❖ La puissance morale de Daniel Ellsberg reste bien vivace
Chaque diseur de vérité a choisi de sacrifier sa carrière, voire la liberté de toute une vie, espérant permettre à notre système démocratique d'opérer les changements dont on a désespérément besoin
ndr : Cet article paraîtra également dans la prochaine actualité de la semaine Assange
Daniel Ellsberg : Sa puissance morale reste bien vivace
Introduction de Tom Dispatch
Il est étrange de se dire que, sans Daniel Ellsberg, le Watergate n'aurait peut-être jamais eu lieu, Richard Nixon serait peut-être resté président et la guerre du Viêt Nam aurait peut-être pris encore plus de temps à se terminer. Tant de décennies plus tard, il est facile d'oublier qu'en juin 1971, lorsque Ellsberg a publié les documents secrets du gouvernement, connus sous le nom de Pentagon Papers, et que leurs révélations choquantes sur cette guerre lointaine ont fait la une du New York Times, Nixon et son équipe étaient déterminés à agir contre lui - et vite. Peu importe qu'il soit "inculpé de 12 chefs d'accusation, dont le vol et la violation de la loi sur l'espionnage", et qu'il risque jusqu'à 115 ans de prison. Cela ne leur suffisait pas. Nixon voulait le "voir jugé dans la presse" et s'est tourné vers le directeur du FBI, J. Edgar Hoover, pour enquêter sur lui.
Or, Hoover était un ami de Louis Marx, père de la femme d'Ellsberg et dirigeant d'une grande entreprise de jouets qui fabriquait, entre autres, de nombreux soldats de plomb. (Marx offrait régulièrement à Hoover des jouets qu'il pouvait remettre à ses employés pour leurs enfants à Noël). Ainsi, lorsque le chef du FBI s'est montré beaucoup trop lent à l'égard d'Ellsberg, Nixon et son chef de cabinet, H.R. Haldeman, inquiets des révélations des Pentagon Papers (même si elles ne portaient pas sur le rôle cauchemardesque de Nixon dans les guerres en cours au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge), ont décidé de créer une unité d'enquête spéciale de la Maison Blanche, connue sous le nom informel de The plumbers (les plombiers).
Sa première mission sera de s'introduire dans le bureau du psychiatre d'Ellsberg à la recherche d'informations préjudiciables le concernant (Pas de chance, en fin de compte, lorsque le juge du procès d'Ellsberg découvrira cette effraction, il prononcera un non-lieu).
Neuf mois plus tard, la dernière mission de cette unité n'aurait, bien sûr, rien à voir avec Ellsberg. Il s'agirait de l'infâme effraction du siège du Comité national démocrate dans - oui ! - le Watergate Office Building à Washington, D.C. Le résultat est une histoire qui aurait été inconcevable sans - et oui ! - Daniel Ellsberg.
Comme le souligne Norman Solomon, habitué de TomDispatch, auteur de War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine, explique clairement aujourd'hui qu'Ellsberg a mené une vie bien remplie avant de s'éteindre en juin 2023. Qu'il repose en paix. (Si seulement le reste de la planète le pouvait !)
Par Norman Solomon, le 9 juin 2024, Tom Dispatch
L'absence - et la présence - de Daniel Ellsberg
Un an après sa mort, Dan est toujours parmi nous
Par une chaude soirée, voici presque dix ans, j'étais assis sous un ciel étoilé avec Daniel Ellsberg, alors qu'il évoquait la guerre nucléaire avec une intensité alarmante. Il était presque arrivé au terme de la rédaction de son dernier et plus important livre, The Doomsday Machine : Confessions of a Nuclear War Planner (La machine de l'apocalypse : confessions d'un planificateur de guerre nucléaire). D'une manière ou d'une autre, il avait mis de côté le déni sur lequel tant de gens s'appuient pour faire face à un monde qui pourrait soudainement prendre fin dans une horreur inimaginable. En l'écoutant, je me sentais de plus en plus terrifié. Dan savait de quoi il parlait.
