♟ Le sionisme mène-t-il au génocide ?
Max Blumenthal : "Le sionisme tel qu'il est appliqué en Palestine conduira toujours au génocide. C'est le but ultime. Ils doivent en finir avec 1948. Il n'y a aucun moyen d'y parvenir sans génocide"
Le sionisme mène-t-il au génocide ?
Robert Scheer reçoit Max Blumenthal, le 22 mars 2024, The ScheerPost
Dans cet épisode du podcast Scheer Intelligence, l'animateur Robert Scheer et le rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal, replacent les événements du 7 octobre et ceux qui ont suivi dans le contexte de l'histoire d'Israël et de la Palestine.
Max Blumenthal, auteur de plusieurs ouvrages sur Israël et la Palestine, dont The 51 Day War : Ruin and Resistance in Gaza et Goliath : Life and Loathing in Greater Israel, se souvient de ses journées de reportage sur le conflit il y a plus de dix ans, soulignant la prévisibilité de l'évolution qui a conduit tout droit à la guerre actuelle.
Des motivations du sionisme et de son actualisation depuis 1948 à l'incompréhension de la politique palestinienne et des rôles du Hamas et de l'Autorité palestinienne, en passant par la mainmise politique de Benjamin Netanyahou sur le gouvernement américain et sa capacité à mener à bien le génocide actuel de Gaza, les deux hommes explorent l'histoire alambiquée de la région, qui continue d'être déformée encore aujourd'hui.
"Le lobby israélien a cherché à asseoir le 7 octobre comme un événement dépassant Pearl Harbor, le 6 janvier et le 11 septembre comme une date représentant un nouvel holocauste... Ils ont agi ainsi pour décontextualiser l'événement et effacer toute l'histoire antérieure, qui nous permet de comprendre pourquoi il a eu lieu", explique Blumenthal à Scheer.
Les deux hommes expliquent également comment, à travers la censure, les reportages fallacieux et d'autres aspects de la guerre de l'information, les histoires des Palestiniens continuent de se perdre et d'être déformées, particulièrement en raison de la force de la propagande israélienne.
"Le sionisme tel qu'il est appliqué en Palestine conduira toujours au génocide. C'est le but ultime. Ils doivent en finir avec 1948. Il n'y a aucun moyen d'y parvenir sans génocide", a déclaré Max Blumenthal.
Animateur : Robert Scheer
Producteur : Joshua Scheer
Introduction : Diego Ramos
Transcription
🎙 Robert Scheer : Bonjour, ici Robert Scheer avec une nouvelle édition de Scheer Intelligence, où l'intelligence vient de mon invité. Aujourd'hui, je reçois Max Blumenthal, rédacteur en chef et éditeur de The Grayzone, qui a réalisé certaines des choses vraiment, je ne veux pas dire provocatrices, parce que cela ne fait que troubler les esprits, je veux dire qu'il a réalisé certains des meilleurs reportages traditionnels, enfin, ce qui aurait dû être le journalisme traditionnel de la dernière décennie et vous savez, qu'il s'agisse de Trump au pouvoir ou actuellement de Biden, et il le fait d'une manière qui résiste au contrôle et qui correspond à ce que le journalisme est censé être, voyez-vous ? Réconforter ceux qui sont affligés et affliger ceux qui sont à l'aise. Voici donc Max Blumenthal, et je voudrais juste mentionner trois livres. Nous avons déjà fait des podcasts, mais pour nos besoins, pour notre discussion d'aujourd'hui, deux livres sur Israël. Le premier, qui est évidemment disponible, The 51 Day War (La guerre de 51 jours), sur Gaza, date de juillet 2014. Et la raison pour laquelle c'est si important, c'est que toute cette situation entre Israël et les Palestiniens ne commence pas à la première semaine d'octobre de l'année dernière, absolument pas. Il y a toute cette histoire torturée et je dois rappeler aux gens que si vous prenez l'élément le plus fondamental de la liberté démocratique, une personne, un vote, cela a été refusé à la population vivant dans cette zone occupée depuis la Guerre des Six Jours et les Palestiniens n'ont pas livré de guerre contre Israël. Israël a déclenché une guerre préventive. Mais si vous voulez impliquer la population arabe, c'est l'Égypte, c'est la Syrie dans une faible mesure, c'est la Jordanie. Et bien sûr, dans le cas de la Jordanie et de l'Égypte, Israël a rapidement fait la paix, s'est couché avec eux, leurs gouvernements ne représentant pas une menace. Israël essaie de s'entendre avec la véritable puissance du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite, les émirats pétroliers, etc. Pourtant, cette torture du peuple palestinien s'est poursuivie pendant tout ce temps, sans aucune justification.
Mais c'était l'histoire du retour à Gaza et de la guerre de 51 jours en juillet 2014. Pour en revenir à l'affaire actuelle, vous avez parlé de Goliath : Life and Loathing in Greater Israel, et c'est l'un des articles de journalisme les plus courageux que je me souvienne avoir lu, je pense, parce que j'ai été rédacteur en chef du magazine Ramparts, qui s'est attaqué à des cibles assez fortes, mais lorsque nous sommes entrés dans la guerre des Six Jours, je suis allé là-bas pour la couvrir. Mon Dieu, nous avons sombré si rapidement dans la faillite qu'on ne pouvait même pas s'en rendre compte, et nous avons dû nous battre pour nous en sortir. Et, et l'utilisation du mot Goliath, parce qu'Israël est véhiculé dans l'image de David et Goliath et que c'est toujours le pauvre Israël sans défense qui est menacé par ces grandes puissances. Et bien sûr, comme nous l'avons clairement appris lors de la guerre des Six Jours, Israël avait été armé, équipé par les États-Unis des technologies les plus récentes. Lorsque je suis arrivé à l'aéroport du Caire, Israël avait bombardé tous les bons appareils et ne s'était pas attardé sur les avions de fortune, leurs renseignements étant si performants. Et Israël n'a jamais vraiment été le David, il a toujours été le Goliath. Donc Goliath : Life and Loathing in Greater Israel, est un ouvrage percutant. Puis Management of Savagery, qui s'intéresse à la politique étrangère des États-Unis et commence par le piège tendu aux Soviétiques en Afghanistan. Il nous fait vivre ce qui est décrit comme des mésaventures mais qui, sous la plume de Max Blumenthal, se révèle être l'image d'un empire extrêmement dangereux.
Assez parlé, je me promets toujours de faire des introductions brèves, mais je n'y parviens jamais. Mais Max, soyez le bienvenu et pouvons-nous commencer par réaffirmer, à propos de l'image de David Goliath, que toute la justification de ce qui se passe actuellement dans la destruction brutale de Gaza et vraiment le déplacement forcé des populations, le nettoyage ethnique, a été faite à partir de ce qui s'est passé avec l'attaque du Hamas. Et vous êtes quelqu'un qui a osé remettre en question la narration élaborée par Israël de ce qui s'est passé à l'époque, et qui est utilisée pour justifier, en fait, cette barbarie. J'aimerais que vous nous parliez un peu de votre remise en question de la revue traditionnelle vénérée, le grand manitou en la matière, le New York Times.
Max Blumenthal : Devrions-nous nous concentrer sur l'idée que tout a commencé le 7 octobre, ou voulez-vous parler du canular du New York Times dans lequel ils sont tombés ?
🎙 Ecoutez, le luxe de cette émission est que nous pouvons parler de tout ce dont nous voulons parler en long, en large et en travers. Et comme je l'ai dit, l'intelligence, l'intelligence de Scheer, mais elle vient de vous. Alors prenez le relais. Emmenez-nous à l'école.
Le 7 octobre a été exploité par la force politique la plus puissante de la société américaine parce qu'il a rendu possible un génocide diffusé en direct et de manière explicite. Il a rendu tout le pouvoir des États-Unis sur son allié supposé le plus proche complètement nul et non avenu. Il l'a neutralisé. Nous parlons du lobby israélien. Le lobby israélien a cherché à asseoir le 7 octobre comme quelque chose qui dépasse même, disons, Pearl Harbor, le 6 janvier et le 11 septembre, comme une date qui représente un nouvel holocauste, et ce afin de décontextualiser l'événement et d'effacer toute l'histoire antérieure, qui nous permet de comprendre pourquoi il s'est produit.
En outre, ils ont concocté et fabriqué des atrocités qui n'ont pas eu lieu afin d'illustrer l'image du Hamas qu'ils entendent projeter au monde, à savoir une bande irrationnelle de sauvages semblables à ceux d'ISIS. Des atrocités ont bien eu lieu le 7 octobre, mais ce n'était apparemment pas suffisant pour qu'Israël et ses représentants en Occident illustrent le point qu'ils voulaient faire valoir afin de créer l'espace politique nécessaire au génocide. Je me souviens avoir couvert la guerre de 2014. Vous avez parlé de mon livre, The 51 Day War, et j'ai été choqué par le niveau de destruction dont j'ai été témoin à l'intérieur de Gaza. Et lorsqu'un court cessez-le-feu ou une pause a pris fin, les bombardements ont repris, je me souviens que j'étais dans mon appartement dans la ville de Gaza et que j'ai été complètement secoué et que j'ai vécu un choc dû à l'ampleur des bombardements qui se déroulaient autour de moi. Les bâtiments adjacents n'étaient pas bombardés, mais je pouvais sentir l'impact de bombes gigantesques. Cela a commencé par une bombe de 2 000 livres (1 tonne) dans un quartier voisin, alors que je menais une interview consacrée aux tentatives d'assassinat du chef des brigades d'Al Qassam, Mohammed Daif. Ils ont fini par tuer toute sa famille et le blesser, mais il est toujours en vie dans un tunnel quelque part.
Mais le fait est que j'ai été choqué par ce que faisait Israël. J'ai marché dans les décombres et j'ai rencontré des familles qui m'ont raconté qu'elles avaient perdu 10 voire 20 membres. J'ai rencontré un enfant qui ne savait pas où était sa famille. On voit des gens marcher dans les décombres comme des zombies. Et cet assaut sur Gaza a été complètement oublié. Et ce n'est rien en comparaison de ce qu'Israël fait actuellement, car le bâtiment dans lequel je me trouvais, dans la ville de Gaza, a disparu. Tout a disparu. La ville entière a disparu. Tout le nord de Gaza a été rasé. 300 000 personnes sont toujours là-bas et elles meurent de faim. Les États-Unis ne font rien pour les aider. Et à la fin de cette guerre, en 2014, qui a commencé par une série de mensonges que Netanyahou a encouragés à la fin de cette guerre. J'ai participé à ce qu'on appelle le Tribunal Russell, qui était comme un tribunal populaire à Bruxelles, avec un jury composé de personnalités telles que Roger Waters, [inaudible], John Dugard, qui est un expert en armement. Ce sont des gens qui sont en faveur de la Palestine et ils devaient juger une sorte de procès où l'on mettait Israël en accusation devant un public pour déterminer si Israël avait commis le crime de génocide. Je me souviens que j'ai présenté mon témoignage sur ce que j'avais vu parmi les décombres. À la fin, ils m'ont demandé si je croyais qu'Israël s'était livré à un génocide.
