❖ Le bain de sang d'Israël au Liban façon Gaza
Du pur terrorisme camoufflé sous "une escalade pour la désescalade". Israël a libéré le géni satanique & comme à son habitude, l'Occident reste coi, regardant impassible le film d'horreur. À vomir ...
Alors que le monde vient de voter l'adoption d'une résolution exigeant qu'Israël "mette fin sans délai à sa présence illégale" dans le territoire palestinien, lsraël bombarde le Liban, noyant tout le sud du pays et la plaine de la Bekaa sous une pluie de bombes et exportant ainsi les méthodes meurtrières éprouvées à Gaza. Le bilan de ces attentats au Liban s'élève à au moins 558 morts jusqu'à présent - dont a minima 50 enfants - et plus de 1 835 blessés.
Le correspondant d' Al Mayadeen a fait état de plus de 1 000 frappes aériennes israéliennes ciblant le sud du Liban depuis qu'Israël a lancé sa vaste agression lundi.
Les villages et villes de Cana, Ain Baal, al-Aqbiya, al-Sultaniyya, Sidiqin, Jabal al-Batm, Dabial, Markaba, Arabsalim, Aytit, Maaraka et Nabatieh al-Fawqa ont été visés, ainsi que le pont entre Jezzine. et Marjayoun, à l'extrême sud du Liban.
Quant au ministre israélien de la diaspora, il affirme que le Liban n'est pas un État et prône la conquête du Sud.
Le ministre de la diaspora, Amichai Chikli, est le dernier en date à s'être exprimé en faveur de la guerre, déclarant cette nuit dans des commentaires sur X.com que le Liban ne correspond pas, selon lui, à la définition d'un État, et que cela donne à Israël tous les droits d'envahir et de s'emparer du Sud-Liban.
Il a déclaré que le Sud-Liban est essentiellement sous le contrôle d'une "population chiite hostile", ajoutant que, selon lui, ni la Syrie ni l'Iran ne sont considérés comme des États et ne méritent donc pas d'être protégés en tant que nations souveraines.
Israël ne se préoccupe en outre guère des violations de souveraineté par le biais de ses actions militaires, mais ce que Chikli préconise, c'est une action militaire ouverte contre d'autres nations de la région.
Chikli est l'un des ministres qui ont récemment exhorté le gouvernement israélien à couper tout accès à l'aide humanitaire dans le nord de Gaza et qui ont soutenu que l'armée devrait mener des opérations pour "nettoyer" la région. La proposition prévoyait des épurations similaires dans d'autres régions.
Sources :
- https://www.defenddemocracy.press/israeli-diaspora-minister-says-lebanon-isnt-a-state-advocates-taking-south/
- Haaretz : https://archive.is/xMSup
Mercredi 18 septembre 2024
L'appel du monde à la fin de l'occupation israélienne illégale de la Palestine
L'Assemblée générale des Nations unies a adopté à une très large majorité une résolution exigeant le retrait immédiat d'Israël de Jérusalem-Est, de Gaza et de la Cisjordanie.
Par Vijay Prashad, le 18 septembre 2024, People Dispatch
Le 18 septembre 2024, l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté une résolution exigeant qu'Israël se retire immédiatement du territoire palestinien occupé (TPO) de Jérusalem-Est, de Gaza et de la Cisjordanie. La résolution est rédigée en termes très forts :
"La présence continue d'Israël dans le territoire palestinien occupé est illégale" et "Israël est dans l'obligation" de mettre fin à sa "présence illégale" dans le TPO "le plus rapidement possible".
La résolution a été présentée par l'État de Palestine, reconnu comme partie intégrante des Nations unies qu'en juin 2024, dans le cadre de la vague mondiale d'écœurement face au génocide perpétré par Israël à Gaza. Le résultat était prévisible : alors que 43 pays se sont abstenus, 124 ont voté pour la résolution et seulement 14 ont voté contre ( États-Unis et Israël en tête). Il est désormais parfaitement licite d'affirmer que l'occupation israélienne des territoires palestiniens occupés est illégale et qu'elle doit cesser immédiatement.
La résolution de l'Assemblée générale des Nations unies fait suite à l'arrêt rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) en juillet 2024. Cet arrêt de la CIJ affirme que la poursuite de l'occupation du TPO par Israël est illégale et qu'il doit y être mis fin sur-le-champ. Les termes employés par la CIJ sont très forts :
"L'abus soutenu par Israël de sa position de puissance occupante, par l'annexion et l'affirmation d'un contrôle permanent sur le territoire palestinien occupé et la frustration continue du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, viole les principes fondamentaux du droit international et rend illégale la présence d'Israël dans le territoire palestinien occupé".
Il n'y a aucune ambiguïté dans cette déclaration, pas plus que dans la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies qui a suivi.
Les pluies célestes
En allant d'un village à l'autre en Cisjordanie, on m'a montré une citerne d'eau éventrée après l'autre. À chaque fois, le même scénario se répète. Les Palestiniens, privés d'eau par les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé (TPO) et par l'armée israélienne, font de leur mieux pour recueillir l'eau de pluie dans des citernes. Mais chaque fois que les Israéliens découvrent cette ancienne pratique humaine, l'armée israélienne rapplique et détruit les citernes. Cela fait désormais partie du rituel de l'occupation israélienne. Après la guerre de 1967, le gouvernement israélien a publié l'ordre militaire 158 (novembre 1967) et l'ordre militaire 498 (novembre 1974) qui obligeaient les Palestiniens à demander un permis à l'armée israélienne avant de pouvoir construire une installation d'eau.
