❖ Briser le silence de plomb intolérable sur Gaza malgré les innombrables preuves irréfutables
Ils sont travailleurs médicaux, médecins, infirmières, chauffeurs de camions d'aide, beaucoup pris en otage dans les hôpitaux de Gaza, journalistes, citoyens. Qu'est-il advenu des milliers d'autres ?
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Dites-leur que nous ne sommes pas restés silencieux. Nous avons illuminé le ciel. Nous avons ri. Nous avons pris soin les uns des autres. Dites-leur que nous avons été brisés. Mais nous n'avons jamais vécu en silence. Nous avons atteint l'impossible. Et c'était impossible. Si je meurs, dites-leur que nous ne sommes pas restés silencieux.. Nous avons chanté. Nous avons enseigné. Nous avons appris. Nous avons grandi. Nous nous sommes amusés les uns les autres. Nous avons dansé. Et dansé. Nous avons fait en sorte que cela fonctionne. Nous avons prié les uns pour les autres. Nous avons pleuré. Nous nous sommes serrés les uns contre les autres. Mais dites-leur que nous ne sommes pas restés silencieux. Nous avons résisté. Résisté. Résisté. Et résisté encore. Nous avons perdu beaucoup de sang. Et nous nous sommes recousus l'un l'autre. Nous nous sommes appuyés l'un sur l'autre. Nous nous sommes nourris les uns les autres. Dites-leur que nous n'avons pas vécu sans rien dire. Nous avons raconté des histoires la nuit. Nous chevauchions à l'aube. Nous avons couru pour sauver notre vie. Nous avons nagé pour sauver nos vies. Nous avons tout risqué. Jamais nous n'avons abandonné. Jusqu'au dernier souffle. Dites-leur que nous ne sommes pas restés silencieux. Et quie nous sommes morts, libres !
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SOMMAIRE :
1 - Le silence sur les cris émanant des camps de torture israéliens - Nuno Marqès-Nouri
2 - Pourquoi les journalistes américains devraient s'indigner des dizaines de journalistes palestiniens emprisonnés en Israël - Steven W. Thrasher
3 - Tsahal est l'une des armées les plus criminelles au monde, même les Nations unies le disent désormais - Council Estate Media
4 - Gardez en mémoire les médecins palestiniens tués par Israël - Vijay Prashad
5 - Les hôpitaux de Gaza sont désertés & les patients meurent en silence - Tareq S. Hajjaj
6 - Comment cette guerre a tué ma mère - Tareq S. Hajjaj
7 - Ils ont recommencé - Jessica Corbett
8 - Un nouveau film documentaire jette un regard déchirant sur la nuit sans fin à Gaza - Asa Winstanley
9 - Braquer les projecteurs sur Gaza : Faire tout ce qui est en notre pouvoir - Patrick Mazza
10 - "Totalement consterné" : Un ingénieur de l'armée de l'air démissionne tandis que la dissidence contre la guerre menée à Gaza se propage lentement au sein de l'armée - Prem Thakker
11 - Projet Gaza : une enquête collaborative sur le ciblage des journalistes palestiniens - 972+
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1- ➤ Le silence sur les cris émanant des camps de torture israéliens
Le New York Times publie un rapport d'enquête sur les tortures barbares subies par les Palestiniens, mais le cache sous 4000 mots pour protéger Israël. Il est de notre devoir de donner aux survivants palestiniens la dignité que le New York Times leur a si inhumainement refusée
Par Nuno Marqès-Nouri, le 16 juin 2024, Blog de l'auteur
Le chien enragé de l'empire américain qu'est Israël continue de jouir d'une impunité totale alors même qu'il se livre à un génocide et aux formes de torture les plus flagrantes contre les Palestiniens kidnappés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. La presse américaine est en première ligne pour couvrir les crimes de guerre israéliens pendant ce génocide, à tel point qu'elle a ouvertement qualifié le Hamas de nazi. Pourtant, en assistant en direct au génocide de Gaza, on mesure à quel point les actions de l'armée israélienne s'apparentent bien plus à celles des nazis qu'à celles du Hamas. Cela est apparu clairement lorsque 4 otages israéliens ont été sauvés samedi 8 juin dernier. Je ne me contenterai pas d'exposer dans cet article l'hypocrisie extrême d'Israël et de ses partenaires génocidaires en Occident, je rappellerai aussi qu'Israël torture depuis des décennies des otages palestiniens dans ses geôles de l'enfer.
Fanfare et célébrations ont noyé les vrais cris des vrais otages. Les otages palestiniens torturés sont détenus dans des cachots de torture israéliens situés à quelques kilomètres seulement de la barrière de Gaza. Bien que le New York Times, le "quotidien de référence", ait publié le 6 juin un article d'investigation sur la culture généralisée de la torture dans les prisons israéliennes à l'encontre des Palestiniens, les grands médias, les hommes politiques américains de même que leurs porte-parole ont fait preuve d'un silence absolu. Une attitude délibérée.
La soi-disant enquête du New York Times était délibérément un véritable ramassis de mots, les rédacteurs en chef ayant toutes les peines du monde à ignorer les lanceurs d'alerte s'adressant à eux. Toutefois, depuis le début de l'holocauste de Gaza, la couverture du journal est comparable à celle de Fox News, les rédacteurs de Tel-Aviv et de Jérusalem dictant leur couverture du génocide de Gaza.
Le New York Times n'en est pas à son premier coup d'essai en ce qui concerne les allégations de torture de Palestiniens par des Israéliens. Le quotidien est conscient depuis longtemps de cette culture de la torture qui prévaut dans la société israélienne. Il en a fait état dans les années 70. À cette époque, le NYT s'appuyait sur des rapports originaux du London Times. Ce même journal, bien qu'appartenant désormais à Rupert Murdoch, a récemment rapporté que les allégations de viol formulées par Israël à l'encontre du Hamas le 7 octobre étaient totalement forgées de toutes pièces. Cette information est révélatrice, étant donné que le NYT a publié un article de fond sur les viols collectifs supposés qui auraient eu lieu ce jour-là, sans fournir la moindre preuve ni le moindre témoignage de survivants.
Opération de sauvetage ratée, mais célébrée
Samedi dernier, Israël s'est livré à un nouveau massacre éhonté à Al-Nuseirat, tuant au moins 278 Palestiniens et en blessant 700 autres. Il s'agissait de la grande mission de sauvetage d'Israël, qui a libéré 4 otages israéliens et en a tué 3. Depuis, Israël a affirmé avoir répété cette opération de "sauvetage" pendant trois semaines. Leur entraînement a-t-il consisté à tuer tous les Palestiniens se trouvant sur leur chemin, y compris 72 enfants ? Absolument !
Au cours de cette attaque génocidaire à Nuseirat, Israël a également violé toutes les lois internationales possibles. Les forces israéliennes du Yamam ont entrepris cette mission en se faisant passer pour des travailleurs humanitaires. Leurs soldats étaient dissimulés dans un camion d'aide humanitaire chargé de les transporter jusqu'à la zone la plus densément peuplée du camp de réfugiés de Nuseirat.
À mesure que les jours passent, de nouveaux détails sur cette effroyable attaque terroriste menée par Israël continuent de circuler. Le New York Post rapporte que les espions israéliens présents sur le terrain dans le camp de Nuseirat ont joué un rôle déterminant dans la mission génocidaire de sauvetage des otages. Lorsque nous avons parlé à notre ancienne source du SAS, celle-ci a affirmé que, quelles que soient les circonstances, une telle opération au cours de laquelle 300 civils ont été assassinés serait considérée comme une opération ratée selon les normes militaires britanniques et américaines. Notre source a également affirmé que les États-Unis et le Royaume-Uni surveillent en permanence l'ensemble de la bande de Gaza au moyen de drones, et que la plupart des renseignements recueillis par l'armée israélienne proviennent de ces engins. Avec des renseignements humains, c'est-à-dire des espions israéliens sur le terrain, les forces israéliennes de Yamam auraient su que la population civile était dense à 11 heures du matin sur un marché de Nuseirat, heure à laquelle s'est déroulé le massacre.
Plus nous en apprenons sur cette mission de sauvetage meurtrière, plus nous réalisons que cette opération de sauvetage incluait délibérément le meurtre de dizaines d'enfants palestiniens et de centaines de Palestiniens. Toutefois, cela n'a pas empêché les médias israéliens et américains de se réjouir. Ces mêmes réjouissances ont noyé les rapports poignants sur les otages palestiniens dans les cellules de torture en Israël depuis des mois. Le NYT n'a pas été le premier à en parler.
Enfin, nous devons nous demander si Israël souhaite réellement récupérer ses otages vivants. Étant donné que les bombardements aveugles de Gaza ont entraîné plus de morts que de sauvetages, et que la seule récupération significative d'otages s'est produite pendant la "pause humanitaire" de sept jours, il est légitime de se demander si l'objectif premier des dirigeants israéliens n'est pas de tuer davantage de Palestiniens plutôt que de sauver les otages.
La disparité entre les otages
Alors que les puissances coloniales mondiales font pression sur la résistance du Hamas pour obtenir la libération des 116 otages israéliens, l'absence d'exigences équivalentes à l'égard d'Israël pour qu'il libère les plus de 14 000 Palestiniens enlevés depuis le mois d'octobre de l'année précédente est flagrante.
Le Comité des prisonniers palestiniens rapporte que
"les autorités d'occupation israéliennes, après près de 260 jours de guerre génocidaire, continuent d'intensifier les campagnes d'arrestations systématiques. Ces efforts ont permis de capturer plus de 9 170 otages de Cisjordanie, y compris de Jérusalem, ainsi que des milliers d'otages de Gaza".
L'organisation souligne que "l'occupation a perpétré des crimes atroces" à l'encontre de ces prisonniers, provoquant la mort d'au moins 18 d'entre eux. En outre, on estime que "des dizaines d'autres otages de Gaza ont été martyrisés". Dans un récent communiqué publié mercredi, le groupe a révélé qu'
"un rapport d'enquête de l'occupation indique que 36 otages de Gaza ont été martyrisés, mais que celle-ci continue de taire leur identité et les détails entourant leur mort".
Cependant, de tels rapports sont publiés depuis des mois, sans qu'aucun média occidental n'en rende honnêtement compte, avec toute l'urgence requise. Le Dr Adnan Al-Bursh, chirurgien palestinien qui a refusé de quitter Gaza pendant le génocide, est l'un de ces otages. Ce chef du service d'orthopédie de l'hôpital Al-Shifa de Gaza a été assassiné à la prison militaire israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, un établissement réputé pour les conditions inhumaines infligées aux otages palestiniens.
"Il a été battu à mort", témoignent d'anciens détenus ayant partagé la même prison. Le Dr Ghassan Abu Sittah nous dit qu'"il présentait des signes de traumatisme au visage et à la tête". Le Dr Abu Sittah est un chirurgien plastique et reconstructeur britannico-palestinien qui a collaboré avec le Dr Al-Bursh dans les hôpitaux de Gaza lors de précédents épisodes où Israël a tondu l'herbe à Gaza.
La nouvelle de la mort d'Al-Bursh n'a fait surface qu'après que des personnes enlevées, libérées le 2 mai au point de passage de Karam Abu Salem, ont transmis l'information à des ONG palestiniennes. L'armée israélienne a ensuite rapidement confirmé que le médecin était décédé le 19 avril, après avoir caché la nouvelle de sa mort pendant des semaines.
Israël a refusé de rendre le corps du médecin, les militants affirmant que Tel-Aviv cherche à empêcher le monde de constater la torture à mort qu'il endurée. Israël a également refusé de libérer les corps d'autres prisonniers martyrisés sous la torture dans leurs prisons, restant ainsi fidèle à sa campagne de harcèlement maximal des familles de prisonniers.
Le Comité des prisonniers palestiniens nous a également souligné que 310 femmes et au moins 640 enfants ont été enlevés, ainsi qu'environ 85 journalistes, dont 52 demeurent en détention, y compris 14 journalistes de Gaza. Parmi les prisonniers, on compte 6 femmes journalistes placées en détention administrative ou accusées d'incitation, comme le prétend l'occupation.
Le nombre d'ordres de détention administrative a grimpé en flèche pour atteindre environ 6 627. Cette forme de détention est un ordre militaire israélien sévère permettant l'emprisonnement sans inculpation pour une période allant jusqu'à six mois, avec possibilité de renouvellement indéfini. Il semble qu'Israël ait le droit de torturer indéfiniment.
Le PAL Prisoners' Club a insisté sur ce point ;
"Le sort des détenus de Gaza est le principal défi pour les organisations de défense des droits de l'homme, en particulier compte tenu de la pratique continue de l'occupation de la disparition forcée de la majorité des détenus de Gaza et de son refus d'autoriser le Comité international de la Croix-Rouge à visiter et inspecter leurs conditions de détention."
Un camp de la mort dans le désert
Le 11 mai, Wasim Saleem a découvert une photo de son frère disparu, Ibrahim, dans un reportage sur les prisonniers palestiniens détenus par Israël. L'image montrait Ibrahim les yeux bandés et les mains attachées au-dessus de la tête, faisant craindre qu'Israël n'exploite un centre de détention semblable à celui d'Abu Ghraib. Lorsqu'elle a vu la photo, la famille d'Ibrahim l'a immédiatement reconnu, fournissant ainsi la première indication sur sa localisation en cinq mois. Ibrahim, 34 ans et père de trois enfants, avait disparu après avoir été enlevé par les forces israéliennes lors d'un raid sur l'hôpital Kamal Adwan, à la suite d'une campagne de bombardements ayant détruit sa maison et tué la plupart de ses proches. Le frère d'Ibrahim, Wasim, s'interroge sur les raisons de sa détention, notant qu'Ibrahim est coiffeur et qu'aucune charge n'a été retenue contre lui.
Un lanceur d'alerte a fourni cette information à CNN directement depuis le centre de torture de Sde Teiman. Wasim Saleem ne sait toutefois pas si son frère est en vie.
Initialement une base militaire, Sde Teiman a été transformé en un centre de détention semblable à un camp de concentration lors de l'invasion israélienne de Gaza. Situé à une trentaine de kilomètres de la frontière de Gaza, dans le désert du Néguev, il accueille aujourd'hui la majorité des otages palestiniens enlevés par les forces israéliennes, les soumettant à de graves tortures physiques et psychologiques, entraînant parfois leur mort.
Les récits du lanceur d'alerte, qui décrivent les traitements pénibles infligés aux otages palestiniens (passages à tabac, attaques par des chiens, privation de nourriture et refus de soins médicaux), sont étayés par des rapports de groupes de défense des droits de l'homme, ainsi que par des photographies, vidéos et témoignages d'otages libérés émanant d'une fuite.
L'ensemble de ces sources indique une escalade significative depuis le 7 octobre, dans les mauvais traitements et les tortures infligés depuis longtemps par Israël aux prisonniers palestiniens.
"La fréquence des arrestations s'est considérablement accrue depuis le 7 octobre, reflétant une politique de vengeance et un comportement agressif de la part de l'armée d'occupation", a déclaré Abdullah Al Zaghari, directeur de la Palestinian Prisoner's Society (PPS).
"Depuis le moment de l'arrestation jusqu'à l'interrogatoire et la détention, les prisonniers ont été soumis à diverses méthodes de torture".
Al Zaghari a ajouté que les témoignages de certains détenus libérés de Gaza décrivent des méthodes de torture systématiques qui défient tout entendement humain.
"Les détenus passent des jours et des semaines dans ces prisons, les mains et les jambes entravées et les yeux bandés. L'utilisation des chaînes comme moyen de torture a conduit à l'amputation des membres de certains dans la prison de Sde Teiman, où un grand nombre de détenus sont morts", a-t-il déclaré.
Nous savons que 36 Palestiniens sont morts dans ce camp de torture. L'armée israélienne reconnaît ces décès mais continue d'insister sur le fait que les otages sont traités "de manière appropriée et avec soin" et que tout écart de conduite fait l'objet d'une enquête.
Malgré les preuves flagrantes de mauvais traitements et de tortures graves, des enquêtes formelles sont conduites par le gouvernement israélien lui-même. Ainsi, le 23 mai, la rapporteure spéciale des Nations unies sur la torture, Alice Jill Edwards, a exhorté Israël à enquêter sur "les allégations de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à des Palestiniens détenus depuis le 7 octobre 2023". La réponse a été minimale, que pouvait-on attendre d'autre ?
