🔺 Enfin LIBRE 🎗⏳
Assange est libre... Après 1901 jours passés à Belmarsh, plus de 7 ans refugié à l'ambassade d'Équateur à Londres & l'acceptation de plaider coupable d'un chef d'accusation relevant de l'Espionage Act
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Post évolutif, en attendant les analyses et articles de fond à paraître dans une publication globale.
Incroyable nouvelle, une étape cruciale dans ce combat que je mène corps et âme depuis le 2 mai 2019 mais qui est loin d'être terminé, le combat pour un vrai journalisme d'investigation, libre et indépendant, à l'instar de tous ceux dont les articles fouillés et soucés sont proposés sur ce blog.
En outre Julian Assange, qui n'a commis aucun crime, n'aurait jamais dû passer un seul jour en prison, devoir signer un accord de plaidoyer et devrait être indemnisé, salué, remercié et récompensé pour le travail phénoménal, courageux et à risques proposé par WikiLeaks.
Avec cet accord, la vérité n'a pas réellement triomphé, celui qui a exposé les crimes est jugé tandis que les criminels restent libres et impunis. Mais il fallait que ses oppresseurs garde quelque peu la face ...
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SOMMAIRE :
1 - Julian Assange est libre ! - Assange Defense
2 - Le plus beau des jours - Craig Murray
3 - Liberté d'Assange : un revers embarrassant pour les États-Unis - Mary Kostakidis
4 - Julian Assange sera libre à l'issue d'un accord de plaidoyer avec les États-Unis - Tareq Haddad
5 - Pourquoi Julian Assange s'envole-t-il pour l'île isolée de Saipan, dans le Pacifique ? - Lewis Jackson
6 - La mère de Julian Assange se réjouit de la fin de son "calvaire" et son père se félicite de cette "fantastique" nouvelle - Daniel Hurst
7 - Julian Assange est libre, mais n’oublions pas que les médias l'ont trahi - Le Cri des Peuples
8 - Un homme libéré de prison malgré les preuves indéniables de sa culpabilité en matière de journalisme - Laura K
9 - Certes, Assange est libre, mais la justice n'a pas été rendue - Caitlin Johnstone
10 - Ce qui est arrivé à Assange ne doit jamais se reproduire - Council Estate Media
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1- ➤ Julian Assange est libre !
Par Assange Defense, le 25 juin 2024
Julian Assange a été libéré de la prison de haute sécurité de Belmarsh le 24 juin au matin, après y avoir passé 1901 jours et plus de 7 ans refugié au sein de l'ambassade d'Équateur à Londres. La Haute Cour de Londres lui a accordé une caution et il a été libéré dans l'après-midi à l'aéroport de Stansted, où il a pris un avion pour quitter le Royaume-Uni.
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Dans sa déclaration, Wikileaks exprime sa gratitude envers tous les partisans qui, sans relâche, ont fait campagne pour la libération de Julian, en exerçant une pression sur les dirigeants politiques pour obtenir enfin sa liberté.
C'est le résultat d'une campagne mondiale qui a rassemblé organisateurs locaux, militants de la liberté de la presse, législateurs et dirigeants de tout l'échiquier politique, jusqu'aux Nations unies. Ces efforts ont ouvert la voie à une longue période de négociations avec le ministère américain de la justice, qui ont abouti à un accord non encore formellement finalisé. Nous fournirons de plus amples informations dès que possible.
(...)
Alors qu'il rentre en Australie, nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus, se sont battus pour nous et sont restés résolument engagés dans la lutte pour sa liberté.
Wikileaks
Wikileaks a été le pionnier du journalisme scientifique, a publié des informations inédites sur la corruption des gouvernements et les violations des droits de l'homme, et a mis les puissants face à leurs responsabilités. En tant que rédacteur en chef, Julian a payé un lourd tribut pour ces principes et pour le droit du peuple à savoir.
Déclaration de Stella Assange et de Kristinn Hrafnsson (2’25 avec sous titres disponibles)
Dans son communiqué, Stella a souligné l'immense importance des sympathisants qui ont défendu Julian, mais aussi la vérité et la justice.
"Tout au long des années d'emprisonnement et de persécution de Julian, un extraordinaire mouvement s'est formé. Des gens de tous horizons, du monde entier, qui soutiennent non seulement Julian... mais aussi ce qu'il représente : la vérité et la justice".
Après presque 15 ans de détention, dont les 5 dernières années passées dans une cellule de 2 mètres sur 3, isolé 23 heures par jour, Julian retrouvera bientôt sa femme Stella Assange et leurs deux enfants.
La liberté de Julian est notre liberté.
📰 https://assangedefense.org/press-release/julian-assange-is-free/
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2- ➤ Le plus beau des jours
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Par Craig Murray, le 25 juin 2024, Blog personnel
Je ne peux pas vous dire à quel point je suis heureux de la libération de Julian. Il est 4 heures du matin et je suis toujours debout. J'ai pu discuter avec John Shipton, mais tous les autres sont dans un avion en partance pour l'Australie.
Le plaidoyer de culpabilité est bien sûr extrêmement contraint et personne ne devrait le prendre au sérieux. Il donne l'occasion de crier victoire à l'odieux régime de Biden, au prix d'un terrible précédent juridique classant le journalisme au rang d'espionnage. Mais ce précédent ne concerne qu'un tribunal de première instance et n'est donc pas contraignant.
Je tiens à préciser que j'ai toujours conseillé à Julian et à Stella d'accepter un accord si on le leur proposait et de sortir de prison. Je ne doute pas qu'il s'agissait d'un choix de vie ou de mort. Je pense également que nous serons reconnaissants pour les contributions encore plus importantes que l'immense intellect de Julian et sa grande faculté de pensée radicale apporteront au processus de développement de l'humanité dans l'avenir.
Le ministère de la justice était d'autant plus motivé pour proposer un accord qu'il semblait s'être mis dans une situation très délicate lors de l'audience d'extradition britannique prévue dans quinze jours, en ce qui concerne la capacité de Julian, en tant que ressortissant étranger agissant en dehors des États-Unis, à revendiquer des protections constitutionnelles, et qu'il aurait pu perdre complètement l'affaire d'extradition.
Il y aurait tant à dire, mais si je ne dors pas, je ne serai plus en vie pour le faire. Je pleure de bonheur.