Au cours de l'une de ces visites, un vieil homme palestinien m'a demandé si j'avais lu la Torah ou la Bible. Je lui ai répondu que j'avais lu des bribes de la Bible, mais pas de manière exhaustive. Il a alors commencé à me raconter une histoire tirée du Deutéronome* sur l'exode des Juifs d'Égypte, où ils avaient été réduits en esclavage. L'Égypte, leur dit-on, était un pays de lait et de miel, alors que le pays qui les attend - la Palestine - est un pays souffrant d'un manque d'eau. Les Juifs devaient compter sur les "pluies célestes" et non sur les fleuves qui irriguaient l'Égypte. Ces pluies célestes, a déclaré le vieil homme palestinien, "nous sont refusées". [*ndr : Le Deutéronome peut être lu comme le cinquième livre de la Bible hébraïque ou Ancien Testament et dernier de la Torah (le Pentateuque chrétien) ou comme le premier livre de l'historiographie deutéronomiste. Il contient le récit des derniers discours de Moïse aux Israélites et le récit de sa mort, avant qu'ils n'entrent au pays de Canaan, sur l'autre rive du Jourdain. Il est intitulé en hébreu Devarim, c'est-à-dire Paroles, qui sont les premiers mots du texte ou Michné Torah, la répétition de la Torah].
Les Israéliens qui vivent dans les colonies illégales de Cisjordanie consomment en moyenne 247 litres d'eau par personne et par jour, tandis que les Palestiniens ne peuvent accéder qu'à 89 litres par personne et par jour (la quantité minimale fixée par l'Organisation mondiale de la santé ou OMS est de 100 litres par personne et par jour). Il convient de répéter que les Israéliens vivent dans des colonies illégales. Cette illégalité ne s'exprime pas en termes moraux, mais en termes de droit international. Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ont déclaré qu'Israël violait la quatrième convention de Genève en étendant ses colonies en Cisjordanie : Résolution 446 (mars 1979), Résolution 478 (août 1980), et Résolution 2334 (décembre 2016). L'arrêt de la CIJ de 2024 et la nouvelle résolution de l'AGNU sous-tendent l'illégalité. Nous n'avions pas besoin de nouvelles lois pour clarifier la situation, mais il est bon que les nouvelles déclarations soient sans équivoque.
L'eau à Gaza
Il y a dix ans, la seule fois où je me suis rendu à Gaza, j'ai été horrifié par le manque d'approvisionnement en eau. Le Wadi Gaza, qui traverse la bande de Gaza, est le point de convergence des rivières qui s'étendent en Cisjordanie (Wadi al-Khalil) et de celles qui s'écoulent dans le désert d'al-Naqab (Wadi Besor). Il serait insensé de boire de l'eau de Wadi Gaza ou de l'aquifère côtier, dont la majeure partie a été polluée par l'insuffisance des réseaux d'égouts à Gaza bien avant cette guerre génocidaire. La plupart des habitants de Gaza, même en 2014, achetaient de l'eau à des camions-citernes privés coûteux. Il n'y avait pas d'autre choix.
Si la situation à Gaza était inacceptable il y a dix ans, elle dépasse aujourd'hui l'entendement. Le Palestinien moyen de Gaza, qui a été expulsé de force de ses maisons (la plupart bombardées), survit aujourd'hui avec une moyenne de 4,74 litres d'eau par personne et par jour (soit 95,53 litres de moins que le minimum requis par l'OMS pour qu'une personne puisse survivre). Depuis octobre 2023, la consommation quotidienne d'eau des Palestiniens de Gaza a chuté de 94 %. L'ampleur de la destruction des infrastructures de Gaza est écrasante (comme le montre le Centre satellitaire des Nations unies). En avril 2024, seuls 6 % des infrastructures d'eau et d'assainissement de Rafah présentaient des signes de dommages, mais en juin, les Israéliens avaient détruit 67,6 % de celles-ci. Il a été clairement démontré que les Israéliens ciblent les éléments fondamentaux de vie, tels que l'eau, pour assurer l'anéantissement des Palestiniens dans le TPO.
C'est précisément pour cette raison que l'Assemblée générale des Nations unies a voté à une écrasante majorité en faveur du retrait d'Israël du territoire palestinien occupé et de la cessation de ses politiques d'annexion. Le gouvernement israélien a réagi avec défiance, affirmant que la résolution "relate une histoire unilatérale et fictive" dans laquelle il n'y a pas de violence à l'encontre d'Israël. Cependant, ce que le gouvernement israélien ignore, c'est l'occupation, qui est à l'origine de tout le conflit. Un peuple occupé a le droit de résister à son occupation, ce qui rend la violence contre Israël importante à enregistrer mais pas centrale à l'argument. La CIJ et l'AGNU affirment que l'occupation israélienne doit cesser. Ce point n'est pas abordé par le gouvernement israélien, qui prétend qu'il n'y a pas d'occupation et qu'il a le droit d'annexer autant de terres que possible, même si cela implique un nettoyage ethnique. La coupure de l'accès à l'eau, par exemple, est l'un des instruments de cette violence incessante et génocidaire.
Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien. Il est chargé d'écriture et correspondant en chef de Globetrotter. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur du Tricontinental : Institute for Social Research. Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations. Ses derniers ouvrages s'intitulent Struggle Makes Us Human : Learning from Movements for Socialism et (avec Noam Chomsky) The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan, and the Fragility of US Power.
Cet article a été produit par Globetrotter.
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Lundi 23 septembre 2024
Le bain de sang d'Israël au Liban
Israël lance la plus grande attaque contre le Liban depuis l'invasion de 2006, tuant des centaines de personnes, dont des enfants.
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Par Jeremy Scahill (@jeremyscahill ) & Murtaza Hussain (@mazmhussain), le 23 septembre 2024, Drop Site News
Israël a lancé lundi ses attaques les plus meurtrières au Liban depuis son invasion du pays en 2006, frappant des zones densément peuplées dans tout le sud du pays - y compris des centres médicaux et des ambulances, selon le ministre libanais de la santé - et étendant ses attaques à Beyrouth et à la vallée de la Bekaa, à l'est du pays. Les frappes israéliennes ont notamment visé un gratte-ciel dans la banlieue de Dahieh, à Beyrouth, dans le but, semble-t-il, de tuer Ali Karaki, un haut commandant du Hezbollah. Le groupe a publié un communiqué indiquant que Karaki était "en pleine santé et en pleine forme et qu'il avait rejoint un lieu sûr". Dans la soirée, heure locale, le bilan des attentats au Liban s'élevait à 492 morts - dont au moins 35 enfants - et plus de 1 600 blessés, alors que certains responsables israéliens brandissaient la perspective d'une guerre d'anéantissement contre le Liban, façon Gaza. [ndr : Le bilan s'est nettement alourdi depuis (cf en introduction de ce post)]
Plus tôt dans la journée, les habitants de la région ont commencé à recevoir des messages textuels et des appels accompagnés d'enregistrements audio les avertissant de quitter leurs foyers et leurs villages. L'armée israélienne maintient que son assaut, qui aurait touché 1 300 "cibles", vise à détruire les stocks d'armes et les installations de lancement de roquettes du Hezbollah. Les routes du sud du pays étaient encombrées lundi après-midi, les habitants tentant de fuir les bombes israéliennes. L'Associated Press a parlé de "l'exode le plus important depuis 2006". Les écoles et les universités ont fermé dans tout le pays et les autorités libanaises ouvrent des établissements scolaires pour y abriter les personnes déplacées.
Le porte-parole en langue arabe de Tsahal, Avichay Adraee, a également publié plusieurs messages de mauvais augure sur Twitter X, demandant aux gens de quitter leurs maisons, y compris dans la région de la vallée de la Bekaa.
"Si vous vous trouvez à l'intérieur ou à proximité d'une maison abritant des armes du Hezbollah, vous devez la quitter et vous éloigner dans les deux heures à une distance d'au moins 1 000 mètres en dehors du village, ou vous rendre à l'école centrale près de chez vous et ne pas revenir jusqu'à nouvel ordre", a-t-il posté.
Ajoutant :
"Quiconque se trouve à proximité d'éléments, d'installations et d'armes du Hezbollah met sa vie et celle des membres de sa famille en péril".
La zone a ensuite été bombardée par les forces israéliennes.
On ne saurait attendre des civils qu'ils sachent où se trouvent les stocks d'armes, ce qui renforce le sentiment qu'Israël mène une "guerre psychologique", comme l'a qualifié l'agence de presse officielle libanaise, en plus d'une campagne de bombardements sévère. Bien que Tsahal ait présenté ces ordres comme des avertissements d'évacuation pour des raisons humanitaires, il a émis des communications identiques tout au long de sa guerre de 11 mois contre les Palestiniens de Gaza, pour ensuite bombarder les zones qu'il avait demandé aux habitants de fuir.
"La population e vu ce qui s'est passé à Gaza, elle sait que les Israéliens en sont tout à fait capables et elle comprend que l'Occident a renoncé à même feindre d'entreprendre quoi que ce soit à ce sujet", a déclaré Karim Makdisi, professeur de politique internationale à l'Université américaine de Beyrouth. "Il n'y a aucune raison de croire que les Israéliens n'iront pas de l'avant et ne chercheront pas à vider une grande partie du sud et à rendre la région totalement inhabitable dans un avenir prévisible".
Alors qu'Israël reprenait ses attaques lundi, le Hezbollah a intensifié ses propres opérations, lançant des centaines de roquettes sur la base de Ramat David et d'autres sites militaires dans le nord d'Israël, tout en affirmant avoir attaqué un complexe industriel près de Haïfa. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont également montré des missiles du Hezbollah frappant à l'est de Tel-Aviv, près de plusieurs colonies illégales en Cisjordanie, plus profondément que le groupe ne l'avait fait lors des conflits précédents. Le commandement du front intérieur israélien a déclaré un état d'urgence interne baptisé "situation spéciale", citant la "probabilité" d'attaques contre des zones civiles, permettant ainsi au gouvernement d'exercer une autorité élargie sur la vie civile au cours des 48 prochaines heures.
Après une journée entière d'attaques intenses et soutenues, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a publié une vidéo sur les réseaux sociaux. Dans son "message au peuple libanais", Netanyahou affirme :
"le Hezbollah vous a utilisés comme boucliers humains" en tirant des roquettes sur Israël.