Pendant ce temps, les États-Unis, partenaire génocidaire d'Israël, n'ont exprimé qu'une "profonde inquiétude" concernant les rapports de torture de Palestiniens détenus par Israël. À l'inverse, les médias et les hommes politiques américains affirment avec certitude que le Hamas torture les otages israéliens à Gaza, bien qu'aucun otage libéré n'ait fait de telles déclarations. Une ancienne otage a signalé un incident au cours duquel un combattant du Hamas âgé de 19 ans a tenté de l'agresser sexuellement, avant de s'excuser et de s'abstenir de tout contact ultérieur. Cet incident isolé ne corrobore toutefois pas les affirmations israéliennes et américaines selon lesquelles le Hamas pratiquerait la violence sexuelle de manière systématique.
Le 3 juin, Haaretz a rapporté que la police militaire israélienne avait ouvert 48 enquêtes criminelles, la plupart concernant la mort de détenus, y compris les 36 Palestiniens décédés à Sde Teiman et les deux otages de Gaza morts durant le trajet vers l'établissement.
Comme on pouvait s'y attendre de la part d'Israël, aucune accusation criminelle n'a été portée et aucun suspect n'a été arrêté.
Malgré le flux constant de rapports faisant état de tortures inhumaines dans ces camps de concentration israéliens, les États-Unis ainsi que d'autres alliés d'Israël ont confié à ce dernier la responsabilité de mener leurs propres enquêtes sur ces actes de torture évidents. Le système judiciaire israélien est connu pour couvrir les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés par les forces israéliennes dans leurs cellules de torture. Quand les Palestiniens victimes de viols et d'abus systématiques ont-ils reçu une quelconque justice de la part du système judiciaire kangourou israélien ?
Al-Zhagri à propos des otages de la seule bande de Gaza ;
"Nous estimons à plus de 4 000 le nombre de Palestiniens détenus dans la bande de Gaza, dans des conditions d'oppression et des circonstances inhumaines. Les prisonniers de Gaza sont confrontés à des politiques coercitives, à des disparitions forcées et à l'absence de communication de toute information, empêchant les organisations locales ou internationales de défense des droits de l'homme de communiquer avec les détenus".
Le manque de transparence autour de ces détentions exacerbe la détresse des familles, privées de tout moyen clair d'obtenir des informations ou de demander justice. Les otages semblent disparaître dans un vide juridique, détenus sans inculpation ni explication et privés de leurs droits fondamentaux.
En 3800 mots, le New York Times a révélé plusieurs cas de tortures graves et de violations des droits de l'homme dans un camp de torture israélien à Sde Teiman, dans le sud d'Israël, qui ne sont rien de moins que de la barbarie. Cependant, depuis le début du conflit israélien à Gaza, des rapports inquiétants de mauvais traitements extrêmes ont fait surface à l'intérieur des murs de Sde Teiman. Où était le New York Times depuis décembre dernier ?
Les otages palestiniens ont décrit des expériences effroyables : ils ont été soumis à des insertions de barres métalliques, à des chocs électriques dans l'anus et à des passages à tabac brutaux à l'aide de matraques, de crosses de fusil et de détecteurs de métaux portatifs.
De nombreux otages ont raconté avoir eu les yeux bandés en permanence et avoir été déshabillés jusqu'à leurs sous-vêtements pendant leur captivité.
Younis al-Hamlawi, un secouriste de 39 ans, a témoigné de la douleur intense qu'il a endurée sous la torture à Sde Teiman. Il a raconté qu'une femme officier l'avait forcé à presser son rectum contre un objet métallique fixé au sol, provoquant de graves saignements et une agonie atroce. "C'était comme le feu", a-t-il déclaré, faisant écho aux sentiments de Muhammad al-Kurdi, un ambulancier de 38 ans ayant enduré des souffrances similaires.
Depuis le 7 octobre, des allégations de viol et de torture par des combattants du Hamas et du PIJ sont apparues lorsque des femmes soldats de Tsahal ont été prises en otage. Ces allégations ont persisté dans le discours israélien et occidental jusqu'à aujourd'hui. Des comptes rendus israéliens ont fait circuler des photographies censées montrer des preuves de viol par des combattants du Hamas, mais des images ultérieures de l'enlèvement des soldats ont révélé que le sang sur leurs pantalons provenait de leur lutte pour libérer leurs mains attachées par des liens zippés.
En outre, malgré les affirmations selon lesquelles les femmes étaient des civiles, il a été confirmé qu'il s'agissait de soldats israéliens. Comme dans le cas de la torture d'al-Hamlawi, il ne s'agissait pas d'une femme soldat, mais d'une ambulancière palestinienne.
On a presque l'impression qu'Israël utilise délibérément des femmes soldats pour sodomiser à mort des hommes palestiniens sans aucun lien avec le Hamas, dans un acte de vengeance. Mais de quelle vengeance s'agit-il ? Toutes les preuves recueillies depuis le 7 octobre montrent que le Hamas ou d'autres groupes de résistance palestiniens n'ont pas utilisé le viol comme une arme.
Il s'agit d'une internalisation de la Hasbara. Israël a toujours excellé à faire croire à ses citoyens en quelque chose qui n'existe pas en ressassant constamment les horreurs de l'Holocauste des Juifs d'Europe par les Allemands. Quelque soit leurs actes, ils sont toujours excusés.
"J'ai été emprisonné pendant 32 jours, j'ai eu l'impression de vivre 32 ans".
Physicians for Human Rights, une organisation israélienne axée sur les droits de l'homme, a condamné l'hôpital de Sde Teiman, un établissement connu pour ses tortures, comme "un exemple flagrant de manquement à l'éthique et à la déontologie".
Le docteur Yoel Donchin, médecin militaire en poste dans l'enceinte de l'hôpital, a exprimé sa perplexité quant au profil des otages, soulignant que nombre d'entre eux étaient des non-combattants. Parmi eux, on compte un paraplégique et un autre homme intubé au niveau du cou depuis son enfance.
Au total, huit anciens otages palestiniens, dont les voix tremblent sous l'effet d'un traumatisme vécu par chacun, ont rompu le silence pour exposer les horreurs endurées à Sde Teiman. Leurs témoignages décrivent une scène déchirante de brutalité acharnée.
L'un des détenus, Falid Bakr, 25 ans, s'est souvenu des paroles glaçantes d'un officier l'ayant brutalement frappé pour s'être endormi :
"C'est la punition pour quiconque s'endort".
D'autres otages ont raconté avoir été déshabillés, réduits à ne porter qu'une couche, et soumis à des décharges électriques.
Selon le rapport du NYT, des otages comme Bakr ont été emmenés dans une pièce connue sous le nom de "salle disco", où de la musique assourdissante était diffusée en permanence pour les empêcher de dormir, tactique considérée comme une forme de torture qui a provoqué une hémorragie de l'oreille d'un détenu.
Ibrahim Shaheen, un chauffeur de camion, a raconté avoir été soumis à de multiples chocs électriques alors que les officiers l'accusaient de dissimuler des informations sur le lieu où se trouvaient des otages décédés. Pour obtenir des renseignements sur leurs otages détenus à Gaza, les Israéliens enlèvent des Palestiniens au hasard dans la bande de Gaza et les torturent.
L'ironie est qu'Israël a constamment mené des campagnes de Hasbara axées sur ses otages, affirmant que le Hamas et les Palestiniens torturaient les otages israéliens. Parmi ces affirmations, on trouve une propagande d'atrocités de viols sauvages ne servant à rien d'autre qu'à fabriquer du consentement pour le génocide de Gaza et la torture des Palestiniens dans les prisons israéliennes.
Certains des otages palestiniens libérés ont été tellement torturés que les infirmières et les médecins de la Croix-Rouge en venaient à se demander s'ils étaient encore en vie, indiquant clairement des actes de torture physique et psychologique horribles subis.
La Croix-Rouge suisse a formulé de nombreuses demandes pour visiter les prisons israéliennes et évaluer les conditions de détention des otages palestiniens, toutes systématiquement rejetées par le gouvernement israélien. De même, la Commission d'enquête des Nations unies s'est heurtée à des refus répétés de la part des autorités israéliennes lorsqu'elle a demandé l'autorisation d'interroger des prisonniers palestiniens.
Depuis samedi dernier, les derniers otages israéliens libérés de Gaza et lors du massacre de Nuseirat n'ont pas fait état d'actes de torture comparables à ceux rapportés par tous les prisonniers palestiniens, lesquels ont même fourni des preuves médico-légales, tant sur le plan médical que visuellement, à travers des photos et des vidéos.
Noa Argamani, l'une des femmes soldats israéliennes prises en otage le 7 octobre, a révélé qu'elle craignait davantage les bombardements israéliens sur Gaza. Elle a même déclaré avoir été victime d'un tir de missile israélien ayant tué deux de ses compagnons d'otage. Mlle Argamani a indiqué dans une interview à un média israélien qu'elle avait été autorisée à porter une burkha et faire du shopping avec la famille qui l'hébergeait, après avoir changé plusieurs fois d'appartement à Gaza en raison des bombardements.
Cela prouve que les 41 otages israéliens dont on pense qu'ils sont déjà morts sont très probablement la cause naturelle de la campagne de bombardement aveugle d'Israël sur Gaza. C'est aussi la preuve de la contradiction des conditions de vie des otages palestiniens, attachés des jours durant avec des menottes si serrées qu'elles ont conduit à plusieurs amputations de membres, comme rapporté précédemment.
Lorsque les otages ont été libérés lors de la trêve humanitaire de 7 jours en novembre, à l'exception d'un seul, tous ont affirmé avoir été bien traités et avoir été pris en charge par le Hamas. Il ne s'agit pas de justifier la prise d'otages quelle que soit la situation. Cependant, le contraste entre ce que vivent les otages palestiniens et la façon dont le Hamas et les combattants palestiniens ont traité les otages israéliens doit être davantage souligné. Les preuves sont là, la propagande tente de les noyer sous des affirmations sauvages et fausses selon lesquelles les otages israéliens seraient torturés, alors que les véritables victimes de torture sont les milliers d'otages palestiniens.
Vous remarquerez que les prisonniers de Gaza sont des travailleurs médicaux, des médecins, des infirmières, des auxiliaires médicaux et des chauffeurs de camions d'aide, dont beaucoup ont été pris en otage dans les hôpitaux de Gaza. Qu'est-il advenu des centaines et des milliers d'autres personnes ? De nombreux Palestiniens ont été découverts dans des fosses communes sur des sites tels que les complexes des hôpitaux Al Shifa et Nasser, entre autres.
Lorsqu'Israël a délibérément détruit tous les hôpitaux de Gaza, il a également torturé les patients et les membres de leur famille, exécutant des centaines de Palestiniens dont les yeux étaient bandés et les bras attachés. Une commission des Nations unies chargée d'enquêter sur les survivants de ces hôpitaux a rapporté des preuves et des témoignages crédibles de femmes violées devant les membres de leur famille par les forces d'occupation. N'est-ce pas là de la torture ? Pourtant, le New York Times omet commodément ces détails dans ses reportages.
Fiers de leur pratique de torture
Lea Tsemel, avocate israélienne réputée pour sa défense des prisonniers palestiniens soumis à la torture depuis les années 1990 jusqu'à aujourd'hui, a rédigé en 2012 un rapport détaillant le lourd passé d'Israël en matière de torture des Palestiniens au sein de ses systèmes pénitentiaire et judiciaire.
"Presque tous les Palestiniens qui ont été interrogés peuvent vous parler de la privation de sommeil, du refus d'accès à des toilettes ou à une douche, de la faim, des pressions physiques, y compris le fait d'être obligé de s'asseoir attaché sur un petit tabouret pendant des jours, des coups de pied et de poing, des menaces, d'être suspendu, courbé, secoué, parfois jusqu'à ce que mort s'ensuive".
"Chaque Palestinien interrogé". Cette déclaration glaçante émane de Lea Tsemel, une avocate juive israélienne qui a été témoin des nombreux dommages physiques et mentaux infligés aux Palestiniens tout au long de l'histoire du pays. Dans son rapport, elle met en avant sa découverte de documents relatifs aux procès de Haïfa de 1972, révélant que la torture des prisonniers palestiniens était bien plus répandue que celle des suspects juifs. Les procès de Haïfa concernaient principalement des accusations d'espionnage contre des collaborateurs israéliens, mais les conclusions de Lea Tsemel indiquent que les Palestiniens et les Arabes israéliens ont toujours été plus mal traités que les hommes juifs accusés d'espionnage.
Lea Tsemel va plus loin après les révélations des procès de Haïfa. En 1977, le New York Times a publié un rapport sur les tactiques de torture pratiquées par Israël à l'encontre des Palestiniens, en s'appuyant sur un rapport original du London Times. Contrairement au récent rapport 2024, le rapport du NYT de 1977 était plus équilibré et n'essayait pas d'enterrer la vérité pour maintenir l'impunité d'Israël. Ces révélations de 1977 ont choqué le public israélien, qui reste largement ignorant de tout ce qui a trait aux Palestiniens.
Depuis les procès de Haïfa de 1972 et les rapports du London Times et du NYT de 1977, quelles mesures Israël a-t-il prises après avoir été largement condamné pour ses pratiques de torture à l'encontre des Palestiniens ?
À la suite des procès de Haïfa, les pratiques de torture en Israël ont évolué pour inclure des méthodes extrêmes telles que le passage à tabac, l'électrocution, les abus sexuels et la suspension prolongée. Ces techniques barbares étaient principalement employées par les services de sécurité générale (GSS ou Shabak) et les services de renseignement militaire, marquant une période caractérisée par de graves sévices physiques visant à extorquer des aveux aux détenus. Malheureusement, les révélations des procès de Haïfa et les reportages du NYT et du London Times n'ont fait que généraliser les techniques de torture dans les prisons israéliennes à l'encontre des Palestiniens.
Depuis le 7 octobre, nous avons vu les Israéliens publier des "enregistrements d'aveux" de combattants supposés du Hamas avouant tous les crimes de guerre dont Israël les a accusés, en particulier les accusations de viol et de torture. Ces affirmations ne sont pas étayées par les photographies et les vidéos GoPro de la journée. En tant que juriste en herbe, j'ai étudié ces prétendus aveux. Nous devons nous poser la question suivante : comment se fait-il que chaque "terroriste du Hamas" avoue, avec des détails accablants, que toutes les accusations portées par les Israéliens contre le Hamas se sont produites le 7 octobre, mais qu'il n'en existe aucune preuve ?
La politique et l'histoire d'Israël suggèrent que ces aveux ont été obtenus sous la torture. Vers 1987, Israël a mis au point une nouvelle technique pour torturer les Palestiniens. Il s'agissait cette fois d'une torture sans contact direct ni violence physique.
Dans le théâtre palestinien "Asafeer" (oiseaux), des collaborateurs se faisant passer pour des codétenus manipulent et obtiennent des aveux par des menaces psychologiques et parfois physiques. Il est courant que des Arabes israéliens se fassent passer pour des "Asafeer". "C'était comme si votre pire cauchemar devenait réalité."
"Il m'a dit que ma fille de 16 ans avait été faite prisonnière et que personne ne savait où elle était détenue. J'ai menti plusieurs fois jusqu'à ce qu'il soit satisfait de ma réponse. Lorsque je suis sorti, j'ai réalisé que ma fille n'avait jamais été emmenée, mais que chaque jour, un soldat israélien venait harceler ma famille en lui racontant comment j'étais traité dans la prison. Ma famille a dû vivre un véritable enfer jour après jour".
L'usine à salive : Les interrogateurs israéliens sont entraînés à saliver abondamment et à cracher délibérément sur les prisonniers palestiniens attachés à un poteau ou à une chaise, tout en leur hurlant dessus. Cet acte déshumanisant, pratiqué pendant une demi-heure d'affilée, laisse le visage du prisonnier inondé de salive. Leurs mains étant attachées, ils ne peuvent s'essuyer le visage. Le prisonnier est ensuite laissé assis pendant des heures jusqu'à ce qu'une autre séance commence. Cette pratique dégradante, destinée à humilier et à déshumaniser les détenus palestiniens, reste courante à ce jour.
