❖ Le FBI poursuivi pour avoir retenu des dossiers sur Assange & WikiLeaks
Si le FBI a annoncé qu'il faudrait environ plus de cinq ans pour les demandes de dossiers, Defending Rights & Dissent a promis de travailler sans relâche pour que tous soient accessibles au public.
Le FBI poursuivi pour avoir retenu des dossiers sur Assange & WikiLeaks
"La persécution judiciaire de Julian Assange ayant enfin pris fin, le FBI doit se montrer honnête envers le peuple américain", a déclaré Chip Gibbons, directeur politique de l'organisation Defending Rights & Dissent.
Par Kevin Gosztola, le 12 septembre 2024, The Dissenter
L'organisation de défense des libertés civiles Defending Rights and Dissent a poursuivi le FBI et le ministère de la justice des États-Unis pour avoir retenu des dossiers sur WikiLeaks et son fondateur Julian Assange.
"Depuis près d'une décennie et demie, nous essayons de découvrir la vérité sur la guerre menée par le gouvernement américain contre WikiLeaks", a déclaré Chip Gibbons, directeur de la politique de Defending Rights and Dissent.
Et d'ajouter :
"La persécution judiciaire de Julian Assange ayant enfin pris fin, le FBI doit s'expliquer devant le peuple américain".
Le 25 juin 2024, les avocats du gouvernement américain ont soumis un accord de plaidoyer [PDF] au tribunal de district des îles Mariannes du Nord après que Julian Assange a accepté de plaider coupable d'une accusation de conspiration en vertu de la loi américaine sur l'espionnage (Espionage Act).
Assange a été libéré sous caution de la prison londonienne de Belmarsh, où il était incarcéré depuis plus de cinq ans alors qu'il luttait contre une demande d'extradition des États-Unis. Il a pris un vol charter pour les îles Mariannes du Nord, un territoire américain où s'est tenue une audience de plaidoirie.
L'accord sur le plaidoyer marque la fin d'une vaste et longue campagne américaine visant à cibler et à faire taire et disparaître Assange et WikiLeaks. Cette campagne s'est intensifiée après la publication par WikiLeaks de documents provenant de Chelsea Manning, une lanceuse d'alerte de l'armée américaine, qui ont révélé les crimes perpétrés lors des guerres américaines en Irak et en Afghanistan ainsi que la complicité des États-Unis dans les violations des droits de l'homme commises dans des dizaines de pays à travers le monde.
"Dès que nous avons commencé à publier des articles dignes d'intérêt sur les crimes de guerre commis par les États-Unis en 2010, nous savons que le gouvernement américain a réagi à ce qui était l'une des révélations journalistiques les plus importantes du 21ème siècle en espionnant et en essayant de criminaliser le journalisme protégé par le premier amendement", a déclaré le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson.
Ajoutant :
"Alors que WikiLeaks s'est battu pour la transparence, le gouvernement américain a dissimulé sa guerre contre le journalisme sous le sceau du secret. C'est pourquoi l'action en justice de Defending Rights & Dissent est si essentielle, car elle permettra de démasquer les efforts du FBI pour criminaliser le journalisme".
Le 27 juin, Defending Rights and Dissent a fait la demande de [PDF] "tous les documents créés, conservés ou sous la garde du FBI mentionnant ou faisant référence à WikiLeaks et/ou Julian Assange".
Le FBI a scindé la demande en deux : l'une pour les dossiers mentionnant "WikiLeaks", l'autre pour ceux mentionnant "Julian Assange". Le 19 août, l'organisation a été informée par le FBI qu'il faudrait environ cinq ans et demi (2 010 jours) pour "mener à bien l'action".
Auparavant, le 22 juin 2021, Defending Rights and Dissent avait soumis une demande quasiment identique. Il a fallu deux ans au FBI pour répondre et informer l'organisation que les documents ne pouvaient être fournis en raison d'une procédure "d'application de la loi" en cours contre Julian Assange.
L'enquête du FBI contre Assange et WikiLeaks a débuté en décembre 2010.
En 2011, des agents du FBI et des procureurs se sont rendus en Islande pour enquêter sur ce qu'ils prétendaient être une cyberattaque contre les systèmes du gouvernement islandais. Mais comme l'a déclaré le ministre de l'intérieur islandais Ögmundur Jónasson à l'Associated Press en 2013, il est apparu clairement que les agents du FBI et les procureurs étaient venus en Islande pour "piéger" Assange et WikiLeaks.
Le FBI souhaitait interroger Sigurdur Thordarson, un menteur en série et un sociopathe qui a détourné des fonds de la boutique de WikiLeaks et s'est livré à des attouchements sexuels sur des mineurs. Comme je le raconte dans mon livre Guilty of Journalism : The Political Case Against Julian Assange, Thordarson est ensuite devenu un informateur du FBI ou un témoin coopérant.
"Lorsque je l'ai su, j'ai exigé que la police islandaise cesse toute coopération et j'ai clairement indiqué que les personnes interrogées en Islande devaient l'être par la police islandaise", a ajouté Ögmundur Jónasson.
Un peu plus d'un an avant l'arrêt des poursuites engagées par le gouvernement américain contre Assange, le FBI a approché trois journalistes qui avaient travaillé avec Assange mais s'étaient brouillés avec lui. Chacun d'entre eux a refusé d'aider les procureurs américains à poursuivre leur attaque contre le journalisme.
"La décision de répondre aux rapports sur les crimes de guerre américains par des enquêtes de contre-espionnage étranger, des poursuites pénales et des coups bas continue de jeter une ombre sur notre droit à la liberté de la presse garanti par le premier amendement", a déclaré Gibbons.
Et de conclure :
"Nous travaillerons sans relâche pour que tous les dossiers documentant la manière dont le FBI a criminalisé et enquêté sur le journalisme soient mis à la disposition du public".
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📰 https://thedissenter.org/fbi-sued-for-withholding-files-on-assange-and-wikileaks/
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