📰 https://www.craigmurray.org.uk/archives/2024/06/the-happiest-of-days/
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3- ➤ Liberté d'Assange : un revers embarrassant pour les États-Unis
Par Mary Kostakidis, le 25 juin 2024, Pearl & Irritations
Julian Assange devrait arriver en Australie demain en fin de journée, en homme libre.
Des images tweetées par Wikileaks il y a quelques heures montrent Julian Assange montant à bord d'un avion à destination de Saipan, dans les îles Mariannes administrées par les États-Unis, lundi après-midi, heure du Royaume-Uni.
Des sources ont indiqué à Pearls and Irritations qu'Assange était accompagné sur le vol par le haut-commissaire australien au Royaume-Uni, Stephen Smith. L'ambassadeur d'Australie aux États-Unis, Kevin Rudd, "apporte également une assistance importante", ce qui indique que rien n'est laissé au hasard.
Sa femme Stella et leurs enfants seraient à bord d'un vol pour l'Australie où ils seront réunis, avec d'autres membres de la famille, pour l'accuir à son arrivée.
Une audience est prévue mercredi à 9 heures à Saipan, au cours de laquelle Assange acceptera de plaider coupable d'un chef d'accusation relevant de la loi sur l'espionnage, à savoir "conspiration en vue de diffuser des informations relatives à la défense nationale".
Selon un avocat constitutionnel américain, ce chef d'accusation ne créera pas de précédent juridique, dans la mesure où l'accord fait l'objet d'un plaidoyer et non d'une condamnation à l'issue d'un procès.
Si tout se passe comme prévu, cela mettra un terme à 13 années de persécutions et de poursuites, sous une forme ou une autre, à l'encontre de l'homme qui a mis au point un outil anonyme permettant aux lanceurs d'alerte de télécharger des informations - une option désormais offerte par la quasi-totalité des grands médias.
Ceux d'entre nous qui ont suivi l'affaire de près pendant tout ce temps et qui connaissent Assange avaient prévu qu'il n'accepterait pas de se rendre aux États-Unis, ni rien qui puisse créer un précédent criminalisant le journalisme. Passer plus de temps en prison aurait été une parodie.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César : rien de tout cela ne serait arrivé sans Albanese, et il faut rendre à César ce qui appartient à ceux qui ont persisté et ont négocié l'accord.
📰 https://johnmenadue.com/embarrassing-backdown-for-us-as-assange-walks-free/
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4- ➤ Julian Assange sera libre à l'issue d'un accord de plaidoyer avec les États-Unis
Par Tareq Haddad, le 25 juin 2024, Blog personnel
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Après plus de cinq ans d'incarcération, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a quitté le H.M.P. Belmarsh lundi, après avoir, semble-t-il, conclu un accord avec les États-Unis qui lui permettra d'être libéré.
Selon des documents juridiques déposés auprès du tribunal de district américain des îles Mariannes du Nord, Julian Assange doit comparaître mercredi à 9 heures, heure locale, devant le tribunal situé près de Guam, dans la mer des Philippines, pour une audience au titre de l'article 11 du règlement.
Devant la juge Ramona Manglona, il devrait plaider coupable d'un chef d'accusation de conspiration en vue d'obtenir et de diffuser illégalement des informations classifiées relatives à la défense nationale des États-Unis à l'issue de quoi il devrait être condamné à une peine d'emprisonnement de 62 mois, qui sera annulée par le temps déjà passé en prison, avant d'être libéré.
Dans une lettre adressée à la Cour, Matthew McKenzie, chef adjoint du service de contre-espionnage et de contrôle des exportations du ministère américain de la justice, a déclaré :
"Nous apprécions le fait que la Cour ait accepté que ces procédures de plaidoyer et de détermination de la peine se déroulent le même jour, à la demande conjointe des parties, compte tenu du refus du défendeur de se rendre sur le territoire continental des États-Unis pour plaider coupable et de la proximité de ce tribunal fédéral de district des États-Unis par rapport au pays de citoyenneté du défendeur, l'Australie, où nous nous attendons à ce qu'il retourne à l'issue de la procédure".
Dans le même temps, WikiLeaks a publié sur les réseaux sociaux des messages montrant Assange à bord d'un avion à l'aéroport de Stanstead, à Londres, ce lundi. WikiLeaks a déclaré qu'il avait quitté H.M.P. Belmarsh ce matin-là avant d'être libéré sous caution par la Haute Cour du Royaume-Uni (Royal Courts of Justice). Il est ensuite monté à bord et a quitté le pays plus tard dans l'après-midi, a indiqué l'organisation.
"C'est le résultat d'une campagne mondiale qui a rassemblé organisateurs locaux, militants de la liberté de la presse, législateurs et dirigeants de tout l'échiquier politique, jusqu'aux Nations unies.
"Cela a ouvert la voie à une longue période de négociations avec le ministère américain de la justice, qui a débouché sur un accord non encore formellement finalisé. Nous fournirons de plus amples informations dès que possible", a encore déclaré WikiLeaks.
Dans les dernières lignes de sa note, WikiLeaks a déclaré qu'à l'occasion du retour de Julian Assange en Australie, il remerciait
"tous ceux qui nous ont soutenus, se sont battus pour nous et sont restés totalement engagés dans la lutte pour sa liberté. La liberté de Julian est notre liberté".
📰 https://www.tareqhaddad.com/news-julian-assange-to-be-freed-in-u-s-plea-deal/
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5- ➤ Pourquoi Julian Assange s'envole-t-il pour l'île isolée de Saipan, dans le Pacifique ?
Par Lewis Jackson, le 25 juin 2024, Reuters
SYDNEY, le 25 juin (Reuters) - Plus connue pour ses plages de sable et ses épaves de la Seconde Guerre mondiale, l'île tropicale de Saipan, dans le Pacifique, accueillera bientôt le dernier acte de l'odyssée judiciaire de Julian Assange, qui dure depuis 14 ans.
Assange est en route vers un tribunal de l'île où il devrait plaider coupable mercredi d'une seule accusation criminelle dans le cadre d'un accord qui lui permettra de rentrer chez lui en Australie en toute liberté.
Où se trouve Saipan ?
Saipan est la capitale des îles Mariannes du Nord (NMI), un Commonwealth américain situé dans le Pacifique occidental, qui commence à environ 70 km au nord de Guam et s'étend sur 14 îles.
À l'instar de territoires tels que Guam ou Porto Rico, les îles Mariannes du Nord font partie des États-Unis sans avoir le statut d'État à part entière.