Après avoir travaillé au sein de la machinerie apocalyptique de ce pays, et même rédigé des plans de guerre nucléaire pour le Pentagone sous l'administration du président John F. Kennedy, Dan Ellsberg avait acquis des perspectives complexes sur ce qui graissait les rouages bureaucratiques, les ambitions personnelles et les messages politiques de l'État de guerre. Les tromperies sur l'organisation de la violence ultime d'un omnicide thermonucléaire allaient de pair avec les mensonges habituels sur la conduite de la guerre menée par les États-Unis. Il était assez facile de s'en tirer en mentant, m'a-t-il dit :
"À quel point est-il difficile de tromper le public ? En tant qu'ancien initié, je dirais que l'on se rend compte qu'il est facile de les tromper. Tout d'abord, vous leur dites souvent ce qu'ils aimeraient croire - que nous sommes meilleurs que les autres, que nous sommes supérieurs dans notre moralité et notre perception du monde".
Dan était entré dans l'histoire en 1971 en révélant les documents top-secrets du Pentagone, exposant la litanie constante des mensonges officiels qui accompagnaient l'escalade de la guerre du Viêt Nam par les États-Unis. En réponse, le gouvernement a utilisé le tromblon de la loi sur l'espionnage, datant de la Première Guerre mondiale, pour le poursuivre en justice. À l'âge de 41 ans, il risquait une peine d'emprisonnement de plus de 100 ans. Mais son procès s'est brusquement terminé par un non-lieu lorsque l'ingérence illégale de l'administration Nixon dans l'affaire a été révélée au milieu de l'année 1972. Cinq décennies plus tard, il réfléchit :
"Avec le recul, les chances que je me sorte de 12 chefs d'accusation de Richard Nixon étaient proches de zéro. C'était un miracle".
Ce miracle a permis à Dan de continuer à parler, écrire, faire des recherches et protester jusqu'à la fin de sa vie. (Au cours de ces cinq décennies, il a été arrêté en moyenne près de deux fois par an pour désobéissance civile). Il a travaillé sans relâche pour prévenir et s'opposer à une succession de nouvelles guerres américaines. Et il a toujours apporté un soutien public éloquent ainsi qu'une solidarité personnelle chaleureuse aux lanceurs d'alerte héroïques - Thomas Drake, Katharine Gun, Daniel Hale, Matthew Hoh, Chelsea Manning, Edward Snowden, Jeffrey Sterling, Mordechai Vanunu, Ann Wright et d'autres - ayant énormement sacrifié pour remettre en cause les schémas meurtriers de la tromperie officielle.
Liberté d'expression non autorisée
Dan s'est souvent prononcé en faveur de la libération de Julian Assange, éditeur de WikiLeaks, dont le travail a révélé des documents secrets américains dévastateurs sur les guerres menées par les États-Unis en Afghanistan et en Irak. À la fin d'une visite en juin 2015, lorsqu'ils se sont dit au revoir à l'intérieur de l'ambassade de l'Équateur à Londres, j'ai vu que les deux hommes étaient au bord des larmes. À ce moment-là, Assange était en asile depuis trois ans dans cette ambassade, sans qu'aucune fin ne soit en vue.
Secrètement inculpé aux États-Unis, Assange est resté dans l'ambassade équatorienne pendant encore près de sept ans, jusqu'à ce que la police londonienne le traîne en prison. Quelques heures plus tard, lors d'une interview à la radio, Dan déclarait :
"Julian Assange est le premier journaliste à être inculpé. S'il est extradé aux États-Unis et condamné, il ne sera pas le dernier. Le premier amendement est un pilier de notre démocratie et il s'agit d'une attaque contre lui. Si la liberté d'expression est violée à ce point, notre république est en danger. Les divulgations non autorisées sont l'élément vital de la république".