Le premier ministre israélien a également qualifié de défensifs les bombardements massifs qui ont eu lieu lundi au Liban. "Tsahal vous a demandé de vous mettre à l'abri", a-t-il déclaré, à la manière d'un gouverneur lançant un avertissement à propos d'un ouragan, plutôt que du dirigeant d'une puissance nucléaire supervisant le bombardement massif de villages.
"Je vous demande instamment de prendre cet avertissement au sérieux. Ne laissez pas le Hezbollah mettre en danger vos vies et celles de vos proches. Ne laissez pas le Hezbollah mettre le Liban en danger".
Israël a lancé de nombreuses campagnes militaires brutales au Liban au cours des dernières décennies. Son affirmation selon laquelle il cherche à protéger la vie des civils en envoyant des messages d'évacuation a été largement rejetée par les observateurs libanais et autres, et a alimenté les soupçons selon lesquels Israël tente de nettoyer ethniquement le Sud-Liban de ses habitants afin d'établir une zone militaire tampon à l'intérieur du territoire libanais.
"Ce n'est pas la première fois qu'Israël avertit des centaines de milliers de civils au Liban de fuir avant de les bombarder sans pitié", a déclaré Sarah Leah Whitson, experte en droit humanitaire international et directrice exécutive de l'organisation de défense des droits de l'homme DAWN.
"Le fait d'avertir les civils de fuir ne libère pas Israël de la règle la plus fondamentale du droit de la guerre, qui est de ne pas tirer délibérément ou sans discernement sur des civils. Comme le montre clairement le nombre de morts au Liban, Israël n'est pas disposé à respecter cette règle."
Feu vert
Rien n'indique que les États-Unis, principal soutien militaire d'Israël, aient l'intention de faire reculer le gouvernement israélien dans ses attaques croissantes au Liban, à Gaza et en Cisjordanie.
Le Pentagone a annoncé lundi que les États-Unis allaient déployer un nombre non précisé de soldats américains en plus des 40 000 soldats déjà présents dans la région. Dans le compte rendu d'un appel avec le ministre israélien de la défense Yoav Gallant, le secrétaire à la défense Lloyd Austin a réitéré la position habituelle des États-Unis selon laquelle Israël agit en état de légitime défense.
"Le secrétaire a exprimé son soutien au droit d'Israël de se défendre alors que le Hezbollah étend ses attaques plus profondément en Israël, et a souligné l'importance de trouver une voie vers une solution diplomatique qui permettra aux résidents des deux côtés de la frontière de retourner chez eux aussi rapidement et en toute sécurité que possible", peut-on lire dans le communiqué.
Makdisi a déclaré que les Israéliens n'auraient pas lancé des attaques d'une telle ampleur sans le "feu vert" des États-Unis. "Je pense qu'ils ont compris clairement qu'ils avaient jusqu'aux élections pour faire ce qu'ils voulaient", a-t-il déclaré à Drop Site News.
Au cours des dernières semaines, des responsables américains ont fait des déclarations publiques affirmant qu'ils souhaitaient une "résolution diplomatique" de l'impasse entre Israël et le Hezbollah qui a commencé après le 7 octobre de l'année dernière. Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, a déclaré dimanche à ABC News que les États-Unis essayaient d'empêcher une "guerre totale" entre les deux parties et que l'administration Biden était en désaccord avec la politique d'Israël d'étendre le conflit au Liban.
Par ailleurs, Barak Ravid, un journaliste d'Axios connu pour son accès privilégié aux responsables israéliens et américains, a rapporté ce week-end que des responsables américains avaient déclaré en privé qu'ils soutenaient une politique israélienne de "désescalade par l'escalade" - une position contradictoire qui permettrait à Israël d'intensifier la destruction du Liban et d'ouvrir la voie à un conflit plus large.
"Les attaques choquantes d'Israël contre le Liban au cours de la semaine écoulée sont le résultat tout à fait prévisible du soutien continu de l'administration Biden au gouvernement dévoyé de Netanyahou, le récompensant par un approvisionnement inépuisable en armes, quel que soit le nombre de fois où il repousse les appels américains à maîtriser le conflit", a déclaré Whitson, ancien directeur de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'organisation Human Rights Watch.
Un seul front
Israël a déclaré qu'il annoncerait les "prochaines phases" de ses opérations au Liban dans les jours à venir. Lundi, on a demandé à Daniel Hagari, porte-parole des FDI, si l'armée était prête pour une invasion terrestre.
"L'armée est-elle prête ? Oui, elle l'est pleinement et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour ramener tous nos concitoyens à la frontière nord en toute sécurité", a-t-il répondu.
Makdisi estime que les États-Unis veulent séparer les fronts de Gaza et du Liban afin de forcer le Hezbollah à mettre fin à ses attaques contre le nord d'Israël. Le Hezbollah a maintenu qu'il ne le ferait pas tant qu'un cessez-le-feu n'aurait pas été conclu à Gaza - un point sur lequel Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a insisté dans un discours prononcé vendredi dernier.
"Quels que soient les sacrifices, quelles que soient les conséquences, quoi qu'il arrive, nous ne cesserons pas de soutenir Gaza, et le front du Liban contre Israël ne s'arrêtera pas tant que l'agression contre Gaza n'aura pas cessé", a déclaré Nasrallah.