Les quelque 51 000 habitants sont des citoyens américains, mais ne peuvent voter aux élections présidentielles. Certaines d'entre elles, comme Saipan, accueillent également des tribunaux de district américains.
Julian Assange comparaîtra devant le tribunal à 9 heures, heure locale, mercredi (23 heures GMT, mardi).
Pourquoi assange s'y rend-il ?
Les procureurs américains ont déclaré qu'il souhaitait comparaître devant un tribunal proche de son pays d'origine, l'Australie, mais pas sur le territoire continental des États-Unis.
Saipan a l'avantage d'être relativement proche de l'Australie, son pays d'origine, à environ 3 000 km (1 800 miles) au sud. Hawaï est plus de deux fois plus éloigné.
"Il doit faire face à des accusations qui ont été portées en vertu du droit américain.
Il devait s'agir d'un territoire américain, mais aussi du territoire américain le plus proche de l'Australie, qui n'était pas un État américain comme Hawaï", a déclaré Emily Crawford, professeur à la faculté de droit de l'université de Sydney.
Saipan et les États-Unis
Après avoir été une colonie de l'Espagne, de l'Allemagne puis du Japon, les États-Unis ont pris le contrôle de l'île pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après des décennies sous contrôle américain, les habitants ont voté en 1975 pour rejoindre les États-Unis en tant que territoire. Le territoire dispose d'un délégué permanent à la Chambre des représentants des États-Unis, bien qu'il ne puisse voter.
Une destination touristique populaire ouverte à la Chine
Parsemée de terrains de golf et entourée de plages de sable, Saipan est le lieu de résidence de la plupart des habitants des Mariannes du Nord. Longue d'environ 20 km, la traversée de l'île ne prend qu'une petite heure.
Site de la sanglante bataille de Saipan lors de la Seconde Guerre mondiale, l'île et ses environs sont parsemés de monuments commémoratifs et d'épaves appréciées des plongeurs.
Le tourisme est le pilier de l'économie et l'île est très prisée des touristes coréens et chinois. C'est la seule partie des États-Unis où les citoyens chinois peuvent entrer sans visa.
Ce statut unique a des opposants au Congrès, opens new tab, qui s'inquiètent du risque d'espionnage par des ressortissants chinois.
Quelle est la suite pour assange ?
Les procureurs américains ont déclaré qu'Assange avait accepté de plaider coupable d'un seul chef d'accusation, celui de conspiration en vue d'obtenir et de divulguer des documents classifiés de la défense nationale des États-Unis, en échange d'une peine de 62 mois déjà purgée.
Si le juge approuve son plaidoyer, il devrait retourner en Australie après l'audience, ont indiqué les procureurs américains.
📰 https://www.reuters.com/world/why-is-julian-assange-flying-remote-pacific-island-saipan-2024-06-25/
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6- ➤ La mère de Julian Assange se réjouit de la fin de son "calvaire" et son père se félicite de cette "fantastique" nouvelle
Christine Assange déclare que la libération de Julian Assange montre "le pouvoir de la diplomatie discrète" et remercie ceux qui "ont fait passer le bien-être de Julian en priorité".
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Par Daniel Hurst, le 25 juin 2024, The Guardian
La mère de Julian Assange se dit reconnaissante de voir le "calvaire" de son fils se terminer enfin, après que le citoyen australien a été libéré de prison au Royaume-Uni pour conclure un accord avec les États-Unis. Son père a qualifié cette avancée de "fantastique" et d'"énergisante".
Le compte Twitter X de WikiLeaks a tweeté mardi : "Julian Assange est libre", indiquant qu'il avait quitté la prison de Belmarsh à Londres lundi et publiant des séquences de lui montant à bord d'un avion quittant le Royaume-Uni.
Les procureurs américains ont déclaré dans des documents judiciaires qu'Assange, 52 ans, avait accepté de plaider coupable d'un seul chef d'accusation, celui de conspiration en vue d'obtenir et de divulguer des documents classifiés relatifs à la défense nationale des États-Unis.
Il devrait être condamné mercredi lors d'une audience sur l'île de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, dans le Pacifique. Les États-Unis poursuivent depuis bien longtemps Assange pour avoir publié des centaines de milliers de documents fuités sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak, ainsi que des câbles diplomatiques.
Les membres de la famille du journaliste ont réagi avec soulagement à cette avancée.
"Je suis reconnaissante que le calvaire de mon fils se termine enfin.
Cela montre l'importance et le pouvoir d'une diplomatie discrète", a dit Christine Assange, sa mère, dans un communiqué publié mardi.
Elle n'a nommé aucune personne en particulier, mais a affirmé que
"nombreux sont ceux qui ont utilisé la situation de mon fils pour faire avancer leurs propres intérêts ".
Elle s'est déclarée
"reconnaissante envers ces personnes invisibles et dévouées qui ont fait du bien-être de Julian une priorité".
"Les quatorze dernières années ont manifestement pesé sur ma vie de mère, et je tiens donc à vous remercier par avance de respecter ma vie privée".
Assange devait retrouver sa femme, Stella, qui a confirmé sur X : "Julian est libre". Elle a remercié les partisans de Julian Assange en déclarant :
"Les mots ne sauraient exprimer notre immense gratitude envers VOUS, oui VOUS, qui vous êtes tous mobilisés durant des années et des années pour que cela devienne réalité".
Le père de Julian Assange, John Shipton, a déclaré à l'Australian Broadcasting Corporation que la nouvelle était "fantastique".
"Cela redonne de l'énergie.
Je ne disparais pas facilement, vous savez, et Julian non plus. Ce doit être un trait de famille", a-t-il dit lors de l'émission matinale Victorian de ABC.
John Shipton a déclaré qu'il avait vu son fils en personne pour la dernière fois "il y a quelques mois", en prison à Londres.
Il a déclaré :
"Il semble que Julian sera libre de revenir en Australie et je remercie et félicite tous ceux qui l'ont soutenu (...) et ont rendu cela possible.
L'Australie est son foyer".
Il a remercié le premier ministre australien, Anthony Albanese, qui a fait avancer le dossier avec les États-Unis et le Royaume-Uni depuis sa victoire aux élections de 2022.