Et j'ai dit, eh bien, je ne peux pas arriver à cette conclusion. Je veux être très prudent avec ce terme. Cependant, je pense que la société juive israélienne est prête à commettre un génocide avec le temps. J'ai réalisé un documentaire sur cette guerre avec Dan Cohen, intitulé Killing Gaza (ndr : ce lien propose le documentaire déjà sous titré en français). Et à la fin de ce documentaire, nous le dédions aux victimes de la prochaine guerre, à ceux qui mourront dans la prochaine guerre, parce qu'il était clair qu'il y en aurait une autre. Quoi qu'il en soit, vous parlez à certains des jeunes hommes qui ont pris les armes pour se battre à l'intérieur de Gaza. Beaucoup d'entre eux sont orphelins ou ont perdu des membres de leur famille à la suite de terribles agressions et ils vous diront qu'ils se préparent à la prochaine guerre et que cette prochaine guerre, nous savons et nos commandants nous disent qu'elle pourrait durer plus d'un an, voire deux et que nous y serons préparés. C'est ce qui s'est passé, car ce peuple était assiégé. Il s'agissait d'une population composée à 80 % de réfugiés. Des gens qui vivaient à l'intérieur d'un panoptique impossible à quitter depuis 2005. La bande de Gaza est traditionnellement un entrepôt humain et ce sont eux qui ont supporté la douleur de la Nakba en 1948 plus que toute autre partie de la Palestine. En 1948, l'un des plus grands foyers de population s'appelait Majd al Asqalan. Ces Palestiniens ont été emmenés dans des camions sous la menace des armes et détenus dans un camp hérissé de barbelés à la frontière de ce qui est aujourd'hui Gaza pendant deux ans, jusqu'à ce que les autorités israéliennes trouvent ce qu'elles devaient faire d'eux. Elles les ont ensuite embarqués dans des camions et les ont jetés à l'intérieur de Gaza en leur disant qu'elles en avaient fini avec eux pour toujours.
Gaza a donc toujours subi de violents assauts de la part d'Israël. Elle a toujours accueilli la résistance, y compris la résistance armée, parce que les Palestiniens ont été dépossédés, apatrides, réfugiés, humiliés. Jusqu'au 7 octobre, l'administration Biden a poursuivi la politique de Trump consistant à placer ce peuple dans une glacière historique, à essayer de conclure une série d'accords, une sorte de paix entre nantis. Entre Israël et l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, les monarques totalement avares, dotés de si peu de considération pour la cause morale qui a toujours été le moteur de l'unité arabe. Je veux dire, c'était le moteur de l'unité arabe jusqu'à ce que des pays comme l'Égypte soient affaiblis par l'accord de Camp David. Des États comme la Syrie ont été frappés par la sale guerre que les États-Unis ont menée contre des États sérieux, comme la Libye, qui ont été complètement détruits par l'assaut de l'OTAN contre la Libye. Ainsi, les États arabes, les vrais États arabes, qui représentaient les ambitions de leur population, ont commencé à s'effondrer. Il ne reste plus que les régimes rétrogrades monarchiques de droite des États du Golfe, qui cherchaient désespérément à faire la paix avec Israël pour des raisons financières, afin d'exploiter une grande partie de la prospérité de l'Occident et de se légitimer.
Pour ce faire, ils ont dû passer outre les Palestiniens. Une fois que cela sera fait, la cause palestinienne s'effacera, elle s'effacera tout simplement. Et en Cisjordanie, la cause palestinienne avait été essentiellement, elle n'avait pas été vaincue. Mais elle était étouffée par une Autorité palestinienne qui était entièrement soumise à la volonté d'Israël aux États-Unis. Elle dépendait d'Israël aux États-Unis pour sa propre légitimité. Israël était son percepteur d'impôts. Il agissait comme un sous-traitant de l'occupation. Le seul rôle des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne est d'arrêter les Palestiniens dans certains centres de population palestinienne. Le Hamas est donc à peu près tout ce qui reste du berceau de la résistance à Gaza, alors que Jake Sullivan se rend à la Conférence d'Aspen sur les idées ou à la Conférence d'Aspen sur la sécurité une semaine avant le 7 octobre et déclare que le Moyen-Orient n'a jamais été aussi calme qu'à n'importe quel moment de l'histoire, s'attribuant ainsi le mérite d'avoir étouffé la cause palestinienne. Et tout cela s'est produit également en...
🎙 Vous devriez mentionner la question des élections : en fait, les habitants de Gaza ont rejeté l'Autorité palestinienne, et nous considérons donc que le Hamas n'est rien d'autre qu'une organisation terroriste. Mais malheureusement, de ce point de vue, pourquoi tant de Palestiniens rejettent-ils l'Autorité palestinienne, et même en Cisjordanie, on a le sentiment que l'Autorité palestinienne n'est plus une organisation qui parle au nom de la résistance palestinienne. C'est comme si nous aimions certaines élections, mais pas d'autres, mais c'est un récit commode pour la politique américaine et vous soulevez vraiment un point fondamental : pourquoi le Hamas a-t-il fait ce qu'il a fait ? Et nous devrions discuter de la stratégie de Netanyahou. Il n'a pas été le seul à construire le Hamas comme une alternative à l'Autorité palestinienne, mais il ne lui a pas permis de progresser sur la voie d'un véritable pouvoir dans sa région.
Leur territoire. Oui, c'est vrai. D'abord, la bande de Gaza et la Cisjordanie n'ont pas d'élections séparées. En 2006, il y a eu les élections du conseil législatif palestinien et le Hamas a triomphé en Cisjordanie, dans des villes comme Qalqilya, où Israël avait construit ce mur d'apartheid colossal tout autour de la ville. La ville entière était murée. Elle avait été transformée en camp de concentration. Cette ville a massivement adopté le Hamas, non pas parce qu'il s'agit de fanatiques religieux, mais parce que le Hamas était la seule force à avoir rejeté les accords d'Oslo, qui ont jeté les bases de ce mur.
🎙 Vous devriez le souligner, d'ailleurs, parce que les gens ont une vision simpliste de la vie d'autrui. Le fait est que l'Autorité palestinienne était fondamentalement laïque, l'OLP d'Arafat et ainsi de suite, était fondamentalement un mouvement laïque plus attrayant pour les citoyens des États-Unis et ainsi de suite, comme nous, et que le Hamas faisait appel à un sentiment plus religieux, basé sur la religion musulmane. Mais le vrai problème, c'est que ceux qui vivent là-bas, et tous ceux que j'ai interrogés, se demandent qui va se vendre ou qui va se soucier de nous. Le Hamas a acquis la réputation de ne pas se vendre, tandis que les vestiges de l'OLP le faisaient un peu partout.
Oui, c'était en fait le parti Fatah de Yasser Arafat, qui a succédé à ce dernier après qu'il ait été apparemment assassiné, pour n'avoir pas été assez conciliant, et qui a été remplacé par Mahmoud Abbas, qui était en quelque sorte l'une des anciennes figures de l'OLP du Fatah, qui est resté après qu'Israël ait assassiné à peu près tous ceux qui, autour d'Arafat, avaient des compétences diplomatiques sérieuses, des tendances radicales, et qui étaient considérés comme trop militants. Israël a eu recours à l'assassinat pour disposer des dirigeants qu'il souhaitait et le Fatah a été essentiellement vaincu en tant que force de résistance. Et dès qu'Arafat a signé Oslo, tout était fini car le processus de paix n'était qu'une ruse monumentale pour permettre à Israël d'approfondir son entreprise de colonisation sous couvert de paix, tout en affirmant au monde qu'il voulait la paix et qu'il conservait sa légitimité diplomatique.
🎙 Mais même cela était trop pour, je suppose, la majorité des Israéliens. Ils ont tué Rabin. Tout le monde l'oublie.
Eh bien, Netanyahou a tué Rabin. Ce n'était rien de moins qu'un coup d'État.
🎙 Vous devriez expliquer cela parce que je suis désolé, mais même si je suis plus âgé que vous parce que je travaille cinq jours par semaine ou quelque chose comme ça, la plupart des gens n'ont aucune idée de cette histoire. D'où vient-elle ou quoi que ce soit d'autre ? Et donc maintenant, beaucoup acceptent le récit selon lequel le Hamas n'est qu'un groupe de terroristes diaboliques, comme vous le dites, comme ISIS, et tout le reste. Le fait est que c'est un groupe que Netanyahou a soutenu comme une alternative à l'OLP. N'est-ce pas ?
Pour comprendre cela, nous devons être un peu théoriques et académiques.
Il y a une contradiction majeure. Dans le sionisme tel qu'il s'applique à Israël, dès que le sionisme est devenu un projet politique sur le terrain en Palestine historique, cette contradiction est apparue. Comme l'a reconnu Ben Gourion lui-même, il ne survivrait pas sans le soutien des grandes puissances. Il s'agit donc essentiellement d'un État juif défendant la souveraineté juive, mais dépendant entièrement de sa ligne directe avec l'autorité des Gentils à Washington, pour le soutien diplomatique, le financement, et cetera, l'aide militaire. Il lui faut donc paraître légitime. Ils doivent paraître démocratiques. Et cela signifie qu'ils doivent donner l'impression qu'ils vont faire la paix avec les Palestiniens. Et l'ancienne aile travailliste, Yitzhak Rabin, qui représentait en quelque sorte l'un des quatre grands généraux de la génération fondatrice d'Israël, était le général centriste.
Il a émergé et a déclaré qu'il négocierait un État palestinien contre son vieil ennemi. Il a joué un rôle majeur, bien plus important, dans la brutalisation des Palestiniens que Netanyahou ou tout autre membre du Likoud, ce qui lui a en quelque sorte donné la légitimité nécessaire pour entre guillemets faire la paix. En réalité, il n'en a jamais eu l'intention. Il avait simplement besoin de conclure un accord pour légitimer Israël dans l'ère de l'après-guerre froide avec la seule superpuissance. Et c'est ce que Washington exigeait. Ainsi, lors de son dernier discours devant la Knesset, Yitzhak Rabin a assuré à l'organe parlementaire qu'il donnerait aux Palestiniens, selon ses propres termes, moins qu'un État. Et il n'a obtenu les voix dont ils avaient besoin à la Knesset pour faire passer les accords d'Oslo que grâce aux pots-de-vin versés aux gens, par exemple en leur achetant des Jeeps Suzuki pour qu'ils votent en leur faveur. Il y a donc cela. Et puis il y a la contradiction de ce qu'est réellement le sionisme, et c'est ce que nous voyons aujourd'hui.