"J'avais l'impression que je n'étais même pas digne d'être un animal pour elle. Elle m'a craché dessus jusqu'à ce que je n'en puisse plus, mais si je parlais, c'était pire. Lorsque j'ai été libérée sans inculpation, je ne pouvais même pas ouvrir la bouche pour manger. Je ne voulais pas montrer mon visage à ma mère, je me sentais pire qu'un animal".
L'isolement au milieu de matières fécales : Lorsque toutes les autres méthodes échouent, un prisonnier palestinien ne se pliant pas aux exigences d'un interrogateur israélien est placé dans une pièce insalubre et isolée, souvent déshabillé jusqu'à ses sous-vêtements. Ces cellules sont dépourvues de toilettes, de lavabo et d'accès à l'eau. Nourriture et eau sont fournies au strict minimum, et les prisonniers peuvent être laissés dans ces conditions pendant des jours, des semaines, voire des mois. Ceux qui restent le plus longtemps sont souvent des universitaires, des poètes, des hommes politiques et des militants palestiniens, contraints de survivre au milieu de leurs matières fécales en raison de l'absence d'installations sanitaires. La version la plus récente de cette tactique est utilisée dans les camps de torture d'Ofer et de Sde Teiman. Les otages palestiniens sont maintenus en isolement ou dans des tentes de torture, comme le montre la vidéo de reconstitution de CNN ci-avant, avec uniquement des couches pour adultes, les contraignant à se déféquer et à rester dans cet état plusieurs heures, voire plusieurs jours durant.
"Je me suis souvent demandé si j'étais encore censé être en vie. Ils vous font perdre toute volonté de vivre."
En 2012, le rapport de l'avocate Lea Tsemel a fourni un aperçu complet de l'histoire et des problèmes actuels liés à l'utilisation de la torture en Israël. Cependant, de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme basées en Israël, comme B'tsalem, ont publié des récits détaillés d'otages et de prisonniers palestiniens ayant subi des tortures déshumanisantes. Nous avons fourni quelques citations de B'tsalem ci-dessus tout en protégeant l'identité de ces Palestiniens.
Malgré les cadres juridiques existants et la surveillance internationale, l'utilisation de la torture reste un aspect profondément ancré et troublant des tactiques de sécurité et d'interrogatoire d'Israël. Telle est la méthode israélienne.
Un rapport publié par Military Court Watch en 2017 a indiqué que 67% de tous les enfants palestiniens pris en otage sont torturés et maltraités dans les prisons militaires israéliennes. Israël est le seul pays au monde où les enfants sont envoyés directement dans des tribunaux et des prisons militaires. Des enfants âgés de 6 ans à peine sont enlevés par les Israéliens et maltraités dans leurs cellules de torture. Ces enfants n'ont pas de représentation légale, sont cachés dans des cachots et séparés de leur famille pendant des mois, voire des années. Entre 2012 et 2017, Israël a "arrêté" 6000 enfants palestiniens et placé 72% d'entre eux en détention administrative.
Intervention juridique pour le spectacle
Sous la pression internationale, les tribunaux israéliens sont parfois intervenus pour lutter contre les atrocités commises régulièrement par l'armée et les services de renseignement israéliens. Deux de ces interventions notables rapportées par Lea Tsemel sont les suivantes :
Commission Landau
1987 Commission Landau : Créée pour examiner les pratiques de torture, elle a conclu que si la torture pouvait parfois être nécessaire, il était inacceptable de mentir aux tribunaux. Cela a conduit à l'élaboration d'une liste secrète de méthodes de torture approuvées et interdites.
Arrêts de la Cour suprême
Arrêt de la Cour suprême de 1999 : Déclare la torture illégale, tout en laissant une échappatoire pour les cas jugés "nécessaires", permettant ainsi la poursuite de certaines pratiques coercitives dans des conditions spécifiques.
Les services de renseignement et l'armée israéliens continuent de recourir à la torture en profitant de ces failles car, selon leurs déclarations et leurs actions, "tous les Palestiniens sont des terroristes". Ces tactiques deviennent donc des "nécessités" dans le cas de la plupart des prisonniers/otages palestiniens.
Pour conclure
La quasi totalité des enquêtes indépendantes et des rapports de lanceurs d'alerte émergeant du "conflit Israël-Hamas" indiquent que le véritable auteur de la barbarie est Israël. Cependant, les atrocités des viols et les campagnes "ramenez-les à la maison" pour les otages sont devenues une excuse pour Israël de se livrer à un génocide. Le fait flagrant que nous avons cherché à révéler dans cet article est que les mêmes institutions participant à ces efforts de propagande sur les atrocités savent depuis des décennies qu'Israël a une culture de torture barbare des Palestiniens.
Chaque Palestinien de Gaza et de Cisjordanie depuis le 7 octobre vit dans la peur et subit de graves traumatismes psychologiques. À ceux qui disent que le Hamas est responsable de toute cette misère des Palestiniens, pensez-vous que chaque enfant palestinien mérite de vivre en tremblant à longueur de temps alors qu'il entend constamment le bruit des drones et des bombardiers aériens israéliens au-dessus de lui ?
Le fait est qu'il n'a jamais été question de ce que le Hamas a fait le 7 octobre. Si c'était le cas, Israël ne tuerait pas de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Jénine ne serait pas bombardée, le Hamas n'y détenant pas de pouvoir.
En réalité, les Israéliens se livraient à des actes du même type que ceux pratiqués à Abou Ghraib bien avant que les États-Unis n'envahissent l'Irak. Israël disposait de plusieurs installations similaires à Guantanamo Bay avant même le 11 septembre 2001. Tout au long de l'année 2023, Israël a tué des Palestiniens et le monde est resté silencieux.
De même, le New York Times a masqué les cris des victimes palestiniennes de la torture par une écriture alambiquée et détournée, tout en mettant en avant de fausses histoires de viols massifs depuis le 7 octobre. Le quotidien a utilisé des preuves fabriquées de toutes pièces afin de mettre en lumière les souffrances des femmes israéliennes. Cependant, lorsqu'ils ont évoqué les graves tortures subies par les Palestiniens dans les camps de torture israéliens, leur choix s'est porté sur un article de 4 000 mots, enterrant les récits légitimes des souffrances palestiniennes jusqu'au dernier mot.
Malgré les enquêtes du NYT et de CNN, les journaux télévisés diffusés aux heures de grande écoute dans les pays occidentaux ont persisté dans leur silence méprisable sur la torture systématique des otages palestiniens, offrant ainsi à Israël la confiance nécessaire pour adopter une nouvelle loi depuis l'article du NYT du 6 juin, en vertu de laquelle SEULS les Palestiniens et les "Arabes israéliens" seront éligibles à la "détention administrative sans inculpation", et non les Juifs israéliens. Plus haut dans cet article, nous avons défini ce que signifie la détention administrative israélienne.
À ce stade, se taire équivaut à participer. Compte tenu de l'histoire des politiques de torture d'Israël, il est temps pour toute personne dotée d'une conscience de s'exprimer. Nous avons décidé que les crimes contre les Palestiniens devaient faire l'objet d'un véritable article. Nous avons décidé de donner aux survivants palestiniens la dignité que le New York Times leur a inhumainement refusée.
Nous travaillons sans relâche pour vous présenter des articles historiques ainsi que des événements d'actualité. Nos reportages sur l'histoire du sionisme, en collaboration avec des historiens israéliens, sont inégalés par les autres publications indépendantes. Après avoir lu cet article, envisagez de devenir membre payant pour seulement 7 dollars par mois si vous pensez que nous méritons votre soutien. Nous avons beaucoup d'autres articles à venir, comme mon entretien avec un représentant du Hamas, ainsi que mes chroniques de voyage en Afrique du Sud, en Israël et en Cisjordanie depuis le début de l'année 2024.
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2- ➤ Pourquoi les journalistes américains devraient s'indigner des dizaines de journalistes palestiniens emprisonnés en Israël
"Si le journalisme n'est pas un crime, alors il ne devrait être traité comme tel par aucun gouvernement, pour aucun journaliste.
Ni pour le journaliste américain Evan Gershkovich. Ni pour le journaliste australien Julian Assange. Ni pour l'Américaine d'origine palestinienne Shireen Abu Akleh. Ni pour aucun des 150 journalistes palestiniens assassinés et des quelque 50 journalistes actuellement détenus par Israël, soutenu par les États-Unis."
Par Steven W. Thrasher, le 21 juin 2024, Literary Hub
J'ai constaté que de nombreux journalistes réputés de publications historiques se prétendant "objectives" font une exception notable et évidente : ils embrassent ouvertement la cause du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, détenu en Russie pour espionnage depuis plus d'un an.
Ils ont raison de manifester leur colère. La détention de Gershkovich est scandaleuse. C'est la première fois qu'un journaliste américain est détenu en Russie depuis la chute du mur de Berlin, marquant la fin de la guerre froide. (Le dernier journaliste détenu par l'Union soviétique de l'époque, Nicholas Daniloff, l'a été en 1986, et seulement pendant 13 jours).
Depuis son arrestation en mars 2023, peu après le début de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, sous l'accusation d'avoir obtenu des "informations secrètes", Gershkovich a bénéficié d'un fort soutien. Des journalistes n'ayant pas l'habitude d'afficher ouvertement des positions politiques fortes ont inscrit #IStandWithEvan dans leur biographie en ligne ou ont affiché des photos de Gershkovich comme avatars. Lorsqu'il s'est adressé au dîner des correspondants de la Maison Blanche (WHCD) en 2023, le président Biden a longuement parlé d'Austin Tice, un journaliste américain enlevé en Syrie (dont la localisation et le sort sont inconnus) et de Gershkovich.
"Tout le monde dans cette salle se tient à vos côtés", a dit Biden à leurs familles, et a appelé à leur libération.
"Notre message est le suivant : le journalisme n'est pas un crime. Evan et Austin doivent être libérés immédiatement, ainsi que tous les autres Américains retenus en otage ou détenus à tort à l'étranger", a déclaré le président américain sous les applaudissements nourris de l'assemblée de journalistes.
Plus récemment, le soutien à Gershkovich s'est encore accru depuis que la Russie a annoncé qu'il serait bientôt jugé à huis clos, la procédure débutant le 26 juin. Lorsque j'ai pris l'avion la semaine dernière, une personne assise dans la rangée devant moi avait un exemplaire papier du Wall Street Journal, où une publicité #IStandWithEvan occupait une pleine page de la section de couverture.
Mais si la grande presse américaine a bruyamment soutenu Gershkovich, elle est restée silencieuse sur les dizaines de journalistes palestiniens eux aussi détenus pour le "crime" d'avoir pratiqué le journalisme.
En effet, outre les quelque 150 journalistes palestiniens assassinés depuis octobre, les journalistes palestiniens (à Gaza, en Israël, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est occupée) subissent à un sort dont on parle encore moins : ils sont enlevés, détenus, torturés et pris en otage par Israël, qui jouit du soutien des États-Unis.
Comme Arab News et d'autres l'ont rapporté la semaine dernière, la Palestinian Prisoner Society a déclaré que
"le nombre de journalistes palestiniens détenus par Israël depuis le début de la guerre à Gaza en octobre atteint désormais le chiffre record de 80" et "au moins 49 sont toujours détenus".
La Fédération internationale des journalistes rapporte des statistiques presque identiques, basées sur les données du Syndicat des journalistes palestiniens , qui évaluent à 50 le nombre de journalistes actuellement emprisonnés par Israël, soutenu par les États-Unis, dont 76 depuis le 7 octobre 2003.
Arab News a ajouté
"que plusieurs journalistes sont détenus sans inculpation ni jugement dans le cadre de la politique israélienne de détention administrative, y compris trois des quatre femmes emprisonnées". En outre, "une cinquième femme, Somaya Jawabra, arrêtée alors qu'elle était enceinte de sept mois, est assignée à résidence depuis novembre et reste soumise à de strictes restrictions".
Middle East Eye a rapporté que l'une des femmes journalistes détenues, Rula Hassanein, de Bethléem, est détenue depuis des mois, alors que sa fille née prématurément dépend uniquement de son lait maternel et risque de mourir de faim.
Une autre journaliste, Rasha Hirzalla, de l'agence de presse Wafa, a été convoquée dimanche dans un centre de détention par les services de renseignements israéliens, qui lui ont annoncé sa détention pour 72 heures, a rapporté Middle East Eye, mais elle a appris depuis qu'e la durée serait prolongée d'au moins deux semaines.
Si des journalistes américains s'inquiètent de ce qui pourrait arriver à Evan Gershkovich alors qu'il est incarcéré en Russie (pays où, en dehors des questions liées à la Station spatiale internationale, les États-Unis ont très peu d'influence diplomatique ou de bonnes lignes de communication), ils devraient être terrifiés par ce qui pourrait arriver aux journalistes emprisonnés par Israël, soutenu par les États-Unis (pays dans lequel Washington pourrait avoir une énorme influence, s'il décidait d'en faire usage).
En mars, le reporter d'Al-Jazeera Arabic Ismail al-Ghoul a été détenu 12 heures par l'armée d'occupation. Son collègue Hani Mahmoud a dénoncé le sort réservé à Ismail al-Ghoul, qui a été "torturé, battu et détenu par l'armée israélienne avec le membre de son équipe sur le terrain". De plus, al-ghoul a lui-même rapporté que même après avoir été libéré,
ses ravisseurs "ont détruit du matériel de presse et arrêté des journalistes rassemblés dans une pièce utilisée par les équipes de presse" et a déclaré que d'autres "journalistes ont été dépouillés de leurs vêtements et forcés de s'allonger sur le ventre alors qu'ils avaient les yeux bandés et les mains liées".
En avril, Diaa al-Kahlout, chef du bureau de Gaza d'Al-Araby Al-Jadeed, a fait part au Comité pour la protection des journalistes des tortures qu'il a subies pendant les deux mois où il a été retenu en otage. Son enlèvement a eu lieu en décembre, comme l'a montré une image virale de lui en sous-vêtements. Il a été ligoté, s'est vu attribuer un numéro déshumanisant (059889), a perdu près de 45 kilos, a subi des interrogatoires, a eu les yeux bandés pendant plus d'un mois et a été
"soumis quotidiennement à la torture appelée 'ghosting', consistant à être menotté avec les mains vers le haut ou derrière le dos tout en ayant les yeux bandés, sans compter d'importantes tortures psychologiques en plus des tortures physiques".
Al-Kahlout a douloureusement décrit au CPJ comment il est atteint de cécité partielle :
"Le problème le plus important auquel je suis confronté est celui de ma vue, je ne vois pas bien du fait d'avoir eu les yeux bandés pendant 33 jours et nuits consécutifs. Ma vision était excellente avant mon arrestation. En détention, nous étions battus et "ghostés" si une partie de nos yeux se révélait. Je souffre d'une grave inflammation thoracique et vertébrale aiguë, provoquant des douleurs dans les jambes, sans parler de la malnutrition et du manque de sommeil. Les fissures dans ma peau causées par les conditions de détention ont provoqué l'apparition de pus et de fortes douleurs. En plus des bleus encore présents sur mon corps, je suis incapable de trouver le sommeil ou de me reposer normalement depuis ma libération."
À l'heure actuelle, c'est le genre de conditions auxquelles sont soumis une cinquantaine de journalistes palestiniens. Sans compter les 150 Palestiniens assassinés purement et simplement, dont la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, abattue par un tireur d'élite israélien soutenu par les États-Unis en 2022.
Or, je n'ai pas souvenir qu'il ait été fait d'une quelconque mention de Shireen Abu Akleh lors de la WHCD l'année suivant son assassinat, ni des 50 journalistes retenus en otage lors de la WHCD de cette année. Je ne me souviens pas non plus d'un seul journaliste des médias mainstream américains ayant intégré le hashtag #IStandWithGazaJouranlists ou #RememberShireen dans sa biographie Twitter, ni d'aucun d'entre eux ayant utilisé sa photo comme image de profil, pas plus que d'avoir vu une pleine page sur le sujet dans le Wall Street Journal exigeant la libération de nos 50 confrères détenus dans des prisons de l'enfer financées par les États-Unis dans le désert du Néguev.
