine. Plus de 37 000 personnes ont été tuées, dont une grande majorité de femmes et d'enfants. Des milliers d'autres sont portées disparues ou présumées mortes sous les décombres".
D'accord, donc, ah au fait, les équipes de renseignement américaines et britanniques en Israël et à Gaza ont aidé Israël à massacrer sans discernement 274 Palestiniens et à libérer quatre otages israéliens.
Remarquez que le Times ne parle que de "la guerre". Middle East Eye a la décence d'utiliser un terme plus précis, "la guerre contre Gaza", et de souligner que le massacre de Nuseirat n'est qu'un des derniers épisodes d'une campagne génocidaire de nettoyage ethnique et de meurtre de masse qui a tué jusqu'à présent plus de 37 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
La crucifixion de Gaza par Israël et les États-Unis serait un meilleur qualificatif pour cette guerre malsaine et unilatérale. Il s'agit d'un génocide financé, équipé, protégé et assisté par les États-Unis depuis le premier jour, conformément au statut et au rôle de longue date d'Israël en tant que principal atout impérial des États-Unis tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Moyen-Orient riche en pétrole.
Le Times affirme qu'"Israël a ses propres" capacités militaires et de renseignement, mais supprime le fait historique essentiel que ces capacités ont toujours dépendu fondamentalement du parrainage et du soutien impériaux, d'abord de l'Empire britannique, puis surtout et bien au-delà de l'empire le plus dangereux, le plus meurtrier et le plus étendu de l'histoire mondiale - celui dont le siège se trouve sur les rives du Potomac (ndr : fleuve de l'Est des États-Unis, qui se jette dans la Baie de Chesapeake dans l'Océan Atlantique).
Il n'y a rien de bien nouveau dans le fait que les forces militaires et de renseignement américaines soient directement impliquées dans les crimes d'Israël, bien sûr.
Remarquez comment le Times traite son allusion à la complicité des États-Unis dans les crimes d'Israël à Gaza. Le journal affirme que Washington a accordé un soutien en matière de renseignement à ses clients et aux bouchers de Tel-Aviv "parce que les responsables américains pensent que le meilleur moyen de persuader Israël de mettre fin à la guerre est de récupérer ses otages et de capturer ou de tuer les principaux dirigeants du Hamas".
Allons donc ! Une bien meilleure et réelle façon pour Washington de "mettre fin à la guerre" est de cesser immédiatement de la financer, de l'équiper, de la justifier et de la protéger tant sur le plan militaire que politico-diplomatique. (Le meilleur moyen serait que l'armée américaine démantèle l'armée israélienne et aide à parrainer la construction d'un État révolutionnaire laïque et socialiste en Israël-Palestine. Cela nécessiterait une révolution anti-impérialiste ici aux États-Unis, qui aurait dû être menée depuis longtemps).
"En réaction au soutien continu des États-Unis à l'Ukraine"
Passons maintenant à un deuxième exemple. Le Times d'hier publiait un article sur un événement récent faisant froid dans le dos : l'arrivée d'une flottille navale russe de quatre navires à Cuba, à 90 milles seulement de la côte sud de la Floride :
Le groupe comprend le sous-marin nucléaire Kazan et la frégate Amiral Gorshkov... capable de mener une guerre de surface, d'utiliser des missiles d'attaque terrestre et de se défendre contre des attaques maritimes et aériennes, l'Amiral Gorshkov battait à la fois le pavillon cubain et le pavillon russe, selon les médias, et a été accueilli par une salve de 21 coups de canon lorsqu'il a fait son entrée dans le port de La Havane. Lors du voyage vers la capitale cubaine, les équipages des navires de guerre transportant des missiles hypersoniques se sont entraînés à localiser des cibles et à utiliser des missiles de précision de grande puissance pour simuler la destruction de ces cibles, à des distances de plus de 600 kilomètres, soit plus de 350 milles, selon le ministère russe de la défense".
Selon les "experts" cités par le Times, il n'y a pas grand-chose à voir. Pas de quoi s'alarmer : il s'agit juste d'une "démonstration de force symbolique en réaction au soutien continu des États-Unis à l'Ukraine, et d'un reflet des liens croissants entre la Russie et Cuba".
Allons donc.
Notez ce que le Times ne mentionne pas. Depuis des décennies, les États-Unis et leur organe militaire impérial géant, l'OTAN, provoquent l'enfer autour de la Russie, superpuissance dotée d'armes nucléaires, à la frontière occidentale de ce pays, historiquement très sensible. Ce "bear-poking*" sauvagement imprudent a inclus le parrainage d'un coup d'État anti-russe de droite en Ukraine en 2014 ainsi que des efforts américains manifestes pour faire entrer l'Ukraine dans l'alliance militaire occidentale (OTAN) (*provoquer, irriter ou défier intentionnellement une personne, une organisation ou un système puissant ou influent, souvent avec des conséquences négatives potentielles). Depuis plus de deux ans, les États-Unis financent et équipent massivement une guerre impérialiste par procuration contre la Russie en Ukraine. Le conflit a tué et mutilé des dizaines de milliers de personnes à ce jour. La guerre est un ignoble "hachoir à viande" qui aurait pu être évité avec cinq mots de Washington et Kiev : "L'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN".