Les divulgations non autorisées sont l'essence même de ce que WikiLeaks a publié et de ce que Dan a fourni avec les Pentagon Papers. De même, d'innombrables révélations sur les crimes de guerre du gouvernement américain ont été rendues possibles grâce au courage de Chelsea Manning, et d'abondantes informations en première page sur les violations systématiques du quatrième amendement par le gouvernement ont résulté de la bravoure d'Edward Snowden. Tout en publiant volontiers certaines de leurs révélations, les grands journaux américains ont largement refusé de défendre leurs droits.
Cette dynamique n'était que trop familière à Dan. Il m'a dit que l'attitude du New York Times à son égard, qui a remporté un prix Pulitzer pour son énorme scoop sur les Pentagon Papers, s'apparentait à la vision qu'a un procureur d'un "mouchard" - utile mais déplaisant.
Récemment, Dan a détesté le paradigme médiatique suffisant de "Ellsberg le bon, Snowden le mauvais". Il s'est donc opposé au thème tel que présenté par Malcolm Gladwell, chroniqueur au New Yorker, qui a signé un long article dans ce sens à la fin de l'année 2016. Dan a rapidement répondu par une lettre à la rédaction, jamais publiée.
Le New Yorker aurait certainement pu trouver de la place pour faire paraître la lettre de Dan, qui disait :
"Je ne pourrais pas être plus en désaccord avec le récit global de Gladwell".
La lettre comptait un peu moins de 300 mots, alors que l'article de Gladwell en avait publié plus de 5 000. Tout en promouvant le trope "Ellsberg le bon, Snowden le mauvais", le New Yorker n'a pas fait savoir aux lecteurs qu'Ellsberg lui-même l'avait complètement rejeté :
"Chacun d'entre nous, ayant obtenu un accès privilégié à des informations secrètes, a vu des politiques inconstitutionnelles et dangereusement erronées menées par notre gouvernement. (Dans le cas de Snowden, il a découvert des violations criminelles flagrantes de notre droit à la vie privée garanti par le quatrième amendement, à une échelle qui menace notre démocratie). Nous avons découvert que nos supérieurs, jusqu'aux présidents, étaient profondément complices et ne voulaient manifestement pas dénoncer, réformer ou mettre fin aux actes répréhensibles.
Chacun d'entre nous a choisi de sacrifier sa carrière, voire la liberté de toute une vie, pour révéler au public, au Congrès et aux tribunaux ce qui se passait depuis longtemps en secret. Nous espérions, chacun avec un certain succès, permettre à notre système démocratique d'apporter les changements dont nous avons désespérément besoin.
La vérité, c'est qu'il n'y a aucun lanceur d'alerte, en fait personne sur terre, avec qui je m'identifie plus étroitement qu'avec Edward Snowden.
Il y a une différence entre nous qui est profondément réelle pour moi : Edward Snowden, à l'âge de 30 ans, a fait ce que j'aurais pu et dû faire - ce que j'aurais profondément souhaité faire - quand j'avais son âge, au lieu de le faire 10 ans plus tard".
Tout en encourageant la divulgation, Dan a souvent regretté de ne pas s'être engagé plus tôt dans cette voie. Au cours de l'été 2014, un panneau d'affichage a été placé aux arrêts de bus à Washington, D.C., citant Dan - avec de grandes lettres en haut disant
"NE FAITES PAS COMME MOI. N'ATTENDEZ PAS", suivi de "jusqu'à ce qu'une nouvelle guerre ait commencé, n'attendez pas que des milliers de personnes meurent, avant de dire la vérité avec des documents exposant des mensonges, des crimes ou des projections internes sur les coûts et les dangers. Vous pourriez sauver des milliers de vies pendant une guerre".
Deux lanceurs d'alerte qui ont été diplomates américains, Matthew Hoh et Ann Wright, ont dévoilé le panneau d'affichage à un arrêt de bus près du département d'État.