En fait, j'imagine que si un journaliste d'un grand quotidien américain affichait sa sympathie pour Rula Hassanein ou Rasha Hirzalla aussi fièrement qu'il le fait pour Evan Gershkovich, il serait licencié pour manque d'"objectivité" et probablement exclu de ce secteur d'activité pour de bon.
Bon sang, je n'ai même pas vu un seul journaliste de la presse mainstream publier un article sur le cas horriblement triste de Linda Torado, une journaliste indépendante qui a reçu une balle dans la tête par la police de Minneapolis lors de sa couverture du soulèvement de George Floyd en 2020, dont l'un des yeux a été arraché par un projectile, et qui est actuellement en train de mourir dans un hospice en raison de lésions cérébrales irréversibles.
Pour la plupart des journalistes américains, je suppose qu'ils ne se sentent à l'aise pour soutenir publiquement leurs pairs que si ces derniers ont été blessés par un ennemi de l'empire américain.
Pourtant, si "le journalisme n'est pas un crime", alors il ne devrait être traité comme tel par aucun gouvernement, pour aucun journaliste. Ni pour le journaliste américain Evan Gershkovich. Ni pour le journaliste australien Julian Assange. Ni pour l'Américaine d'origine palestinienne Shireen Abu Akleh. Ni pour aucun des 150 journalistes palestiniens assassinés et des quelque 50 journalistes actuellement détenus par Israël, soutenu par les États-Unis.
Steven W. Thrasher, PhD, CPT, journaliste, épidémiologiste social et critique culturel, est titulaire de la chaire Daniel Renberg à la Medill School of Journalism et fait partie du corps enseignant de l'Institute of Sexual and Gender Minority Health and Wellbeing de l'université Northwestern. Ancien rédacteur au Village Voice, au Scientific American et au Guardian, il est l'auteur du livre encensé par la critique The Viral Underclass : The Human Toll When Inequality and Disease Collide.
ndr : Les yeux écarquillés, balbutiant, Bader Dahlan, traumatisé par la torture témoigne - dans une vidéo sous titrée en français publiée sur Twitter X le 21 juin par AJ+ - de son calvaire dans une prison israélienne, après avoir été enlevé à Khan Younès.
Le lendemain, Wafa A AlUdaini, journaliste et correspondant international basé à Gaza, postait sur ce même réseau social :
"Aujourd'hui, je me suis entretenu avec le père de Bader, et il m'a dit que Bader est maintenant dans un état encore plus catastrophique qu'avant, oubliant son nom, incapable de reconnaître sa fille unique, ne sachant pas non plus où il est."
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3- ➤ Tsahal est l'une des armées les plus criminelles au monde
Même les Nations unies le disent désormais
Par Council Estate Media, le 21 juin 2024
Un rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations unies a confirmé tout ce que nous savions déjà, à savoir qu'Israël est coupable d'extermination, utilise la famine comme méthode de guerre, ne fait aucune distinction entre les combattants et les civils et viole quasiment toutes les lois internationales. Le rapport constate qu'Israël a "systématiquement violé les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans ses attaques". Il conclut également qu'Israël est coupable de violences sexuelles et sexistes, mais il semble que nos dirigeants ne se soucient pas de savoir si les femmes ne sont pas israéliennes.
Un groupe de 30 experts, dont plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies, a instamment réclamé ce qui aurait dû être la solution par défaut au niveau mondial avant même le 7 octobre : un embargo sur les armes à destination d'Israël. Ma seule question est la suivante : qu'est-ce qui leur a pris tant de temps ? Pour être honnête, il a dû être terriblement difficile pour les Nations unies de mener à bien cette enquête. Il leur suffisait de consulter les comptes de réseaux sociaux de quelques soldats de l'armée israélienne pour disposer de toutes les preuves dont ils avaient besoin.
Un soldat israélien s'est vanté devant la caméra que "pas un seul bâtiment ne restera debout à Gaza" et que les forces de défense israéliennes ont de nouveau bombardé les tentes de réfugiés. Un autre soldat a déclaré : "nous avons écrasé des centaines de terroristes [Palestiniens] morts et vivants" avec des bulldozers. Il est impossible de prétendre qu'il ne s'agit pas d'extermination sans passer pour un fou.
Si le rapport des Nations unies peut sembler évident, il a été décrit comme l'un des plus accablants de l'histoire de l'ONU. L'équipe a soumis 7 000 éléments de preuve à la Cour pénale internationale, mais les médias mainstream ont à peine abordé l'histoire. Je n'en ai eu connaissance que grâce à Twitter et à Haaretz ( un journal israélien). Il suffit de consulter les différents comptes de réseaux sociaux de l'ONU pour voir qu'ils n'y vont plus par quatre chemins. Ils affirment haut et fort qu'il s'agit d'un génocide.
L'une des citations les plus marquantes de l'année est venue d'un journaliste qui soulignait qu'Israël continuait d'affirmer avoir l'armée la plus morale du monde, ce à quoi Chris Sidoti, membre de la commission d'enquête de l'ONU, a répondu :
"Israël est l'une des armées les plus criminelles au monde."
Injectez- moi ça dans les veines.
Le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a déclaré aux nations ainsi qu'aux entreprises occidentales qu'elles devaient cesser toute exportation d'armes, qu'elles soient ou non envoyées dans le cadre de licences d'exportation existantes. Quiconque refuse cette exigence pourrait être reconnu coupable de crimes de guerre. La situation pourrait devenir intéressante, car Joe Biden hésitait à envoyer davantage d'armes jusqu'à ce que Netanyahou lui hurle dessus. Il a donc accepté d'envoyer un nouveau paquet d'armes de 18 milliards de dollars au plus grand des assistés sociaux de la planète.
Ne vous inquiétez pas, les États-Unis ont déjà décidé que Joe Biden ne pouvait pas être tenu responsable de ses actes, sa sénilité le dispensant de tout procès. Mais tout le monde ne peut pas se prévaloir du fait qu'il était à moitié mort lorsqu'il s'est rendu coupable de crimes de guerre. Bon nombre d'entreprises occidentales pourraient avoir des ennuis, comme Boeing, Caterpillar, Lockheed Martin, Rolls Royce et RTX. En fait, toutes les entreprises appartenant à des méchants de cinéma. On les a averties qu'elles pourraient être complices de violations des droits de l'homme et du droit international si elles fournissaient des armes à l'État ethnique génocidaire. Elles ne peuvent se contenter d'invoquer l'ignorance, car elles ont l'obligation légale de faire preuve d'une "diligence renforcée en matière de droits de l'homme".
Cela ne concerne pas seulement les armes fournies, cela s'applique aussi aux composants et aux munitions, ce qui signifie que toutes les entreprises britanniques qui haussent les épaules en disant "nous ne sommes que des fabricants de pièces détachées" pourraient connaître de sérieux ennuis. L'ICJP (ndr : entre international de justice pour les Palestiniens) a envoyé des courriers juridiques aux entreprises et aux universités basées au Royaume-Uni pour leur signifier qu'elles pourraient faire l'objet de poursuites. Franchement, il faut simplement tous les enfermer. Chaque fabricant d'armes, politicien, directeur d'université corrompu, soldat de Tsahal, chacun d'entre eux mérite une longue peine de prison pour ses actes.
Les États-Unis exigent désormais de savoir si les soldats de Tsahal se sont rendus coupables de crimes de guerre lorsqu'ils demandent une green card, mais ne font curieusement pas la même chose pour les hommes politiques.
Permettez-moi de les aider : la réponse à leur question est oui, ils se sont rendus coupables de crimes de guerre.
Chaque soldat des FDI a participé en toute connaissance de cause à un génocide. Chaque soldat a vu de ses propres yeux l'ampleur de la destruction, a assisté à l'exécution de civils, même s'il n'a pas appuyé sur la gâchette, a vu les réjouissances, les célébrations et les vidéos TikTok, a entendu la rhétorique génocidaire de ses dirigeants. Chacun d'entre eux a reçu des instructions génocidaires. Se contenter d'obéir aux ordres n'est pas valable comme défense. Chaque soldat des FDI est un criminel de guerre. Emprisonnons-les tous, même si nous devons construire un paquet de nouvelles prisons.
Navi Pillay, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a insisté sur le fait que les morts et les destructions équivalaient à une "extermination" et que les coupables devaient être amenés à rendre des comptes. Elle a accusé Israël d'avoir entravé l'enquête et a déclaré :
"Nous avons constaté que le nombre considérable de victimes civiles à Gaza et la destruction généralisée de biens et d'infrastructures civils étaient le résultat inévitable d'une stratégie intentionnelle visant à causer le maximum de dégâts."
Ne manquez pas de le rappeler la prochaine fois qu'un sioniste dira "il n'y a pas de génocide". Et lorsqu'il répondra "mais le 7 octobre", soulignez qu'un rapport de l'ONU a confirmé qu'Israël a commis les violations les plus graves du droit international au cours de ce conflit. En d'autres termes, ce qu'ils ont fait est bien pire que le 7 octobre d'un point de vue moral et juridique.
Les Nations unies ont reconnu qu'Israël avait invoqué la directive Hannibal pour tuer ses propres citoyens le 7 octobre et ont ajouté Israël à la liste des pays qui s'en prennent aux enfants. Aucun pays n'a violé plus de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qu'Israël ni tué plus de personnel de l'ONU. Israël a fait de Gaza l'endroit le plus risqué au monde pour les travailleurs humanitaires. Un sacré palmarès, n'est-ce pas ?
Israël a ignoré l'ordre de la CIJ de mettre fin à son offensive de Rafah, de sorte qu'aucun soldat ne peut plus dire "je ne fais que suivre les ordres" puisqu'il défie une décision de justice. Mais Sir Keir Starmer, avocat légendaire des droits de l'homme, n'est toujours pas en mesure de décider si Israël enfreint le droit international. Même Matthew Miller l'a devancé sur ce point, nom d'un chien.
Miller a déclaré : "Nous avons dit qu'il était raisonnable d'estimer qu'il y avait eu des violations et nous examinons les incidents pour en tirer des conclusions définitives". S'il était membre du parti travailliste britannique, Starmer l'exclurait probablement pour cela.
Starmer sera notre Premier ministre dans quelques semaines et une faction appelée Labour Friends of Israel (Amis travaillistes d'Israël) formera notre cabinet. Nous sommes sur le point d'être dirigés par des personnes se qualifiant elles-mêmes de "sionistes sans réserve", alors que le sionisme est l'idéologie à l'origine d'un génocide. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais cela ne me remplit pas vraiment de confiance. Notre prochain gouvernement se range du côté de l'une des armées les plus criminelles au monde.
📰 Lien de l'article original :
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4- ➤ Gardez en mémoire les médecins palestiniens tués par Israël
Par Vijay Prashad, le 22 juin 2024, Counter Currents
Au cours de la première semaine de juin 2024, le bureau palestinien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié des chiffres sur les attaques abominables perpétrées contre les établissements et le personnel médical à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Selon l'OMS, les Israéliens ont à ce jour attaqué 464 établissements de santé, tué 727 travailleurs du secteur de la santé, en ont blessé 933 et ont endommagé ou détruit 113 ambulances. "Les soins de santé ne peuvent être pris pour cible", affirme le bureau de l'OMS en Palestine. Et pourtant, au cours des sept derniers mois, ces professionnels de la santé ont subi des attaques incessantes de la part de l'armée israélienne. Chaque histoire de victimes est déchirante, la liste des noms des personnes décédées serait trop longue pour figurer dans un article (bien qu'un groupe appelé Healthcare Workers for Palestine ait lu les noms de leurs collègues tués en guise de protestation contre cette guerre). Mais certaines histoires méritent réflexion car elles nous parlent de l'engagement de ces soignants et de l'immense perte que représente leur assassinat pour l'humanité.
Le docteur Iyad Rantisi, 53 ans, dirigeait l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. Il y a beaucoup de Rantisi à Gaza, mais ils ne sont pas originaires de cette partie de la Palestine. Comme de nombreux Palestiniens vivant à Gaza, ils ont leurs racines dans d'autres parties de la Palestine dont ils ont été expulsés lors de la Nakba de 1948 ; les Rantis sont originaires du village de Rantis, au nord-ouest de Ramallah.
Le 11 novembre 2023, lors de l'assaut militaire israélien dans le nord de Gaza, le Dr Rantisi a été arrêté à un poste de contrôle militaire israélien alors qu'il tentait de quitter le nord de Gaza pour le sud, suivant les ordres de l'armée israélienne. Depuis lors, sa famille n'a plus eu de nouvelles de lui. Aujourd'hui, des mois plus tard, le journal israélien Haaretz rapporte qu'il a été emmené au centre d'enquête Shikma du Shin Bet (Agence de sécurité israélienne), établi au sein de la prison d'Ashkelon. Le Dr Rantisi a été torturé puis tué six jours après sa mise en détention. Sa famille n'en a pas été informée jusqu'à la publication du rapport de Haaretz. Dima, la fille du Dr Rantisi, a alors annoncé la mort de son père dans un message publié sur les réseaux sociaux, accompagné de photos de lui en tenue médicale opérant un patient.
ndr : À la suite du décès du Dr Rantisi, le ministère israélien de la justice a lancé une enquête sur les plaintes déposées contre les interrogateurs du Shin Bet. Le ministère de la justice a déclaré avoir conclu son enquête sur la mort de Rantisi, mais n'a pas encore révélé ses conclusions. Le tribunal de première instance d'Ashkelon a émis une ordonnance de bâillon de six mois, qui a expiré en mai, empêchant la publication de tous les détails de l'affaire, y compris l'ordonnance de bâillon.
Le docteur Husam Abu Safia, directeur de l'hôpital Kamal Adwan, s'est entretenu avec Haaretz :
"Ni lui ni la famille de Rantisi n'ont reçu d'informations sur son sort. ...Rantisi a été arrêté à un poste de contrôle de l'armée alors qu'il tentait de passer du nord au sud de la bande de Gaza, conformément aux ordres d'évacuation de la population civile donnés par l'armée israélienne au début de la guerre. ...Rantisi a été détenu par l'armée et n'a jamais donné de nouvelles depuis, et le fait que l'on ne sache pas où il se trouve fait craindre qu'il soit mort en détention et que son corps soit détenu en Israël".
Rantisi était le directeur de la section féminine de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, et est le deuxième médecin gazaoui à être mort en détention israélienne. Le premier était le Dr Adnan al-Bursh, chirurgien en chef du service orthopédique de l'hôpital Al-Shifa de Gaza. Arrêté à Khan Yunis en décembre, il est décédé le 19 avril à la prison d'Ofer, en Cisjordanie.
Bien que des mois se soient écoulés depuis la mort d'al-Bursh et de Rantisi, les autorités israéliennes n'ont fourni aucune explication sur leur décès.
Source Talia Mullin, ScheerPost, le 21 juin 2024.
Le docteur Adnan Al-Barsh, lui aussi âgé de 53 ans, a suivi une formation en Roumanie avant de rentrer à Gaza pour diriger le service orthopédique de l'hôpital Al-Shifa. Il a la réputation d'être un médecin très apprécié, dont le bureau était encombré de ses diplômes (de Jordanie, de Palestine, du Royaume-Uni). Lorsque l'armée israélienne a attaqué Al-Shifa, le Dr Al-Barsh a été contraint de quitter son poste, mais n'a pas abandonné son travail. Il s'est d'abord rendu à l'hôpital Kamal Adwan, où travaillait le Dr Rantisi, puis à celui d'Al-Awda, dans la zone située à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, également attaqué à plusieurs reprises par les Israéliens. Le 18 décembre 2023, l'armée israélienne a fait une descente à Al-Awda et a arrêté le Dr Al-Barsh ainsi que d'autres membres du personnel de l'hôpital. Parmi les personnes arrêtées se trouvaient le directeur de l'hôpital et un autre médecin très populaire, le Dr Ahmed Muhanna. Le 15 octobre 2023, le Dr Muhanna avait réalisé une vidéo - devenue virale - dans laquelle il implorait le monde entier pour obtenir de l'aide et un cessez-le-feu immédiat.