Avec le gouvernement Netanyahou. C'est le gouvernement le plus israélien ou le plus sioniste de l'histoire d'Israël. Certains disent qu'il est le plus à droite ou le plus fanatique, mais le sionisme EST fondamentalement fanatique, fondamentalement de droite, fondamentalement génocidaire lorsqu'il est appliqué à un territoire dont la plupart des habitants ne sont pas juifs. En 1966, Israël était donc dans un état de crise extrême. Je suis désolé de remonter aussi loin et d'être aussi académique, mais cela nous aide à comprendre ce qui...
🎙 Vous voulez parler de la formation initiale d'Israël...
Cela se passe un an avant qu'Israël ne devienne le grand Israël. Israël était en état de crise. Il n'avait aucune légitimité interne pour mobiliser la population selon les paramètres du sionisme, parce qu'il n'y avait pas vraiment de lien avec l'histoire du judaïsme dans la Bible. Il n'y avait pas d'endroits où les soldats pouvaient se rendre et suivre leurs rites d'initiation ayant une telle signification. Ils avaient l'habitude de les envoyer à Masada dans le désert, qui est juste...
🎙 Je suis désolé de vous interrompre, mais encore une fois, parce que je passe tellement d'heures chaque semaine à discuter avec des gens qui ne savent rien de tout cela, sans que ce soit de leur faute, parce que ce n'est pas abordé au lycée ou à l'université. Faisons une pause et passons en revue cette histoire qui est vraiment significative et expliquons ce que vous entendez par le grand Israël et ce que...
Je vais expliquer cela. Oui, oui. En 1967, Israël attaque l'Égypte, remporte une victoire éclair, attaque la Syrie, prend Jérusalem-Est et la Cisjordanie, s'empare de ce que l'on appelait le Mur des lamentations et en fait le Mur occidental. Ils obtiennent non seulement l'accès à ces lieux saints, mais aussi la possibilité de prendre le complexe de Boxer et de reconstruire le troisième temple, ce qui est l'objectif ultime des vrais idéologues de la coalition de Netanyahou. C'est ce qui annoncera la venue du Messie. Ils ont également accès à des lieux à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, la Cisjordanie palestinienne, où Abraham et Sarah se sont baignés, comme des fontaines, et à la mosquée Ibrahimi, qui est également considérée comme un lieu saint juif. Tout d'un coup, l'État s'active et déborde de ferveur. Les crises internes commencent à s'estomper, alors que tous ces groupes de population différents, ces juifs venus du monde entier qui n'avaient rien en commun les uns avec les autres, pouvaient s'unir autour de ce projet, ce qui les a également animés de ressentiments anti-palestiniens parce que ces personnes les empêchaient de se connecter à la tradition biblique qui légitimerait cet État, et l'État est graduellement devenu de plus en plus religieux, de plus en plus nationaliste, de plus en plus extrême, de plus en plus anti-palestinien à mesure qu'il s'efforçait de se légitimer au sein de sa propre population.
Les contradictions apparaissent donc lorsque Rabin... après avoir signé les accords d'Oslo et serré la main d'Arafat, toute une partie de la population juive israélienne se dit : "Va-t-il renoncer à la Cisjordanie ? Il va y renoncer ? En fait, il ne l'a jamais fait, mais c'était la rhétorique. Il doit mourir. L'un des principaux rabbins d'Hébron, dans les colonies extrémistes. Dov Lior a émis ce que l'on pourrait appeler une fatwa. Il a déclaré que Rabin était un "Din Rodef", ou un traître au peuple juif, un mouchard, [inaudible], les deux pires qualificatifs que l'on puisse donner à quelqu'un. C'était en fait une condamnation à mort et c'est son disciple, Yigal Amir, qui a tué Rabin, mais c'est Netanyahou qui se présentait comme le chef de l'opposition du Likoud, comme ce jeune homme revenu des États-Unis, où il s'était forgé une réputation dans le monde des affaires américain. Il est rentré en Israël pour prendre la tête du Likoud et a commencé à s'en prendre à Rabin, déclarant que ce dernier allait vendre Israël aux Arabes et nier la légitimité de l'État juif. C'est ainsi que Rabin a été assassiné lors d'un rassemblement. Et Leah Rabin, sa veuve...
🎙 Vous devriez mentionner qu'il s'agit d'un assassin juif, cette vérité commode n'est guère mentionnée, je ne l'ai jamais entendue, ce n'était pas, je veux dire, toute l'image du plus grand acte terroriste en Israël a été commise par un assassin juif qui essayait d'arrêter ce qui était un soi-disant plan de paix.
C'est vrai. Oui. Et cela a fonctionné. Et c'est ce qui a permis à Netanyahou de devenir premier ministre. Il a d'abord été premier ministre en 1996. Cela n'a pas très bien fonctionné parce qu'il a cédé à la pression des États-Unis pour se retirer d'une partie d'Hébron, ce qui l'a privé de légitimité au sein du Likoud. Lorsqu'il est revenu en 2009, il ne comptait plus jamais céder aux pressions américaines. Il a démontré qu'il pouvait humilier Barack Obama à maintes reprises, venir à Washington et accuser Obama d'apaisement, d'avoir apaisé les nazis. Au Congrès, à l'invitation du chef de l'opposition républicaine, John Vayner, il a montré qu'Obama ne pouvait rien faire. Il n'allait pas refuser de livrer des armes à Israël. Il a conclu l'accord avec l'Iran, mais Netanyahou s'employait à le saboter à plein temps et l'a obtenu grâce à son principal bailleur de fonds, Sheldon Adelson, qui a également été le principal donateur de la campagne de Donald Trump en 2016. Donc, Netanyahou vient de démontrer qu'il est le véritable leader israélien incarnant le véritable esprit du sionisme, alors que le sionisme se dirige constamment vers une phase nationaliste religieuse et messianique, la phase post 67, et que les contradictions que Netanyahou sera en fait en mesure d'effacer la contradiction en déclarant essentiellement juste la domination totale sur les États-Unis, et qu'Israël peut être son véritable esprit de domination. Israël peut se montrer sous son vrai jour et éliminer les Palestiniens, commettre un génocide, et les États-Unis ne peuvent rien faire, et c'est ce qu'il fait en ce moment même avec Joe Biden. C'est la raison pour laquelle Netanyahou semble manquer de popularité en Israël.
Par exemple, après le 7 octobre, il a été largement blâmé pour cette attaque et sa cote de popularité est en même temps faible. Aucune autre personnalité de la politique juive israélienne ne pourrait lui succéder, qui aurait le même niveau de popularité auprès d'une partie de l'opinion publique ou serait à même de se positionner comme celui capable de dominer les Etats-Unis. Plus récemment, il s'est vanté d'avoir écarté la solution des deux États. Une chose qu'il n'avait jamais dite publiquement, cela parce qu'il se sent extrêmement confiant dans sa position actuelle. La faiblesse du Parti démocrate et de l'administration à Washington, non seulement celle de Joe Biden, mais aussi celle de Barack Obama, qui n'a rien dit. Il s'agit d'un personnage qui domine en quelque sorte le Parti démocrate et il n'a rien dit. Et la puissance du lobby israélien que Netanyahou a contribué à créer à Washington a rendu cela possible. Et tout cela mène à la plus grande atrocité dont j'ai été témoin dans ma vie.
Donc, pour essayer de comprendre où je veux en venir avec ce long fil, c'est que le sionisme tel qu'il est appliqué en Palestine conduira toujours au génocide. C'est le but ultime. Il faut en finir avec 1948. Il n'y a pas moyen sans génocide. Et cela conduira toujours à un leadership messianique de droite et Netanyahou est en quelque sorte la figure parfaite pour le diriger parce qu'il aide à rapprocher toutes les factions concurrentes et fournit une couverture parfaite pour les plus grands fanatiques qui ne pourraient jamais servir d'homme de paille. Et cela a érodé les intérêts nationaux américains et la souveraineté américaine au point que les États-Unis n'ont absolument aucun intérêt à ce que Gaza fasse l'objet d'un nettoyage ethnique, à ce que ce génocide ait lieu. Pourtant, les États-Unis, l'administration Biden, envoient un dock flottant à Gaza par l'intermédiaire, je suppose, d'éléments de la marine américaine et d'entrepreneurs corrompus. Et il ne s'agira pas d'acheminer de l'aide, mais de faire sortir les Palestiniens pour aider Israël à atteindre son objectif.
🎙 Nous devrions poursuivre dans cette voie, car les gens pensent que quelque chose finira par être réglé. C'est ce qu'ils disent depuis des décennies. Beaucoup n'aiment pas non plus que l'on parle de "colonialisme de peuplement" pour décrire Israël. Mais de nombreux enseignements peuvent être tirés historiquement de ce phénomène d'arrivée d'un peuple qui établit une revendication basée sur la religion, la modernité et ce qu'il peut faire à autrui, y compris aux peuples indigènes, etc. Et puis le génocide, qui est défini par les Nations unies comme l'élimination de la vitalité et de la capacité d'action d'un autre peuple qui vous gêne dans vos projets, et dont vous vous débarrassez d'une manière ou d'une autre, ils peuvent, ils ne doivent pas tous être tués dans des camps de concentration, ils peuvent être enfermés dans des réserves, il peut y avoir un nettoyage ethnique, ils peuvent être déplacés, et ainsi de suite. Tout cela correspond à la définition du génocide. Certaines personnes se fâchent lorsque vous utilisez ce mot, mais il s'agit essentiellement de la destruction d'un peuple en tant que tel, là où il se trouve. Vous savez, ils pourraient finir par être exilés et non tués. Les colons n'y verraient pas d'inconvénient. Et l'alliance avec le pouvoir que vous avez évoquée à l'origine, à savoir qu'il s'agit d'une agence du pouvoir occidental américain. Je ne veux pas m'écarter de ce que vous dites, mais cette alliance existait déjà avant la guerre des Six Jours. La grande question était de savoir si l'Égypte pouvait contrôler le canal de Suez. Pouvait-il y avoir une quelconque vitalité anti-impérialiste dans la région, y compris en Iran, où nous avons participé au renversement du dirigeant laïc Mossadegh, etc.
Israël s'est évidemment rangé du côté du Royaume-Uni et des États-Unis dans ces projets, devenant ainsi un partenaire, un partenaire junior. Peut-être qu'aujourd'hui, Israël est plutôt un partenaire principal, on ne sait pas. C'est une réalité extrêmement déprimante que de savoir que l'on peut éliminer un peuple et qu'il y a désormais un peu de bavardage, je le vois, je le lis même dans Haaretz et dans d'autres endroits où l'on se dit que Gaza ferait une excellente ville de villégiature après tout...,
C'est ce que vient de dire Jared Kushner.