Il s'agissait de la première prise de parole de Nasrallah suite aux attaques surprises d'Israël la semaine dernière, lorsque des milliers de téléavertisseurs ont explosé simultanément, tuant plus d'une douzaine de personnes et en blessant des centaines d'autres. Mercredi dernier, des talkies-walkies utilisés par les forces du Hezbollah ont explosé de la même manière, tuant d'autres personnes, puis une attaque aérienne massive a eu lieu vendredi dans le quartier beyrouthin de Dahieh, tuant au moins 45 personnes. Le Hezbollah a confirmé que l'attaque aérienne avait tué le commandant en chef Ibrahim Aqil et 15 autres responsables importants de sa force d'élite Radwan. Les États-Unis, qui nient toute implication ou connaissance préalable de ces frappes, avaient offert une récompense de 7 millions de dollars en échange d'informations sur Aqil pour son rôle présumé dans l'attentat à la bombe contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth en 1983. "Personne ne verse une larme pour lui", a déclaré Brett McGurk, l'envoyé du président Biden au Moyen-Orient. "Cela dit, nous avons des désaccords avec les Israéliens sur les tactiques".
Makdisi a déclaré que les récentes attaques israéliennes représentaient "un coup dur, mais pas critique" pour le Hezbollah. Il a ajouté que les réponses militaires relativement discrètes du groupe au cours de la semaine écoulée
"ne sont pas nécessairement une indication de faiblesse, mais plutôt le signe de sa discipline, de sa volonté de ne pas se laisser entraîner dans ce que veut Netanyahou, pour l'instant en tout cas".
Israël a déclaré que son objectif déclaré en attaquant le Liban était d'assurer le retour des dizaines de milliers d'Israéliens évacués du nord du pays depuis le 7 octobre.
"Vous ne pourrez pas faire revenir les colons et les usurpateurs de terres dans le nord", a déclaré Nasrallah vendredi. "Le seul moyen de le faire est de mettre fin à l'assaut et à l'agression contre Gaza et la Cisjordanie".
Makdisi a indiqué que, depuis son invasion du Liban en 1982, Israël a cherché à démilitariser le sud de ce pays, notamment en menant une guerre terrestre en 2006. Le Hezbollah est largement considéré comme ayant vaincu Israël dans le conflit de 2006 en le forçant à un cessez-le-feu. Makdisi estime qu'Israël, avec le soutien des États-Unis, pense cette fois-ci pouvoir atteindre son objectif en détruisant les capacités militaires du Hezbollah dans le sud du pays et en imposant sa volonté à la région.
"Ils ne peuvent coexister avec aucun pays ou peuple autour d'eux sans accepter la défaite. C'est une condition préalable. Il faut donc replacer cette question dans le contexte, non seulement de l'histoire du Liban, mais aussi du sionisme lui-même", a déclaré Makdisi. Israël "a besoin que les Palestiniens abandonnent, il avait besoin que les Égyptiens abandonnent. Il a besoin que les Jordaniens abandonnent et il a besoin que les Libanais abandonnent. Tel est le contexte".
Quelle est la force du Hezbollah ?
Au cours des années qui ont suivi la guerre de 2006, la capacité militaire du Hezbollah s'est renforcée et la taille de sa force de combat a augmenté. Le Hezbollah est considéré comme la force militaire non étatique la plus puissante au monde, avec un stock estimé entre 150 000 et 200 000 missiles à courte et longue portée, un parc de véhicules sans pilote en expansion rapide, un réseau avancé de tunnels et d'installations souterraines, ainsi que des dizaines de milliers de combattants entraînés.
Le Hezbollah bénéficie également d'un soutien militaire et logistique important de la part de l'Iran et de relations avec les gouvernements régionaux et les réseaux de milices alliées. La montée en puissance de l'Axe de la Résistance - une coalition informelle de nations et de factions de résistance armées, dont l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, Ansarallah au Yémen et d'autres, qui ont juré d'affronter militairement Israël - présente également une nouvelle dynamique qu'Israël doit prendre en compte lorsqu'il évalue le type de guerres qu'il pense pouvoir mener et gagner.
Amal Saad, expert du Hezbollah, a récemment déclaré à Drop Site :
"Fondamentalement, tout ce que l'Iran possède, toutes les armes que ce pays possède, vous pouvez être certain que le Hezbollah les a également. C'est ce que nous savons. Et c'est sans compter les choses que le Hezbollah fabrique au niveau national, comme la technologie des drones - il fabrique maintenant ses propres drones. Il s'agit donc d'une créature militaire très différente de celle de 2006".
Makdisi a indiqué qu'à ce jour, le Hezbollah n'a pas déployé son armement le plus sophistiqué, ni lancé de grandes frappes sur des cibles civiles majeures, telles que l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv ou le vaste port d'Haïfa. Si cela se produit, cela pourrait indiquer que le Hezbollah passe en mode guerre totale.
"Ils ne vont pas paniquer. Et ils peuvent voir que ce que les Israéliens cherchent à faire en termes de tentative de vider le sud et de frapper ce type d'infrastructure dans le sud, se déroulera également en plusieurs étapes. Ils vont donc attendre et voir ce qui va se passer", a-t-il déclaré. "S'ils lancent une attaque massive contre des zones civiles ou des aéroports, s'ils changent la manière dont ils lancent leurs attaques et s'ils libèrent les capacités technologiques [plus avancées] dont ils disposent, alors ce sera une indication. Mais je pense que ce serait vers la fin de leur période d'action et leur période d'action est beaucoup plus importante que ce que nous pensons."