À la question de savoir s'il serait difficile pour son fils d'accepter un accord de plaidoyer, John Shipton a répondu :
"J'imagine que passer 15 ans sous une forme ou une autre d'incarcération, pour finir par cinq ans dans une prison de haute sécurité, est quelque chose de très difficile - plus que difficile en réalité".
Cela inclut les années où Assange s'est réfugié dans l'ambassade équatorienne à Londres, de 2012 à 2019, avant que son statut diplomatique ne soit révoqué et qu'il ne soit arrêté. Il a ensuite été détenu à la prison de Belmarsh à Londres.
Assange combat depuis très longtemps la demande d'extradition des États-Unis devant les tribunaux, les défenseurs de la liberté de la presse avertissant que l'affaire créerait un dangereux précédent pour les informations publiées d'intérêt public.
Dans une lettre adressée à un juge fédéral du tribunal de district des îles Mariannes du Nord, un haut fonctionnaire du ministère américain de la justice a déclaré qu'Assange était envoyé à Saipan en raison de sa "proximité avec le pays de citoyenneté du défendeur". Le fonctionnaire a ajouté qu'une fois l'audience de condamnation terminée, il devrait se rendre en Australie.
Des hommes politiques australiens de tous bords ont également salué la nouvelle, le député travailliste Julian Hill déclarant :
"Personne ne devrait juger Julian pour avoir accepté un accord lui permettant de sortir de là et de rentrer chez lui."
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7- ➤ Julian Assange est libre, mais n’oublions pas que les médias l’ont trahi
Par Le Cri des peuples, le 25 juin 2024,
Julian Assange est libre, a rapporté Wikileaks. Il a quitté la prison à sécurité maximale de Belmarsh le matin du 24 juin, après y avoir passé 1 901 jours. Il a été libéré sous caution par la Haute Cour de Londres et a été amené à l'aéroport de Stansted dans l'après-midi, où il est monté à bord d'un avion et a quitté le Royaume-Uni. Il sera jugé sur un territoire de juridiction américaine, l'île de Saipan dans le Pacifique, où une audience se tiendra le 26 juin au matin.
C’est le résultat d’une campagne mondiale qui a réuni des organisateurs locaux, des défenseurs de la liberté de la presse, des législateurs et des dirigeants de tout le spectre politique, jusqu’aux Nations Unies. Cela a ouvert la voie à une longue période de négociations avec le ministère américain de la Justice, qui a abouti à un accord pour plaider coupable du chef d'accusation de complot pour obtention et divulguation d’informations relevant de la défense national, en échange d'une peine de 5 ans de prison déjà purgée. Julian Assange devrait donc pouvoir se rendre libre en Australie.
Après plus de cinq ans dans une cellule de 2 mètres sur 3, isolé 23 heures sur 24, il retrouvera bientôt son épouse Stella Assange, et leurs enfants, qui n'ont connu leur père que derrière les barreaux. WikiLeaks a publié des articles sans précédent sur les crimes de guerre américains en Irak et en Afghanistan, sur la corruption du gouvernement et les violations des droits de l'homme, tenant les puissants pour responsables de leurs actes. En tant que rédacteur en chef, Julian a payé cher pour ces principes et pour le droit du peuple à savoir.
Il est important de rappeler que les médias occidentaux, qui ont largement bénéficié des révélations de Wikileaks, l'ont abandonné, trahi, et sali pour faciliter la traque américaine et le présenter comme un délinquant sexuel et non un prisonnier politique.
En France, Le Monde et Mediapart sont de beaux exemples de cette fausse gauche atlantiste, qui a soutenu les groupes terroristes en Syrie, diffamé Assange et porté le folliculaire Navalny aux nues. Voir par exemple cet éditorial du Monde juste après l’arrestation d’Assange en avril 2019 et son inculpation par les États-Unis, développements qui lui donnaient entièrement raison : au lieu de faire son mea culpa, Le Monde s’est enfoncé ignominieusement :
"Julian Assange est un justiciable comme les autres. Ses démêlés avec la police ont commencé parce qu’il a refusé de se rendre à une convocation de la police suédoise qui souhaitait l’entendre après les plaintes de deux femmes pour agression sexuelle, au motif fantaisiste, à l’époque, qu’il craignait que la Suède ne le livre à la CIA. Il a eu tort de refuser de s’expliquer sur ces graves accusations."
Comme l’établit le rapporteur de l’ONU sur la torture, Nils MELZER, lorsqu’il était réfugié à Londres, la Suède a refusé d’interroger Assange à l’ambassade d’Équateur ou via vidéo (alors que durant la même période, de tels interrogatoires de suspects entre la Suède et l’Angleterre ont eu lieu dans 44 autres cas) et de lui garantir qu’il ne serait pas extradé :
"Assange n’a pas cherché à se cacher de la justice. Par l’intermédiaire de son avocat suédois, il a proposé aux procureurs plusieurs dates possibles d’interrogatoire en Suède. Cette correspondance existe. Ensuite, les événements suivants se sont produits : Assange a eu vent du fait qu’une affaire criminelle secrète avait été ouverte contre lui aux États-Unis. À l’époque, cela n’a pas été confirmé par les États-Unis, mais aujourd’hui nous savons que c’était vrai. À partir de ce moment, l’avocat d’Assange a commencé à dire que son client était prêt à témoigner en Suède, mais a exigé l’assurance diplomatique que la Suède ne l’extraderait pas aux États-Unis. [Ce risque était tout à fait réel, car] quelques années auparavant, le personnel de sécurité suédois avait livré à la CIA deux demandeurs d’asile, tous deux enregistrés en Suède, sans passer par la moindre procédure judiciaire. Les abus ont commencé à l’aéroport de Stockholm, où ils ont été maltraités, drogués et transportés par avion en Égypte, où ils ont été torturés. Nous ne savons pas s’il s’agit des seuls cas de ce type. Mais nous sommes au courant de ces deux cas car les hommes ont survécu. Tous deux ont par la suite déposé plainte auprès des agences des droits de l’homme de l’ONU et ont obtenu gain de cause. La Suède a été obligée de payer à chacun d’eux un demi-million de dollars en dommages et intérêts. Les avocats d’Assange affirment que pendant les près des sept ans au cours desquels leur client a vécu à l’ambassade d’Équateur, ils ont fait plus de 30 offres pour organiser la visite d’Assange en Suède, en échange d’une garantie qu’il ne serait pas extradé vers les États-Unis. La Suède a refusé de fournir une telle garantie en faisant valoir que les États-Unis n’avaient pas fait de demande formelle d’extradition."