On apprend aujourd'hui que le 19 avril 2024, le Dr Al-Barsh a été tué par les Israéliens dans la prison d'Ofer. Tlaleng Mofokeng, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la santé, a déclaré :
"Le cas du Dr Adnan soulève de sérieuses inquiétudes quant à sa mort après avoir été torturé par les autorités israéliennes."
Le Dr Hammam Alloh, âgé de 36 ans, a quant à lui été tué lorsqu'un missile israélien a frappé sa maison, près de son service à l'hôpital Al-Shifa, le 12 novembre 2023. Formé au Yémen et en Jordanie, le Dr Alloh était l'unique néphrologue de Gaza, un spécialiste des reins. Inquiet pour ses patients sous dialyse, notamment en raison de l'absence d'électricité et des attaques incessantes, le Dr Alloh, surnommé "La Légende" lors de son internat en Jordanie, a refusé de quitter l'hôpital. Le 31 octobre, on lui a demandé pourquoi il n'abandonnait pas son poste et ne se rendait pas dans le sud de Gaza.
"Si je pars", a-t-il répondu calmement, "qui s'occupera de mes patients ? Nous ne sommes pas des animaux. Nous avons le droit de recevoir des soins de santé appropriés. Vous pensez que j'ai suivi des études de médecine et obtenu des diplômes de troisième cycle pendant 14 ans pour ne penser qu'à ma vie et non à mes patients ?".
Voilà l'homme qu'était le Dr Alloh. Moins de deux semaines plus tard, alors qu'il quittait son poste pour prendre un peu de repos chez lui avec ses parents, sa femme (enceinte) et ses deux enfants, les Israéliens ont bombardé sa maison. Il est mort aux côtés de son père.
En janvier 2024, à la Cour internationale de justice, l'avocate irlandaise Blinne Ní Ghrálaigh a présenté les conclusions de la plainte de l'Afrique du Sud pour génocide à l'encontre d'Israël. Au cours de sa plaidoirie, elle a montré l'image d'un tableau blanc sur lequel était inscrit ce qui suit :
"Celui qui restera à la fin racontera l'histoire. Nous avons fait ce que nous pouvions. Souvenez-vous de nous."
Ces lignes ont été écrites par le Dr Mahmoud Abu Najaila, 38 ans, qui travaillait comme médecin pour Médecins sans frontières (MSF) à l'hôpital Al-Awda, dans le nord de Gaza. Le 21 novembre 2023, l'armée israélienne a bombardé les troisième et quatrième étages de l'hôpital, où il travaillait avec les docteurs Ahmad Al-Sahar et Ziad Al-Tatari. Tous trois ont été tués.
Sur sa page LinkedIn, Reem Abu Lebdeh, une physiothérapeute et ancienne membre associée du conseil d'administration de la branche britannique de MSF, a écrit :
"Une perte si dévastatrice pour la communauté médicale et l'humanité". Ces médecins, qu'elle connaissait, a-t-elle ajouté, "incarnaient véritablement le service altruiste et dévoué à l'humanitaire, sauvant inlassablement des vies dans les conditions les plus extrêmes et urgentes. Leur dévouement ne sera pas oublié. Puisse leur héritage non seulement inspirer d'autres personnes à poursuivre ce noble travail, mais aussi servir de motivation pour les efforts humanitaires en cours.
Il est urgent d'agir pour garantir la sécurité du personnel médical partout dans le monde."
Quelques semaines plus tard, en décembre, les Israéliens ont attaqué un quartier résidentiel de Khan Younis et tué Reem Abu Lebdeh, dont les propres messages de solidarité se trouvent aujourd'hui sur le web, à l'instar de la note du Dr Najaila sur le tableau blanc :
"Souvenez-vous de nous".
Vijay Prashad est un historien, éditeur et journaliste indien, chargé d'écriture et correspondant en chef de Globetrotter. Il est rédacteur en chef de LeftWord Books et directeur de The Tricontinental : Institute for Social Research . Il a écrit plus de 20 livres, dont The Darker Nations et The Poorer Nations . Ses derniers livres sont La lutte nous rend humains : apprendre des mouvements pour le socialisme et (avec Noam Chomsky) Le retrait : l'Irak, la Libye, l'Afghanistan et la fragilité de la puissance américaine .
Cet article a été produit par Globetrotter.
📰 https://countercurrents.org/2024/06/remember-the-palestinian-doctors-killed-by-israel/
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5- ➤ Les hôpitaux de Gaza sont désertés & les patients meurent en silence
Cette guerre génocidaire s'accompagne de la destruction systématique de tout le système de santé de Gaza, générant une nouvelle catégorie de personnes mourant de maladies évitables à cause d'un manque systématique d'accès aux soins médicaux.
Par Tareq S. Hajjaj, le 21 juin 2024, Mondoweiss
Nabil Kuhail, 3 ans, est assis sur un lit à l'hôpital européen de Khan Younis. Sa grand-mère, qui a pris soin de lui après qu'il eut perdu 24 membres de sa famille, était à ses côtés. Elle a tenté de raconter l'histoire de la mort lente de son petit-fils sous ses yeux, pleurant plus qu'elle ne parlait. Un journaliste local a enregistré son appel à sauver son petit-fils, tombé malade en raison des nouvelles conditions de déplacement et de pollution dans leurs abris et leurs tentes.
La grand-mère de Nabil, Fatima Kuhail, a expliqué qu'au début de la guerre, la famille avait réussi à protéger leur unique enfant et à répondre à ses besoins, jusqu'à ce que les effets des déplacements incessants et de la vie sous tente commencent à se faire sentir. Une éruption cutanée, une perte d'appétit, de longues heures de sommeil et une léthargie l'ont frappé. La famille a emmené l'enfant à l'hôpital de Rafah avant l'invasion israélienne de la ville. Après un long processus, les médecins ont établi un diagnostic, mais n'ont pu être en mesure de lui prodiguer des soins médicaux adéquats.
"Les médecins font de leur mieux pour sauver l'enfant, mais ils n'ont rien de plus à offrir. C'est la limite de leurs capacités", déclare Fatima dans la vidéo, en larmes. "Le garçon doit être transféré dans un hôpital plus sophistiqué pour recevoir son traitement, mais c'est aussi difficile en temps de guerre ; les médecins me disent avoir mis son nom en tête des priorités pour un traitement à l'étranger".
Le diagnostic posé pour Nabil était celui d'une leucémie, qui s'est traduite par une hypertrophie du foie et de la rate.
"Lorsque nous avons compris, nous n'y avons pas cru. Nous ne voulons toujours pas croire que nous pourrions le perdre. Il comble nos vies de joie. Nous serons tous tués si nous le perdons", poursuit Fatima.
Lorsque la guerre a commencé, la famille de Nabil a été déplacée du nord de Gaza vers le sud. Au début de la vie sous tente, Nabil n'a présenté aucun symptôme. Mais plus tard, alors qu'il interagissait avec l'environnement alentour, les symptômes ont commencé à se manifester.
"Ll'éruption cutanée est soudainement apparue sur son corps à cause des piqûres de moustiques et parce qu'il jouait dans la rue avec des chats et des chiens", explique Fatima, précisant que son état n'a cessé de se détériorer.
"Chaque jour, son état empire. Lors de sa dernière prise de sang, son taux d'hémoglobine était de 9, et aujourd'hui, 4 jours plus tard, il est tombé à 6. Ce garçon est en train de mourir, et nous ne pouvons rien y faire".
Ajoutant,
"Cela me tue de le voir souffrir et de ne pas pouvoir l'aider. Il passe son temps à crier et à dire qu'il a les pieds en feu."
Peu après la diffusion de l'interview de Fatima sur les réseaux sociaux, Nabil a finalement pu quitter Gaza et a été transféré à l'hôpital Augusta Victoria de Jérusalem. Deux jours après son arrivée, il est décédé. Il a été renvoyé à Gaza pour y être enterré.
L'histoire de Nabil est une histoire parmi tant d'autres. D'innombrables patients ont lutté pour obtenir un traitement pour toute une série de maladies, des plus graves aux plus banales, ces dernières étant souvent aussi mortelles que les premières.
Il n'existe pas de liste officielle des personnes décédées à Gaza durant la guerre faute d'avoir pu bénéficier d'un traitement médical. Le système de santé de Gaza, qui s'est effondré, a à peine été en mesure de comptabiliser les personnes directement tuées par Israël.
Cette politique délibérée de destruction des infrastructures de santé pour faciliter l'effondrement de la société a eu pour effet supplémentaire de créer une nouvelle catégorie de personnes mourant de maladies évitables ou curables en raison de l'absence systématique d'accès aux soins médicaux.
Le ministère de la santé de Gaza publie quotidiennement un communiqué sur le nombre de victimes et de morts. Chaque jour, il lance un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette fin à la crise sanitaire à Gaza.
Le récent rapport indique que plus de 1 477 748 personnes à Gaza ont été frappées par des maladies infectieuses depuis le 7 octobre, en raison des foules dans les centres de déplacés et des faibles normes d'hygiène, 71 338 d'entre elles ont contracté une hépatite.
"En raison de la fermeture continue du point de passage par Israël et de la guerre en cours, l'unique station d'oxygène de Gaza risque de s'arrêter faute de diesel", indique le rapport du ministère de la santé. "Les services de dialyse à Gaza risquent de s'arrêter, les hôpitaux et les centres de santé du gouvernorat de Gaza et l'entrepôt pharmaceutique sont sur le point de s'arrêter, et les ambulances restantes ne seront bientôt plus opérationnelles."
Poursuivant ainsi :
"Le ciblage des centres de santé et des hôpitaux par les forces israéliennes a conduit à la suppression de 22 des 38 hôpitaux gouvernementaux et privés - et seuls 16 d'entre eux restent partiellement opérationnels. Il a également entraîné la fermeture de 64 des 90 centres de santé de Gaza en raison de l'ampleur des destructions".
Le ministère de la santé a déclaré qu'aucun hôpital de la bande de Gaza ne fonctionnait à pleine capacité et que de nombreux services de santé, tels que les services ambulatoires, les opérations programmées, l'oncologie, le cathétérisme cardiaque et la transplantation d'organes, avaient été interrompus.
Cette guerre génocidaire s'accompagne de la destruction systématique de toutes les institutions sanitaires de Gaza. Dans chaque ville envahie par l'armée, les hôpitaux sont pris pour cible, saccagés et détruits. Nombre d'entre eux ont été le théâtre de massacres et transformés en charniers. L'armée a veillé à ce que tout le matériel médical et les bâtiments soient réduits à néant, garantissant ainsi que les hôpitaux de Gaza ne pourraient redevenir opérationnels.
Plus récemment, lorsque l'armée israélienne a envahi Rafah, la première partie de la ville à recevoir un avertissement d'évacuation a été l'hôpital al-Najjar dans l'est de Rafah, puis le centre médical al-Awdah. Plus tard, l'armée israélienne a bombardé et pilonné l'hôpital koweïtien au centre de celle-ci.
À ce stade de l'invasion, tous les hôpitaux de Rafah ont été désertés. Tous sont hors service.
Tareq S. Hajjaj est le correspondant de Mondoweiss à Gaza et membre de l'Union des écrivains palestiniens. Vous pouvez le suivre sur Twitter X @Tareqshajjaj.
Les médias mainstream ont atteint un nouveau seuil en répétant sans esprit critique les mensonges du gouvernement pour justifier l'assaut israélien contre Gaza. Mondoweiss est présent depuis le début, s'opposant à cette campagne visant à fabriquer un consentement pour un génocide.
Nous luttons contre les reportages biaisés et la rhétorique déshumanisante en créant une plateforme permettant aux Palestiniens de raconter leur histoire avec leurs propres mots.
Nous devons faire plus. Chacun d'entre nous. Vous joindrez-vous à nous dans la lutte contre la partialité des médias et nous aiderez-vous à rapporter la vérité sur la Palestine ? Vous pouvez faire un don ici.
📰 https://mondoweiss.net/2024/06/gazas-hospitals-are-empty-and-patients-die-in-silence/
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6- ➤ Comment cette guerre a tué ma mère
Je me trouve aujourd'hui en Égypte avec ma femme et mon fils. Je pensais que ma mère serait avec nous. Repose en paix, ma bien-aimée. Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu te sauver.
Par Tareq S. Hajjaj, le 16 mai 2024, Mondoweiss
La vieille femme est assise sur son lit, près de la fenêtre. Bien qu'elle ne puisse pas le voir, le soleil ardent de son pays d'origine la baigne de lumière. Elle se prend la tête entre les mains et réfléchit à haute voix au fait d'avoir passé toute sa vie à tenter d'échapper aux bombes israéliennes. À l'arrière-plan, la fenêtre par laquelle pénètre la lumière laisse également passer le bourdonnement incessant des avions de guerre et des drones, ponctué de tirs d'obus et de bombardements. Bien qu'elle ne puisse les voir, elle entend chaque explosion et ressent chaque tremblement du sol.
Cette vieille femme près de la fenêtre, était ma mère.
Au cours des cinq dernières années, je me suis principalement occupée d'elle, car elle souffrait de cécité et d'une multitude d'autres problèmes de santé, dont une maladie cardiaque et une hanche fracturée. J'ai passé presque chaque nuit de ces cinq dernières années à rester éveillée, craignant qu'elle n'ait besoin de moi.
Elle me répétait sans cesse "pardonne-moi", par culpabilité, mais je lui répondais toujours qu'elle était mon trésor, celle qui était à l'origine de toutes les bénédictions et de toutes les bonnes choses de ma vie.
Depuis le début de la guerre contre l'existence des Palestiniens à Gaza, ma famille et moi-même avons été déplacés cinq fois. Nous sommes une famille de huit frères et sœurs, et je suis le benjamin. Tous sont mariés et certains de mes neveux et nièces sont même plus âgés que moi.
Nous vivions tous dans le même immeuble, à al-Shuja'iyya, dans la ville de Gaza. Nous étions 23 dans ce bâtiment et 22 autres vivaient dans le quartier environnant. La guerre nous a tous séparés en octobre. En novembre, le bâtiment entier avait été détruit. Pendant tout ce temps, ma mère âgée est restée avec moi, serrée dans mes bras, comme elle l'avait toujours fait avec moi.
Notre quatrième déplacement a eu lieu à Rafah, où nous sommes restés aux côtés de 1,7 million d'autres Palestiniens. Ma mère, ma femme Timaa, notre fils Qais, âgé d'un an, et moi-même sommes arrivés dans une maison abandonnée de Rafah avec la famille de mon beau-père, qui comptait quatre personnes. Le reste de ma famille élargie, mes frères et sœurs, mes nièces et mes neveux - tous ceux qui ont vu ma mère quotidiennement depuis toujours - étaient dispersés dans la bande de Gaza.
En février, deux mois après notre arrivée à Rafah, ma mère est tombée malade. Par un coup de chance et de ténacité, j'ai réussi à la faire voir par un médecin au milieu des bombardements, de l'invasion terrestre et des hôpitaux débordés. Le médecin lui a prescrit des médicaments impossibles à trouver dans tout Rafah. Alors que je la transportais entre les hôpitaux et les centres médicaux, dont aucun n'était équipé pour l'accueillir en tant que patiente, sa situation a continué à se détériorer. Ils m'ont fourni quelques médicaments disponibles, mais aucun n'a fonctionné. Elle a fini par ne plus dormir la nuit. Puis elle n'a plus été capable de marcher seule.
J'ai appelé mon frère Osama à l'aide. Il est venu immédiatement de Khan Younis.
Nous l'avons emmenée à l'hôpital européen, à la frontière entre Khan Younis et Rafah. C'était l'hôpital le plus proche et le seul grand centre hospitalier en état de fonctionnement dans le sud. Lorsque les médecins l'ont examinée, ils ont ordonné son admission.
Dans une situation unique à Gaza et inimaginable pour d'autres personnes, c'est en raison de l'aggravation de son état de santé et de son admission à l'hôpital européen qu'elle a finalement pu retrouver mes nièces et neveux - ses petits-enfants - qu'elle n'avait pas vus depuis des mois parce que nous étions à Rafah et eux réfugiés dans l'enceinte de l'hôpital.
Lorsqu'elle est arrivée à l'hôpital, ma famille l'a vue pour la première fois depuis le début de la guerre. Ils ont couru vers elle et l'ont serrée dans leurs bras.