Une situation grotesque de danger existentiel
Par-dessus tout, Daniel Ellsberg était préoccupé par la nécessité de s'opposer aux politiques susceptibles de conduire à une guerre nucléaire.
"Aucune politique dans l'histoire de l'humanité n'a autant mérité d'être reconnue comme immorale. Ou insensée. L'histoire de la genèse de cette situation calamiteuse et de sa persistance depuis plus d'un demi-siècle est une chronique de la folie humaine", écrit-il dans The Doomsday Machine (La machine de l'apocalypse).
Il est tout à fait approprié que les événements prévus dans le cadre de la semaine Daniel Ellsberg (qui se terminera le 16 juin, date du premier anniversaire de la mort de Dan) comprennent au moins une manifestation dans une installation de Northrop Grumman. Cette société a signé un contrat de 13,3 milliards de dollars pour développer une nouvelle version d'un missile balistique intercontinental (ICBM) qui, comme Dan l'a souvent souligné, est la plus dangereuse de toutes les armes nucléaires. Il était impatient de sensibiliser le Congrès aux données scientifiques relatives à "l'hiver nucléaire" et à la nécessité d'arrêter les ICBM pour réduire les risques de guerre nucléaire.
Il y a cinq ans, plusieurs membres de l'Institute for Public Accuracy ont remis en mains propres des exemplaires de The Doomsday Machine, accompagnés d'une lettre personnalisée de Dan à chaque membre de la Chambre des représentants et du Sénat, aux 535 bureaux du Congrès sur la colline du Capitole.
"Je suis préoccupé par le fait que le public, la plupart des membres du Congrès et peut-être même des membres importants du pouvoir exécutif sont restés dans l'ignorance, ou dans un état de déni, concernant les implications d'études rigoureuses menées par des scientifiques de l'environnement au cours des douze dernières années", a écrit Dan en tête de sa lettre de deux pages.
Ces études "confirment que l'utilisation d'une fraction, même importante, des armes nucléaires américaines ou russes en état d'alerte provoquerait un hiver nucléaire, entraînant une famine mondiale et la quasi-extinction de l'humanité".
La lettre de Dan souligne l'urgence d'une "mesure immédiate" en particulier : "éliminer entièrement notre force redondante, vulnérable et déstabilisante de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) basés à terre". Contrairement aux armes nucléaires lancées par voie aérienne ou maritime, qui ne sont pas vulnérables aux attaques, les ICBM sont vulnérables aux frappes préventives et sont donc "prêts à être lancés" sur la base de "signaux d'alerte de dix minutes qui peuvent être - et ont été, des deux côtés - de fausses alertes, qui poussent les dirigeants à “les utiliser ou à les perdre”".
Comme l'a souligné Dan,
"le Congrès a le pouvoir de découpler la gâchette de notre système en défaisant et en démantelant les missiles Minuteman terrestres actuels et en rejetant le financement de leurs remplaçants proposés. Il en va de même pour les armes à faible rendement destinées à être utilisées en premier lieu contre la Russie, sur des sous-marins ou en Europe, qui sont des détonateurs pour l'escalade vers l'hiver nucléaire".
En substance, Dan disait aux membres du Congrès de faire leur travail, alors que le sort de la Terre et de ses habitants est en jeu :
"Cette situation grotesque de danger existentiel a évolué en secret, en l'absence quasi totale de contrôle, d'enquêtes ou d'auditions de la part du Congrès.
Il est temps que le Congrès remédie à cette situation en préparant des audiences inédites sur la doctrine et les "options" nucléaires actuelles et en exigeant des études scientifiques objectives et faisant autorité sur l'ensemble de leurs conséquences, y compris le feu, la fumée, l'hiver nucléaire et la famine. Des études classifiées sur l'hiver nucléaire utilisant les détails réels des plans d'attaque existants, qui n'ont encore jamais été réalisées par le Pentagone mais qui impliquent nécessairement sa coopération directe, pourraient être effectuées par l'Académie nationale des sciences, à la demande et avec le soutien financier du Congrès."