Voir également l’infâme article de Mediapart Julian Assange, l’histoire d’une déchéance, daté du 11 avril 2019, le jour même de l'arrestation de Julian Assange (timing suspect pour le moins, surtout quand on sait qu'Edwy Plenel a été accusé par François Mitterrand d'être un agent de l'OTAN), qui accordait du crédit aux accusations de viol et valide sans l’ombre d’une preuve la thèse de la collusion avec la Russie :
[…] Depuis Londres, le fondateur de WikiLeaks annonce qu’il refuse de se rendre en Suède au motif que cette procédure n’est qu’un prétexte. Selon lui, dès qu’il foulera le sol suédois, les États-Unis demanderont son extradition pour être jugé pour espionnage, crime passible de la peine capitale. Sous le coup d’une procédure d’extradition accordée par la justice anglaise, Julian Assange va tout d’abord mener une bataille juridique pour en obtenir l’annulation. Une fois tous les recours épuisés, il se réfugie, le 19 juin 2012, dans les locaux de l’ambassade de l’Équateur qui lui accorde l’asile politique. Il y restera cantonné dans une pièce de l’immeuble sans pouvoir sortir au risque d’être immédiatement interpellé par les policiers britanniques qui le surveillent en permanence.
Avec ces accusations sexuelles, Julian Assange tombe de son piédestal. Son image de chevalier blanc se fissure et, même au sein de WikiLeaks, des langues se dénouent, dévoilant un tout autre visage. De nombreux témoignages décrivent un homme égocentrique, intransigeant et exigeant de ses collaborateurs une obéissance absolue.
Dès septembre 2010, plusieurs membres de WikiLeaks quittent l’organisation en raison d’un désaccord sur la manière dont Julian Assange gère la publication des "leaks" et son refus de toute critique. Selon le site Wired, six volontaires ont quitté l’organisation à ce moment-là. Sur le tchat interne de l’organisation, Julian Assange leur aurait lancé : "Je suis le cœur de cette organisation, son fondateur, philosophe, porte-parole, codeur original, organisateur, financeur et tout le reste. Si vous avez un problème avec moi, faites chier".
Parmi les défections, figure celle de Daniel Schmitt, porte-parole de WikiLeaks, qui annonce sa démission dans les colonnes du Spiegel. "Julian Assange réagit à toute critique avec l’allégation que je lui ai désobéi et que j’ai été déloyal vis-à-vis du projet. Il y a quatre jours, il m’a suspendu – agissant comme le procureur, le juge et le bourreau en une personne", accuse-t-il. Daniel Schmitt racontera en détail son conflit avec Assange dans un livre paru en 2011, Inside WikiLeaks. Dans les coulisses du site internet le plus dangereux du monde (Grasset, 2011).
En début d’année 2011, un autre collaborateur de WikiLeaks, Julian Ball, claque la porte de l’organisation trois mois après y être entré. Il rejoint le Guardian et décrit, dans un article publié en septembre 2011, un Julian Assange tyrannique, plus préoccupé par sa propre défense que par les idéaux de WikiLeaks. En 2014, c’est Andrew O’Hagan, l’auteur d’une Autobiographie non autorisée publiée en 2011, qui se répand dans la presse. "Il voit chaque idée comme une simple étincelle venant d’un feu dans son propre esprit. Cette sorte de folie, bien sûr, et l’étendue des mensonges de Julian m’ont convaincu qu’il était probablement un petit peu fou, triste et mauvais, malgré toute la gloire de WikiLeaks en tant que projet", affirme-t-il.
Beaucoup s’interrogent également sur la ligne éditoriale de Julian Assange. Le rédacteur en chef de WikiLeaks est notamment accusé d’être trop indulgent, voire trop proche, de la Russie, pays sur lequel l’organisation n’a publié que peu de documents. Plusieurs interventions de Julian Assange surprennent, comme lorsqu’il assure, durant quelques mois en 2012, une émission de géopolitique sur la chaîne Russia Today (RT), The Julian Assange Show. Ou lorsque, à l’occasion d’une table ronde organisée pour les dix ans de RT, il livre un discours dans lequel il appelle "à oublier le concept de liberté individuelle, qui n’existe plus".
La question de la proximité de WikiLeaks avec la Russie va devenir centrale avec la publication, en 2016, des DNC Leaks. Le 22 juillet, trois jours avant l’ouverture de la convention annuelle du Parti démocrate, WikiLeaks publie 19 252 mails piratés dans les ordinateurs de sa direction, le Democratic National Committee (DNC). La convention doit justement entériner l’investiture d’Hillary Clinton comme candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine. Or, les mails révèlent une collusion dans la direction du parti visant à défavoriser son principal concurrent, Bernie Sanders.
Les DNC Leaks vont empoisonner la campagne d’Hillary Clinton et faire le délice de son adversaire républicain Donald Trump qui ira jusqu’à déclarer : "I Love WikiLeaks". Le malaise est encore accentué par les déclarations de Julian Assange qui assume avoir publié ces "leaks" afin de nuire à Hillary Clinton, qu’il voit comme "un problème pour la liberté de la presse", et reconnaît avoir volontairement fait coïncider leur publication avec la convention démocrate. […]
WikiLeaks s’isole encore plus lorsque l’enquête sur le piratage des mails de la direction du Parti démocrate révèle que celui-ci a été réalisé par un groupe de hackers, Guccifer 2.0, lié aux services secrets russes, le GRU. Julian Assange démentira formellement que sa source soit des hackers et les différentes enquêtes ne permettront pas d’établir un lien direct entre WikiLeaks et Moscou. Mais pour beaucoup, la ficelle est trop grosse. Que Julian Assange se soit rendu complice, même à son insu, d’une opération de déstabilisation russe est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. […]
Pour ne rien arranger, Julian Assange multiplie les prises de position polémiques, voire parfois difficilement compréhensibles. En septembre 2017, il affirme par exemple, chiffres à l’appui, que le capitalisme, l’athéisme et le féminisme sont responsables de la stérilité de nos sociétés qui, elle-même, est la cause de l’immigration. […]
La libération de Julian Assange est un développement d'autant plus enthousiasmant qu'il est inattendu. Mais nous devons nous rappeler que c'est uniquement parce que les médias (même ceux dits alternatifs) ont cessé de jouer leur rôle de quatrième pouvoir que le martyre de ce héros de la liberté de la presse, qui a donné au grand public un accès direct aux coulisses du pouvoir, a été possible. Ne leur permettons ni de perpétuer leur imposture, ni de recueillir les lauriers pour l'épilogue heureux du drame qu'ils ont encouragé et facilité. Si les médias avaient fait leur travail, Julian Assange serait libre depuis longtemps.