Malgré les circonstances, ce fut un moment de joie. À l'époque, elle ne savait pas que mon frère aîné avait été blessé à la suite du bombardement de la maison dans laquelle ils se trouvaient, le piégeant avec sa famille sous les décombres toute une nuit avant qu'ils ne soient secourus. Elle ignorait que son frère, mon oncle, avait été tué et que notre maison familiale avait été détruite. Ce sont des choses que j'ai dû lui cacher par peur de ce que la nouvelle pourrait lui faire. Pendant des mois, j'ai cru que toutes ses peurs, tous les moments terrifiants qu'elle avait vécus, les déplacements, la terreur constante des bombes - tout cela serait trop pour son cœur fatigué.
Et ce jour-là, à l'hôpital européen, je pense que j'avais vu juste. Lorsque quelqu'un lui a annoncé la blessure de mon frère, sa tristesse était inconsolable.
À la fin de cette journée à l'hôpital, j'ai dû faire un choix impossible : rester à l'hôpital et laisser ma femme et mon fils à Rafah, ou les rejoindre et abandonner ma mère à Khan Younis. J'ai essayé de trouver un équilibre et j'ai laissé ma mère avec mon frère Osama. Chaque matin, pendant les semaines qui ont suivi, je quittais ma famille à Rafah le matin, et avant la tombée de la nuit, je laissais mon autre famille à l'hôpital de Khan Younis et retournais auprès de ma famille à Rafah.
J'ai vécu cette agonie durant un mois, disant à chaque fois au revoir à mon fils comme si c'était la dernière fois. Et chaque soir, je vivais le même supplice lorsque je disais au revoir à ma mère. Survivrais-je à la nuit et la reverrais-je demain ?
Au fil des jours, l'hôpital n'en était plus un. Il était envahi de familles déplacées qui avaient pris possession de toutes les chambres et de tous les lits inoccupés. Même les couloirs étaient bondés de personnes dormant sur des couvertures et tout ce qu'elles pouvaient trouver. Ce n'était un environnement sain pour personne, et encore moins pour les patients. Les sols étaient sales et les enfants qui avaient passé des mois dans les couloirs de l'hôpital sans rien pour s'amuser fabriquaient désormais des jouets avec des déchets médicaux et couraient pieds nus dans l'hôpital et ses alentours. Pendant tout ce temps, ma mère ne pouvait rien voir de tout cela, mais elle pouvait entendre l'agitation, le bruit des bombes pleuvant au loin, le vacarme de la foule et les pleurs et hurlements des blessés autour d'elle.
Un groupe de médecins a pu lui administrer une médication minimale et j'ai commencé à penser que c'était une erreur de l'emmener à l'hôpital. Mais d'un autre côté, je craignais de le regretter bien davantage si elle venait à mourir à la maison, sans aide et sans soins médicaux. Ces soins lui sont nécessaires, me suis-je dit. C'est la seule option que nous ayons.
Trois semaines plus tard, ses reins ont commencé à lâcher. Les médecins ont dit qu'ils feraient de leur mieux pour éviter la dialyse, "parce qu'il n'y a aucune chance qu'elle puisse supporter la dialyse rénale", m'a dit l'un d'entre eux. Son corps était trop faible pour supporter le processus. C'est exactement ce qu'un médecin nous avait dit il y a de nombreuses années lorsque nous avions cherché à sauver sa vue.
Les deux premiers jours après qu'on lui a administré des médicaments pour ses reins, son état ne s'est pas amélioré, mais il n'a pas empiré non plus. J'ai commencé à me rendre compte qu'elle ne pouvait plus rester ici. J'ai d'abord pensé à sa santé psychologique et aux conséquences sur sa santé physique. Je lui ai répété des dizaines de fois que nous devrions retourner à Rafah, dans la maison où se trouve notre famille, mais elle a refusé.
"Tant qu'ils me soigneront, je resterai. Il se peut que j'aille mieux et que je puisse remarcher, mais je suis très malade et fatiguée", a-t-elle déclaré lorsque j'ai insisté pour que nous retournions à Rafah. "Je ne vous pardonnerai pas si vous me faites sortir sans avoir terminé mon traitement."
Elle est donc restée là.
Et j'ai continué à faire des allers-retours entre l'hôpital européen et ma famille à Rafah. Je ne tenais pas compte du fait que l'armée bombardait la route de Salah al-Din et empiétait lentement sur Khan Younis.
Elle était ma mère. Je ne pouvais la laisser, ne serait-ce qu'un seul jour. Elle est la seule personne qui m'aime plus qu'elle-même. Dans l'islam, nous considérons que nos mères sont les clés du paradis et que le paradis se trouve à leurs pieds. Je sais que c'est vrai. Ma mère a été la clé qui a permis à mes prières d'être exaucées, la porte entre Dieu et moi. Elle a été et sera toujours la raison pour laquelle j'ai eu de la chance dans ma vie.
Et bien qu'elle soit ma mère, j'ai parfois l'impression qu'elle est ma petite fille. Sachant qu'elle vieillissait et qu'elle était de plus en plus malade, je tenais à lui offrir les meilleurs moments possibles, même au milieu de cette effroyable guerre.
Je n'ai donc manqué aucune occasion de la voir, pas un seul jour - excepté un. Ce jour-là, j'ai dû faire la queue des heures et des heures pour accéder à un distributeur de billets à Rafah, où l'on ne comptait que trois distributeurs et quasiment pas d'argent liquide pour 1,7 million de personnes.
C'est la seule fois où je n'ai pas vu ma mère - pas uniquement durant le mois qu'elle a passé à l'hôpital, pas uniquement durant la guerre, mais durant toute ma vie à Gaza. Et ce jour-là, elle m'a manqué.
Le lendemain, elle est tombée dans le coma.
En plus de ses problèmes rénaux, elle a fait un accident vasculaire cérébral, le second en l'espace de quelques années. Il fallait l'intuber et lui donner une alimentation spéciale devant être administrée par une sonde dont l'hôpital ne disposait pas. Le médecin a rédigé l'ordonnance pour le supplément - Ensure Plus - et m'a demandé d'aller le chercher. J'espérais que ma recherche dans les pharmacies de Rafah serait fructueuse. Mais je fus déçu.
Lorsque la situation est devenue désespérée, je suis retourné voir le médecin, frustré, et lui ai demandé comment un hôpital aussi grand pouvait ne pas assurer l'alimentation de ses patients et comment il s'attendait à ce que je parvienne à la trouver. Le médecin a compris ma colère. Il savait qui j'étais en train de perdre, et que les choses ne devraient pas se passer ainsi.
Jour après jour, sans alimentation ni traitement appropriés, son corps a cessé de répondre au traitement. Les médecins ont commencé à dire qu'ils ne pouvaient rien faire. Elle a passé dix jours dans le coma, respirant, ouvrant les yeux, mais ne réagissant parfois à rien. Mais même si elle ne réagissait pas, son corps était secoué à chaque seconde par le bruit de chaque bombe, chaque cri de chaque personne hospitalisée. Une fois de plus, la peur qui l'avait amenée ici continuait à faire des ravages.
J'ai commencé à lui dire au revoir pendant 10 jours. Chaque jour, je prenais le temps de la serrer dans mes bras. Je voulais sentir son visage chaud contre le mien avant qu'il ne commence à devenir froid. Je gardais son sourire en mémoire et la sensation de ses cheveux gris entre mes doigts. J'ai senti chaque jour de ma vie défiler devant moi, alors que je lui tenais les mains à longueur de journée et que j'étais allongé à côté d'elle dans son lit d'hôpital.
Je sais que la mort nous guette tous. Nous ne savons pas comment ni quand, mais nous pouvons parfois en voir les signes. J'ai assisté à la mort de mon père il y a deux ans. Je pensais ensuite pouvoir passer plus de temps avec ma mère, mais chaque jour passé à l'hôpital, me dévastait un peu plus. Lorsque j'ai commencé à perdre espoir qu'elle survive, je me suis mis à espérer que je pourrais l'enterrer aux côtés de mon père dans le cimetière de Gaza. Mais je savais que c'était encore plus improbable que sa guérison complète.
Ma mère, ma belle et douce maman adorée, celle qui me fait croire que les bonnes actions me reviendront toujours sous diverses formes et plus généreuses, j'ai souhaité qu'elle ne meure jamais. Mais de nos jours, à Gaza, les souhaits se réalisent très rarement.
Le 4 mars, à 2 heures du matin, mon neveu m'a appelé de Khan Younis. Je dormais à Rafah.
Il m'a dit : "Mes condoléances". J'ai demandé : "Pour qui ?" et il m'a annoncé son décès. Je ne parvenais pas à y croire. Comment avait-elle pu mourir sans que je lui tienne la main ?
"Comment ?", ai-je demandé à mon neveu. J'essayais de lui dire que j'étais présent toute la journée. Je lui ai dit : "Tu n'es pas sérieux, n'est-ce pas ?"
C'est alors que mon frère Oussama m'a appelé, confirmant sa mort et tentant de me faire croire qu'elle était dans un endroit meilleur.
Oh, maman, j'ai fait de mon mieux. J'ai essayé de te faire sortir de Gaza, de t'emmener dans n'importe quel hôpital d'Égypte, mais je n'ai pas pu. J'ai essayé de te trouver les médicaments et les compléments dont tu avais besoin, mais je n'ai pas pu. Oh maman, même reposer dans une tombe décente est impossible. Les cimetières sont pleins et aujourd'hui les gens enterrent leurs proches dans des cimetières provisoires près de l'hôpital. Certains inhument leurs proches dans les terre-pleins entre les autoroutes, ou sur le bord de la route. Est-ce que ce sera le cas pour toi ? Serai-je obligé de te mettre dans un sac en plastique et de t'enterrer, au bord de la route, dans une sépulture de fortune faite de pierres et recouverte de ciment ?
Ces pensées m'ont torturé tout le reste de la nuit.
Tout le monde autour de moi dormait. Il était trois heures du matin et je ne pouvais aller de Rafah à Khan Younis. C'est dangereux. Je ne trouverai personne pour me conduire, trop loin et trop dangereux.
Alors que le soleil commençait lentement à entrer par la fenêtre, la réalité de la mort de ma mère a commencé à s'installer. Je me suis lentement allongé sur mon matelas, couvrant ma tête avec la couverture, et je n'ai pas pu retenir mes larmes plus longtemps. Chaque moment de ma vie avec ma mère a commencé à envahir mon esprit.
Je me souviens que ma mère a travaillé dur toute sa vie pour avoir une grande famille et nous assurer une bonne vie. Je me souviens de chaque moment où, enfant, je me couchais à côté de sa tête sur son oreiller et où elle embrassait chaque partie de mon corps. Je me souviens de cette année où j'ai fait de mon mieux pour lui apprendre à écrire son nom, elle qui n'a jamais eu la chance de recevoir une éducation, mais qui m'a appris à être un être humain, à avoir de la pitié dans mon cœur et à savoir pardonner, à être un bon fils.
La dernière semaine de sa vie, alors qu'elle ne réagissait plus à rien autour d'elle, je lui parlais comme d'habitude et je lui ai dit : "Si tu entends, s'il te plaît, bouge juste un doigt". Et elle l'a fait.
Je lui ai alors dit tout ce que je voulais qu'elle sache. Je lui ai dit que je priais pour qu'elle survive, même si cela signifiait que je passerais toute ma vie à la servir et à prendre soin d'elle. Je lui ai dit combien j'avais de la chance d'être son fils et combien je l'aimais. Je lui ai dit que j'avais inscrit son nom sur une liste pour rejoindre l'Égypte et que nous attendions notre tour.
Aujourd'hui, je suis en Égypte avec ma femme et mon fils. Je pensais que ma mère serait avec nous. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle choisirait une autre destination.
Repose en paix, ma bien-aimée. Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu te sauver.
📰 https://mondoweiss.net/2024/05/how-the-war-killed-my-mother/
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7- ➤ Ils ont recommencé : Les frappes israéliennes tuent des dizaines de personnes vivant dans des tentes près de Rafah
Par Jessica Corbett, le 21 juin 2024, Common Dreams
Les forces de défense israéliennes (voir le dossier "Israël" sur Common Dreams) ont de nouveau bombardé vendredi des tentes de Palestiniens déplacés près de la ville de Rafah, dans la bande de Gaza (voir le dossier "Gaza" sur Common Dreams), tuant au moins 25 personnes et en blessant 50 autres, selon des responsables locaux de la santé et des services d'urgence.
"Selon Ahmed Radwan, porte-parole des premiers intervenants de la défense civile à Rafah, des témoins ont raconté aux secouristes que des tirs d'obus avaient eu lieu à deux endroits d'une zone côtière remplie de tentes".
"L'armée israélienne a déclaré que l'épisode était en cours d'examen, mais que "rien n'indique qu'une frappe ait été menée par les FDI" à l'intérieur de la zone de sécurité, utilisant un acronyme pour désigner les forces israéliennes. Les lieux des attaques indiqués par la défense civile semblent se situer juste à la limite d'une zone de sécurité désignée par Israël".
"L'armée israélienne n'a donné aucun détail sur l'épisode ni précisé quelles auraient pu être les cibles visées", a rapporté l'Associated Press.
L'Associated Press, comme Al Jazeera, a recueilli les témoignages de survivants de l'attaque d'Al-Mawasi :
"Nous venions de manger et étions sur le point de dormir pour nous reposer, et l'instant d'après, nous avons entendu le bruit d'explosions retentissantes qui détruisaient nos installations ! Nous nous sommes retrouvés seuls, ne sachant que faire. Nous n'arrivons toujours pas à comprendre ce qui s'est passé", a déclaré un survivant à Al Jazeera.
"Mon Dieu, regarde-nous, oh monde, vois notre condition. Il y a encore de nombreux blessés à l'intérieur. Nous ne pouvons plus rien faire. Que nous arrive-t-il ? Le feu nous consume de toutes parts".
Un autre a rapporté :
"Aujourd'hui, avant le début de l'après-midi, une bombe a été lancée près de la Croix-Rouge. Mon mari est sorti après avoir entendu le bruit de l'explosion. La seconde bombe est tombée près du bâtiment de la Croix-Rouge. Tous les jeunes hommes s'y sont rendus parce qu'il y avait des blessés."
Le témoin a ajouté :
"Mon mari est sorti, je l'ai cherché mais ne l'ai pas trouvé. Tout le monde a été forcé de fuir dans ses vêtements sans prendre d'affaires. Certaines personnes nous ont emmenés avec elles dans leur voiture. Nous ne savons pas ce qui s'est passé ensuite".
Le Comité international de la Croix-Rouge en Israël et dans les territoires occupés a annoncé vendredi sur les réseaux sociaux que "le bureau du CICR, qui est entouré de centaines de civils déplacés vivant dans des tentes, a été endommagé par des tirs d'artillerie à Gaza" ayant, selon le groupe, "provoqué un afflux massif de victimes" dans son hôpital, qui a accueilli 22 des personnes tuées et 45 blessés.
L'attaque de vendredi fait suite à deux attentats à la bombe qui ont tué des dizaines de Palestiniens et en ont blessé des centaines à Rafah et dans ses environs fin mai. Comme pour les attentats du mois dernier, dont les analyses suggèrent qu'ils ont été perpétrés avec des armes fournies par les États-Unis, des appels ont rapidement été lancés à l'administration Biden et à d'autres gouvernements pour mettre fin à leur soutien des assauts israéliens contre l'enclave gouvernée par le Hamas.
"Israël n'a plus de bâtiments, d'écoles et d'hôpitaux à bombarder et s'en prend une fois de plus aux civils déplacés dans des tentes. Tout gouvernement occidental excusant ou niant ces attaques intentionnelles est complice", a déclaré Kareem Yasin, rédacteur en chef d'AJ+.
La guerre israélienne contre Gaza, lancée après l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, a tué plus de 37 430 Palestiniens et en a blessé plus de 85 650 autres, selon les autorités locales. Les survivants sont confrontés à des infrastructures civiles dévastées et à une pénurie de nourriture, d'eau, d'abris et de fournitures médicales, Israël entravant l'acheminement de l'aide humanitaire.