C'est la froide réalité qui se cache derrière ce que le Times appelle "le soutien continu des États-Unis à l'Ukraine". ("Un soutien continu à l'Ukraine" qui a entraîné la mort, la mutilation et l'invalidité de dizaines de milliers d'Ukrainiens).
Pendant tout ce temps, le chef d'État autoritaire russe Vladimir Poutine a mis en garde les États-Unis et leurs alliés contre la possibilité que leurs actions l'obligent à utiliser des armes nucléaires.
Le belliciste américain à la mâchoire sanglante, "Génocide Joe" Biden, a donné une réponse curieuse à cet avertissement : "Faites-moi plaisir". Il a récemment approuvé l'utilisation par l'Ukraine d'armes américaines pour frapper la Russie. Parce que, hein, qu'est-ce qui pourrait mal tourner ?
L'Ukraine partage une frontière massive avec la Russie - une frontière qui a été envahie à plusieurs reprises par les forces occidentales, entraînant la mort de plusieurs millions de Russes. Un certain nombre de planificateurs et de stratèges américains de premier plan, dont les principaux protagonistes de la guerre froide George Kennan et Henry Kissinger, ont depuis longtemps averti la Maison Blanche et le Pentagone que l'Ukraine constituait une "ligne rouge" à ne pas franchir, par crainte d'une guerre nucléaire.
N'oublions pas que l'horloge de l'apocalypse du Bulletin of Atomic Scientists n'a jamais été aussi proche de minuit (90 secondes), principalement en raison de la guerre par procuration que se livrent les États-Unis et la Russie en Ukraine.
Poutine a envoyé une petite flottille militaire à Cuba en ce moment historique périlleux, dans un effort clair et évident pour rappeler à Washington qu'il joue avec un feu radioactif en Ukraine. Le voyage de l'Amiral Gorshkov et du Kazan est un clin d'œil évident à la crise des missiles de Cuba de 1962, lorsque le monde s'est retrouvé au bord de la Troisième Guerre mondiale après que la Russie soviétique a réagi à son encerclement nucléaire par les États-Unis en plaçant des missiles à capacité nucléaire à Cuba.
Posez-vous une question que le Times ne posera jamais : combien de temps faudrait-il aux États-Unis pour lancer une invasion dévastatrice d'une province canadienne ou d'un État mexicain ayant accueilli un coup d'État anti-américain et s'étant aligné sur un pacte militaire chinois et/ou russe ?
"Quand l'Union soviétique a retiré ses missiles"
Le rapport du Times contient un curieux passage sur la crise des missiles de 1962 :
"En 1962, la menace d'une catastrophe nucléaire a atteint un niveau record... lorsque l'Union soviétique a répondu à l'installation de missiles américains en Turquie par son propre déploiement de missiles balistiques dotés d'ogives nucléaires à Cuba, déclenchant ainsi une impasse de 13 jours connue sous le nom de "crise des missiles de Cuba". La crise a été évitée lorsque l'Union soviétique a retiré les missiles, mais Cuba et la Russie ont conservé des liens étroits".
Voici ce que ce passage ne dit pas : la crise a été évitée après que la Maison Blanche a accepté de retirer ses missiles nucléaires de Turquie. Les Soviétiques n'ont retiré leurs sites de missiles cubains qu'après que l'administration Kennedy eut promis de le faire.
Le Times a peut-être supprimé cette partie de l'histoire parce qu'elle suggère que le moyen pour Washington d'éviter une guerre potentielle avec la Russie nucléaire est de se retirer de la guerre insensée qu'elle mène en Ukraine.
Suppression de l'embargo
La question de savoir pourquoi Cuba a besoin de l'aide économique de la Russie est également absente de l'article du Times sur la visite de la marine russe à La Havane : en raison de l'embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba depuis 62 ans, mis en œuvre pour punir Cuba d'avoir fait une révolution anti-impérialiste et socialiste en 1959. Cet embargo vicieux et paralysant est toujours en vigueur sous la direction du belliciste impérialiste Biden.
📰 Lien de l'article original :
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À lire ou relire, cet article publié sur ce blog le 3 novembre 2023
4- ➤ La fabrique du consentement : La guerre c'est la paix ...
Comment mener à bien des crimes de guerre (sans effort particulier)
Ceci est une satire à ne pas prendre au sérieux ou suivre pour perpétrer un génocide À MOINS que vous ne soyez déjà un criminel de guerre à l'instar de Biden, Netanyahou ou l'un de leurs sycophantes*.
Lien de cet article traduit en français
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