Voir Pourquoi les médias occidentaux ont peur de Julian Assange
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8- ➤ Un homme libéré de prison malgré les preuves indéniables de sa culpabilité en matière de journalisme
Un bien sombre jour pour l'establishment
Par Laura K, le 25 juin 2024, Blog personnel
Dans l'un des moments les plus honteux de l'histoire, un homme a été libéré de prison malgré les preuves indéniables de sa culpabilité en matière de journalisme.
Pour ceux qui ne comprennent pas, je ne parle pas de la propagande que font les vrais journalistes tels que moi, je parle du journalisme réel que les crétins idéalistes pensent faire lorsqu'ils sont à l'école de journalisme avant d'entrer dans le monde réel et de découvrir que publier quoi que ce soit de contrariant pour les riches et les puissants n'est pas autorisé. Vous ne pouvez en aucun cas publier... la vérité. Tremblez.
Quoi qu'il en soit, ce salaud de Julian Assange a décidé qu'il publierait la vérité malgré tout, sous prétexte qu'il a quelque chose appelé... l'intégrité. Pas étonnant qu'il n'ait pas réussi à s'imposer dans le monde réel. Qui diable laisserait quelqu'un d'intègre gravir les échelons ?
Assange a publié des preuves documentées attestant de la violation du droit national et international par les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni. Le fait qu'il n'ait jamais rien publié sur la Russie ou la Chine prouve qu'il était en fait un terroriste, même s'il en a publié sur ces deux pays. Ne laissons pas les faits se mettre en travers de nos calomnies, compris ?
Assange a révélé au monde que les troupes américaines tuaient des civils désarmés et que la CIA espionnait la population, alors forcément, nous avons dit au monde qu'il était coupable d'horribles crimes sexuels. Si nous avions dit au public que son seul crime était d'avoir dit la vérité, les citoyens n'auraient probablement pas consenti à notre persécution brutale de l'homme, alors tout ce que nous pouvions faire était de mentir - et nous avons menti de la manière la plus noble qui soit en inventant des histoires de viols.
Lorsque les histoires de viol n'ont pas permis d'obtenir l'extradition d'Assange puisqu'elles ne tenaient pas la route au moindre examen, les poursuites ont été abandonnées et il a été décidé qu'il avait enfreint une loi archaïque aux États-Unis, même s'il n'avait jamais mis les pieds dans ce pays. Le seul problème était que le premier amendement signifiait qu'il ne pourrait jamais être reconnu coupable. Par conséquent, les États-Unis ont décidé que les droits de l'homme ne s'étendaient pas aux personnes n'ayant jamais foulé le sol américain, mais aux seules lois américaines. Cette décision a semblé être un échec et mat intelligent pour garantir qu'Assange serait finalement extradé vers les États-Unis afin d'y être jugé pour journalisme. En tant que seul journaliste de l'histoire à avoir obtenu un taux d'exactitude de 100 %, il ne méritait rien de moins.
Étant donné qu'Assange est le dernier journaliste vivant, on espérait pouvoir l'exposer sur la place publique, comme le dernier dodo ou le dernier tigre de Tasmanie, afin que les citoyens puissent le montrer du doigt et dire : "Oh, c'est donc à ça que ressemblaient les journalistes ?" et "Wow, je ne pensais pas qu'ils étaient si humains !". Cependant, on craignait qu'Assange puisse les effrayer en leur criant la vérité, à savoir qu'ils sont des putains d'idiots ayant subi un lavage de cerveau et qu'ils doivent cesser de gober automatiquement tout ce qu'on leur dit ! En outre, il se trouve qu'il n'y avait aucune base légale pour l'extrader, l'homme n'ayant commis aucun crime, si ce n'est qu'il n'a pas respecté les conditions de sa liberté sous caution pour l'autre crime qu'il n'a pas non plus commis.
Même nos juges ne peuvent s'en tirer en ignorant la loi de manière aussi flagrante. Le Royaume-Uni a donc demandé aux États-Unis de conclure un accord avec Assange pour sauver la face. Les États-Unis ont alors contraint Assange à plaider coupable d'un crime afin de pouvoir convaincre le monde qu'il était au moins coupable de quelque chose et que eux n'étaient pas simplement des enfoirés vindicatifs qui avaient détruit mentalement un homme en le maintenant à l'isolement pendant plus de cinq ans, dans une cellule de 2 mètres sur 3, enfermé 23 heures par jour.
Vous serez heureux d'apprendre qu'Assange a été condamné à l'une des peines les plus sévères jamais infligées à un homme n'ayant commis aucun crime, et que sa peine n'est pas encore terminée. Malheureusement pour lui, il est envoyé dans un pays nommé "Australie". C'est là que sont envoyées les célébrités irritantes pour cette émission de télévision où on leur fait manger des cafards, où il fait plus chaud que dans la vallée de la mort et où pullulent serpents, araignées, scorpions, crocodiles et même méduses désireux de vous tuer, putain. Pire encore, c'est truffé d'Australiens et de Russell Crowe.
Ce qui importe, c'est que chaque journaliste aux yeux vifs aspirant à "dire la vérité" sache ce qui lui arrivera s'il venait à franchir la ligne. Il est primordial d'effrayer les journalistes pour protéger la liberté d'expression, parce que nous ne voudrions pas être l'un de ces sales pays comme la Russie ou la Chine. Le sort qu'ils réservent aux journalistes est terrible là-bas, n'est-ce pas ?
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9- ➤ Certes, Assange est libre, mais la justice n'a pas été rendue
Par Caitlin Johnstone, le 25 juin 2024,, Blog personnel
Julian Assange est libre. À l'heure où nous écrivons ces lignes, il est en route pour les îles Mariannes du Nord, un territoire américain isolé au milieu du Pacifique occidental, afin de finaliser un accord avec le gouvernement américain qui le condamnera à purger une peine à la prison de Belmarsh. À moins que l'empire ne se livre à des manigances obscures au cours du processus, il retournera ensuite dans son pays d'origine, l'Australie, en homme libre.