🎙 Voilà. Et on peut presque le voir, parce que je me souviens quand j'étais là, ils m'ont menti quand j'étais là à la fin de la guerre des Six Jours. J'ai discuté avec des gens comme Alon et Dayan qui couraient partout et j'écrivais un scénario, et ils m'ont dit le contraire, ils m'ont dit, vous revenez dans 10 ans et si nous occupons toujours, nous ne serons pas une nation juive. Cela impliquera de contrôler les gens. C'est un déni de ce qu'est Israël et le sionisme. Et nous ne pouvons pas rester en permanence sous occupation. Mais il est clair qu'on m'a menti. Je l'ai cru à l'époque, ou du moins j'ai pensé qu'ils feraient une tentative. Mais je ne pense pas, je suis d'accord avec vous, je ne pense pas qu'il y ait jamais eu de tentative sérieuse. Je tiens donc à rappeler le problème éthique qui se posera à l'avenir à ceux qui affirment soutenir un État juif ou Israël. L'État que vous allez... ce sera un peu comme marcher sur des ruines amérindiennes. Oui, et nous disons qu'en fait, le vrai nom de Los Angeles est celui-ci, ou le vrai nom... mais le fait est que nous avons anéanti ces gens. On pourrait presque voir un casino palestinien à Gaza, une grande attraction touristique. Et puis des gens qui ont été totalement brisés dans leur esprit et tout, mais récompensés financièrement, un peu comme les faux Indiens du magasin de cigares avec la statue à l'extérieur et c'est encore plus déprimant, je ne devrais pas dire plus déprimant que le génocide, c'est une extension du génocide que le pouvoir peut exercer sa propre réalité et sa propre justification.
Et cela va m'épuiser parce que nous allons manquer de temps. Combien de temps nous reste-t-il, d'ailleurs ? Nous avons commencé depuis un bon moment. Êtes-vous encore patient pour continuer ? Je pense que les bonnes personnes ne gagnent pas forcément. La vérité ne gagne pas nécessairement. La justice ne gagne pas nécessairement. C'est en fait l'hypothèse de la plupart des acteurs accompagnant le pouvoir. Qu'il s'agisse du parti démocrate ou du parti républicain. Ils partent du principe que je soutiens, peut-être que je n'aime pas tout cela, mais que je choisis le moindre mal. Et je ne veux pas clore cette discussion sans parler de cela, parce que dans votre discussion avec les femmes démocrates, quel que soit le nom qu'on leur donne, …
Le Conseil national démocratique des femmes ou quelque chose comme ça.
🎙 Je voudrais aborder cette question parce qu'elle va préoccuper le public. Dans quelle mesure sommes-nous liés au parti démocrate ? Au cours de ma vie, je suis beaucoup plus âgé que vous, le parti démocrate n'a pas été la référence en matière de vertu. J'ai probablement voté démocrate presque à chaque fois. J'ai même été candidat en 1966 au sein du parti démocrate pour m'opposer à la guerre du Viêt Nam. Mais le fait est que les démocrates ont été les plus agressifs dans la poursuite de la violence internationale, et qu'ils sont capables de l'emballer bien mieux que les autres. L'un des points que vous avez soulevés dans votre discours, et que j'ai trouvé convaincant, est que le parti démocrate a détruit le mouvement anti-guerre. Et je trouve que les libertariens sont plus conscients, au moins, de soulever certaines questions, cette publication AntiWar sur Internet, que je consulte en fait tous les jours. AntiWar, permettez-moi de leur donner un coup de pouce. Ils ont au moins le mérite d'exposer les choses. Parlons-en un peu.
Ce que j'ai dit dans mon discours, c'est que ma présence et le fait qu'elle ait eu lieu s'inscrivaient dans le cadre d'une rébellion plus large au sein du parti, d'éléments de la base du parti contre la direction du parti, qui a été achetée, vendue et cédée aux néoconservateurs, à l'industrie de l'armement, aux nouveaux acteurs de la guerre froide et au lobby israélien, certaines des forces les plus malveillantes de l'histoire de l'humanité. Presque comme un quatrième Reich régnant sur le peuple et le contraignant.
Même John F. Kennedy aurait été condamné et exclu du parti pour son fameux, ou plutôt célèbre, discours prononcé à l'American University vers la fin de sa vie, dans lequel il exhortait les Américains, et en particulier les jeunes, à se mettre à la place et dans l'état d'esprit de l'Union soviétique alors que les États-Unis pointaient des missiles Jupiter sur elle depuis la Turquie. C'est quelque chose qu'il est interdit de dire dans le parti démocrate d'aujourd'hui, et j'ai appelé les démocrates génocidaires, Tony Blinken, qui a dit être allé en Israël en tant que juif et non en tant que diplomate après le 7 octobre, et qui leur a donné carte blanche pour commettre un génocide, ou Joe Biden, qui a fait une accolade à Netanyahou. Tous. Hakeem Jeffries, le premier démocrate noir, leader de la minorité au Congrès, qui appartient à l'AIPAC. Ce type est une véritable pièce maîtresse du lobby israélien. Chuck Schumer, a tenu quelques discours critiquant Netanyahou, mais toute sa carrière a été propulsée grâce au lobby israélien. Et il est allé sur le National Mall pour acclamer Israël qui commettait un génocide avant de finalement se rendre compte que Netanyahou ne répondait pas exactement aux intérêts américains.
Tous ces individus sont tellement méprisables. Comment pouvez-vous les soutenir ? Et ce que je voulais dire, parce qu'il y avait pas mal de grognements dans l'auditoire, c'est qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord. Et si vous regardez les questions-réponses, vous verrez que l'une ou l'autre question portait sur le fait de savoir si Trump est meilleur que les autres. Et évidemment, Trump ne sera pas meilleur sur la Palestine, mais comment influencer un parti à ce point dévoyé et profondément amoral sans lui retirer votre vote et votre soutien et ce qu'il veut que nous fassions. Toute cette campagne va être axée sur le mauvais orange, quatre fois inculpé, Hitler, qui est si mauvais que nous devons nous boucher le nez et voter pour un génocidaire en chef, et je ne le ferai pas. Et ce que je voulais dire à ces femmes, qui sont des femmes libérales, des femmes libérales au grand cœur, c'est est-ce que vous soutiendriez Joe Biden qui dit, je n'ai pas eu le temps de le mentionner, Joe Biden dit qu'il a de gros problèmes avec l'avortement. Il est catholique et il a de sérieux doutes sur la question de savoir si l'avortement doit être pratiqué sur demande. C'est ce qu'il a dit. Et si Joe Biden déclarait qu'il soutiendrait les Républicains sur la décision Dobbs de la Cour Suprême et qu'il irait vers l'interdiction de l'avortement médicalisé, qui est responsable d'environ 70 pour cent des avortements actuels, où il suffit de prendre une série de pilules. Vous iriez créer un autre parti.
Vous quitteriez le parti démocrate et vous formeriez le parti de l'avortement. Je veux dire, elles le feraient. Elles seraient tellement indignées par ce seul problème. Mais quand nous disons que nous sommes scandalisés par la question du génocide, par le fait que le sionisme domine ce parti, par cette idéologie ethno-suprémaciste fasciste des démocrates pro-guerre, qui veulent la guerre avec la Russie, qui rejettent toute paix sur la péninsule coréenne, par le fait que Trump déclenche une nouvelle guerre froide avec la Chine, par le fait qu'il soutient l'armée américaine, par le fait qu'il ne veut pas d'une nouvelle guerre froide. Ils veulent déclencher une nouvelle guerre froide avec la Chine, soutenant l'Africom en Afrique, les coups d'État et les sanctions au Venezuela et au Nicaragua, qui créent une crise migratoire, et ils disent ensuite : "Oh, accueillons les migrants que nous avons créés et faisons-en des esclaves". Lorsque nous disons que nous sommes indignés par cela, ils nous accusent de faire de la politique puritaine. Nous devons donc nous en tenir à cette question de la guerre et de la paix et ne pas nous laisser émouvoir par leurs discours alarmistes sur Donald Trump, qui ont fait leurs preuves. Et à un moment donné, ils devront se rendre compte qu'ils ont une génération entière de personnes plus soucieuses de l'humanité que leurs dirigeants, et ils devront leur rendre des comptes, ou ils continueront à perdre.
🎙 C'est intéressant parce que je pense que le discours de Schumer, que je trouvais important, a été publié sur notre site web, ScheerPost. En fait, nous l'avons publié, mais je pense qu'il a été prononcé uniquement parce que quelque 100 000 personnes se sont abstenues de voter dans l'État clé de l'élection, n'est-ce pas ? Je veux dire qu'il y a eu une représentation à la fois dans le Michigan et je pense dans le Wisconsin et ainsi de suite de citoyens qui ont exprimé leur horreur. Je pense que la situation dans cet épisode particulier de la guerre israélo-palestinienne, qui n'est pas une guerre du Hamas, est allée trop loin. Et le retour de bâton ici, c'est qu'il y a peut-être des choses qui ne peuvent être vendues, des limites à ne pas dépasser. Il y a sans doute des limites à ne pas dépasser. Cependant, je veux vous parler et nous devons prendre quelques minutes de plus. Des gens comme vous, et je sais que je peux parler d'expérience personnelle, ont remis en question certains de ces récits, y compris à propos d'Israël.
Nous sommes considérés comme des non-êtres, des parias, nous sommes écartés, etc. Et je sais que vous avez subi énormément de pression.
Eh bien, poursuivez. Mais je ne me sens pas comme un paria actuellement. Et vous non plus. Vous êtes en quelque sorte considéré comme une légende. C'est juste que nous n'avons aucune voix au sein d'aucune institution dans cette société non démocratique, c'est tout. C'est comme ça que je vois les choses.
🎙 Oui, mais ils vont continuer à essayer de marginaliser quiconque s'y oppose, quelles que soient ses références, quoi qu'il arrive. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'enseigne honnêtement, je pense que nous avons besoin de modèles que j'essaie de présenter aux gens et je dis, Hey, parfois ils viennent du côté conservateur. Et parfois, si nous croyons vraiment à l'intégrité académique, à l'intégrité intellectuelle, Trump a-t-il fait quelque chose de bien ? Ou y a-t-il quelque chose de légitime dans son électorat ? Après tout, si vous adoptez le point de vue d'Hillary Clinton, et qu'ils sont tous des déplorables, alors nous n'avons pas de vrais problèmes dans ce pays. Pour ma part, je pense que Trump est un populiste de droite qui a malheureusement bien réussi, qui accuse les immigrés et les travailleurs d'être à l'origine de nos problèmes. Mais le fait est que nous avons des problèmes, vous savez, et c'est la raison pour laquelle les opposants, qu'ils viennent de la gauche ou de la droite, sont considérés comme des parias ou étiquetés comme tels.