L'Afrique du Sud mène une action en génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice et le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, cherche à obtenir des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le ministre de la défense Yoav Gallant, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas.
"Ils ont recommencé. Presque quotidiennement depuis 260 jours, Israël s'est rendu coupable d'un nouveau massacre contre des civils palestiniens à Gaza. Des pères, des mères, des frères et sœurs, des enfants, dont les corps sont calcinés ou déchiquetés, tandis que notre gouvernement fournit davantage d'armes pour ces atrocités", a déclaré vendredi Omar Baddar, analyste politique basé aux États-Unis, à propos d'Israël.
Même avant le 7 octobre, les États-Unis accordaient à Israël des milliards de dollars d'aide militaire annuelle, mais ce soutien s'est accru au cours de la guerre. Le président américain Joe Biden avait précédemment qualifié de "ligne rouge" un assaut israélien sur Rarah, mais alors que les forces de défense israéliennes ont tué des Palestiniens à l'intérieur et autour de la ville de Gaza, la Maison Blanche a fait savoir que cette limite n'avait pas encore été franchie.
Biden "doit cesser d'envoyer des armes à Israël", a déclaré Nina Turner, membre de l'Institut sur la race, le pouvoir et l'économie politique, en réponse à l'attaque de vendredi. "Tout cela est flagrant".
Personne ne viendra nous sauver. Rejoignez-nous.
Le monde est bien sombre à l'heure actuelle. Les inégalités économiques atteignent des sommets. L'urgence climatique. La corruption de la Cour suprême aux États-Unis et la mainmise des entreprises dans le monde entier. La démocratie dans de nombreux pays est en train de s'effondrer. Le fascisme menace.
Il y a de quoi souhaiter qu'un être puissant vienne nous sauver. Mais la vérité est la suivante : aucun héros ne viendra nous sauver.
La seule voie vers un changement réel et progressif est celle où des personnes bien informées et bien intentionnées - excédées d'être malmenées par les riches, les puissants et les méchants - s'organisent et se battent pour le monde meilleur que nous méritons tous. C'est pourquoi nous avons créé Common Dreams. Nous couvrons les sujets que les médias d'entreprise ne traiteront jamais et faisons entendre des voix que d'autres préféreraient taire. Mais ce type de média, alimenté par les citoyens, ne peut survivre que grâce au soutien de lecteurs tels que vous.
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8- ➤ Un nouveau film documentaire jette un regard déchirant sur la nuit sans fin à Gaza
Le génocide en cours rend le droit international "inutile", déclare la directrice d'Amnesty.
Par Asa Winstanley, le 21 juin 2024, The Electronic Intifada, aussi publié sur le blog de l'auteur.
La directrice d'Amnesty International estime que la violence sans précédent exercée par Israël à Gaza a prouvé que le droit international était "franchement inutile".
"Nous n'avons jamais été aussi proches de l'abîme", a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, à Al Jazeera.
Ses propos figurent dans un nouveau film intitulé The Night Won't End, qui passe au crible les crimes de guerre israéliens lors du génocide à Gaza.
Ce nouveau documentaire fait partie de la série Fault Lines de la chaîne qatarie.
Le film examine le génocide à travers le prisme de quatre familles palestiniennes de Gaza et des massacres perpétrés par Israël à leur encontre. L'intégralité de ce documentaire peut être visionnée dans la vidéo ci-dessous.
L'une de ces familles est celle de Hind Rajab, la fillette palestinienne de 6 ans assassinée par les troupes israéliennes en janvier dernier alors qu'elle appelait désespérément à l'aide la Société du Croissant-Rouge palestinien.
Piégée dans une voiture entourée des cadavres de sa famille, Hind était la seule survivante d'un massacre perpétré par Israël. La famille fuyait sa maison de Gaza.
Le film intègre l'enregistrement bouleversant de cet appel téléphonique, ainsi que des interviews de la mère de Hind et d'employés du Croissant-Rouge, et décrit les efforts voués à l'échec pour sauver la jeune fille alors qu'elle était prisonnière de la voiture.
Après une coordination détaillée avec les autorités d'occupation israéliennes, celles-ci ont envoyé des ambulanciers pour évacuer la fillette survivante. Bien qu'ils aient emprunté l'itinéraire exact dicté par l'armée israélienne, les deux secouristes ont été instantanément abattus par les soldats israéliens dès leur arrivée sur les lieux.
Les corps de Yousif Zeino et d'Ahmad al-Madhoun n'ont été retrouvés que deux semaines plus tard, ainsi que ceux de Hind et de ses six membres de la famille.
Wissam Hamada, la mère de Hind, explique dans le film qu'elle n'a jamais eu confiance dans le droit international.
"Je n'ai jamais eu l'impression que les lois internationales ou les organisations internationales aient jamais fait quoi que ce soit pour Gaza", dit Hamada. "Ce n'est que de l'encre sur du papier. Ils n'ont protégé ni les ambulanciers, ni les journalistes, ni les enfants, ni les civils. Hind, Layan, mon oncle, sa femme et ses enfants ont été exécutés de sang-froid".
L'assassinat de Hind a suscité l'indignation dans le monde entier.
https://twitter.com/AJEnglish/status/1760630745679442189
En avril, des étudiants activistes de l'université de Columbia à New York ont rebaptisé le bâtiment qu'ils occupaient sur le campus "Hind's Hall". L'artiste de hip-hop Macklemore a ensuite sorti une chanson du même nom.
S'adressant à Al Jazeera, Nisreen Qawas, du siège de la Société du Croissant-Rouge palestinien à Ramallah, revit également le traumatisme de ce jour-là.
"Ce qui rend les choses encore plus difficiles pour moi, c'est la question de savoir : "N'est-ce arrivé qu'à Hind ?". "Y a-t-il mille autres histoires semblables à celle de Hind ? Dix mille histoires ? Qui n'ont pas eu de nom ni fait l'objet de reportages à la télévision ou dans la presse, qui n'ont pas été diffusées ?", dit-elle
"Ils ont ouvert la porte de l'enfer"
La guerre génocidaire menée par Israël contre la population de la bande de Gaza a tué plus de 37 000 personnes depuis le 7 octobre 2023 - un chiffre que l'on estime largement sous-estimé en raison du grand nombre de corps encore prisonniers des décombres.
Selon le film, fin 2023, "plus de journalistes et de travailleurs humanitaires avaient été tués à Gaza que dans n'importe quel autre conflit des dernières décennies".
Agnès Callamard, d'Amnesty, a déjà lancé des avertissements similaires sur l'état désastreux du droit international.
En avril, elle a déclaré à Democracy Now ! que "le système international est au bord de l'effondrement" en raison du refus des États-Unis et d'autres pays de tenir Israël pour responsable de ses crimes.
Dans The Night Won't End, le journaliste d'Al Jazeera Sharif Abdel Kouddous affirme également que l'assaut d'Israël sur Gaza a "ébranlé le système des lois internationales" créé depuis 1945.
"Les règles qui étaient censées nous lier pour empêcher le pire de se produire ne sont plus applicables", déclare Agnès Callamard, d'Amnesty International. "Tout ce que nous avons créé après la Seconde Guerre mondiale est en train d'être réécrit. Et croyez-moi, les États-Unis et leurs alliés ne seront pas les seuls à le faire. Ils ont ouvert la porte de l'enfer."
La productrice exécutive et coscénariste du film, Laila al-Arian, s'exprimera en direct lors de l'émission The Electronic Intifada mercredi prochain.
Asa Winstanley est journaliste d'investigation et podcasteur. Auteur de "Weaponising Anti-Semitism : How the Israel Lobby Brought Down Jeremy Corbyn", paru chez OR Books.
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9- ➤ Braquer les projecteurs sur Gaza : Faire tout ce qui est en notre pouvoir
Par Patrick Mazza, le 17 juin 2024, The Raven
Voilà quelques semaines, je discutais avec un vieil ami, partisan de longue date de la Palestine, qui m'a instruit sur la question. Il était si sombre à propos de la situation là-bas, du massacre, de la famine, des maladies, et de notre impuissance apparente à faire cesser tout cela, que j'ai dû lui répondre par quelques pensées apaisantes. Parce que je ressens la même chose et que j'ai dû faire preuve d'un certain équilibre pour faire face à la situation.
C'est ainsi que cela se résume. La lumière jaillit de la situation la plus sombre. Avant le 7 octobre, le monde entier taisait pour ainsi dire totalement la cause palestinienne. La normalisation des relations avec l'Arabie saoudite et d'autres États du monde islamique qui se profilait alors aurait planté le dernier clou dans le cercueil. Que l'on dise ce que l'on veut de ce qu'a fait le Hamas - et il est prouvé que de nombreux civils ont été tués par l'armée israélienne et que la plupart, sinon la totalité, des atrocités dont nous entendons parler sont des fabrications de toutes pièces - la cause palestinienne est aujourd'hui au premier plan de la conscience mondiale, comme jamais auparavant. Les rues du monde entier se sont remplies. Les campements se sont répandus sur les campus universitaires. Des personnalités politiques puissantes sont interpellées lors de leurs apparitions publiques. Les dirigeants des pays islamiques, redoutant la colère de leurs populations, ont été contraints de renoncer à la normalisation.
Ce qui s'est passé à Gaza depuis le 7 octobre a exposé au grand jour les réalités brutales et sauvages de l'occupation qu'endure le peuple palestinien depuis si longtemps. Avant même le 7 octobre, un nombre record de meurtres de Palestiniens avait déjà été enregistré en Cisjordanie en 2023, tandis que les colons soutenus par le gouvernement israélien d'extrême droite se livraient à un vol effréné de terres. La mosquée Al Aqsa, troisième site le plus sacré de l'islam, était régulièrement envahie par des colons, dans le but de la démolir et d'y construire un nouveau temple. Le monde ignorait tout cela. Aujourd'hui, il ne peut plus le faire. Le Hamas a manifestement fait ce calcul, sachant, grâce aux actions passées d'Israël, exactement ce qui se passerait et le prix terrible que son peuple paierait. Ne vivant pas dans les conditions qui sont les leurs, je ne suis pas en mesure de les juger. Je sais seulement que nous parlons aujourd'hui de la Palestine, alors que la plupart d'entre nous ne le faisaient pas auparavant. J'ai fait part de tout cela à mon ami et il m'a dit que cela l'avait aidé.
Mais le fait d'apporter la lumière suffit-il ? Cela a-t-il mis fin aux massacres ? Réouvert les frontières aux denrées alimentaires et autres fournitures indispensables ? La politique israélienne a-t-elle été revue ? Non, toujours pas. Des forces redoutables sont en jeu, tant en Israël qu'aux États-Unis. Je suis attristé par ce que je vois dans la culture israélienne, par la façon dont la déshumanisation de l'autre et le racisme à l'encontre d'un peuple sémite ont pénétré si profondément et provoqué un soutien si large à la destruction de Gaza. Cela va à l'encontre des traditions du judaïsme qui ont placé les Juifs en première ligne de tant de luttes pour la justice, y compris l'opposition au génocide de Gaza. La déformation de la culture israélienne trouve racine dans la formation de l'État et dans la nature du déplacement dans le cadre d'un projet de colonisation. Pourtant, il semble qu'une voie plus modérée aurait pu être choisie, une sorte de modus vivendi qui aurait permis aux gens de vivre côte à côte dans une paix relative.
Mais en fin de compte, comme l'affirment des dissidents juifs israéliens tels que Gideon Levy, seule une pression extérieure peut contraindre Israël à changer. Et cela signifie que cette pression doit venir de la nation dont le soutien est vital pour la pérennité d'Israël, les États-Unis. Les territoires occupés ont été tellement morcelés par les colonies qu'il va falloir trouver une sorte de solution à un seul État dans lequel tous auront les mêmes droits "de la rivière à la mer". Si cela semble totalement irréaliste dans les circonstances actuelles, on peut se demander si la poursuite de la trajectoire actuelle est plus réaliste. Il est certain qu'elle aboutira à la détérioration continue d'Israël lui-même, qui souffre déjà de l'exode de sa population et de son déclin économique. En refusant aux Palestiniens leurs droits, les Juifs d'Israël deviennent eux aussi prisonniers de la situation.
Le rôle vital des États-Unis explique pourquoi les efforts déployés dans ce pays pour faire la lumière sont absolument cruciaux. Changer la position des États-Unis est le seul moyen de forcer une solution. Mais comme dans tant d'autres situations, nous nous heurtons à la puissance du lobby israélien et au soutien profondément enraciné du sionisme dans les hautes sphères. Sans l'opposition organisée au génocide de Gaza que nous avons observée, jamais nous n'aurions entendu les belles paroles prononcées par nos politiciens sur la question. Mais il est clair que jusqu'à présent, cela ne suffit pas. Comme bon nombre de personnes telles que mon ami, je me débats avec un sentiment d'impuissance face à un génocide en cours qui peut presque s'avérer paralysant. Cela m'amène à réfléchir à ce que nous pouvons faire lorsque des forces extrêmement puissantes semblent avoir la mainmise sur la situation. Notre pouvoir dans cette situation est de témoigner, de faire briller la lumière, de dire la vérité dans la mesure où nous pouvons la discerner.
Personne ne peut dire si cela suffira au bout du compte. Mais parfois, c'est tout ce que l'on peut faire, et c'est ce que nous devons absolument accomplir pour préserver notre intégrité en tant qu'êtres humains. S'il existe un moyen de sortir de cette obscurité, c'est de faire jaillir la lumière.
Patrick Mazza est un militant progressiste et journaliste depuis 1981. Il vit à Seattle depuis 1998 et dans le nord-ouest du Pacifique, alias Cascadia, depuis 1977.
📰 Lien de l'article original :
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10- ➤ "Totalement consterné" : Un ingénieur de l'armée de l'air démissionne tandis que la dissidence contre la guerre menée à Gaza se propage lentement au sein de l'armée
"Je refuse de travailler sur quelque chose susceptible de devenir un instrument de massacre d'innocents".
Par Prem Thakker, le 18 juin , The Intercept
Riley Livermore s'est engagé il y a seize ans dans l'armée de l'air. Son parcours dans l'armée a été façonné par son éducation chrétienne évangélique et par le fait qu'il a grandi au milieu de la guerre contre le terrorisme. Sa carrière d'ingénieur d'essai en vol l'a conduit en Israël, où il a passé deux ans à faire de la recherche sur le guidage des missiles.
Peu après le 7 octobre, il a décidé qu'il ne pouvait plus continuer.
Livermore se dit "totalement consterné" par la façon dont le président Joe Biden et le ministère de la défense "ont été complices du génocide à Gaza". À tel point qu'il en est aux dernières étapes de son retrait de l'armée de l'air, un processus de plusieurs mois entamé fin octobre. Une fois officiellement détaché de l'armée, il a déclaré à The Intercept ne plus jamais vouloir travailler dans ce qu'il qualifie de complexe militaro-industriel.
"Je refuse de travailler sur quelque chose susceptible de devenir une arme utilisée pour massacrer des innocents. Je pense que la dissonance est devenue de plus en plus forte et je me suis dit que je ne pouvais plus continuer à faire ça", a-t-il dit.
Livermore s'ajoute à une vague croissante de dissensions au sein de l'administration Biden et de l'armée concernant le soutien des États-Unis à la guerre menée par Israël à Gaza, dont neuf démissions importantes au cours des derniers mois, l'auto-immolation d'un aviateur de 25 ans, Aaron Bushnell, en février, et une nouvelle campagne menée par des militaires pour aider les soldats à s'exprimer contre le soutien des élus à la guerre menée par Israël.
Cette dernière campagne fait suite à la démission publique du major juif Harrison Mann de l'armée américaine, en signe de protestation contre le
"soutien quasi inconditionnel des États-Unis au gouvernement israélien, qui a permis et encouragé le meurtre et la famine de dizaines de milliers de Palestiniens innocents".
Dans les semaines qui ont suivi la démission de Mann, The Intercept a entendu des membres des forces armées exprimer des émotions allant de la culpabilité et de la frustration à l'indignation et à la répudiation concernant le soutien inconditionnel de l'administration Biden à Israël, incluant des milliards de dollars d'aide militaire ainsi qu'une couverture politique et diplomatique. Les témoignages, bien que limités dans leur portée, signalent néanmoins des dissensions au sein des structures de pouvoir américaines, allant au-delà des démissions et des protestations publiques observées jusqu'à présent. Le ministère de la défense s'est refusé à tout commentaire.