Il est important de noter que, selon les experts que j'ai vus commenter ce nouveau développement étonnant, il ne semble pas que l'accord de plaidoyer établira de nouveaux précédents juridiques qui seront préjudiciables aux journalistes à l'avenir. Joe Lauria rapporte ce qui suit pour Consortium News :
"Bruce Afran, un avocat constitutionnel américain, a déclaré à Consortium News qu'un accord de plaidoyer ne crée pas de précédent juridique. Par conséquent, l'accord conclu par Julian Assange ne risquerait pas d'exposer les journalistes à des poursuites pour avoir accepté et publié des informations classifiées provenant d'une source, du fait de l'acceptation par Julian Assange d'un tel chef d'inculpation."
Je suis évidemment très sensible à tout cela, ayant suivi cette affaire essentielle de si près depuis si longtemps et ayant consacré tant d'efforts à l'écriture de ce texte. Il reste encore beaucoup, énormément de travail à accomplir dans notre lutte collective pour libérer le monde des serres de la machine à tuer impériale, mais je suis aux anges pour Assange et sa famille, et cela fait du bien de souligner une victoire solide dans ce combat.
Cependant, rien de tout cela n'efface les maux impardonnables que l'empire a infligés dans son acharnement à persécuter Julian Assange, ni n'inverse les dommages mondiaux causés en faisant de lui un exemple public afin de bien montrer ce qui arrive à un journaliste soucieux d'exposer des vérités dérangeantes au sujet du gouvernement le plus puissant du monde.
Ainsi, même si Assange est libre, nous ne pouvons pas dire à juste titre que justice a été rendue.
La justice consisterait à lui accorder une grâce totale et inconditionnelle et à recevoir des millions de dollars de compensation de la part du gouvernement américain pour les épreuves qu'il a endurées en raison de son emprisonnement à Belmarsh à partir de 2019, de son emprisonnement de facto à l'ambassade d'Équateur à partir de 2012, et de son emprisonnement et de son assignation à résidence à partir de 2010.
La justice consisterait pour les États-Unis à apporter des modifications juridiques et politiques concrètes garantissant que Washington ne pourra plus jamais utiliser son pouvoir et son influence à l'échelle mondiale pour détruire la vie d'un journaliste étranger pour avoir rapporté des faits dérangeants à son sujet, et à présenter des excuses formelles tant à Julian Assange qu'à sa famille.
La justice se traduirait par l'arrestation et la poursuite de ceux dont Assange a révélé les crimes de guerre, ainsi que par l'arrestation et la poursuite de tous ceux qui ont contribué à ruiner sa vie pour avoir exposé ces crimes. Cela inclurait une multitude d'agents et de fonctionnaires gouvernementaux dans de nombreux pays, ainsi que plusieurs présidents américains.
La justice prendrait la forme de l'accueil et des honneurs d'un héros par l'Australie à son arrivée, et d'une révision sérieuse des relations obséquieuses de Canberra avec Washington.
La justice prendrait la forme d'excuses officielles à Assange et à sa famille de la part des comités de rédaction de tous les organes de presse grand public qui ont consenti à sa persécution vicieuse - y compris et tout particulièrement le Guardian - et de la destruction complète de la réputation de tous les journalistes sans scrupules ayant contribué à sa diffamation au fil des ans.
Si ces choses se produisaient, nous pourrions peut-être affirmer que justice a été rendue dans une certaine mesure. Pour l'heure, tout ce que nous avons, c'est la cessation d'un seul acte de dépravation de la part d'un empire ne reculant que pour laisser place à de nouvelles dépravations toujours plus importantes. Nous continuons tous à vivre sous la coupe d'une structure de pouvoir mondiale qui a montré au monde entier sa volonté de détruire votre vie si vous exposez sa criminalité, et qui se tient ensuite fièrement à l'écart en appelant cela la justice.
Personnellement, je pense que je vais prendre cette petite victoire à bras-le-corps, adresser un rapide "merci" là-haut, et me remettre au boulot. Il y a encore tant à faire, et si peu de temps pour le faire.
Le combat continue.
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10- ➤ Ce qui est arrivé à Assange ne doit jamais se reproduire
Si nous acceptons cela comme la norme, c'est la mort de la liberté d'expression.
Par Council Estate, le 25 juin 2024
Je me suis réveillé ce matin et j'ai ouvert mon ordinateur portable pour vérifier l'heure (c'était ce que j'avais de plus proche à portée de main). J'ai ensuite jeté un coup d'œil rapide sur Substack Notes pour voir ce qui se passait. Le premier message sur ma timeline était un texte de Caitlin Johnstone annonçant avec désinvolture qu'Assange était libre.
Je l'ai relu avec incrédulité, les yeux embrouillés, puis j'ai vérifié les nouvelles pour m'assurer que l'histoire était bel et bien vraie. Ce n'est pas que je doutais de la source. C'est juste que le moment ne semblait pas réel. Je n'arrivais pas à croire que cet homme allait enfin être libéré après tout ce qu'ils lui avaient fait subir.
En même temps, j'aurais été tout aussi abasourdi s'ils avaient annoncé son extradition. C'est l'un de ces cas où j'aurais été stupéfait quelle que soit l'issue.
Mes premières pensées ont été pour Assange et sa famille.
Étant moi-même père de jeunes enfants, il m'était insupportable de penser à ce qu'ils faisaient subir à sa famille. Tous les psychologues vous le diront : séparer un enfant de ses parents est l'une des choses les plus cruelles que l'on puisse faire.
Les parents et les enfants auront subi de terribles traumatismes psychologiques et ne seront peut-être plus jamais les mêmes. Ils méritent donc tout le temps du monde pour guérir et vivre en famille.
Si Assange se cache du public et ne se montre plus jamais, il a plus que mérité le droit de le faire, mais si jamais il a besoin de notre aide, nous nous devons d'être là pour lui. Il a tant sacrifié pour faire éclater la vérité et nous devrions lui être éternellement reconnaissants.
Les pensées suivantes que j'ai eues à propos de la libération d'Assange étaient un peu plus égoïstes.
