❖ Un groupe de travail de l'ONU condamne la détention arbitraire de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan
On le savait, c'est ainsi confirmé. "Sans aucune base ni fondement légaux, sa détention semble avoir eu pour finalité de l'empêcher de se présenter à des fonctions politiques via 1 fraude électorale"
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Un groupe de travail de l'ONU condamne la détention arbitraire de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan
Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, basé à Genève, déclare que l'emprisonnement de Imran Khan est contraire au droit international et exige sa libération "immédiate".
Par Al Jazeera, le 1er juillet 2024
Un groupe de travail des Nations unies sur les droits de l'homme affirme que l'ancien Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a été emprisonné arbitrairement, en violation du droit international.
Dans un avis publié lundi, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, basé à Genève, a déclaré :
"La solution appropriée consisterait à libérer immédiatement Monsieur Khan et à lui accorder un droit exécutoire à une indemnisation et à d'autres réparations, conformément au droit international".
Dans son avis, daté du 25 mars mais rendu public seulement lundi, le groupe de travail des Nations unies a souligné :
"Le groupe de travail conclut que sa détention n'avait aucune base légale et qu'elle semble avoir eu pour finalité de l'empêcher de se présenter à des fonctions politiques. Ainsi, dès le départ, ces poursuites n'étaient aucunement fondées en droit et auraient été instrumentalisées à des fins politiques".
Le groupe, composé de cinq experts indépendants dont les avis ne sont pas contraignants mais ont un poids en termes de réputation, a précisé que les déboires juridiques de Khan s'inscrivaient dans le cadre d'une "campagne de répression beaucoup plus vaste" menée contre lui et son parti, le Pakistan Tehree-e-Insaf (PTI).
Le rapport indique qu'à l'approche des élections générales de 2024, des membres du parti de Khan ont été arrêtés et torturés, et que leurs rassemblements ont été perturbés. Il fait également état d'
"une fraude généralisée le jour des élections, qui a permis de voler des dizaines de sièges au Parlement".
Le gouvernement pakistanais n'a pas encore commenté l'avis. La commission électorale du pays nie que les élections de février aient été truquées.
Une multitude d'affaires
Depuis qu'il a été démis de ses fonctions de premier ministre en avril 2022, Imran Khan, 71 ans, est empêtré dans plus de 200 affaires judiciaires et emprisonné depuis le mois d'août de l'année dernière. Il estime que ces affaires sont motivées par des considérations politiques et orchestrées par ses ennemis politiques pour l'écarter du pouvoir.
La semaine dernière, un tribunal d'Islamabad a rejeté une demande de suspension des peines d'emprisonnement de Khan et de son épouse Bushra Bibi, dont le mariage a été jugé illégal au regard de la loi islamique.
En avril dernier, une haute cour pakistanaise a suspendu les peines d'emprisonnement de 14 ans prononcées à l'encontre de Khan et de son épouse dans le cadre d'une affaire de corruption. Ce mois-ci, Khan s'est également vu annuler une autre condamnation à 10 ans de prison pour trahison.
Il reste toutefois incarcéré à la prison d'Adiala, au sud de la capitale Islamabad, en raison de sa condamnation pour mariage illégal.
Rana Sanaullah, conseiller du Premier ministre Shehbaz Sharif, a déclaré la semaine dernière que
"le gouvernement essaiera de le garder enfermé aussi longtemps que possible", selon l'agence de presse AFP.
Les analystes estiment que la puissante armée pakistanaise, qui a gouverné directement pendant des décennies et exerce un pouvoir considérable, est probablement à l'origine de cette série d'affaires.
Khan a été évincé par un vote de défiance parlementaire après s'être brouillé avec les généraux qui l'avaient auparavant soutenu.
Il a alors mené une campagne sans précédent contre eux et a accusé des officiers supérieurs de l'armée d'avoir conspiré dans une tentative d'assassinat au cours de laquelle il a été touché par balle lors d'un rassemblement politique en novembre 2022. L'armée a rejeté cette allégation.
La brève arrestation de Khan en mai 2023 a déclenché des troubles dans tout le pays, qui ont à leur tour entraîné une vaste campagne de répression contre son parti, le PTI, et ses principaux dirigeants.
Les candidats du PTI ont été contraints de se présenter en tant qu'indépendants aux élections générales de février, bien que les candidats fidèles au PTI aient obtenu plus de sièges que n'importe quel autre parti.
Ils ont toutefois été écartés du pouvoir par une large coalition de partis considérés comme loyaux envers les militaires.
Vendredi, la chambre basse du parlement pakistanais a dénoncé une résolution du Congrès américain qui demandait une enquête indépendante sur les allégations selon lesquelles les élections pakistanaises de cette année auraient été truquées.
Bien que le gouvernement pakistanais ait exprimé sa colère face à la résolution américaine, le parti de Khan l'a saluée, affirmant que sa victoire aux élections avait été transformée en défaite par la commission électorale du pays.
ndr : Pour rappel, Imran Khan est emprisonné depuis août 2023.
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