Ce sont ceux qui ont créé ces problèmes, comme la situation bancaire, l'inégalité des revenus, la perte de salaires décents et les guerres inutiles, et pas seulement inutiles, génocidaires, qui ne veulent pas de dissidence à ce sujet. C'est donc l'essentiel et c'est le multipartisme. Mais si je veux en venir à l'aspect personnel, c'est parce que j'essaie d'encourager les gens à faire le genre de travail que vous faites, car je pense que c'est remarquable et que vous n'êtes pas marginal. Je veux dire que vous touchez de nombreuses personnes et que vous n'êtes pas le seul à le faire. Je voulais donc comprendre un peu ce qui vous fait vibrer. Et il y a quelque chose qui n'a pas été abordé dans cette discussion. Je partage beaucoup de vos points de vue sur Israël et, d'une certaine manière, je vais même plus loin. Comment oser, et permettez-moi de le dire avec force, je l'ai ressenti quand je suis allé là-bas, et j'ai écrit pour Ramparts et j'ai même cru à beaucoup des distorsions que j'ai entendues de la part des gauchistes au minimum et ainsi de suite, mais comment oser dire à quelqu'un qui est juif, ce que nous sommes tous les deux, techniquement, nous sommes juifs, et je pense, je ne sais pas, je vous lis, vous ne niez pas, être juif et ma propre famille, ma mère, c'est d'elle que je tiens mon appartenance à la communauté juive, ma famille a été expulsée en Lituanie. Et je connais toutes les horreurs et ainsi de suite, mais la façon dont cette chose procède en évoquant l'AIPAC, l'idée que vous pouvez priver de leurs droits, ce qui est désormais un nombre croissant de Juifs qui s'expriment, qu'ils ont le droit et que cela n'est pas considéré comme antisémite. Je veux dire que l'idée même que ces quislings défenseurs de l'empire mondial (ndr : Quisling est un homme politique norvégien essentiellement connu pour avoir été le principal artisan de la collaboration avec l'occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale) et de tout le reste ont le droit de dire que quiconque s'oppose à leur discours n'est plus juif, se déteste ou est antisémite est bizarre à l'extrême. On se demande comment certains peuvent dire cela sans sourciller.
Eh bien, oui, pour essayer de répondre à toutes les questions posées, aussi rapidement que possible. Je pense que tout se résume à cela, que l'on soit traité de juif antisémite ou de juif qui se déteste, ou que l'on soit fustigé dans le monde des médias, lorsque vous demandez ce qui me fait vibrer, il s'agit en fait de savoir comment je parviens à faire la paix avec ma position dans cette société, et au sein de ma propre communauté religieuse, à laquelle je participe toujours parce que je ne vais pas cesser de dire le Kaddish pour mes ancêtres, il n'y a rien que vous puissiez faire pour m'en empêcher. C'était vraiment drôle, quand j'ai assisté à l'office de Yom Kippour à cette... Université de Georgetown, où des offices gratuits sont organisés. On peut y entrer au hasard, c'est pratique. Et le rabbin était en train de faire un sermon sur le fait qu'Israël était contrôlé par des fascistes. C'était bien avant le 7 octobre, à cause des manifestations contre Netanyahou. Et il craignait que le sionisme ne soit détruit par cette bande de fascistes qui entourait Netanyahou.
Ainsi, une guerre civile existait déjà au sein du judaïsme américain bien avant le 7 octobre, et j'en faisais partie. En ce qui concerne les médias, j'ai fini par accepter le fait que je les déteste. Je pense qu'ils attirent certaines des pires personnes de notre société. Les plus grands narcissiques, hypocrites et sociopathes, et donc ce que The Grayzone est, c'est une organisation anti-médias appliquant des tactiques et une éthique journalistiques. Ce que nous écrivons doit être factuel et exact afin de briser l'emprise de ces médias qui ne sont en fait que des sténographes du pouvoir. Et je pense que nous y sommes parvenus en atteignant un grand nombre de personnes par le biais de nos flux en direct. Lors de mon émission en direct d'il y a deux jours, où j'ai discuté avec Aaron Mate, 14 000 personnes ont regardé l'émission. Et ces streams enregistrent régulièrement plus de six chiffres de vues chaque semaine. Nous touchons donc les gens. Nous brisons le monopole des médias, où si vous regardez n'importe quel média d'entreprise, vous trouverez toujours le même message sur la guerre par procuration en Ukraine, ou sur n'importe quel sujet important. Et nous atteignons le public au-delà des lignes partisanes, ce qui m'aide à être en paix avec ma position, en sachant que nous touchons le public tout comme vous le faites, Bob, et dans le cadre de la question juive, où j'ai été désigné comme l'un des dix plus grands antisémites deux années consécutives sur la liste de cette organisation de course à l'échalote nommée Fondation Simon Wiesenthal. Ils ne cessent de dire que je déteste les juifs. Je suis en quelque sorte en paix avec cela aussi, parce que je ne vois pas les sionistes comme faisant partie de quelque chose que je... Je ne ressens aucun lien avec eux.
En fait, j'ai l'impression que l'opposition la plus vive à toute force sur la planète est envers eux. Je les considère comme des membres d'un culte démoniaque, d'un culte satanique qui déteste l'humanité, qui est parfaitement à l'aise avec les massacres de masse, qui les célèbre quand il ne les nie pas carrément. Ils sont en fait l'égal moral des négationnistes de l'Holocauste, à ceci près qu'ils ne nient même pas l'Holocauste en cours sous nos yeux à Gaza. Ils le célèbrent, s'en réjouissent, diffusent leurs crimes depuis Gaza dans le monde entier. Ils ont perpétré un génocide en détruisant le quartier de Shuja'iyya, au nord de Gaza, par exemple. Ils y ont érigé une gigantesque menorah pour célébrer Hanoukka. Une vidéo diffusée sur TikTok depuis Gaza montre des soldats tirant un obus de char sur des maisons palestiniennes pour chaque nuit de Hanoukka. Voilà ce qu'ils font au judaïsme, alors que nous nous efforçons simplement de l'appliquer à l'humanité. Alors pourquoi me soucierais-je de ce qu'ils disent de moi ou de ce que je voudrais faire avec eux ?
Pourquoi me soucierais-je de savoir s'ils me considèrent comme un camarade juif alors que je ne les considère pas comme un camarade humain ? Ils détestent les musulmans et veulent les anéantir. Nous les voyons détruire des mosquées dans la bande de Gaza. Ils détestent également les chrétiens. Ils ont détruit certaines des plus anciennes églises chrétiennes de la planète à Gaza. Et ils ne se soucient guère de la vie des Juifs en dehors du territoire qu'ils contrôlent. En fait, ils cherchent à l'éteindre. Ils fomentent l'antisémitisme et l'antijudaïsme en affichant leur fanatisme juif au milieu d'un génocide. Et cela a toujours été l'objectif d'Israël. David Ben Gourion a écrit dans ses mémoires que la diaspora devait s'effondrer et que tous les Juifs devaient être libérés et installés en Israël, faute de quoi le sionisme échouerait. Sans antisémitisme, Israël perd sa justification en tant que sanctuaire pour les Juifs du monde entier. Si nous devons avoir cet âge d'or du judaïsme aux États-Unis, alors Israël et le sionisme perdent. Je les vois donc complètement de l'autre côté. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent de moi. Et je pense que de nombreux Juifs de ce pays et de tout l'Occident pensent la même chose que moi.
🎙 Ce à quoi je veux en venir ici, c'est que je pense que si nous laissons cela se produire, nous risquons d'en pâtir. J'hésite encore à dire que tous les sionistes sont comme Netanyahou. Je sais que je vais rencontrer dans les prochaines heures neuf personnes se considérant toujours comme des sionistes, qui sont tout à fait décentes et qui prennent la parole.
Des sionistes libéraux, c'est comme si j'étais une vierge aux mœurs légères ou un raciste tolérant.
🎙 Non, je ne suis pas irrespectueux. Je pense que je vais rencontrer des gens aujourd'hui qui définiront leur sionisme comme étant une sorte de foyer et de sécurité, ils rectifieront, je suis d'accord avec vous, mais ils s'exprimeront d'une voix très forte et ont été, pas seulement maintenant, constamment en train de condamner le racisme du sionisme dominant, et ainsi de suite. Mais je veux être plus positif ici, parce que je pense que ce dont nous parlons, et je me place dans votre camp, c'est de défendre une notion de vertu juive, d'excellence juive, d'engagement social juif et de moralité juive. C'était en fait le point de vue dominant parmi les juifs parmi lesquels j'ai grandi dans le Bronx.
Dans la communauté juive ouvrière du Bronx, je dirais que l'idéalisme, le nombre de personnes qui se sont portées volontaires pour aller combattre le fascisme contre l'Espagne et ensuite directement contre Hitler, nous avions un monument aux morts dans notre quartier. Ces personnes étaient pour la plupart de gauche. C'étaient des syndicalistes de la classe ouvrière et j'ai grandi avec le sionisme, qui est antérieur à la guerre, je suis beaucoup plus âgé que vous, je suis né en 36. Le sionisme était un mouvement marginal, presque étrange. Il y avait des sociaux-démocrates, des communistes, des démocrates libéraux. Pratiquement tous les Juifs que j'ai rencontrés dans le Bronx étaient de gauche, du moins dans la mesure où tout le monde aimait oublier certains défauts. Mais le fait est qu'être juif signifiait être un progressiste dans un certain sens. Et je pense que... Oui, l'antisémitisme dont nous faisons l'expérience aujourd'hui est une attaque contre tous ceux qui défendent les valeurs juives ayant inspiré le mouvement des droits civiques, n'est-ce pas ? Ces valeurs étaient si présentes dans l'organisation des syndicats et dans tout le reste.
Et Sheldon Adelman, ce genre de choses est bizarre, si vous voulez, si des antisémites quelque part dans votre gouvernement voulaient détruire le sens d'être juif, ils trouveraient un Sheldon Adelman soutenant un Donald Trump. C'est vraiment de cela qu'il s'agit. C'est pourquoi j'ai commencé par dire que je déteste être, ou vous mettre sur la défensive. Je pense que c'est ce que les juifs devraient faire : critiquer le pouvoir, quel que soit celui qui l'exerce et qui nuit aux gens ordinaires. C'est aussi simple que cela. Et cela devrait découler de votre expérience de la diaspora, qui vous a permis de survivre en tant que peuple blessé par le pouvoir. Fin de l'histoire.
Oui. Le manque de sincérité de nos élites en matière d'antisémitisme apparaît clairement aujourd'hui. Un véritable nazi ayant participé à l'Holocauste a été honoré par le Parlement canadien. Yaroslav Hunka, qui a servi dans la division SS de Galicie de la Wehrmacht allemande. Il était membre des SS, c'était un collaborateur nazi ukrainien qui a participé à l'Holocauste des balles. Cette division SS qui a procédé au nettoyage ethnique des Juifs de Lviv, qui a commis l'un des pires pogroms de la guerre, a été honorée au Parlement canadien par Justin Trudeau, Chrystia Freeland, tous ces gens, tous les dirigeants qui soutiennent le génocide de Gaza depuis le Nord, qui donnent à Israël le plein consentement diplomatique pour son assaut, qui lui donnent une couverture diplomatique à l'ONU. Ils refusent d'en parler maintenant. Personne ne les a condamnés au sein du gouvernement américain. L'histoire a été en quelque sorte enterrée par les médias américains. Et Rashida Tlaib, membre du Congrès, qui est la première, qui n'est pas la première Palestinienne, mais, je pense, la première Palestinienne à porter une sorte de keffieh à la Chambre des représentants lorsqu'elle a déclaré que de la rivière à la mer, la Palestine sera libre, tout le monde s'est réuni, au-delà des partis, pour la condamner et la censurer en la qualifiant de pire antisémite de la planète. Et tout ce dont nous entendons parler, c'est d'antisémitisme parce que les jeunes réellement préoccupés par l'humanité sont dans la rue, indignés par ce qui se passe à Gaza. Ce sont les antisémites, le nazi, le nazi littéral qui a participé à l'Holocauste.