J'ai réalisé que ma famille et moi-même pourrions potentiellement souffrir comme Assange et sa famille ont souffert. Il suffit que j'écrive la mauvaise chose ou que je contrarie la mauvaise personne pour que l'on trouve une excuse pour me mettre derrière les barreaux. Je ne dis pas que j'ai eu plus de 0,001 % de l'impact qu'a eu Assange, mais tout écrivain, blogueur ou journaliste est en danger aujourd'hui. Personne n'est à l'abri de l'establishment et il suffit de voir comment Craig Murray a été pris pour cible pour s'en rendre compte.
Vous êtes particulièrement en danger si vous publiez quoi que ce soit en rapport avec la politique étrangère, car l'establishment a désormais décidé de considérer cela comme de l'espionnage. Vous n'êtes pas autorisé à écrire la vérité sur la politique étrangère, vous n'êtes autorisé qu'à répéter leurs mensonges. Si vous faites quoi que ce soit d'autre, vous prenez un sérieux risque car ils trouveront un moyen de vous poursuivre.
Le Royaume-Uni est même en train de faire en sorte que tout écrit susceptible d'être considéré comme favorable à une puissance étrangère puisse vous conduire en prison. Cela signifie-t-il que je pourrais être emprisonné si mes critiques sur les tentatives de déclencher une guerre par procuration à Taïwan sont considérées comme profitables à la Chine ? Je n'en ai aucune idée, et c'est ce qu'ils veulent. Ils veulent que vous redoutiez d'écrire sur tout ce qu'ils désapprouvent. Le fait est que nous ne pouvons pas accepter cela.
Nous ne pouvons refuser de dire la vérité lorsque notre gouvernement nous met en danger, sans quoi nous serions complices. Nous participerions à la mise en danger de la population. Cela signifie que nous avons l'obligation morale de défier ces salauds. Nous devons faire passer le message haut et fort que nous n'accepterons jamais que le journalisme, le fait de dire la vérité et de dénoncer des abus soient considérés comme des crimes. Si nous le faisons, nous acceptons de ne pas vivre dans une société libre.
Si ce jour peut sembler être une grande victoire pour Assange, et d'un certain point de vue il l'est, il s'agit en réalité d'une victoire entachée, et si nous les laissons s'en sortir avec ce qu'ils ont fait, ce ne sera en aucun cas une victoire. Nous devons faire pression pour que tous les criminels de guerre exposés par Assange soient emprisonnés et nous devons exiger des protections bien plus solides en matière de liberté d'expression, car cela ne doit plus jamais se reproduire.
N'oublions pas que tout a commencé par une fausse histoire de viol en Suède, prétexte pour faire sortir Assange du Royaume-Uni afin qu'il puisse être extradé vers les États-Unis. Assange n'avait même pas été accusé d'un crime aux États-Unis parce qu'ils savaient qu'il serait difficile de l'extrader du Royaume-Uni et que c'était le moyen de contourner le problème.
Assange a été contraint de demander l'asile à l'ambassade d'Équateur, si bien qu'il n'a pas respecté les conditions de sa libération sous caution. C'est là l'unique crime dont il s'est rendu coupable, mais honnêtement, qui pourrait le lui reprocher ? S'il ne s'était jamais soustrait à la liberté sous caution, je ne doute pas qu'il serait aujourd'hui en train de pourrir dans une prison supermax aux États-Unis, où l'existence équivaut à être placé dans un cercueil tout en étant maintenu en vie.
Les États-Unis ont commodément décidé qu'Assange avait enfreint une loi archaïque rarement, voire jamais, utilisée, même s'il n'avait jamais foulé le sol américain. Cela signifie que les États-Unis ont décidé qu'ils avaient juridiction sur la planète entière. Il est évident que seules les lois du pays dans lequel vous vous trouvez devraient s'appliquer et que si vous les enfreignez, vous devriez faire l'objet de poursuites dans ce pays.
Le problème pour les États-Unis est que tout le monde savait qu'Assange n'avait enfreint aucune loi britannique, si ce n'est qu'il n'avait pas respecté sa liberté sous caution, et ils ont donc dû se doter de nouveaux pouvoirs. Même cela posait des problèmes, car si l'on veut dire que les lois américaines s'étendent au monde entier, il faut au moins dire que les droits de l'homme américains s'étendent aussi. Cela aurait signifié qu'Assange aurait pu revendiquer une protection au titre du droit à la liberté d'expression prévu par le premier amendement. S'il l'avait fait, l'affaire contre lui aurait été classée sans suite, de sorte que les États-Unis n'auraient pas garanti qu'Assange puisse invoquer le premier amendement. Cela signifiait qu'ils exerçaient une discrimination à l'encontre d'Assange sur la base de sa nationalité et que le Royaume-Uni ne pouvait donc pas légalement l'extrader. Il semble bien que cet accord ait été conclu pour sauver la face, car Assange était sur le point d'être libéré. En d'autres termes, plutôt que de faire de la libération d'Assange une décision miséricordieuse, ils l'ont traitée de la manière la plus insensible qui soit. J'ai même entendu dire qu'il devait payer 500 000 dollars pour son vol de retour.
À chaque étape, l'establishment s'est efforcé d'être le plus cruel possible envers Julian Assange. Les Nations unies ont statué il y a de nombreuses années qu'il était détenu arbitrairement dans l'ambassade d'Équateur à des fins politiques et qu'il devait être libéré. Au lieu de cela, nous l'avons arraché à l'ambassade et l'avons maintenu à l'isolement dans une minuscule cellule pendant cinq ans. Même s'il était justifié de l'emprisonner aussi longtemps (ce qui n'est pas le cas), pourquoi était-il nécessaire de le maintenir en sécurité maximale dans les conditions les plus cruelles qui soient ? Assange n'allait pas s'évader de prison.
C'était de la cruauté pour la cruauté et ce qui est écœurant, c'est que tous ceux qui ont pleuré la mort de Navalny en Russie n'auraient pas sourcillé si Assange était mort sous notre garde. En fait, cela aurait pu être l'objectif, étant donné la façon très évidente dont sa santé se détériorait.
L'affaire Assange a été aussi significative que le génocide de Gaza en ce qu'elle a révélé l'imposture des prétentions de l'Occident en matière de liberté et de démocratie. En souffrant comme il l'a fait, Assange nous a révélé ce qu'est réellement notre establishment, et nous devrions en être aussi reconnaissants qu'effrayés. Les salauds aux commandes sont l'ennemi du peuple, mais à présent que nous le comprenons, nous pouvons trouver un moyen de riposter.
Merci pour ton courage et ton sacrifice, Julian, tu seras toujours très estimé.
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