Le rôle que l'Iran pourrait jouer en cas d'escalade de la guerre est une préoccupation majeure pour toutes les parties, alors que des questions se posent au Liban sur les raisons pour lesquelles le principal bailleur de fonds du Hezbollah est resté passif malgré l'extension de la guerre.
"Le sentiment de “Où est donc l'Iran ?” est de plus en plus présent. Ils ne cessent de se manifester et de menacer de ceci et de cela. Mais alors que le Liban se trouve dans cette situation, rien ne s'est encore produit", a déclaré Makdisi.
Plus précisément, Téhéran n'a pas réagi militairement à l'assassinat du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, au mois d'août. Celui-ci a été tué dans une maison d'hôtes contrôlée par le corps d'élite des gardiens de la révolution iraniens. Malgré la promotion intensive de la notion d'axe de la résistance, Téhéran n'a pas ouvertement attaqué Israël depuis avril, date à laquelle il a lancé une série d'attaques aériennes de grande envergure, bien que largement symboliques.
Dans des commentaires faits aux journalistes avant l'Assemblée générale des Nations unies à New York cette semaine, le président iranien nouvellement élu, Masoud Pezeshkian, a déclaré que l'assassinat de Haniyeh "ne resterait pas sans réponse", mais il a ajouté que l'Iran ne souhaitait pas une guerre régionale plus importante à l'instigation d'Israël. Le président iranien, qui représente le bloc réformateur du pays, a également joué la carte de la conciliation en suggérant une désescalade dans la région si les États-Unis tempéraient également leur soutien à Israël.
"Nous sommes prêts à laisser toutes nos armes de côté, tant qu'Israël est prêt à faire de même", a-t-il déclaré. "Mais nous ne pouvons pas laisser des acteurs extérieurs intervenir, armer un camp jusqu'aux dents et empêcher l'autre camp d'avoir les moyens de se défendre".
La politique étrangère régionale de l'Iran est largement considérée comme le domaine de la ligne dure de l'establishment sécuritaire du pays, et en particulier du Corps des gardiens de la révolution islamique. Dans ses propres commentaires aux journalistes, Pezeshkian a qualifié Israël de "génocidaire" dans la bande de Gaza. En réponse à la question de savoir si l'Iran interviendrait pour défendre le Hezbollah contre les attaques israéliennes, il a déclaré : "L'Iran défendra tout groupe qui défend ses droits et qui se défend lui-même".
Au lendemain de l'intensification de la campagne aérienne israélienne, des centaines de civils libanais ont déjà été tués et des milliers d'autres blessés. Le nombre de victimes augmentera très certainement dans les jours à venir.
Au cours des derniers mois, les responsables israéliens ont fait des déclarations répétées indiquant qu'ils considéraient la population du Liban comme synonyme du Hezbollah lui-même et menaçaient de violence les civils libanais.
En juillet, le ministre israélien de l'éducation, Yoav Kisch, a déclaré :
"Le Liban, tel que nous le connaissons, n'existera pas" après une future guerre, ajoutant qu'"il n'y a pas de différence entre le Hezbollah et le Liban" et le pays est menacé d'"anéantissement".
Le ministre israélien de la diaspora et de la lutte contre l'antisémitisme, Amichai Chikli, a appelé cette semaine à la création par l'armée israélienne d'une zone tampon au Sud-Liban,
"exempte de population ennemie", ajoutant que le contrôle militaire israélien sur le Liban "doit être étendu et la population ennemie éliminée de la région".
"Hezbollah = Liban", a pour sa part posté l'ancien premier ministre israélien Bennett, encore plus crûment, sur les réseaux sociaux.
"Le Hezbollah contrôle le gouvernement libanais et ne peut survivre sans le soutien de la population".
📰 Lien de l'article original :
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Témoignages
"Une véritable horreur" : Les habitants du Liban racontent leur fuite du sud sous les attaques israéliennes
Par Defend Democracy Press, le 24 septembre 2024
Les raids aériens israéliens - les plus importants depuis 2006 - se sont intensifiés lundi matin, couvrant toute la partie sud du Liban, ainsi que certaines banlieues de Beyrouth. La zone frontalière avec Israël et la ville de Tyr, la plus grande du sud du pays, ont le plus souffert.
Gia est une jeune femme de 24 ans qui, jusqu'à récemment, vivait à Tyr, dans le sud du Liban. Lorsque les raids aériens israéliens ont commencé lundi, elle a dû quitter sa maison et emprunter un itinéraire risqué pour se rendre dans un endroit plus sûr, le tout sous les attaques sur les routes encombrées par des milliers de véhicules.
Elle a raconté son histoire à Sputnik.
"C'était littéralement comme un film d'horreur"
Le 23 septembre au matin, les bombardements sur le Sud-Liban étaient terrifiants, mais Gia (qui a demandé à ne pas révéler son nom de famille pour des raisons de sécurité personnelle) et sa famille essayaient de poursuivre leur routine quotidienne comme si de rien n'était. Ils se trouvaient dans la ville de Tyr, située assez loin de la frontière avec Israël.