Pourquoi ? Parce que, premièrement, c'est une carte géopolitique. Vous faites partie de la diaspora ukrainienne, avec son rôle traditionnel de rempart contre la Russie pour aider à affaiblir et à éroder l'influence russe en Europe. Deuxièmement, ces nazis ont été amenés au Canada pour briser les grèves, parce que la syndicalisation après guerre au Canada et le socialisme était en marche. Ils ont donc fait venir ces voyous, des criminels nazis, pour briser les grèves, entrer dans les usines et perturber les choses. Ils venaient d'Ukraine, le Canada les importait. Nous pouvons donc voir cette dynamique se mettre en place jour après jour. Et si vous le soulignez, on vous traite de propagandiste russe et d'antisémite. Et ces mots ne fonctionnent plus, surtout chez les jeunes. Et Bob, vous avez dit à plusieurs reprises que les gens devraient faire ce que je fais. Les jeunes devraient aller au-delà de ce que je fais parce qu'ils ont plus de moyens techniques. Ils sont plus à l'aise avec le numérique que moi.
Je dois constamment rattraper mon retard sur tous ces outils numériques. Et maintenant, il y a l'IA, qui est effrayante, mais qui offre aussi aux journalistes de nombreuses possibilités de rivaliser avec les grands médias, en particulier en ce qui concerne la vidéo. Les jeunes maîtrisent TikTok. C'est une application très puissante. C'est aussi une application très dangereuse qui peut détraquer votre cerveau. Elle peut être comme une drogue, un narcotique, mais les jeunes ont été, je parle de la génération Z, de la génération de Max Stone. Pardon, Max Jones, désolé. Maxwell Jones. Stone est un nom de famille dans ma famille. Je me suis donc trompé, mais votre producteur, je fais référence au producteur de la vidéo. Oui, en gros. Il y a une communauté anti-guerre très puissante sur TikTok et une communauté de solidarité avec la Palestine très fort, et ils produisent certaines des vidéos les plus brillantes en ce moment sur l'hypocrisie du gouvernement américain, le parti démocrate et les horreurs perpétrées Gaza. Et il y a en fait beaucoup d'influenceurs à l'intérieur de Gaza qui produisent un contenu très percutant. Je suis un certain Ahmed Nasir, du nord de Gaza, qui montre des enfants organisant des manifestations avec des casseroles et des poêles parce qu'ils meurent de faim quotidiennement dans les décombres du nord de la bande de Gaza.
C'est le genre de choses que l'on voit sur TikTok. Alors devinez ce que fait notre gouvernement ? Joe Biden fait pression pour que TikTok soit interdit. Ils le dissimulent derrière une hystérie anti-chinoise, en prétendant que la Chine le contrôle et pirate le cerveau de nos jeunes. Mais comme Ted Cruz l'a dit ouvertement lorsqu'il a interrogé le PDG de TikTok, les jeunes sont exposés à ce qu'il a appelé de la propagande anti-israélienne et antisémite. Jonathan Greenblatt, de la Ligue contre la diffamation, dans une fuite audio d'un appel téléphonique qu'il a eu avec d'autres lobbyistes israéliens, a mis en garde contre la montée d'une génération TikTok ne soutenant plus Israël. Et le Wall Street Journal a rapporté que le lobbying visant à interdire TikTok était pratiquement mort à l'arrivée jusqu'au 7 octobre. Je me demande bien pourquoi. En gros, les jeunes font déjà beaucoup, peut-être plus que moi, avec les outils à leur disposition. Et le gouvernement essaie de les interdire dans le cadre de la dé-démocratisation express de notre société et de la guerre, la guerre psychologique contre les jeunes qui sont notre conscience à l'heure actuelle. Continuez donc à faire ce que vous faites. Vous n'avez pas à prendre modèle sur moi. Je dirais cependant qu'il est bon d'apprendre à écrire, c'est un outil puissant.
🎙 Nous pourrions terminer sur cette note, mais laissez-moi vous complimenter. Je ne sais pas quand je vous ai rencontré pour la première fois, mais je connais vos parents et je ne veux pas entrer dans les détails. Je l'ai fait dans un autre podcast, mais ils étaient dans le gouvernement Clinton. Et vous, je n'oublie pas, mais vous avez étudié dans la même école que Chelsea Clinton ? Je ne l'ai pas fait. Oh, c'était quelque chose comme des amis ou...
Ce n'était pas la même école, mais je l'ai rencontrée, une ou deux fois dans ma vie.
🎙 D'accord. Mais ce que je veux dire, c'est qu'en tant que modèle, je serai, je veux être très clair à ce sujet. Je ne veux pas dire que tout le monde doit être d'accord avec tout ce que vous dites, ou ce que je dis, ce n'est pas ce dont je parle. Je parle d'un environnement dans lequel, en tant qu'enseignant, j'en ai fait l'expérience constamment, c'est-à-dire que nous enseignons essentiellement la vente. Nous enseignons à faire avec pour faire avec. Nous enseignons : "Hé, vous n'allez peut-être pas aimer ça". Et il y a beaucoup de jeunes qui savent maintenant que tout cela ne fonctionne pas. Qui aurait cru que l'on parlerait de la pérennité de la vie sur terre, et pas avec des armes nucléaires, pour rappeler que nous en avons encore. Mais l'idée même que nous ne pourrons pas survivre dans cet espace qui nous est si cher, etc. Et la persistance des problèmes tels que, je veux dire, Dieu, la population carcérale, nous pouvons en faire la liste complète. Les gens le savent désormais, ils le savent. Cependant, on leur dit de faire le ménage dans leur CV, d'éliminer toute référence à des activités radicales et de se débrouiller pour s'en sortir, car c'est la seule façon de payer son loyer, sans parler d'acheter une maison, et dans toutes les grandes villes, la vie est inabordable pour la plupart des gens.
En gros, une formation universitaire ne fonctionne pas vraiment pour les community colleges et les state colleges parce qu'ils n'ont pas les moyens d'y accéder. L'élite, elle, intègre une bonne école et s'endette. Par bonne école, je n'entends pas un bon enseignement, mais le prestige et la bonne carrière, l'apprentissage de la bonne technologie. Et vous vous en sortirez. Et ce que je veux dire, c'est qu'il y a des exemples à suivre, des personnes, et vous n'êtes pas le seul. Je mettrais Chris Hedges dans cette catégorie. Je mettrais beaucoup de gens. Je veux dire ceux qui ont contribué au mouvement des droits civiques, au mouvement des femmes, que nous continuons à travailler à tous les niveaux, et pas seulement les écrivains et les journalistes. Mais l'ingrédient clé que je tiens à préciser ici n'est pas que tout le monde soit d'accord avec vous, c'est que vous suiviez réellement la méthodologie que nous avons célébrée comme étant une méthode scientifique, une documentation, une pensée critique, n'est-ce pas ? Et personne n'a jamais dit que vous arriviez tous à la même conclusion, mais tout l'argument sur les fake news et tout cela et l'attaque générale sur ce qu'était l'Internet, nous avons eu cette discussion une fois dans le podcast, la vitalité du Wild West Internet à un moment donné. Aujourd'hui, tout cela n'existe plus. Et vous avez des organisations comme NewsGuard, dont nous avons déjà parlé, qui condamnent des sites comme le nôtre et autres, alors qu'elles travaillent pour le ministère de la Défense. Ils sont financés par le ministère de la Défense. On peut dire qu'ils travaillent pour eux. Et d'autres organisations, ils ont des gens de la CIA au conseil d'administration, et ainsi de suite.
Ils nient les normes du journalisme traditionnel, de l'enquête scientifique ou de la pensée logique, et ce sont eux qui disent que les preuves n'ont pas d'importance, que les faits n'ont pas d'importance, que la logique n'a pas d'importance, que l'histoire n'a pas d'importance. Et ironiquement, quelqu'un comme vous, qui êtes continuellement calomnié, vous êtes en fait très attaché à ces normes. C'est là toute l'ironie de la situation. Et en partie, j'ai toujours dit : Oui, je veux que mes faits soient exacts, parce que sinon, ils vont vraiment me démolir. Je serai pulvérisé. C'est vrai ? Parce que vous êtes en quelque sorte une cible si vous remettez en question la vérité, le récit dominant. Mais le fait est que Chris Hedges, pour l'amour de Dieu, est l'un des journalistes les plus brillants que nous ayons jamais eus. Mais même, je ne sais pas, vous avez eu des désaccords avec d'autres personnes, vous pensez à ce que fait Amy Goodman sur DemocracyNow ! Je crois que vous avez eu quelques problèmes, je n'en suis pas sûr. Je ne parviens pas à suivre toutes ces choses. Mais le fait est que l'engagement, oui, je pense que cela pourrait être une bonne façon d'en finir.
Et cela nous ramène à ce que nous avons commencé, votre argument avec le New York Times et en fait, de retirer leur podcast. Vous les avez interpellés. Vous avez dit : "Hé, vous violez les normes les plus évidentes". Terminons par ce petit épisode. Comment avez-vous pu embaucher quelqu'un qui travaillait pour le gouvernement israélien ou qui s'était excusé ? et qui a ensuite annoncé qu'il était journaliste ? Comment en est-on arrivé à cette histoire ? Pourtant, c'est une bonne étude de cas et quand je dis que vous devriez être un modèle, ce n'est pas que les gens doivent être d'accord avec toutes vos conclusions politiques, mais votre méthodologie - c'est ce que je veux dire ici - et vous les avez interpellés. Vous les avez renvoyés à l'école pour leur trahison des normes journalistiques et académiques les plus élémentaires.
C'est pour cela qu'un NewsGuard cherche à se débarrasser de nous ou tout autre mécanisme de censure. C'est parce que nous disons des vérités gênantes qui empêchent le pouvoir d'État de blanchir ses récits sous le couvert de l'héritage du courant dominant ou d'organisations médiatiques corporatives comme le New York Times. C'est que nous ne sommes que des colporteurs de désinformation non professionnels qui poussent au pizzagate et excitent les gens à propos de choses erronées. C'est parce que je veux dire, les plus grands propagateurs de désinformation sont dans nos grands médias. Tout le monde le sait. Ils n'ont aucune crédibilité. Mais il y a une certaine catégorie de personnes qui font encore confiance au New York Times, au Washington Post et à la radio nationale. Il se trouve qu'il s'agit de certaines des personnes les plus éduquées et les plus qualifiées d'Amérique. Je pense qu'ils sont les plus faciles à duper. L'article du New York Times auquel vous faites référence s'adressait donc à eux. Il s'inscrivait dans un contexte plus large, directement lié à la conversation que nous avons eue sur le 7 octobre, le génocide à Gaza, où Israël perdait son soutien diplomatique et politique. Le soutien de la base de Joe Biden et du Parti démocrate s'est effondré. La base de Joe Biden est progressiste et féministe.