"Tous mes amis militaires sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'un génocide. Nous sommes tous scandalisés par les crimes de guerre répétés et la dépravation d'Israël, tout comme par la complicité et le cautionnement des États-Unis", a écrit dans un message un membre de l'armée ayant servi sept ans dans l'armée.
Le cheminement d'un aviateur
Livermore est entré dans l'armée de l'air en 2012 et, deux ans plus tard, après avoir obtenu une maîtrise à l'Institut de technologie de l'armée de l'air, il a été sélectionné pour participer à un programme d'échange dans le domaine des sciences de l'ingénieur en Israël.
Pendant ses deux années passées là-bas, il a effectué des recherches sur les algorithmes de guidage des missiles, tout en apprenant l'hébreu, en s'immergeant dans la culture et en se faisant des amis. "Israël occupait une place particulière dans mon cœur", a-t-il déclaré. Ironiquement, c'est l'expérience de Livermore en Israël, où il jouissait d'une liberté totale, qui l'a conduit à sa conviction actuelle que le gouvernement américain pourrait être complice du soutien apporté par Israël au génocide des Palestiniens.
La première graine a été semée par un ami palestinien de l'armée de l'air qui l'a pris à part avant son départ pour Israël. Cet ami l'a averti qu'il risquait d'être confronté à un récit biaisé sur Israël et la Palestine, se souvient Livermore. Il a ajouté que son ami l'avait familiarisé avec le lobby israélien - comme l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) - et son influence sur la politique américaine. Il se souvient également que son ami lui avait simplement conseillé de faire attention à où les gens "commençaient l'histoire" lorsqu'ils parlaient de l'histoire du pays : Reconnaissent-ils la Palestine historique, ou leur point de départ est-il la déclaration Balfour ou la création de l'État d'Israël en 1948 ?
"Je lui en suis très reconnaissant, car cela m'a aidé à me prémunir quelque peu contre ce que je considère aujourd'hui comme de la propagande sioniste à outrance. Je n'ai jamais apprécié, en général, certains des arguments sionistes, comme le fait que nous sommes une nation entourée d'ennemis, mais que nous sommes les plus forts du monde", a-t-il dit. "Il y a aussi ce sentiment d'être Américain, d'être dans l'armée américaine - c'est comme si l'Amérique devait quelque chose à Israël. Il y a un tas de choses, de dynamiques que je n'ai pas vraiment appréciées".
Dans les cours de langue qu'il a suivis avant son déploiement et dans les interactions avec des personnes du monde entier à son arrivée, a-t-il ajouté, ses conversations avec ses pairs ont commencé à remettre en question ses hypothèses préexistantes.
"Nous sommes les bons. Ils sont les méchants. Nous protégeons les intérêts à l'étranger. Nous sommes les combattants de la démocratie". Cela a mis le feu aux poudres", a expliqué Livermore.
L'expérience de Livermore en Israël a également remis en question sa foi. Il a grandi en tant que chrétien évangélique et était actif dans son église, où il a d'ailleurs rencontré sa femme. En Israël, il a rejoint ce que l'on appelle une congrégation messianique, une secte juive autoproclamée embrassant le christianisme évangélique.
Ayant grandi en tant que nationaliste chrétien, il a commencé à voir des personnes se disant morales et pro-vie mettre ces valeurs de côté au profit de leurs intérêts politiques, lesquels se recoupaient avec les objectifs de la politique israélienne, soulignant le soutien généralisé au déménagement de l'ambassade du président Donald Trump de Tel-Aviv à Jérusalem, en guise d'exemple. Il a constaté que sa foi était utilisée comme un "gourdin pour le capitalisme, le pouvoir et l'oppression des peuples". Tout en gardant un lien fort avec un Jésus qui prêcherait l'amour aujourd'hui, a-t-il ajouté, il "ne croit plus au Jésus blanc", le Jésus "drapé dans un drapeau américain avec un M4".
Livermore s'est peu à peu désintéressé de l'armée, surtout lorsqu'il a réfléchi à la manière dont les États-Unis menaient la guerre en Irak et en Afghanistan. "Des amis à moi sont morts. Je me suis demandé à quoi tout cela pouvait bien servir", dit-il.
Puis vint le 7 octobre. Son contact avec les hauts gradés de l'armée israélienne durant sa formation, ainsi que la rhétorique tenue par ses amis israéliens en octobre, l'ont préparé à l'horreur de ce qui allait venir.
"Je savais à quel point la situation allait être grave et à quel point la population israélienne l'accepterait en bloc", a déclaré Livermore, citant comme exemple du type de commentaires entendus "démolir Gaza, l'effacer de la surface de la terre".
Avant le 7 octobre, Livermore aurait été "un peu plus un apologiste d'Israël, ou une approche du type 'c'est compliqué', qui prendrait en compte les deux côtés". La guerre menée par Israël contre Gaza, a cependant été un "levier qui m'a ouvert grand les yeux".
Le travail de Livermore au sein de l'armée de l'air s'est principalement concentré sur la recherche et le développement, a-t-il indiqué, bien qu'il ait travaillé avec plusieurs entrepreneurs qui, selon lui, avaient un lien plus direct avec les opérations à Gaza. Il a déclaré qu'en apprendre davantage sur l'utilisation par Israël de systèmes de ciblage tels que Gospel et Lavender - des systèmes d'intelligence artificielle qui ont robotisé la guerre d'Israël contre Gaza, avec peu de contrôle - l'a effrayé. Il reconnaît que sa femme l'a aidé à "faire la part des choses" et à ne pas se contenter de baisser les yeux sans se préoccuper des enjeux moraux.
Il n'est pas facile de partir, note Livermore. "La blague, c'est que la seule chose plus difficile que d'entrer dans l'armée, c'est d'en sortir". Selon lui, il s'agit généralement d'une épreuve de plusieurs mois, comprenant une formation imposée par le Congrès et une procédure de sortie bureaucratique. Il existe également diverses éventualités et procédures d'approbation en fonction de l'ancienneté des membres. Dans son cas, le processus engagé l'année dernière sera finalisé dans le courant de l'été.
"Non seulement je veux quitter le service actif, mais je ne veux plus rien avoir à faire avec quoi que ce soit en rapport direct avec le complexe militaro-industriel. Le jeu n'en vaut pas la chandelle", a-t-il dit.
Points de rupture
Pour Livermore, la lettre de démission de Mann était extrêmement parlante. Le major de l'armée juive a décrit l'attente que les choses s'améliorent ou cessent, mais pas du tout. C'est un sentiment similaire qui a renforcé la détermination de Livermore à donner suite à sa volonté préexistante de quitter l'armée de l'air.
Nemesis Hazim, médecin dans l'armée américaine, a également trouvé dans la décision de Mann une source de réconfort alors qu'elle était confrontée à son rôle dans l'armée.
"J'aimerais pouvoir partir ..., mais au moins cela me conforte et me donne l'impression que je ne suis pas la seule à me sentir complètement à part", a écrit Hazim à The Intercept.
Elle a expliqué s'être engagée pour aider à payer ses études de médecine et avoir rationalisé son parcours grâce à cela. "Mais c'est de plus en plus difficile", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle remplirait ses obligations en novembre 2025.
"Je me sens inutile, l'idéal serait de partir maintenant et de faire du bénévolat à Gaza, mais je n'ai pas cette possibilité jusqu'à ce qu'ils ne me possèdent plus."
Un membre de l'armée de l'air de 22 ans issu d'une lignée de militaires a décrit à The Intercept l'évolution de son engagement en tant que fantassin jusqu'à la crainte, aujourd'hui, que les États-Unis ne favorisent un génocide.
Au lendemain de l'auto-immolation de Bushnell, il a demandé à ses supérieurs de mener des conversations sur la santé mentale et Gaza. Ces efforts n'ont abouti à rien, mais il a lui-même abordé le sujet de Bushnell avec son unité pour indiquer qu'il n'y avait pas de danger à parler de la guerre contre Gaza. Après la démission de Mann, le membre de l'armée de l'air a adressé une lettre à un officier supérieur dans laquelle il reprenait certaines des paroles de Mann et demandait à nouveau des conversations internes pour aider les gens à faire face à la guerre.
"À un moment donné, quelle que soit la justification, nous sommes soit en train de promouvoir une politique qui permet le massacre et la famine d'innocents et d'enfants, soit nous ne le faisons pas. Soit nous favorisons la destruction d'écoles, d'hôpitaux et d'infrastructures vitales pour plus de 2 millions de personnes, soit nous ne le faisons pas", a-t-il écrit.
Dans un message adressé à The Intercept, il a écrit qu'il condamnait les attaques du Hamas contre Israël ainsi que "tout antisémitisme et toute islamophobie".
"Dans le même temps, poursuit-il, je condamne également ce que j'estime ne pas être une réponse proportionnelle de la part d'Israël (au regard du droit international des conflits armés). J'ai également l'impression que notre pays et nos dirigeants favorisent ce qui semble être un génocide".
C'est un revirement remarquable pour quelqu'un qui s'est engagé avec enthousiasme au lendemain du 11 septembre.
"Je me souviens avoir été fier de pouvoir rejoindre les forces armées pour aider à débarrasser le monde du terrorisme".
Il se remémore les vidéos "hype" qui faisaient partie de la formation à l'académie.
"Nous voyions des vidéos de jets volant à grande vitesse, larguant des bombes, de chars tirant des munitions, etc. pendant que Bombs Over Baghdad d'Outkast ou Bodies ('Let the Bodies Hit the Floor') de Drowning Pool passaient".
En réfléchissant aujourd'hui à l'atmosphère qui régnait à l'académie, il a déclaré :
"Que ce soit intentionnel ou non [...], cela nous préparait à potentiellement faire du mal aux autres, mais aussi à nous désensibiliser à ce fait".
Le temps qu'il a passé en tant qu'analyste du renseignement en Afghanistan, où il a observé les abus de l'armée à l'encontre d'Afghans ordinaires, a contribué à sa désillusion à l'égard de l'armée américaine.
Il a néanmoins décidé d'y rester dans l'espoir d'encourager les jeunes soldats à avoir une vision plus critique des choses, même si le soutien sans faille des États-Unis à la campagne israélienne contre Gaza rend la tâche de plus en plus difficile.
Le membre de l'armée depuis sept ans qui a exprimé son indignation face à la guerre s'est engagé à l'âge de 21 ans, disent-ils, parce qu'ils venaient de devenir SDF, avaient dû abandonner l'université et ne savaient pas où aller. L'armée a changé leur vie pour le meilleur, disent-ils.
Mais la guerre contre Gaza a fait des ravages.
"Je suis à la limite de mes capacités depuis le début du conflit. La récente opération israélienne soutenue par les États-Unis pour sauver quatre otages israéliens, qui a tué au moins 274 Palestiniens et en a blessé des centaines d'autres, a été ressentie comme un "point de rupture... un point qui me semble trop faible et trop tardif, mais mieux vaut tard que jamais, je suppose", ont-ils déclaré.
Ils "subissent des conséquences tangibles sur leur santé mentale du fait d'avoir assisté à un génocide en temps réel tout en portant un uniforme qui l'incarne", ont-ils dit. Par conséquent, ils prévoient de quitter leur emploi à la fin de leur contrat l'année prochaine et de se tenir à l'écart de tout travail lié au ministère de la défense.
"Je remplirais mon contrat pendant 20 ans si notre pays n'utilisait pas les forces armées pour commettre des crimes de guerre et violer le droit international à chaque étape. J'ai l'impression que chaque conflit auquel nous participons ou que nous facilitons est un putain de fléau maléfique", écrivent-ils.
Résistance organisée
Au début du mois, une coalition d'anciens combattants et d'organisations anti-guerre a lancé une campagne visant à aider les militaires confrontés au même problème que le soutien des États-Unis à la "guerre continue contre le peuple palestinien" par Israël à s'y opposer.
La campagne, menée par Veterans for Peace, le Center on Conscience and War, About Face : Veterans Against the War, et le Military Law Task Force of the National Lawyers Guild - fournit aux personnes en service actif, à la Garde nationale et aux réservistes des orientations et des conseils juridiques sur la manière de faire part de leurs préoccupations concernant la guerre aux représentants élus.
Ces groupes ont préparé des modèles que les militaires peuvent utiliser pour contacter les élus.
"Nous ne sommes pas de simples pions sur l'échiquier politique ; nous sommes des êtres humains dotés d'une capacité d'empathie, de compassion et de discernement moral. Il est temps pour nous de revendiquer notre humanité et de refuser d'être complices du génocide d'un peuple entier", peut-on lire sur l'un des modèles.
Lundi, une trentaine de militaires s'étaient engagés dans le processus, selon Mike Ferner, responsable des projets spéciaux chez Veterans for Peace.
L'initiative Appeal for Redress v2 s'inspire d'une campagne du même nom qui s'est déroulée en 2006 et 2007. Selon les groupes, celle-ci a permis à près de 3 000 membres des forces armées d'envoyer des communications protégées à leurs représentants au Congrès pour appeler à la fin des guerres et des occupations en Irak et en Afghanistan. L'ancien représentant de l'Ohio, Dennis Kucinich, a contribué à la remise au Congrès de plus de 1 000 signatures sur une déclaration qui reprenait les appels.
L'aviateur Larry Hebert, qui cherche à obtenir le statut d'objecteur de conscience, a déclaré à The Intercept considérer ce nouvel effort comme une action de référence à laquelle chaque militaire devrait prendre part.
"C'est votre droit constitutionnel et je conseille à tout le monde d'exercer ce droit. Que vous le croyiez ou non, le ministère de la défense soutient les missions qui tuent des Palestiniens innocents. Nous ne pouvons pas ignorer ce fait", a-t-il déclaré.
Prem Thakker est journaliste politique pour The Intercept. Son intérêt se porte sur le climat et l'environnement, la corruption des entreprises et des politiques, les droits civiques et la justice, ainsi que le travail. Il a précédemment travaillé pour The New Republic, The American Prospect et CNN. Après avoir grandi dans le Dakota du Nord, il vit aujourd'hui à Washington, D.C.
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📰 https://theintercept.com/2024/06/18/israel-gaza-war-military-resign-dissent/
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11- 🎥 Projet Gaza : Trailer
Une nouvelle enquête collaborative menée à l'échelle internationale sur l'assassinat de journalistes palestiniens à Gaza
Info 972+
Projet Gaza est une enquête collaborative sur le ciblage des journalistes palestiniens lors du bombardement actuel de Gaza par Israël.
Durant quatre mois, en partenariat avec 50 journalistes de 13 organisations de médias du monde entier, nous avons analysé plus de 100 décès de professionnels des médias à Gaza, ainsi que d'autres cas dans lesquels des membres de la presse ont été menacés ou blessés depuis le 7 octobre, y compris en Cisjordanie occupée. Nous nous sommes concentrés sur les modèles de ciblage, y compris les frappes de drones et les attaques contre l'infrastructure de la presse à Gaza.
Le projet Gaza se déroule sous les auspices de Forbidden Stories, qui poursuit le travail des journalistes assassinés afin de s'assurer que le plus grand nombre possible de personnes aient accès aux enquêtes dont on voulait qu'elles soient réduites au silence. +972 est fier de travailler à leurs côtés et avec les autres partenaires du projet : The Guardian, Paper Trail Media, Le Monde, AFP, Radio France, Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ), Local Call, Der Spiegel, Der Standard, ZDF, et Tamedia-Group.
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Ne s’agit-il pas là d’une descente vers le plus profond des cercles de l’Enfer de Dante ?
N’assistons nous pas au naufrage moral de cette civilisation dite Judéo-chrétienne porteuse, croyait-on des valeurs démocratiques et de ce qui la distinguait du monde sauvage et autocratique érigé en éternel ennemi, prélude à un « conflit de civilisations » devant déboucher sur une l’inévitable et mortelle confrontation thermonucléaire…
Les éventuels survivants, n’auront sans doute pas le loisir d’examiner, à posteriori, cette période cruciale qui a précédé l’Apocalypse. Ils seront , essentiellement, préoccupés par leur survie sur une planète dévastée…