"Soudain, vers dix ou onze heures, les bombardements ont commencé et recommencé de manière frénétique, tout autour de Tyr. C'était vraiment proche de la maison de mes amis et de la nôtre aussi. Tandis que nous étions en train d'emballer quelques effets personnels, nous avons entendu le bruit d'un missile. Il est arrivé au-dessus de nous et face à nous. À ce moment-là, nous ne savions pas quoi faire. Nous avons pris quelques affaires chez nous, sommes montés dans la voiture et avons quitté la ville. Bien sûr, on a entendu les bombardements, puis les avions, on a tout entendu", raconte Gia.
En raison de l'intensité des raids aériens, des milliers d'habitants des régions du sud du Liban ont décidé de partir se mettre à l'abri. Les embouteillages se sont littéralement étendus à l'ensemble du pays, devenant une cible massive.
"Nous avons alors décidé de quitter Tyr pour nous rendre dans une zone où nous pourrions nous sentir en sécurité. C'est ce que nous pensions, mais malheureusement, ce n'était pas le cas. Les routes menant du Sud-Liban à des endroits sûrs, comme la banlieue de Beyrouth, ressemblaient à un film d'horreur. La situation ici était encore pire que dans notre ville", a-t-elle expliqué, soulignant que le trajet avait duré près de 10 heures au lieu de deux.
"Nous devions attendre sous les assauts. Les attaques se produisaient littéralement lorsque nous étions dans notre voiture et que nous voyions les bombardements. C'était vraiment terrifiant quand nous étions au milieu de plus de mille véhicules sans savoir ce qui allait se passer. Puis une autre bombe a explosé, et ces deux explosions étaient terrifiantes parce qu'elles se produisaient à proximité de civils. Les civils s'enfuyaient alors du Sud-Liban vers d'autres lieux. C'était vraiment terrorisant. Beaucoup de mes amis se trouvaient à proximité de cette bombe. Leurs véhicules étaient bloqués, mais Dieu merci, ils s'en sont sortis, il ne leur est rien arrivé".
L'entraide entre les citoyens libanais
Le gouvernement libanais n'a pas organisé d'évacuation officielle des zones attaquées, les autorités locales n'étant pas jugées capables d'apporter leur aide, et les Libanais ne peuvent les blâmer, explique Gia, en parlant de l'aide apportée aux personnes déplacées.
"Beaucoup d'organisations locales font de leur mieux pour nous aider. Mais le plus important, c'est que nous, les citoyens libanais, nous nous aidons les uns les autres. Malgré tout, sur les routes du sud du Liban, de Saïda à Beyrouth, les gens distribuent de l'eau gratuitement, ils leur demandent s'ils ont besoin de quelque chose. Je pense que c'est la meilleure chose à faire dans notre situation", souligne la jeune femme.
"Nous nous tiendrons ensemble, main dans la main"
Bien qu'ils soient déplacés et terrorisés par les attaques israéliennes, les habitants de la région se sentent soudés avec le peuple de Gaza et continuent de le soutenir, a fait remarquer Gia.
"C'est une véritable horreur. Nous regardons les habitants de Gaza, nous nous demandons ce qu'ils leur font en ce moment. Nous sommes ici pour soutenir Gaza et le peuple de Palestine. Oui, nous vivons dans l'horreur. Oui, nous sommes déplacés. Oui, c'est terrifiant. Oui, notre pays, notre ville, notre Sud-Liban sont bombardés. Oui, nous avons peur. Mais nous nous dresserons tous ensemble contre notre seul ennemi. Nous nous tiendrons main dans la main. Nous resterons ici au Liban. Et, avec un peu de chance, la situation s'améliorera un jour. Mais je reste littéralement sans voix car mon corps est parcouru par la chair de poule. Nous devons vivre. Nous devons aider les habitants de Gaza".
Gia a également souligné qu'elle avait vu les forces de défense israéliennes prendre pour cible des civils alors qu'elle fuyait Tyr.
"Les ennemis ne s'attaquent pas aux objectifs qu'ils prétendent viser. Ils s'en prennent également aux civils. C'est inacceptable. Ils ont dépassé bien des lignes rouges. De nombreux civils ont été assassinés et sont morts. Dans les lieux sûrs où ils prétendent que quelqu'un de la Résistance [du Hezbollah] était là, mais ce n'est pas le cas - parce que ce sont nos amis, nous les connaissons. Beaucoup de civils souffrent. J'ai également été témoin, en venant de Tyr, du Sud-Liban, du bombardement de maisons. C'est bien sûr inacceptable", a-t-elle conclu.
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La plume acerbe de Caitlin Johnstone
15 règles pour évoquer le bellicisme israélien
Par Caitlin Johnstone (@caitlinjohnstone), le 24 septembre 2024, Substack de l'auteure
Israël a tué quelque 500 personnes lors d'un nouvel assaut massif au Liban lundi, au cours duquel les forces de défense israéliennes ont lancé plus d'un millier de frappes aériennes.
Les États-Unis envoient à nouveau des troupes supplémentaires au Moyen-Orient alors que la situation s'aggrave, sur ordre de Dieu sait qui, car le cerveau du président a complètement cessé de fonctionner.
Israël n'a pas lancé de nouveau projet de violence militaire de masse depuis quelques minutes. Il est donc peut-être temps de rappeler les règles officielles qui régissent la façon dont nous sommes censés penser et parler de ces questions.
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Règle 1 :
L'histoire consignée a commencé le 7 octobre 2023. Il s'est sans doute passé des choses avant cette date, mais personne ne semble s'en souvenir.