Vous savez, ce sont elles qui se sont le plus impliquées dans le mouvement MeToo. Alors qu'est-ce qui pourrait être plus puissant pour eux ou plus acceptable que de se faire dire que les femmes juives ont été violées de manière systématique par cette force islamiste ultra conservatrice du Hamas le 7 octobre, nous n'avons pas beaucoup entendu parler de cela en octobre, nous avons entendu les mensonges sur les bébés décapités, sur les femmes dont on a découpé le fœtus, sur toutes les atrocités que le gouvernement israélien a pu concocter, et beaucoup d'entre elles ont été rétractées ou démenties. Le mal était fait. Puis, en décembre, la mission israélienne à l'ONU organise un événement auquel participent Hillary, la féministe militariste par excellence, et Sheryl Sandberg, la néolibérale, afin d'alléguer que le Hamas s'est livré à des viols à grande échelle. Et ils avaient ce vaste appareil de propagande derrière eux pour vendre des histoires aux médias grand public dans lesquelles divers témoins avaient été sélectionnés par des organisations liées au renseignement israélien et allaient faire des allégations sur le fait qu'ils avaient été témoins de viols collectifs et autres. Aucun survivant des viols du 7 octobre n'a été découvert. Ils n'ont toujours pas été retrouvés. Et ils sont tous soit dans des institutions psychiatriques, soit morts. On ne peut pas leur parler. Ces témoins louches ont donc été mis en avant et le New York Times, en tant que principal journal de référence, devait avoir le plus grand accès à ces témoins.
Jeffrey Gettleman, le conteur du New York Times, qui a narré de nombreuses histoires en Afrique, a dû se rétracter lorsqu'il a été pris en flagrant délit de fabrication de citations au Zimbabwe. Il a fait appel à deux jeunes chercheurs représentatifs de tout ce qu'il ne faut pas être en tant que journaliste. L'une est une Israélienne nommée Anat Schwartz, qui se décrit elle-même comme une conteuse d'histoires sur sa propre bio Instagram, qui n'a jamais pratiqué le journalisme auparavant, mais qui parle hébreu, et son travail consistait à téléphoner à tous les Israéliens qui étaient essentiellement vendus, et elle avait un assistant, Adam Sella, qui s'est avéré être son neveu, de sorte qu'il y a un certain niveau de népotisme, et ils ont parlé à ces témoins, et Gettleman l'a écrit, et aucun d'entre eux n'a vérifié leurs récits, alors qu'il était pourtant aisé de le faire, parce qu'à ce moment-là, au moment où cet article a été publié en décembre, nous disposions d'un registre de toutes les personnes qui avaient été tuées, de l'endroit où elles avaient été tuées, du kibboutz où elles avaient été tuées, de leur âge, et si vous les recherchez, il y a des articles de presse en anglais et en hébreu sur les circonstances de leur mort.
Ils décrivent, par exemple, deux adolescentes et un témoin. Nous l'avons démasqué comme étant un personnage très louche, mais il se faisait appeler G. C'est sa seule identification dans l'article du New York Times. Un secouriste nommé G a trouvé dans un kibboutz deux adolescentes mortes, couvertes de sperme et dont les shorts avaient été arrachés. Il s'agissait du kibboutz Be'eri. Nous avons donc cherché à savoir si des adolescentes avaient été tuées dans le kibboutz Be'eri. Nous avons découvert que les adolescentes qu'il décrivait correspondaient à un couple de jeunes filles de 13 et 16 ans, dont le nom de famille était Sharabi, et qu'elles avaient été retrouvées dans un état tel qu'elles avaient été brûlées et que leurs corps n'auraient pas pu être identifiés. Elles ont pu être gravement brûlées par un obus de char, car nous savons qu'Israël tire des obus de char sur les maisons pour déloger les kidnappeurs du Hamas. C'est un autre point. Il n'y avait aucune possibilité que quelqu'un ait pu trouver une adolescente dans l'état décrit par l'ambulancier.
Nous savions donc que c'était faux. Ensuite, il y a la principale preuve d'atrocité dans l'article du New York Times, Gal Abdush. Cette jeune femme a participé au Nova Electronic Music Festival, cette rave dans le désert, de l'autre côté du camp de prisonniers de Gaza. Le 7 octobre, après l'attaque de la rave, elle a pris la fuite en voiture avec son mari. Selon le New York Times, elle a été violée dans sa voiture par des militants du Hamas. Cependant, ils n'ont pas montré la vidéo, alors nous l'avons analysée et nous l'avions déjà analysée auparavant. Elle montre sa tête gravement brûlée et sa voiture pratiquement fondue, sévèrement ravagée, ce qui signifie qu'elle a été touchée soit par un missile Hellfire tiré par un hélicoptère israélien, soit par un drone, soit par un lance-roquettes du Hamas. Il aurait été difficile pour un RPG ou un militant du Hamas de l'atteindre parce qu'elle se trouvait au nord d'un kibboutz que le Hamas n'a pas réussi à infiltrer. C'était donc très inhabituel. Et puis nous avons regardé les réseaux sociaux israéliens, et c'était, je veux dire, quelque chose que nous n'étions pas les seuls à découvrir. Des membres de sa propre famille protestaient contre la façon dont le New York Times avait décrit sa mort, y compris sa propre sœur, Miral Alter, qui affirmait qu'il était impossible qu'elle ait été violée dans ces circonstances.
Son mari était avec elle à ce moment-là. La vidéo ne montre rien de tel, et le New York Times nous a manipulés, n'a rien dit sur le viol lorsqu'il nous a fait parler d'elle. Son beau-frère a déclaré exactement la même chose. Nous nous sommes donc rendu compte que nous avions un énorme scandale sur les bras. Et nous avons démontré que tous les autres témoignages étaient faux, complètement irréalistes. Je pourrais continuer à parler de ces témoignages pendant une heure. Mais le fait est que c'était facile une fois que vous aviez fait le tour de la question. Je veux dire que je vais en citer un pour ceux qui s'intéressent à la façon dont nous avons procédé sur le plan journalistique. Un autre témoin, Roz Cohen, a déclaré au New York Times avoir été témoin d'un viol collectif, avec des détails horribles, lors de ce festival de musique. Mais nous avons cherché ce que Roz Cohen avait dit d'autre depuis le 7 octobre. Et nous avons trouvé toutes ces autres interviews avec lui immédiatement après. Il n'a jamais parlé de viol ou de quoi que ce soit de ce genre. Et son témoignage a changé au fil du temps. Le fait est que ces témoins n'étaient pas crédibles et que nous avons travaillé avec des personnes, des enquêteurs qui parlent hébreu, que l'on trouve souvent dans les médias israéliens. Nous avons poussé, nous avons présenté cela au New York Times et une série de questions. Je l'ai envoyée à tous leurs rédacteurs en chef et je les ai confrontés. Il n'y a eu aucune réponse directe de leur part.
Puis nous avons appris par The Intercept qu'ils avaient retiré leur podcast destiné à mettre en valeur cette histoire. La crise n'a fait que s'aggraver depuis le jour où notre reportage l'a provoqué au sein du New York Times, où des membres du personnel ont lu ce que nous disions et ont été en quelque sorte écœurés que leur journal ait publié une histoire aussi minable, et pourtant ils ne l'ont pas encore rétractée. A. B. Sulzberger a vanté cet article dans son récent discours à la Fondation Thompson Reuters comme l'un des articles dont ils sont les plus fiers cette année. Il s'agit donc bien d'une question de leadership du Times par rapport à une grande partie de son personnel qui est conscient que les articles en question sont frauduleux. Il s'agit d'une fumisterie et d'une fumisterie favorisant le génocide parce que conçue pour justifier ce qu'Israël poursuit dans la bande de Gaza, à savoir qu'ils ont affronté ces nazis tels que des violeurs, des violeurs en bande et des animaux. Le seul moyen de les déloger est de faire ce qui est nécessaire à Gaza. Et c'est ce qu'ils font maintenant. Et comment pouvons-nous les remettre en question ? Le New York Times a du sang sur les mains.
🎙 C'est vraiment déprimant, mais malheureusement, dans le cadre de cette histoire, cela semble être exact. Je n'ai vu aucun... En fait, ils n'ont même pas ressenti le besoin de faire une sorte de remise à plat ? Ils ont quand même publié un podcast, n'est-ce pas ?
Eh bien, Jeffrey Gettleman a répondu, mais il s'agissait d'une réponse tellement insidieuse et sordide qu'au lieu de répondre directement à nos arguments, il est revenu à certaines des sources et des témoins supposés et leur a demandé ce qu'il en était du changement dans leur témoignage. Ainsi, le type que j'ai mentionné, Roz Cohen, qui avait changé son témoignage à de nombreuses reprises, a été interrogé à nouveau. Il a refusé de répondre au New York Times parce que, selon lui, il était trop traumatisé. Ensuite, Gettleman a tenté de faire pression sur la sœur de Gal Abdush, la femme qu'il avait faussement accusée d'avoir été violée, pour qu'elle se rétracte. Elle ne l'a pas fait, mais j'ai trouvé cela très sordide. Pour autant que je sache, il n'y a pas eu d'enquête interne pour déterminer si cet article était faux ou non. C'est un peu comme Judith Miller et les armes de destruction massive, mais ils ne vont pas prendre cela au sérieux au même niveau parce que je pense qu'il serait très embarrassant pour eux de céder à un groupe de médias indépendants à ce stade. Ils maintiennent donc la ligne et ce qu'ils essaient de faire, c'est de déployer ce faux rapport de l'ONU dans lequel Pramila Patten, la commissaire de l'ONU chargée de la lutte contre la violence sexiste, s'est rendue en Israël sous la pression du lobby israélien. Elle a publié ce rapport vraiment curieux sans aucun mandat d'enquête à l'ONU, déclarant qu'il y avait des raisons de soupçonner qu'un viol avait pu avoir lieu le 7 octobre. Elle n'a produit aucune preuve et n'a parlé à aucun survivant. En fait, le rapport est complet, il corrobore en grande partie ce que nous avons dit. Mais le New York Times a insisté sur ce point pour essayer de se défendre, comme l'ont fait les autres médias.
Je veux dire que ce scandale ne se limite pas au New York Times. Il concerne l'ensemble de la presse. Nous avons trouvé des passages où le Guardian a en fait plagié le New York Times parce qu'il s'appuyait sur les mêmes sources de renseignements israéliennes et n'a pas réussi à modifier suffisamment le langage. Tous les médias ont donc participé à cette mystification. Et maintenant, ils tournent tous autour du pot et se protègent les uns les autres de l'examen minutieux des médias indépendants. Nous le savons. Brett Stevens du New York Times a été déployé pour attaquer ceux qui remettent en question cette histoire. Leurs lobbyistes israéliens, leurs lobbyistes internes, Brett Stevens.