Mais la lettre de Dan n'était pas du tout en phase avec le Congrès. Peu de personnes en poste à l'époque - ou aujourd'hui - ont reconnu publiquement qu'une telle "situation grotesque de danger existentiel" était bien réelle. Et moins nombreux encore ont été ceux à vouloir rompre avec l'état d'esprit de la guerre froide qui continue d'alimenter la course à l'anéantissement mondial. En matière de politique étrangère et d'armes nucléaires, le Congressional Record est principalement un recueil d'arrogance et d'illusions, ce qui contraste fortement avec le trésor de connaissances profondes de Dan conservé sur Ellsberg.net.
Humanisme et réalisme à retenir
Bien qu'il ait été clair sur le fléau du militarisme embrassé par les dirigeants des deux grands partis, Dan a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas mettre les deux partis sur un pied d'égalité au moment des élections. Il comprenait que les efforts tels que les campagnes présidentielles des Verts sont, au mieux, malavisés. Mais, comme il l'a dit sèchement, il était favorable aux tiers partis - à droite ("plus il y en a, mieux c'est"). Il savait ce que certains progressistes autoproclamés n'ont pas réussi à reconnaître comme la réalité habituelle du système électoral américain : les tiers partis de droite aident la gauche, et les tiers partis de gauche aident la droite.
Plusieurs semaines avant les élections de 2020, Dan s'est adressé aux électeurs du Michigan, un État en pleine mutation, par le biais d'un article qu'il a écrit pour le Detroit Metro Times. Sous un titre tout aussi pertinent aujourd'hui - Trump est un ennemi de la Constitution et doit être vaincu - l'article disait qu'"il est maintenant d'une importance transcendante de l'empêcher d'obtenir un second mandat". Dan a averti que "nous sommes confrontés à une menace autoritaire contre notre système démocratique d'un type que nous n'avons jamais vu auparavant", ce qui rend crucial le vote pour Joe Biden dans les États clés.
Le mélange d'humanisme profond et de réalisme de Dan est en harmonie avec son aversion pour la contorsion de la logique en fonction d'une idéologie rigide. Aussi mauvaises que soient les réalités actuelles, il n'est manifestement pas vrai que les choses ne peuvent pas empirer. Il n'avait pas l'intention d'ignorer les dangers bien réels de la guerre nucléaire ou du fascisme.
Au cours des derniers mois de sa vie, après avoir révélé un diagnostic de cancer du pancréas inopérable, Dan a touché des millions de personnes grâce à un programme intensif d'interviews. Les journalistes étaient surtout désireux de l'interroger sur les événements liés aux Pentagon Papers. Bien qu'il ait dit beaucoup de choses importantes en réponse à ces questions, Dan voulait surtout parler de la course effrénée aux armements nucléaires et de l'inquiétante frénésie d'antagonisme des États-Unis à l'égard de la Russie et de la Chine, dépourvue de tout sens de la diplomatie authentique.
S'il ne peut plus parler au monde des derniers développements, Dan Ellsberg continuera à s'adresser directement aux cœurs et aux esprits au sujet des maux extrêmes de notre époque - et de la possibilité de les surmonter par l'amour en action.
Un documentaire en accès libre, A Common Insanity : A Conversation with Daniel Ellsberg About Nuclear Weapons, se termine par ces mots de Dan, qui nous regarde droit dans les yeux :
"L'humanité peut-elle survivre à l'ère nucléaire ? Nous n'en savons rien. Je choisis d'agir comme si nous avions une chance".
Norman Solomon est cofondateur de RootsAction.org et directeur exécutif de l'Institute for Public Accuracy. Ses ouvrages comprennent War Made Easy, Made Love, Got War et, plus récemment, War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine (The New Press). Il vit dans la région de San Francisco.
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