Règle 2 :
Tout ce qu'Israël fait de mal est justifié par la règle 1. Cela est vrai même s'il agit d'une manière qui serait considérée comme totalement injustifiable si elle était le fait d'une nation comme la Russie ou l'Iran.
Règle 3 :
Israël a le droit de se défendre, mais personne d'autre n'en a le droit.
Règle 4 :
Israël ne bombarde jamais les civils, il bombarde les terroristes. Si un nombre choquant de civils meurent, c'est parce qu'ils étaient en fait des terroristes, ou parce que des terroristes les ont tués, ou parce qu'un terroriste se tenait trop près d'eux. Si aucune de ces raisons ne s'applique, c'est pour une autre raison mystérieuse sur laquelle nous attendons toujours que les FDI enquêtent.
Règle n° 5 :
Critiquer tout ce que fait Israël signifie que vous haïssez le peuple juif. Il n'y a aucune autre raison pour laquelle quelqu'un pourrait s'opposer à ce que des explosifs militaires soient largués sur des zones pleines d'enfants, si ce n'est une haine féroce et obsessionnelle à l'égard d'une petite foi abrahamique.
Règle 6 :
Rien de ce que fait Israël n'est jamais aussi mal que les critiques haineuses susmentionnées dans la règle 5. Les critiques des actions d'Israël sont toujours pires que les actions d'Israël elles-mêmes, parce que ces critiques haïssent les Juifs et souhaitent commettre un nouvel Holocauste. Empêcher cela doit mobiliser 100 % de notre énergie et de notre attention politiques.
Règle 7 :
Israël ne peut jamais être l'agresseur, il ne peut qu'être la victime. Si Israël attaque le Liban, c'est parce que le Hezbollah l'a attaqué sans aucune provocation alors qu'Israël s'occupait innocemment de ses affaires en tâchant de commettre un petit génocide en toute tranquillité. Si les gens protestent contre le fait qu'Israël bombarde des villes entières pour les réduire en poussière, la victime est Israël parce que les protestations ont attristé les partisans d'Israël.
Règle 8 :
Le fait qu'Israël soit littéralement constamment en état de guerre avec ses voisins et avec les populations indigènes déplacées doit être interprété comme une preuve que la règle 7 est vraie et non comme une preuve que la règle 7 est un non-sens absurde.
Règle 9 :
Les vies arabes sont bien moins importantes pour nous que les vies occidentales ou israéliennes. Personne n'est autorisé à se demander pourquoi il en est ainsi.
Règle 10 :
Les médias rapportent toujours la vérité au sujet d'Israël et de ses différents conflits. Si vous en doutez, vous êtes probablement en infraction avec la règle 5.
Règle 11 :
Les affirmations non fondées qui dépeignent les ennemis d'Israël sous un jour négatif peuvent être rapportées comme des nouvelles factuelles sans aucune vérification ni réserve, tandis que les preuves abondantes de la criminalité israélienne doivent être rapportées avec un scepticisme extrême et des qualificatifs douteux tels que " le Liban dit " ou " selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas ". Il est important de respecter cela car, dans le cas contraire, vous risquez d'être accusé d'être un propagandiste.
Règle 12 :
Israël doit continuer à exister dans sa forme actuelle, quel que soit le prix à payer ou le nombre de personnes devant mourir. Il n'est pas nécessaire de présenter de raisons logiques ou morales pour expliquer cette situation. Si vous contestez cela, vous êtes vraisemblablement en infraction avec la règle 5.
Règle 13 :
Le gouvernement américain n'a jamais menti sur quoi que ce soit, et il est toujours du bon côté dans tout conflit.
Règle 14 :
(Américains uniquement) Rien de ce qui se passe au Moyen-Orient n'est aussi urgent ou important que de s'assurer que le bon candidat remporte l'élection présidentielle américaine. Ignorez tous les faits gênants qui vous distrairaient de cette mission d'une importance inégalée.
Règle 15 :
Israël doit être protégé parce qu'il est le dernier bastion de la liberté et de la démocratie au Moyen-Orient, quel que soit le nombre de journalistes qu'il doit assassiner, quel que soit le nombre d'institutions de presse qu'il doit fermer, quel que soit le nombre de manifestations que ses partisans doivent démanteler, quelle que soit la liberté d'expression qu'il doit éliminer, quels que soient les droits civils qu'il doit effacer, et quel que soit le nombre d'élections que ses lobbyistes doivent acheter.
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Véritable bréviaire de la résistance qui devrait inspirer tous les citoyens du monde avides de liberté et de justice, cette suite d’articles nous amène à la conclusion unique qu’aucune solution définitive à ce conflit ne réussira sans la disparition pure et simple, d’une façon ou d’une autre de cette entité dystopique.
Et, cette disparition, nécessaire pour le salut de la paix mondiale, ne se produira que lorsque le soutien aveugle du « grand Satan » à son rejeton dégénéré cessera.
Force est d’admettre qu’à l’heure actuelle , cela apparaît comme une utopie compte tenu du système US, de son électorat, et de ses pernicieux agendas.
Cependant, ne nous leurrons pas, la « roulette », qu’elle soit Russe, Chinoise ou autre, est un jeu dangereux, et, ces fous qui nous gouvernent risquent fort de réussir à déclencher le….dernier conflit mondial…