C'est dire à quel point le Times est désespéré.
🎙 C'est d'une importance capitale, car si nous convainquons les gens que la Pravda est la vérité ou Vesta, comme cela a été fait pour certaines personnes dans l'ancienne Union soviétique, nous procédons à un lavage de cerveau de la population. Mais aujourd'hui, on insiste sur le fait qu'il faut regarder la source, examiner la source. La source doit être une opération de gros sous, sans doute détenue par un milliardaire comme le LA Times ou le Washington Post, vérifiez vos sources. C'est ce qui est enseigné dans les lycées et les universités de tout le pays. Les sources doivent être légendaires. Même si la légende a fait faillite il y a 30 ans et que quelqu'un d'autre l'a achetée, je ne sais plus qui possède Newsweek ou le Time. Je veux dire que ce sont des reliques d'une autre époque. Mais toute cette notion de ce qui est légitime au lieu de dire, regardons les faits. Qui corrige les faits ? Que remettez-vous en question ? Faites preuve d'esprit critique. C'est le point fort d'Internet. Je me souviens que lorsque j'étais enfant dans le Bronx, je lisais le New York Times parce qu'à l'école, on disait qu'on ne pouvait rédiger un mémoire sans citer le New York Times ou le Herald Tribune, par exemple.
Je trouvais des erreurs et, bien sûr, personne au New York Times ne répondait ou quoi que ce soit d'autre, mais c'est toute cette mystique. Ils sont le journal de référence et en fait, ils se sont trompés sur pas mal de choses dans leur histoire. Nous pouvons, je ne veux pas m'étendre sur le sujet, mais nous avons déjà été témoins de ces scandales, mais l'avantage d'Internet à l'époque, du moins lorsque je vivais à New York, c'est que je pouvais me rendre à la bibliothèque de la 42ème rue et consulter les comptes rendus du Congrès. J'étais gamin, mais je pouvais le faire, mais cela demandait de gros efforts. Aujourd'hui, sur Internet, et j'implore les gens, tout ce que nous avons dit dans cette émission jusqu'à présent, tout, prenez le, cela ne vous prendra pas plus de 20 minutes pour faire une recherche spécifique.
En fait, c'est ce qui se passera parce que Google établit une liste noire des recherches, et vous ne pourrez pas, vous aurez même du mal à rechercher des articles sur la zone grise sur Google parce que Google lui-même a été placé sous le contrôle du complexe industriel de la censure, essentiellement dirigé par les services de renseignement américains, et j'encouragerais tout le monde à le faire. Je ne sais pas quand cela va sortir ou suivre la décision de la Cour suprême dans l'affaire du Missouri sur la censure de l'internet. Les juges proposent certaines des justifications les plus absurdes pour que l'État puisse censurer ces plateformes médiatiques privées qui représentent notre patrimoine numérique. Nous n'avons plus de lieu public, nous n'avons plus de communauté, comme le speaker's corner à Hyde Park. Nous avons des plateformes contrôlées par des milliardaires que l'État censure et qu'il peut manipuler facilement, comme Elon Musk, parce qu'il dépend beaucoup du financement de l'État et des contrats gouvernementaux pour ses diverses entreprises technologiques. Il est donc de plus en plus difficile de savoir si nous obtenons la vérité lorsque nous effectuons ces recherches, il existe des mécanismes de recherche alternatifs. Oui, je veux dire qu'il faut parfois explorer le terrier du lapin et aller à la bibliothèque, mais ce que nous faisons à The Grayzone, c'est que nous sommes là depuis des années. Nous fournissons aux gens des archives nous concernant, sur la politique étrangère et les tromperies impériales, où il est possible d'obtenir une version alternative de l'histoire. Et je pense que c'est la véritable histoire qui, pour de nombreuses personnes, se trouve à l'autre bout de la chaîne. De l'autre côté de [inaudible] sonne vrai et je pense qu'il s'agit d'une autre question, celle de l'évaluation des médias. C'est une question que vous devez vous poser : est-ce que cela sonne vrai pour moi ? Cela représente-t-il vraiment ce que je vis et ce que je vois dans le monde ?
🎙 Oui, mais permettez-moi de faire une objection.
Oui mais je vais devoir bientôt partir.
🎙 J'en suis conscient, mais je ne peux vous laisser partir sur ce point. Il reste suffisamment d'espace dans la société pour accéder à la vérité, y compris sur le net.
En fait, énormément. Ainsi, The Grayzone est sur le web. Je ne vais pas faire la promotion de mon propre site, le ScheerPost, car il n'y a pas de limites aux bons sites. Ils sont toujours là. Le trafic est contrôlé. Nous en avons parlé dans un autre podcast. C'est important. Je ne veux pas exagérer le degré de liberté. Le fait est que ce qui nous aide dans notre travail, c'est que les faits ont une façon de rattraper les mensonges. J'allais le faire, nous n'aurons même pas le temps de le faire, mais le sabotage des pipelines Nord Stream au large de l'Allemagne. En tant que journaliste, j'estime qu'il s'agit là d'un cas typique. Des gouvernements parmi les plus sophistiqués du monde, qui prétendent à la démocratie et disposent d'une technologie de pointe, surveillent en permanence une partie de l'océan. Vous avez écrit un article récemment. Les gens vont sur Grayzone et vérifient tout cela, mais ils peuvent aussi se renseigner ailleurs.
Et vous avez écrit un excellent article dans lequel vous soulignez, je crois que c'est un ingénieur suédois que vous citez, que la Suède, qui était autrefois un porte-drapeau de la neutralité, de la liberté et de l'indépendance, et qui aujourd'hui fait partie de l'OTAN, a mis fin à l'enquête. Comment peuvent-ils prétendre ne pas savoir qui a fait exploser les oléoducs ? Qu'est-ce que cela signifie pour la sécurité nationale, le contrôle de la guerre nucléaire, le contrôle des armes, que toutes ces nations ont cela en ligne de mire. Et vous les avez dénoncés. Tout ce que je dis, c'est que je ne veux pas romancer internet ou quoi que ce soit d'autre. Je dis qu'il y a suffisamment de place aujourd'hui. Et les faits, les faits inconfortables peuvent sortir de l'ombre. Nous ne gagnons pas en Ukraine et Poutine a peut-être truqué cette élection, mais nombreux sont ceux qui, dans l'ancienne Fédération de Russie, pensent que ce type parle en leur nom, et il y a beaucoup d'espace pour discuter, et c'est pourquoi Schumer a dû intervenir et même notre vice-président, qui s'exprimait à Selma, a dû dire qu'il fallait arrêter tout ce qui se passe à Gaza, parce qu'ils auraient été expulsés de l'estrade. Je pense donc que ce qui pousse les gens comme nous à continuer, c'est que nous pensons que nous aurons raison. Et si ce n'est pas le cas, nous admettrons que nous avons eu tort. Mais le fait est que c'est une tâche difficile. Ce n'est pas impossible, mais vous savez, il a fallu 20 ans pour que certains des documents clés de la fausse attaque du golfe du Tonkin, qui a justifié le Viêt Nam, puissent être publiés ou l'aient été.
Je ne dis donc pas que les mensonges ne peuvent pas être perpétués, mais je tiens à dire, et je vous rends hommage en conclusion, que vous avez certainement montré et oui, même si vous n'êtes pas aussi technique, c'est vrai, vous êtes plus jeunes, vous êtes encore meilleurs dans ce domaine. Vous pouvez creuser. Vous pouvez l'extraire. Et il ne s'agit pas de vénérer les sources traditionnelles, qui malheureusement nous mentent sans cesse. Il s'agit d'obtenir un grand nombre de points de vue différents, puis de dire ce qui apparaît comme la vérité. Le fait est que personne ne nie que énormément de gens ont été tués, 30 000, peut-être aujourd'hui 35 000, pour la plupart des civils innocents, des femmes, des enfants et ainsi de suite, des non-combattants de toute sorte, des gens qui n'avaient aucun pouvoir, et qui ont été tués. Ces morts sont en grande partie justifiées par ce qui s'est passé au cours de cette semaine, au sujet de laquelle on nous a menti. Quiconque ment à propos de viols et de meurtres, les déforme et les utilise à des fins politiques, c'est le comble de l'obscénité et du mal. Et vous, je vais terminer par un compliment, vous êtes une personne sans grandes ressources en termes de finances et de tout ce dont nous sommes capables. Qu'ils l'admettent aujourd'hui ou qu'ils l'admettent dans cinq ans, vous avez pu ramener le New York Times sur les bancs de l'école. Vous avez pu leur montrer. Permettez-moi de terminer sur ce point, sinon nous allons continuer toute la journée. Mais c'est ce que je voulais dire en parlant de ce que vous faites, et c'est ce que nous, les jeunes, les moins jeunes, n'importe qui, devrions faire. Il y a suffisamment de place dans ce pays pour déterrer la vérité, pour obtenir des faits et pour défier les puissants. D'accord. Vous acceptez au moins cela ?
Je l'accepte. Et c'est ce qui me fait vibrer. Et vous êtes un modèle journalistique pour moi. C'est donc une source d'inspiration que vous soyez...
🎙 Oh, je n'ai pas besoin de continuer à faire ça. Je vais avoir 88 ans dans quelques semaines.
Eh bien, nous avons quelqu'un qui a beaucoup moins de capacités mentales que vous à la tête du pays et qui est plus jeune.
🎙 D'accord, c'est un plaisir de travailler ainsi et j'espère que nous rattraperons le temps perdu et qu'il y aura plus de signes de santé mentale. Je tiens à remercier Laura Kondoradjian, Christopher Ho, de KCRW, et même si nous nous sommes attaqués à NPR, la station de Santa Monica qui diffuse ces émissions. Je tiens à remercier Joshua Scheer, notre producteur exécutif, qui fait ce travail depuis six ans. Diego Ramos, qui écrit l'introduction. Max Jones, dont il est question, qui s'occupe de la vidéo ainsi que la Fondation J. K. W.. En mémoire de Jean Stein, qui m'a donné des fonds pour réaliser ce projet. Et je tenais particulièrement à en parler aujourd'hui parce que Jean Stein, qui faisait partie d'une famille juive très célèbre dans le monde du spectacle universel entre autres, a été très tôt sensibilisée à ce qui arrivait au peuple palestinien. Elle était très proche d'Edward Saïd, un grand écrivain sur le sujet, et elle a pris le risque de s'exprimer. Je termine donc toujours l'émission en remerciant Jean Stein et en évoquant sa mémoire, mais c'est une occasion particulière de le faire. Je vous remercie et vous donne rendez-vous dans une semaine pour une nouvelle édition de Scheer Intelligence.
Documentaire “Killing Gaza” de Dan Cohen & Max Blumenthal - 1h 36’ déjà sous titré
📰 https://scheerpost.com/2024/03/22/does-zionism-lead-to-genocide/
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